Duel de Spielberg Steven
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Duel
de Steven SpielbergF
FICHE FILM
fiche technique
U. S. A. - 1973 - 1h30
Réalisateur :
Steven Spielberg
Scénario :
Richard Matheson
Musique :
David Goldenberg
Interprètes :
Denis Weaver
(Mann)
Jacqueline Scott
Denis Weaver dans Duel
(sa femme)
Résumé CritiqueEddie Firestone
(le restaurateur)
Spectaculaire début dans le long métrageSur une route américaine à peu près
Lou Frizzell du jeune Spielberg, alors âgé de
déserte un énorme camion-citerne poursuit
vingt-quatre ans. Il n’avait réalisé jusque-là(le conducteur de bus) de sa vindicte un automobiliste installé
que des épisodes pour des séries de télévision.
dans une voiture de tourisme. Ce conduc- Duel, filmé en seize jours, fut d’ailleurs conçu
teur, un représentant de commerce plutôt à l’origine pour le petit écran (1971) puis
timoré, ne verra jamais en entier le pilote sortit dans les salles en Europe (1973) et
du camion et échappera plusieurs fois à la aux États Unis (1983) avec un métrage un
mort. Ayant entraîné le camion vers un peu plus long, incluant notamment la
scène avec l’épouse du héros, absente duprécipice, il parvient à sauter hors de sa
téléfilm. Tiré d’une nouvelle de Matheson,voiture juste avant uue le camion ne la
Duel témoigne d’une rare intelligence destamponne et ne s’écrase avec elle dans le
moyens dramatiques et visuels du cinéma.vide.
Le film provoque le malaise de deux façons
différentes, admirablement orchestrées :
en se situant d’abord constamment à che-
val, ou plutôt en porte à faux, entre le réa-
lisme et le fantastique, l’état de veille et le
cauchemar, le sub|ectif et l’objectif; en uti-
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
lisant ensuite avec un art consommé les Première œuvre de son auteur, Duel a pour tuer un représentant devenu fou ?),
ressources cinématographiques du obtenu le Grand Prix du premier Festival il a déjà compris que cette lutte contre
monologue intérieur. L’impact du film, International du film fantastique son anéantissement, il ne doit compter
obtenu à partir d’éléments réalistes et d’Avoriaz. que sur lui seul pour la mener à bien. Ce
objectifs, est celui d’un cauchemar sub- sont des heures qui comptent dans la
jectif où le héros-narrateur est en proie
Ceux qui font du fantastique un ghetto vie d’un homme...
à sa propre lâcheté (ici référence obli-
pour monstres et sumaturel risquent Cerné avec trois fois rien, ce personna-
gée au personnage de La chute de
d’être surpris. Rien de plus quotidien ge. Sans réactions physiques et sesCamus), à l’angoisse, à la peur, à la soli-
en effet que le script : un homme dans quelques paroles sont on ne peut plustude. Il ne peut communiquer son
sa voiture est emmerdé par un gros simples et vraies dans leur maladresse.angoisse à personne car, victime d’un
camion qu’ il a voulu doubler. Rien de Quand il arrête des automobilistes, ilfou (ou d’un phénomène sur lequel sa
raison n’a aucune prise), il est lui-même plus physique que la mise en scène : leur bégaie sa salade au lieu, par
pris pour un fou. Cette solitude s’accen- leur chasse sur une de ces routes déser- exemple, de leur raconter qu’il est en
tue encore quand il s’aperçoit que le tiques de l’ouest américain, voitures qui panne. A la fin du film, après une demi-
camion et son conducteur n’en veulent foncent, gros plans, mouvement. (On journée de course folle, encore plus aba-
qu’à lui (épisode saisissant du camion pense irrésistiblement à Délivrance). sourdi par le fantastique de son aventu-
poussant pour l’aider et non pour le
Et pourtant, I’irrationnel, I’inexplicable, re qu’effrayé par l’imminence de sa
détruire le car contenant les enfants).
imbibent ce film comme l’humidité un mort, il s’exclame : "Il va vite !" C’est
Dans ce cauchemar, I’antagoniste est
buvard : sournoisement, sans intrusion que l’aventure de ce monsieur-là, elleinvesti d’une surpuissance, d’une sur-
brutale. D’abord, ce petit jeu dure. Et pourrait tomber sur n’importe lequelénergie qui font défaut au sujet vivant le
plus il dure (une heure et demie - une d’entre nous... Le jeu à la fois physiquecauchemar. Le film exprime aussi un
demi journée), plus on s’apercoit que ce et subtil de l’interprète, Dennis Weaver,point de vue global, d’une grande cruau-
té, sur la civilisation mécanique et n’est pas un petit jeu, mais une chasse à est une révélation.
