Kippour de Gitai Amos
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Kippour
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
pilotes abattus, renvoyer vers l'arriËr des combattants en capilotade. Ce qu'il vont faire pendant quelques jours relËv de la routine pÈnible, hasardeuse, usan te, et d'une prÈcaritÈ souvent dÈsolante Utile ? Ce n'est mÍme pas certain. E tout cas, dÈfinitivement sans Èclat. C'est dans ce no mans land dramatiqu que GitaÔ situe tout le film. Pari osÈ ca il a grattÈ jusqu'‡ l'os toute psychologie hormis les rÈflexes ÈlÈmentaires d n'importe quel homme plongÈ dans un situation sans issue : peur, lassitude dÈcouragement, accablement. Remarquablement incarnÈs par de acteurs qui ont rÈellement "mis leur tripes" dans certaines scËnes, les per sonnages sont tout entiers dans c qu'ils font, ‡ peine dans ce qu'ils disent Gestes inaboutis, dialogues en friche plans sans cesse bousculÈs par l'imprÈ vu : on est moins bluffÈ par la ÒvÈritÈ de la reconstitution que par le choix d cinÈaste de ne montrer que des mor ceaux d'action subalterne.Kippour c'est pour l'essentiel une suite d moments o˘, au propre comme au figu rÈ, il s'agit surtout de se sortir d'un trist merdier sans cesse dÈplacÈ ailleurs. Pas d'intrigue et pratiquement pas d progression dramatique. C'est la force e la limite de ce vrai-faux film de guerre La force ? On perÁoit, sans la moindr explication, par la seule descriptio comportementaliste de chaque instant la lente et irrÈversible dÈcompositio morale de ce groupe de jeunes homme partis au front dans une joyeuse excita tion et qui vont morfler brutalement. L limite : d'une chronique qui, dÈlibÈrÈ ment, ‡ l'image des hommes, piÈtine s'enlise, se rÈpËte, GitaÔ ne tire aucun morale. Des faits. Bruts. De la misËr humaine. Sans trÈmolos. GitaÔ n'a pa trichÈ avec ses souvenirs de figuran anonyme, de guerrier par raccroc. C'Ètai son exigence. A prendre ou ‡ laisser. O prend. Jean-Claude Loisea
TÈlÈrama - Mardi 23 Mai 200
(É) Essentiellement constituÈ de scËnes sur les champs de bataille, qui nous imprËgnent totalement des odeur et des douleurs de ces corps militaire harassÈs, meurtris et mutilÈs,Kippou nous plonge dans la chair et le sang d la guerre. Cette approche trËs physiqu de la guerre, qui nÕest pas sans compo ter certaines longueurs et rÈpÈtitions relËve avant tout dÕune esthÈtiqu proche du reportage. Mais elle est aussi un admirable contrepoint aux plan dÕouverture du film sur un couple enlac et qui se couvre le corps de peintur avec des gestes caressants dÕune trË grande sensualitÈ. Quand lÕhÈlicoptËr des sauveteurs survolera les paysage dÈvastÈs, on retrouvera dans ses dÈam bulations un mÍme geste de peintre qui contribue au surgissement de la dimen sion sensorielle du film. Mais, si la rÈali tÈ de la guerre est rendue aussi pal pable, cÕest aussi par la maniËre ina tendue dont elle surgit dans le cadr (voir les deux amis qui atteignent pa inadvertance le front au dÈbut du film ou lÕattaque surprise de lÕhÈlicoptËre un missile), ou,a contrario, la maniËr dont elle laisse la place ‡ des moment de rÈpits pleins de quiÈtude (le plan su les secouristes contemplant le paysag de lÕhÈlicoptËre). Alliant rÈalisme esquisse picturale,KippournÕexpliqu pas la guerre : celle-ci Èmane directe ment des corps des soldats et de contrÈes en ruine. Claire Vass Positif n∞473/474 - Juillet/Ao˚t 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
