Un habitat gallo-romain à Thésée-Pouillé (Loir-et-Cher) - article ; n°2 ; vol.4, pg 101-123
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1965 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 101-123
Georges GAUME,
Un habitat gallo-romain à Thésée-Pouillé (Loir-et-Cher).

L'auteur présente les résultats des fouilles effectuées depuis 1961 sur un site gallo-romain des Ier et IIe siècles en bordure du Cher. Cette étude sera répartie sur 2 fascicules.
La présence de plusieurs fours de potiers du type gallo-belge et l'énorme quantité de poteries recueillies peut laisser supposer qu'il s'agit d'un village de potiers.
Cependant, les importantes constructions- mises au jour ne correspondent guère à cette interprétation et pas davantage à une « villa » purement rurale.
Les vases de céramique commune ou sigillée, de même que les monnaies qui ont été trouvées, sont étudiés brièvement ainsi que les constructions proprement dites.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 208
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Gaume
Un habitat gallo-romain à Thésée-Pouillé (Loir-et-Cher)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 101-123.
Résumé
Georges GAUME,
Un habitat gallo-romain à Thésée-Pouillé (Loir-et-Cher).
L'auteur présente les résultats des fouilles effectuées depuis 1961 sur un site gallo-romain des Ier et IIe siècles en bordure du
Cher. Cette étude sera répartie sur 2 fascicules.
La présence de plusieurs fours de potiers du type gallo-belge et l'énorme quantité de poteries recueillies peut laisser supposer
qu'il s'agit d'un village de potiers.
Cependant, les importantes constructions- mises au jour ne correspondent guère à cette interprétation et pas davantage à une «
villa » purement rurale.
Les vases de céramique commune ou sigillée, de même que les monnaies qui ont été trouvées, sont étudiés brièvement ainsi
que les constructions proprement dites.
Citer ce document / Cite this document :
Gaume Georges. Un habitat gallo-romain à Thésée-Pouillé (Loir-et-Cher). In: Revue archéologique du Centre de la France.
Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 101-123.
doi : 10.3406/racf.1965.1214
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1965_num_4_2_121414-18
UN HABITAT GALLO-ROMAIN A THESEE-POUILLE
(Loir-et-Cher)
par Georges GAUME
La vallée du Cher entre Mennetou et Montrichard constituait,
à l'époque romaine, la grande voie de passage est-ouest de la
Sologne dite blésoise. Toutes les autres voies qui, partant d'Orléans,
la traversaient, étaient orientées nord-sud. C'est donc par le Cher
et par la voie antique qui suivait son cours, probablement sur la
rivfc droite, que Bourges (Avaricum) était relié à Tours (Caesaro-
dunum) ; route importante dont le tracé est mal connu, mais dont
la Table de Peutinger, si imprécise, nous a au moins laissé deux
points de repère : Gabris et Tasciaca.
Il paraît ne plus y avoir de doute sur l'emplacement de l'an
tique Gabius, qui correspondrait à peu près à celui de l'actuelle
bourgade de Gièvres 1, aussi bien que sur celui de Tasciaca que
l'on admet être le Thésée traversé aujourd'hui par la R.N. 76.
Toutefois, en ce qui concerne Gièvres, il convient de recon
naître que si la nécropole romaine découverte au début du siècle
dernier ne présente plus de secret, la situation de la cité antique
demeure incertaine 2.
Quant à Thésée, dont le nom peut être une forme latine très
dégénérée du gaulois Tasciac, il fait valoir avec raison la présence,
aux Maselles, d'un majesteux monument romain dans lequel on
1. Jusqu'à la découverte de la nécropole par Durocher et Moreau en 1823,
il n'y avait aucun doute que le bourg de Chabris (département de l'Indre),
sur la rive gauche du Cher, ne pouvait être que l'antique Gabris. C'est à
Jollois (Ann. Acad. d'Orléans, 1830, T. XI) que revient le mérite d'avoir mis
les choses à leur place, c'est-à-dire Gabius sur la rive droite du Cher. Toutef
ois, étant donné l'importance particulière du site et le passage du Cher à cet
endroit par plusieurs voies romaines fort importantes (Pont-du-Cher) il n'est
pas exclu que Chabris ait été plus qu'une simple tête de pont.
2. Le cas de Soings-en-Sologne, à 7 km de Contres, est très comparable.
La nécropole, située dans la- plaine, fouillée activement par le Dr Filloux
depuis 1933-34, est à peu près épuisée, alors que l'ancienne cité — la plus
importante sans doute de toute la Sologne gallo-romaine — est presque
inconnue. Nous nous permettrons de mentionner, à ce sujet, que la collection
privée du Dr Filloux, à Contres, est probablement la plus belle du département. 102 GEORGES GAUMK
croit reconnaître une « mansio », mais cette interprétation prête
à discussion3.
