QUELQUES COUPS DE PÊCHE EXTRAORDINAIRES

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Extrait

QUELQUES COUPS DE PÊCHE

EXTRAORDINAIRES

La barque de pêche Sainte-Marie, du port de Sète, montée par le patron An-

toine Palmisado et 4 hommes, a capturé un poisson extraordinaire. La longueur du

monstre est celle des petits requins: 3 m à. 3

m

50 ; le corps plutôt mince : 1

m

50 ; mais

le côté monstrueux est la tête, surmontée d’une espèce de trompe courte qui donne

à ce poisson l’aspect d’un éléphant. La gueule mesure 0

m

40 de largeur et est privée de

dents, l’intérieur est garni de cavités longitudinales qui correspondent avec 10 évents

par où le poisson rejette l’eau comme la baleine. La peau du poisson même offre

quelque analogie avec celle d’un pachyderme et c’est presque du nom d’éléphant

marin qu’on serait tenté de désigner ce monstre.

Le patron-pêcheur Berthou, du bateau

«Triomphe»

du Sacré Cœur, de Concarneau,

a capturé un pèlerin, sorte de requin de 8

m

40 de longueur et 5 m de circonférence ;

il a été vendu, à l’enchère, 85 francs.

Le chalutier à vapeur

Yvonne

, de Royan, a pêché une sole absolument phénomé-

nale : elle mesure 0

m

58 de long, 0

m

29 de large et pèse plus de trois livres. Elle a 0

m

04

d’épaisseur.

Un pêcheur de la Chaume, près des Sables d’Olonne, a capturé un poisson phé-

nomène. Ce poisson tirant sur le squale, mesure 3

m

50 de long et ne pèse pas moins

de 300 kilos.

Un pêcheur de Coudeville (Manche) a capturé un congre de dimensions gigan-

tesques qui ne pesait pas moins de 32 livres.

Une baleine à Groix, ça ne s’est pas vu depuis 22 ou 23 ans ;

«le Bien Aimé»

en a

remorqué une, longue d’une quinzaine de mètres, jusque sous le grip.

Un cygne d’une taille extraordinaire a été capturé dans la baie des Anges par MM.

Glaizot fils et cousin, de l’Aber-Wrac’h.

Les marins du dundee

«Notre Dame de Larmor»

, de Lorient, (patron Benjamin),

pêchaient au large de l’île de Groix, quand tout à coup ils aperçurent un énorme ser-

pent de mer qui nageait tranquillement à la surface des flots. Prenant sans doute le

bateau pour un rocher, il s’efforçait d’y monter, mais les pêcheurs s’y opposèrent et le

chassèrent à coups d’aviron. Le serpent de mer s’éloigna alors et gagna la pleine mer.

Un pêcheur de Sainte-Enimie (Lozère) a pris à la ligne, dans la rivière le Tarn, une

truite qui mesure 0

m

76 de longueur et pèse 6 kilos 100. Cette superbe pièce s’est

vendue à raison de 3 francs le kilo.

Le gagnant du gros lot de 100 000 francs de la Ville de Marseille est un brave

pêcheur marseillais nommé François Isnard, 63 ans. Il a quatre enfants et prenait

la mer tous les jours pour subvenir aux besoins de sa famille. « Allez, demain je ne

calerai pas les filets ! » s’est-il écrié en apprenant l’heureuse nouvelle.

Un jour de l’hiver dernier 15 000 mulets environ rentraient dans le port de Saint-

Malo à la marée ; les pêcheurs, malgré la promptitude à barrer le chenal avec la

senne, ne capturèrent qu’un millier de poissons ; le reste du banc passa sous les filets.

Les pêcheurs de Saint-Goustan ont été plus heureux que leurs confrères de Saint-

Malo, ainsi qu’on peut en juger. Les marins, suivant leur habitude, avaient tendu

leurs filets dans la rivière d’Auray, le soir, pour rentrer le lendemain avec le produit

de leur pêche qui rapporte environ 2 francs à chacun.

Un d’entre eux, le patron Penven, se trouvait avec ses compagnons dans le voi-

sinage de Locmariaquer, quand ils tombèrent sur un banc de mulets et remplirent

bientôt tellement la barque qu’elle faillit couler bas. Il fallut appeler du secours : un

second bateau arriva à la hâte, on le chargea comme le premier et tous deux avec

l’équipage rentrèrent au port de Saint-Goustan.

Almanach 1902 : P. 65