LES SOUVENIRS D'UN ATTACHE  MILITAIRE
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LES SOUVENIRS D'UN ATTACHE MILITAIRE

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Nombre de lectures 281
Langue Français

Extrait

IRERIE e-Papers
    An open access tribute to the Science
Dr Cécile Vrain & Dr Bruno Hamard
© IRERIE (London, UK)
ISBN : 2-912024-07-2
1
Printemps 2009
CNUTEON :
L’ACTION D’AÉRNDHALLIER ENHONGRIE EN FAVEUR DES VÉDASÉ SAIFARÇN SVEOURSNI DUN HCATTAÉ IREATILIM(1942-1945) Viktoria Müller LES SÉTTIAR D´LLANCIAE ENTRE LATAVUQEIHCCÉSOOL ET LAFNCERA AU20E ELCÈIS Dr Pavol PETRUF ATIBIMNOS ET SEMITIL DE LA ONIATIMÉD NATIINTEREONAL SNDA LA UGREER CIVILE ALBANAISE DE1997 Dr Bruno Hamard CANDIDATE ATETSSNTIVNLOEVEM IN EXRNTEAL RUCEYTIS AGNETENMESG: THE CASE OFHARYUNG Hajnalka Vincze
3 13 33 43
Cette collection scientifique numérisée associe des contributions originales d’enseignants-chercheurs et d’étudiants-chercheurs membres ou associés à l’Ecole doctorale de l'IRERIE aussi bien en Sciences Politiques qu'en Sciences Sociales, Sciences Humaines et Sciences Economiques.
Notre objectif est de mettre à la disposition d’un vaste public des analyses historiques et des expertises politiques, sociales et économiques originales indispensables à la connaissance du monde contemporain
La collection ePapers de l'IRERIE est un „open access eBooks“ dans le cadre de l'implication de l'IRERIEau sein de l' Initiative de Budapest pour l'Accès Ouvert,le BOAI Forum et soutenu par la Fondation Soros. Cela signifie un téléchargement illimité de nos données ePapers,, sans aucun filtre technique et sans perception de droits financiers pour le lecteur.
RZENDE-USVO SUR NTOER ATLIPRO ITNTNEER:  WWW.IRERIE.EU 
2
L’ACTION D’ANDRÉHALLIER ENHEOGNIR EN FAVEUR DES DAVÉSÉ FÇNARSIA SNIRSOUVE DUN ÉATHCAT IMRIEILAT1 (1942-1945) Viktoria Müller
Le colonel André Hallier arrive en Hongrie le 7 septembre 1942 pour remplacer le colonel de Mierry, attaché militaire auprès de la Légation de France à Budapest, qui doit retourner en France afin de faire son temps de commandement. Le colonel Hallier est en Tunisie quand il reçoit au printemps 1942 le télégramme qui lui intime l’ordre de se rendre à Budapest. En temps de paix, il aurait été satisfait de cette affectation, mais c’est la guerre, et c’est à la guerre qu’il se préparait en Afrique du Nord.« Vous m’expédiez sur une voie de garage »- écrit-il dans sa réponse. Puisqu’il n’y a pas d’état de guerre entre la France et la Hongrie, que pourrait-il faire d’utile là-bas ? Il est vrai toutefois que c’est un poste d’observateur de choix et que le service de renseignement a un bon rendement.« Mais cela vaut-il un commandement sur le front de Tunisie ou celui d’Italie ? » Avant de se rendre en Hongrie, il retourne à Vichy où la situation a beaucoup changé depuis la signature de la convention d’armistice. Comme il est aujourd’hui possible de se procurer de nombreux ouvrages sur ce sujet, il ne sera pas fait mention dans le cadre de cet article des circonstances et des raisons de la signature, mais il est indispensable de rappeler les événements de l’année 1942 pour pouvoir mieux comprendre le comportement du colonel Hallier. En avril 1942, Pierre Laval revient au pouvoir. Les Allemands n’ont exercé aucune pression pour son rappel bien qu’il soit leur partisan le plus fidèle, et qu’il soit sur le point de faire à l’occupant des propositions de totale collaboration. Il souhaite la victoire de l’Allemagne, de peur que ne triomphe le bolchevisme. Il fait entrer la Gestapo dans la zone sud et traque les ennemis de l’Allemagne. Mais l’opinion a changé. Plusieurs ministres se retirent: Bouthillier, Belin, Lehideux. L’évasion du général Giraud a réveillé l’antigermanisme, la Résistance compte de plus en plus de partisans. Pendant que Laval fait des avances à l’Allemagne en France métropolitaine, la guerre en Afrique du Nord prend une nouvelle tournure avec le débarquement des Alliés à Casablanca. Les Allemands répliquent en occupant la zone dite libre de la France le 11 novembre 1942 pour empêcher un éventuel débarquement dans le Sud de la France. Le gouvernement de Vichy entre