Les travaux de restauration du Saint-Sépulcre - article ; n°2 ; vol.110, pg 209-226
19 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1966 - Volume 110 - Numéro 2 - Pages 209-226
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Charles Coüasnon
Les travaux de restauration du Saint-Sépulcre
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 110e année, N. 2, 1966. pp. 209-
226.
Citer ce document / Cite this document :
Coüasnon Charles. Les travaux de restauration du Saint-Sépulcre. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 110e année, N. 2, 1966. pp. 209-226.
doi : 10.3406/crai.1966.11968
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1966_num_110_2_11968DE RESTAURATION DU SAINT-SÉPULCRE 209 TRAVAUX
Le R.P. Charles Coiiasnon, sous le patronage de M. Paul Des
champs, expose à l'Académie les travaux de la basilique du Saint-
Sépulcre.
COMMUNICATION
LES TRAVAUX DE RESTAURATION DU SAINT-SÉPULCRE,
PAR LE R.P. CHARLES COÛASNON, O.P.
A la suite du tremblement de terre de 1927, le Gouvernement
britannique, qui administrait alors la Palestine sous mandat de la
Société des Nations, s'inquiéta de l'état du monument (Fig. 1).
La coupole du xne siècle, qui couvre la croisée du transept, avait
été très ébranlée. Elle fut reconstruite et le reste de l'édifice fut étayé.
A l'intérieur, les grands arcs de la croisée du transept furent mis
sur cintre, ainsi que les arcs au pourtour de la Rotonde qui fut, elle-
même, fortement ceinturée.
A l'extérieur, la façade sur le parvis présentait un léger renverse
ment vers l'extérieur, renversement d'ailleurs ancien. Des étaie-
ments furent montés. Les déformations du mur nord des tribunes
du croisillon nord du transept étaient beaucoup plus graves. La
ruine de cette partie de l'édifice était à craindre. Les étaiements
étaient, ici, absolument nécessaires. En outre, une ceinture métall
ique, entourant les superstructures du transept et de l'abside, au
niveau des terrasses des tribunes, stabilisait les déformations
possibles.
Ces premiers travaux, dirigés par M. Harwey, datent de 1935.
Un projet de restauration complète fut alors élaboré avec le
concours de la Compagnie Frieman et Fox de Londres.
La guerre de 1939, puis, après l'armistice de 1945, la guerre
arabo-juive, qui devait aboutir à la création de l'État d'Israël en
1948, mirent ces projets en sommeil.
Les conversations en vue des travaux reprirent en 1954 entre
les trois communautés chrétiennes, qui ont l'usage de l'église ; mais,
cette fois, en dehors de l'intervention du Gouvernement jordanien.
Le Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, Église autocéphale,
demandait au Gouvernement grec d'assurer le financement des
travaux qui lui incombaient. M. Orlandos, directeur du Service des
anastyloses de Grèce, était chargé de la direction de ces travaux.
La Custodie de Terre Sainte, province franciscaine du Proche-
Orient, a la garde des Lieux Saints, au nom de l'Église romaine. Le
financement des travaux, pour sa part, est assuré par la procure
de Terre Sainte, qui reçoit les dons du monde catholique. La Cus
todie demandait alors au Gouvernement français de lui désigner un
architecte pour diriger les travaux. M. Coupel, architecte attaché 210 COMPTES RENDUS DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
au Service des Antiquités du Liban, fut désigné. Mais il quittait
Beyrouth en 1955 et le Ministère des Affaires étrangères désignait
M. Trouvelot pour le remplacer.
Le Patriarcat arménien de Jérusalem, Église également auto-
céphale, partage l'usage du monument avec le Patriarcat grec-
orthodoxe et la Custodie de Terre Sainte. Le financement de la
Fig. 1. — Vue générale.
part arménienne des travaux est assuré par la Fondation Gulben-
kian et par un groupement arménien des États-Unis. L'architecte
du Patriarcat arménien était, alors, M. Altounian, architecte à
Beyrouth. Après son décès en 1958, M. Edouard Utudjian,
à Paris, le remplaçait.
Depuis lors, M. Orlandos s'est retiré pour raison de santé. M. Chat-
zidakis, conservateur du Musée byzantin d'Athènes, le remplace
comme chef de mission avec M. Jean Travlos comme architecte.
