Réguler l'après crise
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Réguler l'après crise

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Langue Français
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Extrait

ACTION
J
PUBLIQUE
Réguler l’après crise
La bataille des « communs » aura bien lieu, par Christian Paul
Penser le capitalisme au 21èmesiècle, par Thomas Piketty
Faut-il nationaliser Total ? , par Fabien Hassan
Le cinéma à l’heure du numérique : de l’industrie vers l’artisanat ? , par Alexis Bétemps
ueenRpébuiluqe
Numéro 3 - Juin 2010
Nous remercions nos parrains
Stanley Hoffman, politologue, Professeur à Harvard University Jacques Attali, économiste, ancien Président de la BERD Dominique de Villepin, avocat, ancien Premier Ministre Souleymane Bachir Diagne, philosophe, Professeur à Columbia University Salomé Zourabichvili, ex-ambassadeur de France et Ministre des Affaires Etrangères de Géorgie Alain Lipietz, économiste, ancien député européen Bertrand Badie, politologue et professeur des universités à SciencesPo Christian Paul, député, président du Laboratoire des Idées
Nos antennes
SciencesPo Paris : A.-L Imbert IEP Lyon et Grenoble : Clément Noël annelorraine.imbert@gmail.com noel.clement7@orange.fr IEP Bordeaux : Martin Samson ENS Ulm : Juan P. Branco tinmar.samson@gmail.com brc@jeunerepublique.fr
Cambridge : Margaux Salmon Berkeley : Florian Dautil ESSEC : Idama Al Saad idama. ms98@cam.ac.uk f.dautil@yahoo.fr al.saad@gmail.com Harvard : Jean-Marie Wecker Oxford : Mikael Hveem jmwecker@fas.harvard.edu UCSD : Felix Blossier mikaelhv@yahoo.no fblossie@ucsd.edu
2_ Jeune République
builuq eueenR pé 3 - Jui- NuméroMAOMEJIRS
- La bataille des « communs » aura bien lieu. - p.8 - Penser le capitalisme au 21 ème siècle - p.11 - Fiscalité et redistribution sociale dans la France du XX e siècle - p.14 - Limitation des inégalités - Egalité des armes et régulation fiscale - p.18 - Faut-il nationaliser Total ? - p. 22 - Le marché carbone : échec définitif ou étape nécessaire ? - p.28 - L’Etat et les territoires : l’Etat peut-il jouer encore un r ôle de pilote ? - p.31 - Le système éducatif au service de l’entreprise : un modèle économiquement pérenne ? - p.37 - Le recrutement des préfets par des entreprises priv ées - p. 41 - Le nouveau choc colonial - Nouvelles pratiques d’une tradition ancienne - p . 46
2_ INNOVATION ET RÉGULATION À L’HEURE DU NUMÉRIQUE - p.58  
I_ L’ETAT FACE À L’ÉCHEC DU MARCHÉ - p.6
Edito - p. 5
- Edito - Création & Numérique - p.60 Le cinéma à l’heure du numérique : de l’industrie vers l’artisanat ? - p. 61 -- Entre droit à la culture, protection des artistes et puissance des majors :  les pouvoirs publics à l’heure de la régulation numérique - p.66 - L’Hadopi et le cinéma français : petits meurtres entre amis - p.71 - Réflexion comparée sur la protection juridique de la propriété intellectuelle  en France et aux Etats-Unis - p.76  - L’exception culturelle française : un simple protectionnisme industriel  ou une véritable politique au service d’une certaine id ée de l’art  et de sa diffusion ? - p.80 - Vers de nouveaux paradigmes de la diffusion et de la création des oeuvres - p.83
n 2010
Jeune République _3
_ ép lique 4 Jeune R ub
 Aloise.uilrs qostrli e erceid soai resspe dnstiava y nnob ed iicffesblsios pes dmpnu tiarennod te mpulle iuvele noà  isnoe  lrrteerérue q ed célessatnemondiale onomie m telc ahuorvriiae RépublrebiJeun tinkcasotc eridOTID
Juan Paulo Branco Lopez Président de Jeune République
D la pensée économique et politique, une sorte d’atrophie généralisée semble avoir touché nos dirigeants, reléguant à plus tard toute remise en cause de notre modèle sociétal. Après une légère réaction sous forme de relance économique néokeynesienne qui appelait des réformes structurelles de plus grande ampleur, les plans de rigueur se sont enchainés dans le plus pur esprit monétariste. Sans ne prendre en compte une quelconque leçon du passé, un certain leader socialiste ne trouvait pas meilleure idée que d’appliquer une thérapie de choc à la Grèce en privatisant à tour de bras ses services publics tandis que le Président de la République confiait à Frédéric Lefebvre la mission de refonder le capitalisme. Un enterrement de grande classe qui finissait de montrer l’incapacité de la classe politique à renouveler sa pensée en dehors du carcan néolibéral. Le même paradigme qui avait précipité le monde dans la crise et étouffé toute pensée critique vingt années durant devenait par on ne sait quelle magie le seul moyen « efficace » d’affronter la crise. Les discours emplis de grands mots ne furent suivis que d’arrangements cosmétiques. Pis, les initiatives pionnières qui avaient été prises avant la crise, tel le Grenelle de l’environnement, se sont trouvées parmi les premières sacrifiées. Les penseurs qui appellent à une redéfinition de nos rapports au marché, à la culture et à la nature se retrouvent marginalisés comme hier, et seuls leurs avatars les plus extrêmes trouvent l’espace médiatique suffisant pour faire valoir leur pensée prémâchée. Fi du projet civilisationnel d’Edgar Morin, de la radicalité nourricière de Bouveresse ou de Rancière. Dans un climat d’incertitude et de peur, la caricature prime sur l’analyse et l’argumentaire politicien balaie tout. Le grand chambardement attendu, espéré, n’a pas lieu, et tout redevient trop vite comme avant. Pourtant les urgences s’accumulent. De la crise environnementale à celle des banlieues, toutes les échelles sont concernées. La frustration s’accumule, et certains n’hésitent plus à