Une stèle égyptienne portant un nouveau nom royal de la IIIe dynastie - article ; n°1 ; vol.112, pg 16-22
8 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une stèle égyptienne portant un nouveau nom royal de la IIIe dynastie - article ; n°1 ; vol.112, pg 16-22

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
8 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 16-22
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Vandier
Une stèle égyptienne portant un nouveau nom royal de la IIIe
dynastie
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 1, 1968. pp. 16-
22.
Citer ce document / Cite this document :
Vandier Jacques. Une stèle égyptienne portant un nouveau nom royal de la IIIe dynastie. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 1, 1968. pp. 16-22.
doi : 10.3406/crai.1968.12198
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_1_12198COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 16
M. Jacques Vandier entretient l'Académie d'une stèle égyptienne
portant un nouveau nom royal de la 111e dynastie et récemment
entrée au Musée du Louvre.
COMMUNICATION
UNE STÈLE ÉGYPTIENNE PORTANT UN NOUVEAU NOM ROYAL
DE LA TROISIÈME DYNASTIE,
PAR M. JACQUES VANDIER, MEMBRE DE l' ACADÉMIE.
Le Musée du Louvre a acquis récemment une stèle royale qui
présente un intérêt incontestable1. Le titre de ma communication
vous a déjà indiqué qu'il s'agit d'un monument qui remonte au
début de l'histoire et, plus précisément, à cette 111e Dynastie que
vous connaissez bien, grâce aux communications régulières de notre
correspondant Jean-Philippe Lauer. Je ne crois pas inutile, cepen
dant, de vous rappeler un certain nombre de détails que j'aurai
l'occasion d'utiliser dans mon exposé. Ces concernent,
d'abord, le protocole royal2 qui, à l'époque classique, comprenait
cinq noms, mais qui n'en comprenait que trois à la me dynastie :
ce sont, dans l'ordre chronologique de leur apparition, le nom
d'Horus, le nom de nebti et le nom de nisout-bit. Le premier de ces
noms est inscrit dans ce que les Égyptiens appelaient le sérekh,
c'est-à-dire dans le palais royal, représenté par son portail et par
son enceinte. Celle-ci qui est projetée verticalement, est dominée
par un faucon, donc par le dieu Horus, auquel est identifié le roi.
Le deuxième nom met le souverain sous la protection des « deux
maîtresses » (nebti), c'est-à-dire des déesses titulaires de la Haute-
Egypte, le vautour Nekhbet, et de la Basse-Egypte (l'uraeus Ouad-
jet) ; enfin, le troisième nom met le roi en relation étroite avec les
symboles des deux moitiés du pays, le roseau de Haute Egypte
(sout) et l'abeille de Basse Egypte (bit). Dans mon exposé, seuls
nous intéresseront ce dernier nom et, surtout, le nom d'Horus.
En second lieu, je dois vous rappeler la liste des rois de la 111e dynas
tie, dynastie qui a commencé approximativement en 2686 et qui a
duré 74 ans3.
1. E. 25982. Il s'agit d'une stèle plutôt que d'un fragment de pilier.
2. Cf. H. Mûller, Die formate Entwicklung der Titulatur der âgyptischen Kônige, Glûck-
stadt, 1938.
3. Sur la IIIe dynastie, cf. Helck, Untersuchungen zu Manethon und den âgyptischen
Kônigslisten, Berlin, 1956, p. 19 sq. ; Hayes, Cambridge Ancient History*, I, VI (1962),
p. 6-7 ; Smith, op. cit., I, XIV (1962), p. 3-18 ; Drioton- Vandier, L'Egypte1 (col. Clio),
Paris, 1962, p. 638-641 ; Lauer, CRAI, 1954, p. 368-379 ; Bul. de l'Institut d'Egypte
(1955), p. 357-364 ; Revue du Caire, 175 (1955), p. 81-88 ; Revue archéologique, 47 (1956),
p. 1-19 et 51 (1960), p. 89-95 ; Cerny, Mit. des deutschen archâologischen Instituts, Abt.
Kairo ; 16 (1958), p. 25-29. La liste que je donne est celle qui a été établie par Lauer
dans CRAI, 1954, p. 379. UNE STÈLE ÉGYPTIENNE DE LA TROISIÈME DYNASTIE 17
1. L'Horus Sanakht, roi Nebka (?), constructeur possible du
mastaba initial de la pyramide à degrés de Djéser à Saqqara.
2. L'Horus Nétérierkhet, roi Djéser, de la première
pyramide à degrés de Saqqara.
3. L'Horus Sékhemkhet, roi Téti-Djéser (?), constructeur de la
deuxième pyramide à degrés de Saqqara, récemment mise au jour
et dont J. P. Lauer vous a parlé plusieurs fois.