Le projet de restauration, présenté en 1959 par MM. Orlandos,
Trouvelot et Utudjian, était accepté par les trois communautés.
En 1961, des sondages étaient exécutés pour vérifier les fondations.
Les travaux de restauration commençaient réellement en 1962. TRAVAUX DE RESTAURATION DU SAINT-SEPULCRE 211
Comment les choses se présentent-elles sous leur aspect administ
ratif et juridique ?
Nous avons trois Communautés religieuses, absolument indépen
dantes les unes des autres, qui se partagent l'usage d'une même
église, et qui font faire conjointement des travaux, sans qu'il y
ait ni unité de financement ni unité de direction.
Fio. 2. — Plan.
Les locaux s'enchevêtrent les uns dans les autres, se superposent.
C'est un véritable labyrinthe (Fig. 2).
Le parvis d'entrée, la façade sud et le rez-de-chaussée du transept
sud sont des éléments communs aux trois communautés. Mais,
pour atteindre la Rotonde autour du Tombeau, qui, elle aussi, est
commune aux trois Communautés, on traverse la chapelle dite « des
trois Maries » qui est arménienne. La croisée du transept et l'abside
sont à l'usage de l'Église grecque-orthodoxe. C'est la cathédrale du
Patriarcat. On appelle cette partie de l'édifice le « Katholikon ».
Tandis que la Rotonde, église de la Résurrection, s'appelle
1' « Anastasis ». COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS 212
Entre le « Katholikon » et 1' « Anastasis », le sol du grand arc qui
les réunit est à l'usage des Latins. C'est le Chœur des Latins, où
chaque jour les Franciscains chantent la messe conventuelle. Mais,
aux grandes fêtes, quand les Grecs-Orthodoxes ou les Arméniens
officient au Tombeau, le Chœur des Latins est à leur disposition.
Les Franciscains ont l'usage de la partie nord de 1' « Anastasis »,
où le couvent des religieux, qui assurent l'office canonial, est installé.
Le déambulatoire de l' Anastasis est partagé au rez-de-chaussée
entre les diverses communautés. Les Coptes, même, occupent deux
travées, bien qu'ils n'aient pas de droits reconnus. Mais, à l'étage,
la tribune est mi-partie arménienne, mi-partie latine.
De même, si le rez-de-chaussée du croisillon sud du transept est
commun aux trois communautés, la tribune qui l'entoure est mi-
partie arménienne, mi-partie grecque-orthodoxe.
Le croisillon nord du transept est grec-orthodoxe au rez-de-chauss
ée. A l'étage, les tribunes sont franciscaines. Pour simplifier les
choses, les terrasses de cette partie de l'édifice sont la propriété
d'une mosquée.
Pour le Calvaire également, la chapelle d'Adam, au rez-de-chauss
ée, est grecque-orthodoxe, mais, à 4 m. 20 au-dessus, la chapelle
du Golgotha est grecque-orthodoxe et la chapelle voisine, dite « de
la Crucifixion », est latine. Au-dessus, tribunes et chapelles sont
grecques-orthodoxes.
Même les maçonneries en élévation peuvent appartenir à une autre
communauté que celle à qui appartient le sol. Ainsi, les points
d'appui de la Rotonde de l'Anastasis ne sont pas des éléments
communs, mais appartiennent à la communauté qui possède derrière
déambulatoire ou tribune.
Bien entendu, si, pour faire des travaux dans les parties communes
un accord est nécessaire entre les trois communautés, chaque
communauté, cependant, est en droit de faire, chez elle, ce qu'elle
veut. Entreprendre des travaux de restauration dans de telles condi
tions, sans autre coordination que celle qui peut naître de la bonne
volonté de chacun, était une chose assez hasardeuse. En cas de
désaccord, l'unité du monument pouvait très bien se trouver
compromise. Des faits récents nous ont prouvé que le danger
existe réellement.
La réussite de nos travaux repose donc, avant tout, sur la par
faite entente qui règne entre les architectes qui dirigent ces travaux.
Appliquer les mêmes méthodes de restauration, tant dans les
parties communes que dans les parties privées, afin de retrouver
l'unité du monument, ou de la sauvegarder, sans nuire aux intérêts
particuliers de chaque communauté, tel est l'objectif commun
ve

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