Vers 1830-1840, le Cher était canalisé entre Noyers (Saint-
Aignan) et Tours et, sur sa rive droite, était creusé le canal du
lîerry qui permettait la navigation marchande depuis la Loire
jusqu'à Vierzon 4.
Ces travaux ont transformé l'aspect de la rivière et surtout
la nature de son lit et le régime de ses eaux. Déjà les déboisements
progressifs des Xe et XIe siècles, en réduisant considérablement les
masses forestières qui couvraient les coteaux avaient détruit, du
même coup, le volant régularisateur du ruissellement, provoquant
les inondations, l'ensablement et les déplacements du lit du Cher.
Il est malaisé, aujourd'hui, pour toutes ces raisons, de se
représenter avec exactitude ce qu'était le Cher il y a 20 siècles et
quelle était l'habitabilité de ses rives, mais on peut avancer, sans
trop d'erreur, que son lit était de plusieurs mètres au-dessous du
niveau du lit actuel et que ses rives n'étaient pas inondables.
Ces circonstances favorables ont permis l'établissement de
populations à vocation artisanale et agricole au bord même de la
rivière où elles se sont maintenues pendant trois siècles.
C'est précisément l'habitat d'un groupement gallo-romain #de
ce genre que nous nous efforçons de mettre au jour depuis 1901.
Tel qu'il apparaît, à mesure que s'étendent les fouilles,
il serait proprement impensable de nos jours, à cet endroit.
Mais il y a près de 2 000 ans, il en allait autrement. Nous ver
rons qu'à quelques mètres du Cher actuel, tout un ensemble de
fours de potiers effectuaient leurs cuissons dans des conditions
que rien ne permet d'estimer hasardeuses et qu'un peu plus loin
de très importants bâtiments, soigneusement construits en petit
appareil, alignaient leur façade presque au bord de l'eau.
Ce fut vers 1905 seulement que le bourg de Thésée (sur la rive
droite du Cher) fut relié à Pouillé (sur la rive gauche) par un pont
métallique où passe la route. Auparavant, un bac assurait le passage
(Fig. 1).
n" 19 Le du trafic cadastre empruntait de 1955, alors section un AC) chemin puis de la terre route (chemin vers Pouillé. rural
Le dernier remembrement n'a guère réduit le morcellement des
terres qui est extraordinairement touffu à cet endroit. Les parcelles
3. Nous ne pouvons faire état des trouvailles qui auraient été faites au
début du siècle dernier à Thésée et dans les champs environnants (vases,
monnaies, médailles d'or, statuette en bronze, etc..) trouvailles citées par
de la Saussaye (Antiquités de la Sologne blésoise, 1844) et qui viendraient à
l'appui du passé romain de Thésée. Sans les négliger tout à fait, nous devons
signaler qu'à notre connaissance aucune découverte de ce genre n'a été faite
sur le site même de Thésée depuis une douzaine d'années.
4. Au cours des travaux de terrassement du canal, de très nombreux ves
tiges protohistoriques et gallo-romains furent mis au jour... puis remployés
dans les maçonneries sans qu'aucune autorité y ait porté quelque intérêt.
On sait également que plusieurs trésors monétaires prirent, sans tarder, le
chemin des antiquaires. HABITAT GALLO-ROMAIN A THÉSÉE-POUILLÉ 103
Fig. 1
Thésée-Pouillé
extrait de la carte St-Aignnn XX-23 au 1/50.000.
de vignes alternent avec des cultures diverses où domine l'asperge,
là où le terrain est sablonneux. Car le sol, très capricieux, recèle les
marques d'inondations séculaires qui ont amené du sable, plus
loin des coulées de marne argileuse, un peu partout des silex roulés.
Des parcelles furent cultivées autrefois, qui ne le sont plus
aujourd'hui. Le morcellement est peu favorable à l'emploi du trac
teur, de sorte qu'un peu partout, dans la zone archéologique, l'ar
asement des substructions a eu lieu entre 25 et ',\Q cm de profondeur.
La plaine est sensiblement plate. A l'ouest du chemin rural
n" 19, elle se termine, près du Cher, par une sorte de talus avec des
broussailles en contre-bas. Un sondage à cet endroit a établi que
des amas de blocs calcaires, profondément enterrés et qui pro
viennent certainement de constructions antiques, ont retenu les
terres et les ont soustraites à l'action érosive des crues. A moins
2,60 m, le sol vierge n'était pas encore atteint et des tessons de GEORGES GAUME 104
p

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