Le cadastre colonial d Orange - article ; n°1 ; vol.27, pg 43-54
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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1994 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 43-54
In Orange, a new Roman centuriation, previous to the B cadaster and therefore of the Augustean Age is established. This centuriation — Orange E — seems to be directly linked to the colonial foundation of the city, under Octavian. While developing this topic, a new light is shed on the succession of two centuriationes within a very short time, as this was shown for other cities of the Gallia Narbonensis.
À Orange, on restitue une centuriation romaine inédite antérieure au cadastre «B», et donc à l'époque augustéenne. Cette centuriation — « Orange E» —paraît directement liée à la fondation coloniale de la cité, sous Octavien. Tout en développant cette question, on met en lumière la succession de deux phases d'arpentage dans un laps de temps très court, comme cela a pu être démontré pour d'autres cités de la Gaule Narbonnaise.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 92
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Martine Assénat
Le cadastre colonial d'Orange
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 43-54.
Abstract
In Orange, a new Roman centuriation, previous to the "B" cadaster and therefore of the Augustean Age is established. This
centuriation — "Orange E" — seems to be directly linked to the colonial foundation of the city, under Octavian. While developing
this topic, a new light is shed on the succession of two centuriationes within a very short time, as this was shown for other cities
of the Gallia Narbonensis.
Résumé
À Orange, on restitue une centuriation romaine inédite antérieure au cadastre «B», et donc à l'époque augustéenne. Cette
centuriation — « Orange E» —paraît directement liée à la fondation coloniale de la cité, sous Octavien. Tout en développant
cette question, on met en lumière la succession de deux phases d'arpentage dans un laps de temps très court, comme cela a pu
être démontré pour d'autres cités de la Gaule Narbonnaise.
Citer ce document / Cite this document :
Assénat Martine. Le cadastre colonial d'Orange. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 43-54.
doi : 10.3406/ran.1994.1445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1994_num_27_1_1445cadastre colonial d'orange Le
M. ASSÉNÂT*
Résumé A Orange, on restitue une centuriation romaine inédite antérieure au cadastre «B», et donc à l'époque augustéenne. Cette
centuriation — « Orange E» —paraît directement liée à la fondation coloniale de la cité, sous Octavien. Tout en développant cette question,
on met en lumière la succession de deux phases d'arpentage dans un laps de temps très court, comme cela a pu être démontré pour
d'autres cités de la Gaule Narbonnaise.
Abstract In Orange, a new Roman centuriation, previous to the "B" cadaster and therefore of the Augustean Age is established. This
centuriation — "Orange E" — seems to be directly linked to the colonial foundation of the city, under Octavian. While developing this
topic, a new light is shed on the succession of two centuriationes within a very short time, as this was shown for other cities of the
Gallia Narbonensis.
A Orange, la présence d'un plan d'urbanisme ordonné selon IDENTIFICATION ET DESCRIPTION
une orientation spécifique (NG 14° W), et différente de D'UNE CENTURIATION INÉDITE
celle du cadastre «B» (NG 4,5° E), pose le problème des
liens entre d'une part la mise en œuvre du programme
C'est en 1964 que, pour la première fois, M. Guy relevait monumental et la réalisation d'un réseau d'arpentage rural
la présence, dans la plaine d'Orange, d'un parcellaire orienté et, d'autre part, la fondation de la colonie. En effet si l'on
à N 15° à l'ouest du Nord géographique et remarquait la veut rapprocher ces deux structures de la fondation d'O
parenté de cette inclinaison avec celle du cœur de la ville range, on ne peut qu'être surpris par la concurrence de deux
antique (3). En 1974 J. Soyer donnait à son tour une publiorientations dont l'une aurait été réservée à l'urbanisme et
cation mentionnant ce parcellaire (4). Dernièrement enfin à la ville même tandis qu'à l'autre serait revenue l'organisa
G. Chouquer et E Favory rappelaient ce constat, hésitant tion des terres. Dernièrement M.-E. Bellet proposait d'ex
toutefois à se prononcer sur l'existence d'une cadastration pliquer cette dichotomie par des impératifs topographiques
correspondant à un tel parcellaire (5). Or il est aujourd'hui induits par la présence de la colline Saint-Eutrope conciliant
possible d'établir la restitution théorique d'une centuriation ainsi l'hypothèse d'un cadastre de «Orange B» colonial et
classique (20 X 20 actus) orientée à 14° à l'ouest du Nord celle du caractère originel du plan urbain (1). Cependant
géographique et développant un petit module (autour de l'identification récente (2), dans la plaine d'Orange, d'une
705 m), qui tienne compte à la fois du plan urbain et des nouvelle centuriation de laquelle participe pleinement l'o
rythmes de la planimétrie de la campagne orangeaise. Ce rdonnancement urbain de la colonie conduit à reconsidérer
réseau centurie parfaitement cohérent se déploie de la cette question. Car, dès lors, le réseau de «Orange B» n'est
plus seul candidat à la fondation de la cité.