alors dans une nouvelle période, celle de la soumission. Il a perdu tous les atouts de sa souveraineté : la zone libre, l’Empire, la flotte, l’armée de l’armistice ; peu à peu, tous les Etats du camp allié rompent avec lui leurs relations diplomatiques ; et ses propres diplomates passent à la « France combattante »2. C’est donc dans cette situation que le colonel Hallier doit remplir sa fonction en Hongrie. Avant d’y aller, il est accueilli par le Sous-Secrétaire d’Etat à la Défense, le général Bridoux qui l’assure de son soutien et lui demande de le tenir régulièrement informé de l’état d’épuisement des troupes allemandes (!) sur le front oriental. Bridoux lui explique également qu’à certains ordres, exigés par les Allemands, feront suite immédiatement des messages chiffrés servant de contre-ordres. A Vichy, il ne rend visite qu’au corps diplomatique de Hongrie. Il rencontre le baron Bessenyei, ministre de Hongrie, qu’il trouve très sympathique ; la baronne Doblhoff, attachée de presse hongroise et le colonel Karàcsony, attaché militaire de Hongrie, qui est germanophile comme le sont en général tous les membres de la Honvéd (l’armée hongroise). Le 25 août, il est en possession de tous les visas nécessaires. Il est content de pouvoir enfin quitter Vichy où il a rencontré des gens serviles à l’occupant. Mais il compte aussi des amis dans cet endroit « périlleux » qui luttent avec persévérance. Hallier quitte Vichy le 1erseptembre. Après avoir traversé   l’Allemagne et l’Autriche, le spectacle qui l’attend en Hongrie est inattendu. Il a l’impression de rêver. En France, les gens souffrent, on ne voit pas d’hommes ; en Allemagne, on ne voit que des blessés, des prisonniers de guerre et des soldats ; en Autriche, la Légation de France est fermée, la colonie française a quitté le pays. En arrivant en Hongrie, ce satellite de l’Axe, il découvre un pays qui semble un havre de paix. Les gens vont à la piscine, les terrasses des cafés sont combles, les gens sont apparemment gais et heureux. Ce sont ses premières impressions, mais il remarque vite que la Hongrie, elle aussi, a souffert de la guerre ; elle a perdu 250 000 personnes dans la bataille du Don.« Mais, malgré tout, c’est quand même l’île de la paix ! » C’est le 20 septembre que le Régent Horthy l’accueille à Gödöllö, à une trentaine de kilomètres de 1 T255 Service historique de l’armée de Terre 2Robert O. Paxton:La France de Vichy 1940-1944Seuil, Paris 1997. Jean-Baptiste Duroselle:L’abîme Politique étrangère de la France 1939-1944
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Budapest, dans un château dans lequel il s’est retiré pour pleurer la mort de son fils qui est mort en Russie, à Voronej. L’audience d’Hallier dure 55 minutes, celle de l’attaché militaire allemand 35 minutes seulement. 20 minutes de différence ! Dans l’univers diplomatique tout a une signification spéciale. Les gestes, les endroits choisis pour la réception, la durée de l’accueil. Dans ce cas précis, s’agit-il tout simplement d’un hasard, ou bien cela fait-il partie de la politique de double jeu du Régent? Comment Hallier est-il reçu ailleurs, par exemple dans les milieux militaires? L’accueil est parfaitement correct ; mais il se sent quand même considéré comme un ennemi. Comme il l’écrit, ce n’est pas le même milieu que d’autrefois :… désuète dans son organisation, ignorante de la guerre moderne, divisée dans son moral,« l’Armée que je suis chargé d’observer n’a plus rien de la solide Honvéd d’antan. » Dans les milieux politiques, l’accueil est plus agréable, voire amical. Maurice Eszterházy l’invite par exemple à la chasse pour profiter de la présence d’un Français dans son entourage, car il est profondément francophile. L’une des obligations politiques d’un diplomate étant de faire des visites, il est important de savoir à qui un attaché militaire rend ou ne rend pas visite. Le colonel Hallier décide de ne pas rendre visite au général Fütterer, attaché de l’air du Reich. La puissance allemande n’en sera pas amoindrie, mais le geste est symbolique: il appartient aux petites astuces avec lesquelles certains Français ont essayé d’exprimer leur