Les fouilles de Sî   et la phase hellénistique en Syrie du Sud - article ; n°1 ; vol.125, pg 78-102
26 pages
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Les fouilles de Sî ' et la phase hellénistique en Syrie du Sud - article ; n°1 ; vol.125, pg 78-102

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1981 - Volume 125 - Numéro 1 - Pages 78-102
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 114
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Jacqueline Dentzer
Monsieur Jean-Marie Dentzer
Les fouilles de Sî ' et la phase hellénistique en Syrie du Sud
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 1, 1981. pp. 78-
102.
Citer ce document / Cite this document :
Dentzer Jacqueline, Dentzer Jean-Marie. Les fouilles de Sî ' et la phase hellénistique en Syrie du Sud. In: Comptes-rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 1, 1981. pp. 78-102.
doi : 10.3406/crai.1981.13814
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1981_num_125_1_13814COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 78
COMMUNICATION
LES FOUILLES DE SÎ*
ET LA PHASE HELLÉNISTIQUE EN SYRIE DU SUD,
PAR M. JEAN-MARIE ET Mme JACQUELINE DENTZER
La zone méridionale de la Syrie (Hauran, Djebel Druze) conserve
un nombre exceptionnel de vestiges de l'époque hellénistique et
romaine, non seulement dans le domaine architectural, mais encore
dans celui des structures agraires, des voies de communication, des
villages complets, bref du paysage antique. De nombreuses inscrip
tions nabatéennes, safaïtiques, grecques, et (très rarement) latines,
font souvent parler ces vestiges matériels. D'autre part, cette région
représente un ensemble géographique remarquablement homogène,
dont l'originalité s'explique d'abord par sa formation volcanique
qui impose au relief et à l'hydrographie des caractéristiques très
particulières, qui conditionnent largement l'implantation humaine
et l'exploitation agricole. Elle fournit aussi un matériau, le basalte,
utilisé d'une façon quasiment exclusive dans l'architecture et la
sculpture. Enfin, l'essentiel des monuments datables semble indiquer
que le moment majeur dans le développement de cette région doit
se situer à l'époque hellénistique et romaine.
L'objectif de l'URA n° 20 du Centre de Recherches Archéologiques
du CNRS et de la Mission archéologique française en Syrie du Sud,
subventionnée par le Ministère des Affaires étrangères, est de
préciser les étapes et les conditions du peuplement, de la mise en
valeur et de l'organisation de la région à travers les différents types
de vestiges : architecture, urbanisme, structures agraires, routes,
sculpture, céramique, iconographie. Une collaboration suivie existe
pour l'épigraphie sémitique avec J. Starcky, J. Milik et J. Teixidor, l'épigraphie grecque avec M. Sartre, pour la numismatique
avec Ch. Auge. L'ensemble du programme a été conçu et réalisé
en collaboration étroite avec la Direction des Antiquités de la
République arabe syrienne, en particulier MM. A. Bahnassi,
A. Bounni à Damas, SI. Mougdad à Bosra, Gh. Amer à Soueïda
qu'il nous faut tous remercier ici pour leur accueil chaleureux et
leur aide très efficace. Cette communication a été rédigée par
Jacqueline Dentzer et moi-même, mais elle représente le travail
d'une équipe dont les collaborateurs sont Fr. Villeneuve, Th. Bauzou,
P. Gentelle, R. Donceel, Fr. Braemer, D. Orssaud, M. Barret, DE SÎ' 79 FOUILLES
G. Bolelli, M. Burnouf, et les architectes F. Larché et J. P. Fourdrin.
La démarche que nous avons adoptée combine des prospections
et des relevés de vestiges visibles, commencés dès 1974, avec des
opérations de fouilles ponctuelles commencées en 1977 et appliquées
à des objectifs limités, mais choisis de manière à éclairer l'interpré
tation d'ensembles plus vastes. Les travaux en cours se déroulent
donc à des échelles différentes, qui vont de l'ensemble de la région
à une zone limitée, celle de Qanaouâte-Sî\ à l'intérieur de laquelle
le site de Sf a été retenu pour la première opération de fouille.
Dès les premières prospections dans la région, et sans que pour
autant soient négligées les autres périodes, notre attention a été
attirée particulièrement par la première phase de la période hellé
nistique et romaine, celle qui précède la création en 106 de n.è.
de la Province d'Arabie, dont Bosra devient la capitale, et le ratt
achement, dans les dernières années du Ier siècle de n.è., du nord
de notre région à la Province de Syrie.