(É) Le film de guerre, comme la plupart des films de genre, est un travail de pro-fessionnel. De professionnel du cinÈma bien entendu, qui, s'il est consciencieux, recourt aux services de consultants, offi-ciers plus ou moins supÈrieurs et retrai-tÈs, dont la prÈsence au gÈnÈrique doit conforter les producteurs et impression-ner d'Èventuels censeurs. LeKippour d'Amos GitaÔ est un cas rare de film de guerre ‡ la premiËre personne du singu-lier : le scÈnariste-rÈalisateur a ÈtÈ un quart de siËcle avant le tournage (le 11 octobre 1973, sixiËme jour de la guerre de Kippour) un des protagonistes de l'Èpisode qui est le cÏur du film. Le film de guerre est donc aussi, ici, une sorte de film initiatique, de retour sur soi de la part d'un cinÈaste dont on sait l'engage-ment en faveur d'un apaisement entre IsraÎl et ses voisins. L'histoire du genre compte peu de films analogues. Il y a eu des films de corres-pondants de guerre (La 317e Section de Pierre Schoendoerffer est assez proche du travail de GitaÔ), et il y aThe big red onede Samuel Fuller (Fuller, que GitaÔ remercie au gÈnÈrique de son film). MaisThe big red oneÈtait la chronique hÈroÔque d'une division d'in-fanterie, de 1943 ‡ 1945, donc de mil-liers d'hommes dont Sam Fuller avait fait partie, en Afrique, en Italie, en France et en Allemagne. L'ampleur mÍme du projet attÈnuait la dimension privÈe dont Fuller avait voulu charger son film. La guerre d'Amos GitaÔ n'a durÈ que six jours dans un espace gÈogra-phique intime ; six jours auxquels il faut ajouter les six mois d'hÙpital qui ont suivi la chute de l'hÈlicoptËre touchÈ par un missile syrien. C'Ètait aussi une guer-re de petit groupe, une poignÈe d'hommes rÈunis par le hasard (le chaos) plus que par une volontÈ stratÈ-gique. La guerre de GitaÔ n'est pas tout ‡ fait celle d'un seul homme, mais on n'en est jamais loin. Dans le dossier de presse qui accom-pagne le film, le maquettiste a rappro-
D O C U M E N T
1973, quatre soldats, dont l'un porte u vieux casque de l'armÈe britannique courent en portant une civiËre, un cin quiËme tient une perfusion au-dessus d blessÈ. Le premier des quatre porteur est Amos GitaÔ, chevelu comme un Ètu diant de l'aprËs-68. Sur l'autre photo datÈe 2000, quatre soldats portent un civiËre et gravissent une colline e s'Èloignant d'une silhouette de char. C'est une photo de tournage Kippour. L'un des quatre est le sol Weinraub. Le pËre d'Amos GitaÔ, arc tecte formÈ au Bauhaus, s'appel Munio Weinraub GitaÔ. L'identificati du Weinraub du film au GitaÔ de 1973 fait aucun doute. Il y a pourtant une fÈrence entre les deux photos. Celle 1973 est ÈclairÈe par un soleil inte qui projette au sol les ombres des p teurs. Celle d'aujourd'hui est pl sombre, sans ombre. Le film de 2000 un film de pluie et de boue. Quel te faisait-il sur le Golan entre le 6 et le octobre 1973 ? La boue gluante film par Renato Berta est-elle historique mÈtaphorique ? La question n'est pas vraiment imp tante, encore que la mutation d hommes en statues de boue, qui l faits anonymes, presque abstrai semble venir en Ècho de la scËne d' verture du film. Sur l'Ècran blanc co lentement une peinture Èpaisse, ge acrylique. Du vert, du bleu, d'autres c leurs qui se mÍlent. Puis des mains, jambes, deux corps enlacÈs dont l gestes de l'amour sont ‡ la fois frei et magnifiÈs par la p‚te colorÈe q sous l'effet du mÈlange, vire lentem ‡ un vert-brun striÈ de rouge de plus plus inquiÈtant. RÈfÈrence auxhap ningspsychÈdÈliques du temps, pe Ítre, et figuration (prÈmonition) de menace latente, du chaos. Le film proprement dit installe d'embl le chaos. D'abord, au petit matin, d rues dÈsertes, une ville vide, le silen Trop de silence et de vide. La gue soudaine commence par unroad mov Deux soldats (encore civils, dÈj‡ s
dats ?) dans une vieille voiture cher chent leur unitÈ. La circulation se densi-fie dans un dÈsordre panique, jusqu'‡ c que les premiers obus imposent la rÈali-tÈ de la guerre. Nos soldats perdus et u mÈdecin militaire plus perdu qu'eux, peut-Ítre parce qu'il est myope et qu sa myopie au sens propre le dÈsoriente, sont poussÈs vers une base aÈrienne o˘ on les enrÙle dans une unitÈ d'hÈlicos '
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lui-mÍme qu'il faut extraire morts et blessÈs. La guerre au niveau o˘ elle est filmÈe ici n'a pas d'enjeux. La victoire ou la dÈfai-te n'importent plus. Elle est l'Ètat des choses, et ces choses-l‡ sont inaccep-tables. Inqualifiables. Il n'y pas de hÈros dansKippour. Seulement des morts, et des survivants abÓmÈs. Jean-Pierre Jeancolas ∞ -