désobéissance et de résister aux Allemands. Le colonel Hallier a pu refuser cette visite sans crainte de représailles puisque la France était toujours en guerre avec l’Allemagne ; la convention d’armistice n’implique pas en effet la reprise des relations diplomatiques. Cette situation agace beaucoup le colonel Kalmàr, chargé des relations diplomatiques au ministère de la Honvéd, qui a peur d’un conflit et craint pour sa situation personnelle. Il insiste, mais en vain: Hallier ne cède pas :« Aucun texte diplomatique ne m’impose cette visite. »Le Protocole lui donne raison, et ce petit succès du ministère des Affaires étrangères sur la Honvéd entraîne la fureur des pangermanistes et la secrète satisfaction de maints officiers hongrois. On peut citer un autre incident où l’Allemagne perd de nouveau une petite bataille diplomatique ; quand le général Bartha quitte le ministère de la Honvéd, le nouveau ministre, le général Nagy reçoit la délégation des attachés militaires sous la conduite du général Fütterer, qui prononce un discours de bienvenue en allemand. Le général Nagy répond également en allemand. Le commandant Zaya Unal, attaché militaire de Turquie ne connaît que le français: il exprime donc sa contrariété au colonel Vasvàry, chef du 2ebureau. Hallier l’appuie, au nom du règlement qui veut que la langue diplomatique soit toujours le français. Deux mois après, Nagy doit quitter son portefeuille parce que les nazis lui reprochent des alliances juives. Le nouveau titulaire, le général Csatay accueille les diplomates en français. Le général Fütterer est stupéfait. Hallier ne se satisfait cependant pas de ces petits jeux de diplomates. Il est certes content de voir les Allemands agacés, mais il n’est pas venu en Hongrie pour une simple lutte de prestige. Son rôle est surtout de fournir des informations. Afin de pouvoir accomplir cette tâche, il établit de nombreuses relations avec les milieux hongrois, voyage dans tout le pays et visite les grands châteaux de Hongrie auxquels il consacre tout un chapitre dans son mémoire. Il est ébloui par la richesse de ces endroits et par le fait qu’il trouve partout des livres français, des images et des objets de France et une connaissance approfondie de la langue française. En novembre 1942, une nouvelle période commence. Le Service de Renseignement quitte Vichy avec le colonel du Crest de Villeneuve en raison du débarquement des Américains en Afrique du Nord, et du sabordage de la flotte à Toulon. « Un colonel hongrois m’adresse des condoléances pour l’événement qui prouve à nouveau la fourberie des Anglais, nos amis malfaisants. » Hallier en rappelant ces jours-là. Il attend la réaction du écrit gouvernement français, la protestation du maréchal Pétain, mais il ne reçoit rien. La situation est agaçante. Finalement, Villeneuve lui écrit d’Alger en lui demandant de rester en Hongrie à tout prix. Officiellement, si possible; sinon à titre privé. Le 27 novembre 1942, Vichy envoie une circulaire à ses attachés militaires à Buenos Aires, Rio de Janeiro, Sofia, Chang-Hai, Madrid, Helsinki, Budapest, Tokyo, Dublin, Lisbonne, Bucarest, Bangkok, Stockholm, Berne, Ankara, Athènes, dont le texte est le suivant : « Armée française démobilisée. Dès réception présent télégramme cessez toute activité. Attendre sur place instructions. »Celles-ci arriveront très vite, le 1erdécembre à toutes les villes mentionnées ci-dessus, à l’exception de Madrid et de Bangkok.vous continuiez à servir aussi longtemps que possible« Il importe que d’informateur militaire à votre chef de mission avec un maximum de prudence et discrétion. Aucun envoi direct de télégramme de votre part en France. »3 Aux messages de Dampierre, le ministre de France, personne ne répond d’Alger. Il se trouve donc sans guide, en présence de trois possibilités : ·demeurer au poste de ministre pour barrer la venue d’un éventuel collaborateur ·pratiquer un double jeu ·quitter la direction de la légation de France et affirmer ainsi l’accord des Français de Hongrie avec les libérateurs d’Afrique du Nord. 3 MAE Guerre 1939-1945 Vichy / Etat français / vol. 231.
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