prédire la fin d’une ère, semblable à celle que connurent les Mayas, provoquée par une accumulation de désastres sociaux et environnementaux auxquels la rigidité de nos structures sociétales n’aurait su répondre. Pourtant nul besoin d’espérer une révolution idéologique ou de refaire ses classes avec Marx pour tenter d’affronter les défis qui nous submergent. Non, l’impuissance qui semble accabler collectivement nos sociétés n’est pas une fatalité. Oui, de nombreuses solutions, mettant en avant un Etat régulateur, sont possibles en dehors d’une dichotomie idéologisée, et pourraient faire l’objet d’un consensus pour peu que nos dirigeants retirent leurs œillères. C’est en portant simplement notre regard autour de nous, sur les sujets qui faisaient l’actualité, que nous avons décidé d’approfondir des pistes trop souvent balayées par le mainstream et nos responsables politiques sans prendre le temps de l’approfondir. De la licence globale à la nationalisation des groupes pétroliers en passant par une remise à plat de notre stratégie fiscale, nous avons tenté d’explorer des pistes trop souvent considérées comme utopiques et à la réalité étonnement riche et versatile. Si certaines, comme la nationalisation de Total, nécessiteraient un mouvement de fond radical pour être un jour menées à bien, d’autres pourraient s’appliquer dans un futur très proche. Toutes permettent d’interroger des à priori qui, nés de clivages politiques souvent artificiels, nous privent de ressources formidables pour affronter les défis présents et à venir. Sans céder aux facilités du jugement de valeur, nous avons tenté de les présenter d’un point de vue pragmatique, pesant le pour et le contre et mesurant leurs implications sociales, économiques mais aussi juridiques et culturelles. Ces pistes dessinent un XXIe siècle porté par un état régulateur et protecteur, laissant une large place à l’autonomie de ses composants et à la société civile, et ouvrant des espaces non-marchands pour l’échange des biens communs, notamment culturels. Un siècle auquel nous aspirons, et qui ne pourra naître sans une rénovation profonde de notre pratique démocratique.
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Chapitre I
LETAT FACE À L’ÉCHEC DU MARCHÉ
6_ Jeune République
e Commons licenc ehpto orcdetiw cilF- rkerC vita
- La bataille des  communs » aura bien lieu. - p.8 - Penser le capitalisme au 21èmesiècle - p.11 - Fiscalité et redistribution sociale dans la France du XXesiècle - p.14 - Limitation des inégalités - Egalité des armes et régulation fiscale - p.18 - Faut-il nationaliser Total ? - p.22 - Le marché carbone : échec définitif ou étape nécessaire ? - p.28 - L’Etat et les territoires : l’Etat peut-il jouer encore un rôle de pilote ? - p.31 - Le système éducatif au service de l’entreprise :  un modèle économiquement pérenne ? - p.37 - Le recrutement des préfets par des entreprises privées - p. 41 - Le nouveau choc colonial - Nouvelles pratiques d’une tradition ancienne - p. 46
Jeune République _7
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8_ "L’ _ pu Etat face à l’échec du marché" Jeune Ré blique
par Christian Paul
Avant, et tout au long du XXème siècle, c’était chose simple. L’opposition s’incarnait dans la séparation entre le politique et l’économie, entre l’Etat et la production, entre la Cité et les individus. Le périmètre respectif du public et du privé, la nature des circulations entre l’un et l’autre, ont nourri d’épiques batailles sociales et politiques. Le progrès s’indexait sur la progression du public, incarnant l’intérêt général. La nature même de l’intervention publique dans l’espace économique, dans le champ du marché et de la propriété, devint même l’un des traits distinctifs séparant gauche et droite. L’appropriation collective – publique – des moyens de production a nourri des générations de programmes.
Puis, trop vite, on a cru que la fin du siècle racontait la fin de l’Histoire. La chute du Mur, mythe postmoderne, sonnait le glas des grands desseins et des utopies broyées. L’ xtension de la marchandisation, selon des règles infaillibles, s’apparentait à la e « nouvelle raison du Monde ». La régulatio ’illustrait comme le sabre de bois de la n s puissance publique, et encore, quand l’auto-régulation ne devenait pas une illusion quasi-régalienne. La gouvernance remplaçait les gouvernements. L’Etat ne pouvait pas tout ; le marché, lui, si.  Ce récit a sa part de vérité historique. Mais cette vérité me parait terriblement provisoire. D’abord, la demande d’un espace public géré hors marché reste heureusement vivante. Ensuite, avec le XXIème siècle et ses révolutions inachevées, numérique, écologique, émergent de nouveaux enjeux émergent qui bousculent vigoureusement les idées 1 Cette grande controversereçues. La frontière entre public et privé connait de nouveaux rebondissements. C’est _politique est abordée en  se déplace, au gré d’offensives successives de front quiune ligne1. Je donnerai, sans détail dans le numéro 50être exhaustif, quelques directions contemporaines, pour en fixer le sens. de la revue Vacarme, hiver 2010, Défendre la gratuité, en particulier par des Herpvioé nLneierCs Pshniliiepr.p eL irAei garuaisns,i  L’extension de la marchandisation est ininterrompue.  ro Yann Moulier Boutang, Le capitalisme cognitif, éditions Les privatisations ne se limitent pas à des «dénationalisations ». Dans les années 2000, Amsterdam, 2007.s’enchainent externalisations, partenariats publics-privés, substitution de l’acteur privé à
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