I. La zone de Sî'-Qanaouâte : l'objectif et la démarche choisie
Le site de Si* (fig. 1), c'est d'abord un grand sanctuaire dont
l'élément principal, dédié à Beelshamên, est dans la région le plus
ancien monument daté par une inscription1. Cette inscription
bilingue gréco-nabatéenne nous apprend que les travaux de construc
tion se sont déroulés entre 33 et 1 avant n.è. Le rayonnement de
ce sanctuaire, qui a été rattaché au type des hauts-lieux, dépassait
largement les environs immédiats, comme l'indiquent aussi bien
les inscriptions officielles que les dimensions mêmes des installations
et l'importance des travaux de terrassement nécessaires pour amé
nager des grandes cours sur une arête rocheuse.
1. M. de Vogué, Syrie centrale, Paris, 1865-1867, p. 30-38, pi. 2-4 ; Wadding-
ton, 2364 à 2369a ; Publications of an American Archaeological Expédition to
Syria in 1899-1900 (abrév. PAAES), New York, 1904, Part II : H. C. Butler,
Architecture and other Arts, p. 334-340 ; Part III : Greek and latin inscriptions,
427b à 428b ; Part IV : E. Littmann, Semitic inscriptions, p. 85 à 93 ; Syria,
Publications of the Princeton University Archaeological Expédition to Syria in
1904-1905 and 1909 ( abrév. PPUAESJ, Division II, Section A, Leyde, 1916 :
H. C. Butler, Architecture and Other Arts, Southern Syria, p. 365-399 ; Divi
sion III, Section A, Leyde, 1921, E. Littmann, R. Magie et R. Stuart, Greek
and latin inscriptions, 771 ; Division IV, Leyde, 1914, E. Littmann, Nabataean
inscriptions, p. 76-84 ; H. C. Butler, E. RA, 1905, Explorations at
Si', p. 404-412 ; E. Littmann, in Florilegium M. de Vogué, Paris, 1909, Naba-
tàisch-griechische Bilinguen, p. 375-390 ; F. Olmann, AA, 1921, p. 273 sq. ; A.
Negev, The Nabataeans and the Provincia Arabia, Aufstieg and Niedergang der
rômischen Welt, Berlin, 1977, p. 614-620 ; P. Collart, J. Vicari, Le sanctuaire de
Baalshamln à Palmyre, Rome, 1969, Vol. 1, p. 190 sq.; Th. A. Busink, Der Tempel
von Jérusalem von Salomo bis Herodes, Leyde, 1980, p. 1252 sq., p. 1282 sq. RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS COMPTES
-Hf y.
SONDAGES ET FOUILLES
■ lOOniMOin
Fio. 1. — Plan du site. DE SÎ* 81 FOUILLES
Cette fonction régionale du sanctuaire s'explique par la situation
géographique de Sî\ placé à 1 250 m d'altitude sur la retombée
nord-ouest du Djebel el-Arab, dans la zone de contact entre les
secteurs de la montagne et des plateaux. Le site est installé au
débouché de plusieurs vallées qui pouvaient constituer autant de
voies de pénétrations est-ouest. L'une d'elles, le ouadi as-Sayé',
est suivi par une route dont on reconnaît des tronçons rectilignes
aboutissant à Mouchannaf, puis, au-delà, à la limite du Harra,
désert de pierres aux confins duquel sont implantés les derniers
postes fortifiés byzantins comme el-Diaté. Une autre voie rectiligne
relie directement Si' à Qanaouâte, vers le nord-ouest, et une tro
isième voie, rectiligne elle-aussi et provenant de Soueïda, aboutit
non loin du site à l'ouest. Ce réseau de communications qui converge
vers un sanctuaire traduit concrètement la fonction et le rayonne
Si' appartient à une zone d'urbanisation ment du site. Par ailleurs,
dense au voisinage de deux autres centres urbains, Soueïda (Soada-
Dionysas), dont l'importance est attestée dès l'époque pré-romaine,
et Qanaouâte, sans parler des nombreux villages environnants,
dont l'un est enclos dans le même rempart que le sanctuaire, d'autres
se devinent au pied de la colline ou de façon plus dispersée sur les
crêtes ou les fonds de vallées. Cette occupation est liée à un riche
terroir agricole qui relève vraisemblablement de Qanaouâte. On ne
note en effet aucune solution de continuité dans la vallée entre le
pied de la colline de Sî' et les abords de Qanaouâte. L'ensemble de
ce paysage agraire est suffisament varié pour donner un échantillon
nage des terrains de la région : fonds de vallées, pentes, sommets
et plateaux,

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