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
Amos GitaÔ est nÈ ‡ HaÔfa en 1950. Sa mËre Efratia Margalit GitaÔ, est nÈe en IsraÎl dÕune des familles fondatrices d Parti Travailliste. Son pËre Munio Weinraub-GitaÔ, nÈ en Pologne, Ètudie au sein du Bauhaus et travaille avec Mies Van Der Rohe. Il Èmigre en IsraÎl en 1935 et rÈalise nombre de projets et dÕimmeubles publics qui se singularise par lÕadaptation des concepts mode nistes aux conditions et impÈratifs locaux. Entre 1971 et 1975, Amos GitaÔ Ètudie lÕarchitecture. Pendant la Guerre d Kippour, il rejoint une unitÈ de secours aÈriens et filme la guerre avec une camÈra super 8. Son hÈlicoptËre est abattu par les Syriens. AprËs la guerre, il poursuit ses Ètudes dÕarchitecture Berkeley et se spÈcialise en architecture vernaculaire. Il continue de faire des films en IsraÎl, aux USA, aux Philippines, ‡ Bangkok, ‡ Bahrein, au Japon, en France, en Allemagne et en Russie. A partir de 1977, il tourne des documentaires pour la tÈlÈvision israÈlienne. Deux films Mythes PolitiquesetHouse(1980) sont censurÈs par la tÈlÈvision.Journal de campagne(1982) tournÈ pendant la Guerre du Liban, dÈclenche une polÈ-mique. Amos GitaÔ quitte alors IsraÎl pour Paris. L‡, il continue dÕÈtudier le thËmes de lÕexil et de lÕÈmigration f sant des films qui dÈpassent les limites traditionnelles de la fiction ou du docu-mentaire tels quÕEsther(1985),Berlin-JÈrusalem(1989),Golem, lÕesprit d lÕexil(1992) etLe jardin pÈtrifiÈ (1993). En 1992-1993, Amos GitaÔ est invitÈ ‡ plusieurs reprises ‡ mettre en scËne des crÈations thÈ‚trales :MÈtamorphoses dÕune mÈlodie‡ Gibellina en Sicile,La Guerre des fils de la lumiËre contre les fils de lÕombreen 1993 pour lÕouver de la Biennale dÕArt Contemporai Venise. Dans les deux cas, il utilise textes de Flaviux JosËphe, dÕOs
Wilde, Rilke,Les Rouleaux de la Me Morte, LÕEcclÈsiasteÉ Ces projets utilisent un mÈlange d langues et dÕaccents (il fait jouer le comÈdiens de diffÈrentes nationalitÈs et tentent, entre autres, dÕinterroger l textes traditionnels en les rÈinterprÈtan dans les termes de la modernitÈ et e faisant apparaÓtre leur capacitÈ de sub version. Des rÈtrospectives de son Ïuvre ont ÈtÈ organisÈes dans plusieurs pays, notam ment ‡ Londres au British Film Institute ‡ New York, au MusÈe Hisborn d Washington, ‡ lÕInstitut dÕ Contemporain de Chicago, au Festival dÕAmsterdam, au MusÈe National d Film de Turin, au Festival du Film d Varsovie, au Festival de Berlin, Lincol Center ‡ New York, ‡ New Delhi, Rio d Janeiro, ‡ la CinÈmathËque du Palais d Chaillot et ‡ la VidÈothËque ‡ Paris, Moscou et ‡ Tokyo. Le British Fil Institute a publiÈ une anthologie de so Ïuvre,The films of Amos GitaÔ, Èdit par Paul Willemen. Depuis son retour en IsraÎl, en 1993 Amos GitaÔ a tournÈ des films o˘ il observe les destins croisÈs de ceux qui composent lÕhistoire ancienne o contemporaine dÕIsraÎl (Give a peac of chance1994,BaÔt, Zion, Millin) e qui lui permettent de se dÈfini (Kippour1997,Guerre et paix Vesoul1997). LÕassassinat de Itzha Rabin lui inspireLÕarËne du meurtr (1996). AvecDevarim(1995) tournÈ Tel Aviv, puisYom Yom(1998) ‡ HaÔf etKadosh‡ JÈrusalem, GitaÔ a entre pris dÕobserver son pays aujourdÕhui, dressant le portrait de ces trois grande villes israÈliennes radicalement diffÈ rentes. Fiche AFCAE (Kadosh
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Filmographie
courts mÈtrages, moyens mÈtrages, documentaires :
House1980 Wadi1981 Journal de campagne1982 Ananas1983 Bangkok - Bahrein1984 Brand new day1987 Wadi, 10 ans aprËs Dans la vallÈe de Wupper1994 Give a peace of chance Le journal dÕAmos GitaÔ LÕarËne du meurtre1996 Guerre et paix ‡ Vesoul1997 (rÈalisÈ avec Elia Suleiman)
longs mÈtrages :
Esther Berlin Jerusalem Golem, lÕesprit de lÕexil Jardin pÈtrifiÈ Devarim Yom Yom Kippour
1985 1989 1991 1993 1995 1998 1997/2000
Documents disponibles au France
Cahiers du cinÈma n∞549 - Sept. 2000 ∞ -
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