4. L'Horus Khâba, roi X., constructeur de la pyramide de Zawiet
el-Méitin.
5. L'Horus X, roi Nebka (?).
6.X, roi Houni, qui commença, peut-être, là construc
tion de la pyramide de Meïdoum.
Dans ce tableau, certains points restent douteux : d'une part,
les noms de nisout-bit de Sanakht et de Sékhemkhet ne sont pas
certains, d'autre part, le nom de Nebka, du fait que deux souverains
de cette époque l'ont probablement porté, a toujours prêté à confu
sion ; enfin, la lecture du nom de Houni est probablement erronée ;
ce sont les anciens Égyptiens qui sont responsables de cette erreur,
et Goedicke1, en se fondant sur des arguments sérieux, a montré
que le nom devait être lu, non pas Houni, mais Nisouteh.
La stèle du Louvre, objet de ma communication, est en calcaire ;
elle mesure 0 m. 52 de haut et elle rappelle, au moins par son style,
celles qui ont été trouvées dans les deux tombeaux de Djéser2. Sur
ces dernières stèles, le roi, coiffé, tantôt de la couronne blanche de
Haute Egypte, tantôt de la couronne rouge de Basse Egypte, est
représenté seul. Dans les deux cas, il porte un pagne court et un
corselet tenu par une bretelle ; à sa ceinture, dans laquelle est passé
un poignard, est attachée une queue d'animal, qui est un insigne
royal bien connu ; enfin, le roi tient une massue à tête piriforme et
une canne dont l'extrémité supérieure s'achève en pointe. Sur la
stèle du Louvre, le roi n'est pas seul, il est embrassé par le dieu
Horus : mais il tient les mêmes insignes que Djéser, et il est vêtu
et coiffé exactement comme lui. On est surtout frappé par l'analogie
de style caractérisée par un relief assez bas et par un dessin, à la
fois sobre et vigoureux qui convient bien à la majesté des person
nages représentés, le roi seul, dans la pyramide de Djéser et, sur
la stèle du Louvre, le roi et le dieu Horus. Les deux monuments,
sur le plan chronologique, doivent donc être très proches. La styli
sation du portail, dans le sérekh, nous en apporte la confirmation :
en effet, les éléments qui constituent ce portail sont disposés exac-
1. Zeitschrift fur àgyptische Sprache, 81 (1956), p. 18 sq.
2. Firth, Quibell et Lauer, The Step Pyramid, pi. 17, 40, 41. 18 COMPTES RENDIS DK l'aCADEMIE DES INSCRIPTIONS
Fi g. 1
tement comme les motifs dits « en façade de palais »», qui décorent
le mur d'enceinte du temple de Djéser1.
1. Op. cil., pi. 31. UNE STELE EGYPTIENNE DE LA TROISIEME DYNASTIE
Si la stèle du Louvre remonte bien à la 111e dynastie, et il nie parait
difficile d'en douter, elle appartient au très petit nombre de reliefs
royaux de cette époque ; en outre, elle peut être considérée comme le
plus ancien exemple connu, d'une part, du dieu Horus représenté
comme un homme hiéracocéphale, et, d'autre part, du thème du
roi, embrassé par une divinité. Ce dernier thème, en effet, n'apparaît. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 20
à ma connaissance, qu'au début de la ive dynastie1 et, ce n'est qu'à
la ve dynastie2 que le dieu Horus est représenté avec un corps
humain et une tête de faucon. Mais, comme les reliefs royaux, au
début de l'Ancien Empire, sont très rares, il n'est pas étonnant que
nous manquions de points de comparaison.
Notre stèle met en présence le roi et le dieu Horus, c'est-à-dire
le dieu dynastique auquel était identifié le roi, celui-ci étant commu
nément appelé « l' Horus X ». Cet affrontement du roi et du dieu,
parfaitement logique, se retrouve dans le texte, inscrit en haut et
à droite : le faucon qui surmonte le sérekh est l'Horus auquel est
identifié le roi ; nous avons là une sorte d'idéogramme qui signifie :
« l'Horus X qui est dans le palais ». Devant le faucon royal, et au
même niveau que lui, se dresse un second faucon qui, lui, représente
Horus, le dieu d'État. Il surmonte un texte qui nous apprend que
le dieu résidait dans le « Grand Château », c'est-à-dire dans le sanc
tuaire du dieu-soleil, à Héliopolis3. Le dieu dynastique est donc
identifié au dieu héliopolitain, et nous avons là un des premiers
témoignages de la relation qui existe entre le roi et le dieu-soleil,
relation qui allait être officiellement reconnue

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents