Crash de Cronenberg David
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Crash
de David Cron FICHE FILM Fiche technique
Canada - 1996 - 1h40 Couleur
RÈalisation et scÈnario : David Cronenberg dÕaprËsCrash!deJames G. Ballard
Musique : Howard Shore
InterprËtes : James Spader (James G. Ballard) Holly Hunter (Helen Remington) Elias Koteas (Vaughan) Deborah Unger (Catherine Ballard) Rosanna Arquette (Gabrielle) Peter MacNeill (Colin Seagrave)
L E
James Spader et Holly Hunter
D O C U M E N T
IdÈe fixe de Cronenberg, les dÈpen-dances du corps -quÕelles soie sexuelles, technologiques ou liÈes ‡ une quelconque substance toxique, et le plus souvent les trois ‡ la fois- se retrouvent au cÏur deCrash. Cette fois, cÕest de l plus banale dÕentre elles quÕil sera qu tion, celle qui enchaÓne lÕhomme au plu commun de ses engins de mort, la voitu-re. InventÈe en mÍme temps que le cinÈ-ma, ou presque, IÕautomobile est dev nue le symbole de sa modernitÈ. Alors quÕelle Ètait synonyme de voyage dÕexploration de lÕunivers, de recherche de son sens cachÈ, la bagnole devient ici lÕunique lieu du dÈsir. Elle e privÈe de sa fonction premiËre, le mouve-ment, pour devenir un endroit clos sur lui-mÍme, une chambre dÕamour montÈ sur quatre roues. Il ne sÕagit plus de bo ger, encore moins de partir, mais de se perdre dans de fascinants voyages immo-biles.(É) Un accident de voiture peut-il libÈrer lÕimaginaire de ses interdits? Comme naÓt une obsession sexuelle? Quel est le choc, le crash, qui provoque le bascule-ment ? Afin de montrer le dÈtournement par quelques allumÈs du culte de la voi-ture -religion de masse sÕil en est - ver la ´perversionª sexuelle, Cronenberg sÕempare de lÕimage publicitaire. Bi lisse, bien propre, dÈnuÈe dÕaspÈritÈ elle a ÈtÈ inventÈe pour donner du rÍve et de lÕÈvasion, pour vendre des voitures -´‡ vivreª, ont osÈ dire certains. En appa-rence, Cronenberg ne change rien ‡ ce filmage clean du produit de consomma-tion courante. Seulement, il le reproduit pour mieux le parasiter, il rend poisseuse lÕimage commerciale. DÕobjets toujo plus s˚rs et efficaces, les voitures se transforment en monstres assoiffÈs de sang, de larmes et de sperme. Rendues ‡ lÕÈtat dÕÈpaves, elles deviennent l mausolÈes de leurs propriÈtaires, des urnes funÈraires renfermant les ultimes sÈcrÈtions de leurs victimes.(É) Crashest un film tendu ‡ se rompre. Trop priapique pour tolÈrer un quel-conque assouvissement, il ne dÈvoile
des corps que pour mieux nous prendr au piËge de notre propre excitation Purement hypnotique, il sÕoffre ‡ nou comme une proposition de trip. Pou lÕapprÈcier, il suffit de se laisser alle dÕoublier ses repËres pour suivre le fil l‡ o˘ il veut nous emmener, loin dans l fascination pour les images qui menten afin de mieux dire le vrai. Si sa construc tion est sophistiquÈe, cÕest pourtant u film simple, presque littÈral. Filant l mÈtaphore de la voiture-sexe - ‡ la foi pÈnis de lÕhomme qui transperce le rÈ et vagin de la femme qui le contient tou entier-, Cronenberg fait mine de rester la surface dÕun monde dÈrÈalisÈ po mieux le dÈvoiler, sans fard ni ornement. RÈduit ‡ lÕessentiel, proche de lÕabstr Crashnous tend un miroir o˘ se reflË tent nos visages-machines. CÕest un fil qui fait baisser les yeux, de peur et d plaisir mÍlÈs. FrÈdÈric Bonnar
Samuel Blumenfel Les Inrockuptibles n∞6 du 10 au 25 Juillet9
CinÈma dÈsarmant de douceur, on pour rait dire, si la douceur consiste ‡ filme le monde (mÍme le pire) sans effraction dÕune camÈra caressante, frÙlant le plaies, les cicatrices, comme si cÕÈtait l plus belle peau ; si la douceur est cett faÁon sereine, tranquille, apaisÈe, d recevoir le monde. Douceur dÈsarmant donc, et finalement envo˚tante ‡ forc dÕÍtre tenue inlassablement, sÈquenc aprËs sÈquence, et finalement hypno tique dÕÍtre accompagnÈe de la trË belle musique, froide et insistante dÕHoward Shore. Tel estCrash: un fil qui sacrifie le rÈcit ‡ la sensation, e vous entoure dÕune atmosphËre ouatÈ calme, voluptueuse et jubilatoire, ca Crashest aussi un film o˘ lÕon rit asse si lÕon sait se laisser aller au lÈger dÈt chement que rÈclame le film.(É) LÕautomobile, lieu o˘ lÕhumain sÕhybr
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
porain et espace du mythe. Elle ne peut donc quÕintÈresser Cronenberg, artiste absolument moderne, qui a prÈvu, com-pris, et intÈgrÈ ‡ son cinÈma toutes les technologies actuelles ‡ travers lÕimpact dÈmesurÈ quÕelles peuvent avoir sur lÕimaginaire. En cela (et en cela seule-ment), il est assez proche dÕAtom Egoyan, autre cinÈaste clinique de Toronto, pareillement hantÈ par un sexe froid et une technologie envahissante, comme si cette ville septentrionale sans passÈ et presque sans prÈsent Ètait le lieu rÍvÈ pour voir venir le futur et anti-ciper le pire. Il y avait dÈj‡ eu un grand film sur lÕautomobile (sans doute le seul),Week-end, mais Godard ne tenait pas du tout le mÍme discours que Cronenberg.Week-endressemblait plutÙt ‡ Andy Warhol mythifiant, dans une sÈrie de sÈrigraphies cÈlËbres, les accidents de la route parce que mort de masse, pÙle nÈgatif de la sociÈtÈ de consommation, pop mort. Vaughan (figu-re probable du cinÈaste puisquÕil est celui qui met tout en scËne) travaille ‡ dÈrÈaliser lÕautomobile, ‡ la projeter dans lÕespace du fantasme, ‡ la nimber dÕune aura hÈroÔque, en reconstituant des accidents cÈlËbres dans de clandes-tins thÈ‚tres de plein air. Dans une longue, minutieuse et splendide sÈquen-ce bleu nuit, on le voit rejouer rÈelle-ment lÕaccident de James Dean, prÈsen-ter les voitures et les protagonistes du drame, reproduire le choc, et sÕen sortir, comme si la force de lÕautomobile avait ÈtÈ dÕinstaurer un espace imaginaire o˘ le dÈsir pouvait ne jamais rencontrer le principe de rÈalitÈ.(É) StÈphane Bouquet Les cahiers du cinÈma n∞504 -Juillet/Ao˚t 96
En ritualisant les scËnes Èrotiques quÕil filme toujours comme la rÈalisation de fantasmes, Cronenberg Èchappe ‡ la banalitÈ qui entache trop souvent les scËnes dÕamour physique ‡ lÕÈcran. Il
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symbole de puissance sexuelle.(É) LÕaction est censÈe se dÈrouler dans un grande ville de nos jours, mais le traite ment de lÕespace et de la lumiËre (coll borateur de Cronenberg depuisFaux-semblants, Peter Suschitzky sÕest su passÈ) contribue ‡ dÈrÈaliser un environ nement quotidien. QuÕil sÕagisse du c loir et de la chambre dÕhÙpital, hantÈ par le spectre de souffrances passÈes e ‡ venir, ou du parking de lÕaÈroport, vÈr table rampe de lancement vers de nou veaux coÔts de tÙles froissÈes sur de bretelles dÕautoroutes remplies de pa tenaires potentiels, IÕanonymat des lieu accentue lÕimpression dÕenfermeme des hÈros dans un univers fantasma tique o˘ ils se perdent pour communie avec lÕÍtre aimÈ. CarCrashraconte aussi la poignant histoire dÕun couple qui trouve so second souffle en sÕouvrant ‡ de no veaux horizons, IÕhistoire dÕun amo appelÈ ‡ grandir jusquÕ‡ exploser dan une ultime dÈflagration automobile. DÕo˘ la parentÈ du finale avec celui d La mouche, qui montrait lÕhÈroÔne s dÈcider ‡ abattre son amant mÈtamor phosÈ en insecte visqueux. Philippe Rouye Positif n∞425/426 Juillet/Ao˚t 9
Entretien Tout le monde dit quÕon nÕavait jam vu des voitures en mouvement filmÈe de cette faÁon É Je voulais filmer les accidents d maniËre naturaliste : ils sont rapides brutaux, terminÈs avant quÕon ne sÕ aperÁoive. JÕai dÈsirÈ tout cela po donner une nouvelle perspective ‡ de choses qui nous sont devenues trË familiËres. JÕai refusÈ lÕordinateur et high-tech, parce que toute la vieill technologie fait dÈj‡ tellement partie d notre systËme nerveux quÕelle en e devenue presque invisible ; pour lui rendre sa nouveautÈ, son originalitÈ, il faut Ètablir un Èquilibre entre contrÙle
chaos par une subtile dislocation des angles de prises de vue, par la fluiditÈ du mouvement, etc.
Crashporte Ègalement sur ce que lÕo pourrait appeler la stratÈgie du dÈsir. A cinÈma, le dÈsir se trouve, la plupart d temps, immÈdiatement satisfait, alor quÕici il suit un chemin trËs long et to tueux. CÕest peut-Ítre ce qui explique l rÈaction de certains: ´CÕest froid!ªComm s Ôil fallait ‡ tout prix que le sexe, a cinÈma, soit... hot ! Je sais. CÕest ‡ mon avis le problËm capital de lÕart ! Comment jouer avec le espÈrances des gens, en tenant compt de ce quÕils ont dÈj‡ connu ? Si tous le tableaux ayant prÈcÈdÈLes demoiselle dÔAvignonlui avaient ressemblÈ, il nÕaurait jamais fait scandale ! Les cr tiques italiens que jÕai rencontrÈs Cannes mÕont dÈclarÈ que cÕÈtait un fi porno. Je me suis dit que cÕÈtait san doute parce que la seule fois o˘ ils avaient vu trois scËnes de sexe ‡ la suite, ce devait Ítre dans un film porno ! Ainsi, parce quÕ‡ leurs yeux une tell structure formelle ne peut Ítre que por nographique, ils en concluent, presque inconsciemment, queCrashest un fil porno. CÕest un problËme de forme. J ÈtÈ forcÈ dÕexpliquer ces scËnes ‡ bea coup de journalistes, italiens ou amÈri-cains, de leur dire quÕelles nÕÈtaient p rÈpÈtitives, quÕelles signifiaient bea coup de choses, quÕil ne fallait pa dÈtourner le regard et attendre que je ne-sais quelle ´actionª reprenne...(É)
Le code qui existe entre Ballard et sa femme tÈmoigne non seulement de leu intimitÈ, mais encore dÕune relation rar ment vue ‡ lÕÈcran, comme si le chemin d plaisir passait non seulement par une autre personne (comme dansM. Butterfly), mais aussi par le langage. CÕest vrai quÕils utilisent le langage po donner naissance ‡ Vaughan - quÕil attireront dans leur lit et qui leur servira dÕintermÈdiaire. QuelquÕun mÕa av
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tait pas vraiment dans le film, quÕil nÕÈtait quÕun phantasme quÕils inven-taient ‡ mesure. JÕai rÈpondu que, dÕun point de vue dramatique, je nÕÈtais pas dÕaccord, mais que dÕun point de vue thÈmatique, cÕÈtait tout ‡ fait vrai : ils Èvoquent Vaughan, il est un peu le mot qui se fait chair.
JÕavais lÕimpression que Vaughan Ètait plutÙt une victime. . . Oui, mais est-il une victime sacrificielle? Dans ce cas, cela reviendrait au mÍme -il est sous leur contrÙle, il est le corps qui rÈunit le mari et la femme, par les mots. Il nÕest nullement le leader dÕune secte ; ce serait plutÙt un masochiste qui sÕinfli-ge beaucoup de tourments, une crÈature complexe et composite.