(3) M. GUY, L'apport de la photographie aérienne à l'étude de la coloni
sation antique de la Province de Narbonnaise, Colloque International
d'Archéologie aérienne, Paris, 1964, p. 121, fig. 4.
* 126, Impasse de la Cabucela, 30 900 Nîmes, doctorante à l'Université (4) J. SOYER, Les Centuriations de Provence (2e partie), R.A.N., VII, 1974,
Paul-Valéry. p. 195.
(1) M.-E. BELLET, Aux origines de la colonie romaine d'Orange, Provence (5) G. CHOUQUER et F. FAVORY, Les Paysages de l'Antiquité. Terres et
Historique, T XLII, f 167-168, janvier-juin 1992, p. 52. Cadastres de l'Occident romain, Paris, 1991, p. 161 et G. CHOUQUER,
(2) M. ASSENAT, Les chronologies cadastrales : l'exemple nîmois, Colloque Barry, Augusta Tricastinorum et le cadastre B d'Orange, dans DAugusta
de Lyon sur la Gaule transalpine aux IF et Ier s. av. J.-C. : approche d'une Tricastinorum à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), dir. T. ODIOT, V. BEL
chronologie historique, 25 novembre 1992, actes à paraître. et M. BOIS, Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes, 1992, p. 142.
R.A.N. 27-28, 1994-1995, p. 43-55 © CNRS Éditions 1996 M. Assénât 44
permet de proposer pour ce terme une origine dans le latin Durance jusqu'au Lez, franchit ce fleuve pour échouer au
«vallum», un «vallum» lié à la voie (10). nord dans la région de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Au nord-
Enfin au sud d'Orange, à l'est d'Althen-les-Paluds, un cardo (le est il trouve sa limite dans les avant-monts alpins. Au premier à l'ouest d'un autre cardo très bien conservé,) aboutit, au
sud-est, la pertica atteint Carpentras. Vers l'ouest elle franchit terme d'un parcours sans obstacle, au sommet de la seule colline
émergeant de cette zone déprimée, la colline de Thouzon, point le Rhône et norme, suivant une ligne Pont-Saint-Esprit -
topographique élevé culminant à 99 mètres, qui a là assurément Bagnols-sur-Cèze, la rive droite de ce fleuve sur quelque servi de point de visée aux arpenteurs. Cette coïncidence remarquab
quinze kilomètres à l'intérieur des terres (fig. 1). Cette cen- le permet de voir dans ce limes le cardo maximus de la centuriation
(fig. 9). turiation recoupe donc plusieurs territoires indigènes : celui
Nous proposons d'appeler cette structure «Orange E» des Cavares au premier chef mais encore celui des Tricastins,
s' agissant de la première publiée après la parution de celle et plus partiellement celui des Memines et des Volques, voire
de «Orange D»(ll). celui des Helviens(6) (fig. 1).
Les figures nos 3 à 10 présentent la restitution théorique de la
centuriation «Orange E»(7). A l'est d'Orange, au nord-ouest du
LE PLAN URBAIN ET LES ÉLÉMENTS DE village de Camaret-sur-Aigues, une centurie dont l'un des carrefours
au lieu-dit «Sablas» est particulièrement marqué reste presque en DATATION ARCHÉOLOGIQUES
tièrement conservée (fîg. 3). Au nord d'Orange, dans la plaine de
Visan, trois decumani apparaissent successivement (fig. 4). Relevons Au cœur même de la ville d'Orange, cette reconstitution également les coïncidences entre les agglomérations rurales, les
théorique révèle des coïncidences spectaculaires entre l'ageréseaux vicinaux qui les desservent et cette centuriation. De tels
indices en effet sont caractéristiques des formes de dégradation ncement des monuments et de la voirie antiques et le réseau
subies par les réseaux antiques : il s'agit d'éléments fossilisés à (fig. 10 et 11). l'époque médiévale. Ainsi à Visan un cardo pérennisé en partie par
la route départementale n° 976 traverse le village (fig. 4). Il en va C'est d'abord le cardo de la colonie (la voie nord-sud
de même à Montségur-sur-Lauzon où la route départementale reliant l'arc de triomphe au centre urbain), qui détermine n° 117 reprend le tracé d'un cardo et à Camaret-sur-Aigues avec la une moitié de centurie. route départementale n° 43 (fig. 3). A Jonquières éga

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