notamment automobile. La machine, l’homme, et une chasse à mort. Et puis Il n’y a, sous peine de le trahir, que des
dotée d’une puissance supérieure à ce camion va très vite - 145 miles (190 choses très simples à dire d’un film
celle de l’homme, reflète dans son com- km/heure ! Et on ne voit jamais son aussi épidermique. C’est avant tout un
portement les vices mêmes de l’homme chauffeur - seulement ses jambes à une film à voir, et là est sa force. Sa
: agressivité, rancune, malignité. Par la
station-service. Un vaisseau-fantôme construction, assez suprêmement savan-
puissance qu’elle détient, elle les rend
dans le brbuillard sur une mer démon- te pour passer totalement inaperçue, en
plus dangereux et plus nuisibles, décu-
tée, passe encore, c’est une question de est la première responsable. Commeplant ainsi les tendances "noires" et
convention ; mais le dérèglement du Les Oiseaux, il démarre lentement,maléfiques de l’homme. Parce qu’ils
quotidien pour un représentant de com- gentiment : Dennis Weaver dans sa voi-voudront se situer de plain-pied dans le
merce ! Pour une fois qu’il changeait ture entend sa radio où sévit une espècefantastique, alors que Spielberg sait
créer un climat d’intensité fantastique à d’itinéraire, pour varier, c’est réussi... de Ménie Grégoire - qui l’agace mais lui
partir de bases narratives réalistes, Car la personnalité du "héros" a une tient compagnie. Puis, quand l’émission
d’autres films réalisés sur le même sujet importance capitale. S’il y a une signif- se termine, que se tait son monde stupi-
(The Car, Elliot Silverstein, 1977, cation à ce film, c’est en lui qu’elle se dement rassurant et qu’il éteint son
Christine, John Carpenter, 1983) seront trouve. L’agression de la machine contre poste, le drame commence à se concen-
infiniment moins efficaces. Sur cette
l’homme - contre le type d’homme le trer sur lui. Et, comme dans La Nuit des
civilisation mécanique et automobile,
moins préparé à la comprendre, celui qui morts-vivants, l’angoisse monte et
Spielberg jettera un regard plus ironique
est le consommateur-clef de la société, atteint le paroxysme avec le plus grandet plus sardonique dans un film brillant
de la société des machines bien sûr. Il jansénisme de moyens et d’effets.qui n’aura pas la chance de plaire au
est forcément absolument désarmé par Tension d’autant plus vive qu’il n’y a aucunegrand public, The Sugarland Express,
ce retournement des choses contre leur échappée au décor voiture-camion-route1974.
Jacques Lourcelles ordre qu’il a l’habitude de servir parce (on s’attend toujours à ce que la situa-
Dictionnaire du Cinéma qu'il n’a jamais songé à le mettre en tion se résolve... eh bien non, on est
question. Et quand il pense à des solu- coincé dans un huis clos). Les deux ou
tions (faire du stop - mais les seuls gens trois scènes autres, qu’on attend comme
qu’il arrête ont la trouille. Téléphoner à des répits, sont encore plus crispantes
la police - mais comment croira-t-on (routiers du resto-route, dont l’étrangeté
jamais qu’un camion fonce à 180 km/h fondamentale n’est pas sans rapport
L E F R A N C E
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avec celle des bûcherons de Délivrance ; ne permirent pas à Spielberg un nou- Empire of the Sun
serpents de la station-service). veau triomphe. Succès également pour L’empire du soleil
Et laissent soupçonner que ce nouvel le troisième Indiana avec Sean Connery
auteur (qui prépare un film avec : le début en est fracassant comme à Indiana Jones and the Last Crusade
Christopher Lee) a plus d'une roue à son l’habitude mais les méchants nazis finis- Indiana Jones et la dernière croisade
char. sent par être trop stéréotypés. Mais 1989
Jacques Grant Always, remake de A Guy Named Joe
Cinéma 73 n°175 de Fleming, est un échec. Avec Hook il Always
s'empare de Peter

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