Pouvez-vous me parler de la magni-fique musique de Howard Shore? (É)Nous sommes allÈs dans le studio o˘ nous avions enregistrÈThe Brood, en 1979, sans orchestre. Le premier jour, il a enregistrÈ trois harpes, le lende-main, six guitares Èlectriques (trËs Ètrange !), le troisiËme jour, uniquement les percussions, plus quelques parties orchestrÈes... ensuite nous nous sommes mis ‡ monter ces sons. A lÕorigine, la musique du gÈnÈrique Ètait un peu diffÈrente, il nÕy avait que les six guitares Èlectriques; mais ensuite Howard a fait venir Simon Franglin -qui est trËs cÈlËbre dans le mÈtier, il a travaillÈ avec Madonna-avec un ´Synclavierª, un instrument Èlectronique quÕon ne fabrique plus et qui est capable dÕÈchantillonner des sons rÈels. Il est venu avec quatre cents kilos de matÈriel (puisque cÕest un Èqui-pement dÈj‡ ancien, avec des tubes par-tout) pour nÕenregistrer que des sons trËs subtils. Et nous avons travaillÈ comme dansScannersetVideodro-me-avec les ingÈnieurs du son qui sÕoccupent des bruits de moteur, ceux qui font les effets spÈciaux sonores, les pneus qui crissent, les freins qui hur-
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la partition en les retravaillant Èlectroni Le r quement. Quand jÕai entendu ce mo ceau la premiËre fois (Howard lÕava destinÈ ‡ la longue sÈquence de lRÈalis catastrophe sur lÕautoroute), sans lUne s bidouillage Èlectronique, je me suis direur a que ce serait parfait pour le gÈnÈrique (Paras lÕorigine, il avait composÈ une petittinÈs piËce symphonique, mais ensuite il nÕun im mÍme plus voulu me la faire entendre)tables je lÕai trouvÈ fantastique, intense, mÈtaplan o lique comme le film. Mais le problËmmonst de la musique de film est toujours semles tu blable : est-ce que la musique est lde Ba pour dire ce quÕon doit ressentir (ce qsous l est pratiquement toujours le cas danReed) les films hollywoodiens) ? DansCrashen do je ne veux pas dire au spectateur cmutan quÕil doit ressentir, il faut donc unla scË musique qui gÈnËre autre chose, qui soichemi dans le ton du film -neutre. En faitles ch Howard Shore nÕavait jamais Ècrit unve rÈs partition de ce genre. Nous sommeCrone donc revenus ‡ lÕÈpoque deScanner Vide et deVideodromechaÓne, mais, encore un fois, jÕespËre que nous sommes devenporno) meilleurs, plus m˚rs. Pour la scËne dles pl lavage automatique, Howard avait comDead posÈ une musique magnifique, parfaiteKing, ment intÈgrÈe, mais nous avons dÈcidvoir lÕ de ne pas la conserver. Il ne rest‡ la p quÕune orchestration/modulation dsÕil e bruits mÈcaniques, qui est lÕÏuvre demondi ingÈnieurs du son. Cette scËne est pourÈtait e tant dÕessence musicale. Quand ledes Ï acteurs ont vu le film terminÈ pour lprend premiËre fois, ‡ Cannes, sur cet immende lÕ se Ècran de lÕauditorium LumiËre, ilNeum lÕont en quelque sorte dÈcouvert -cÕjumea dire ‡ quel point ces ÈlÈments sonore- et e sont essentiels.dÕÏu Entretien rÈalisÈ par Serge Gr¸nbertin nu Les cahiers du cinÈma n∞50 Juillet/Ao˘t 9
SALLE C L A S 8 ,R 4210 04. R…PON Fax :
Filmographie
Stereo Crimes of the Future
Parasite Murders (Frisson)
Rabid (Rage)
The Brood (Chromosome 3)
Fast Company Scanners Videodrome
The Dead Zone (Dead zone)
The Fly (La mouche)
Dead Ringers (Faux-semblants)
The Naked Lunch (Le festin nu)
M.Butterfly
1969 1970 1974
1976
1979
1974 1980 1982 1983
1986
1988
1991
1994
ocuments disponibles au France
es Cahiers du cinÈma n∞504 ositif n∞425/426 es Inrockuptibles n∞65 ÈlÈrama n∞2427 e Monde 18/71996 -19/7/1996
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