La Rose pourpre du Caire de Allen Woody
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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La rose pourpre du Caire The purple rose of Cairo de Woody Allen FICHE FILM Fiche technique
USA - 1985- 1h21 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Woody Allen
Directeur de la photographie : Gordon Willis
Montage : Susan E. Morse
Musique : Dick Hyman
InterprËtes : Mia Farrow (Cecilia) Jeff Daniels (Tom Baxter/Gil Shepkerd) Danny Aiello (Monk) Irving Metzman (Le directeur du cinÈma) Stephanie Farrow (SÏur de Cecilia)
L E
Mia Farrow (Cecilia)
D O C U M E N T
aurait d˚ Ítre contÈe avec le souci constant de fournir au spectateur la pos sibilitÈ de se raccrocher ‡ un semblan de rÈalisme. Rien de tel ici et on se sou cie bien peu de remarquer que les per sonnages quittent lÕÈcran ou au contra re en demeurent prisonniers sans quÕun quelconque rËgle du jeu ait au prÈalabl ÈtÈ Ètablie. Il nÕexiste au dÈpart aucu accord, aucun code, entre le film et l spectateur. Le rÈcit est entiËremen guidÈ, dÈterminÈ par le personnage, pa ses rÍves et ses phantasmes, qui deviennent rÈels, pour le spectateur e pour lui, sans quÕil soit jamais besoi dÕapporter quelque prÈcision que ce soi lÕextraordinaire libertÈ de ton dont l film est tout entier empreint faisant l reste. Et comme cÕest au personnag que le film doit son unitÈ et sa raiso dÕÍtre, la prestation de Mia Farrow, souvent miËvre et inexistante avant s rencontre avec Woody Allen, est Ègale ment dÈterminante dans le sentimen que donne le film dÕÍtre en mesure d pouvoir tout faire accepter au specta teur, au moment o˘ lÕauteur a dÈcid quÕil en serait ainsi. TrËs loin du narcissisme dÕun fil commeStardust Memories, Wood Allen poursuit dans la voie ouverte ave Broadway Danny Rose. Les intellec tuels new-yorkais sont avantageuse ment remplacÈs par une petite serveus de restaurant, pour laquelle le cinÈm se confond un temps avec la vie. Jamai sans doute lÕusine ‡ rÍves nÕa aussi bi portÈ son nom et Woody Allen ne s prive pas de lÕÈgratigner au passag comme il le faisait dÈj‡ notamment dan Broadway Danny Rose. Le narcissis me est mÍme de nouveau prÈsent ‡ tra vers le personnage de lÕacteur, mais aucun moment lÕauteur ne force le trai Le mari lui-mÍme, dont on devine pour tant quÕil e˚t ÈtÈ facile, voire tentant, d faire une caricature, est livrÈ pour c quÕil est, sans exagÈrations ni dÈtail superflus. Bien plus quÕ‡ le mettre e accusation, lui et la sociÈtÈ qui lÕa fa tel, cÕest ‡ rendre hommage au cin
et ‡ sa magie, prise ici au sens initial d terme, que sÕapplique le film. Il nÕ ainsi pas indiffÈrent que Fred Astair soit le dernier ´en compagnieª duquel Mia Farrow est vue, sa valise inutile su les genoux et des larmes plein les yeux Woody Allen nÕest en aucune faÁo dupe de son sujet, pas plus que ne lÕe de ses rÍves la petite serveuse. Tou sÕarrÍte lorsqueLa rose pourpre d Caireest retirÈe de lÕaffiche et quÕ nouveau film, bien rÈel celui-l‡ (il sÕag deTop hat), lui succËde. Fred Astaire e Ginger Rogers dansent ´Cheek t Cheekª et lÕÈcran redevient magique. Pascal MÈrigea Revue du cinÈma n∞407 - Juil/Ao˚t 198
Pour tous ceux que le spectacle cinÈma tographique contemporain voue au per pÈtuel blasement (encore un record his torique battu, encore un plafond d recettes crevÈ, encore une merveill technologique insurpassÈe), lÕactualit et cÕest la bonne nouvelle mes tou petits que je vous apporte, avec m meilleure voix de pËre NoÎl, nous rÈser ve encore des merveilles en 1985, dÈpo se encore des cerises sur notre g‚tea dÕanniversaire. Il y a encore des rÈalis teurs heureux qui montent leurs films e dix minutes, qui refusent leur salair pour respecter leur calendrier de tourna ge, qui obtiennent une fois au moin lÕunanimitÈ critique dans leur propr pays (Áa cÕest comme paver la mer : un impossibilitÈ proverbiale qui disparaÓt) enfin des crÈateurs qui atteignent sou dain la plÈnitude, la cristallisation d leurs dÈsirs, et qui trouvent soudain c quÕils cherchaient depuis longtemp sans le savoir. Woody Allen, avecLa rose pourpre d Caire, va une fois de plus combler ceu qui lui demandent le surpassement per pÈtuel, et exaspÈrer comme un seul
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
qui lui rÈclament lÕhabituel catalogue de Òone-linersÓ citables et corvÈables ‡ merci, qui fabriquent tout seuls les articles ponctuels que programment les rÈdactions des magazines dans le vent, je veux dire des magazines c‚blÈs. Film sans gags, commeInteriors, mais comÈdie tout de mÍme, comÈdie roman-tique de situation, film sans Woody Allen (il nÕy joue pas, sauf par dÈlÈga-tion comme on verra), cetteRosenous confirme avec dÈlice ce fait inÈluctable que plus jamais Woody ne fera une ´simple-comÈdie-‡-la-Woody-Allenª, et que notre addiction sÕancre prÈcisÈment dans cette assurance-l‡, dÈfinitive.La rose pourpre du Caireest le titre du film dans le film, qui se projette ‡ New York, dans une petite salle du West-side en pleine DÈpression. Les protagonistes de laRose pourpreassistent ‡ la pro-jection (mouvementÈe) de laRose pourpre, ‡ moins quÕils nÕen soient les acteurs. Leurs existences sont dÈtermi-nÈes par larose pourpre, et seront transformÈes par elle, comme celle de Gide par Paludes, lorsquÕil disait : ´JÕÈcris Paludesª. Acteurs et specta-teurs participent ‡ lÕaction du film, tota-lement affabulÈe par eux, comme nous-mÍmes affabulons le film de Woody Allen en sortant de la salle. Woody nÕapparaÓt jamais sur lÕÈcran, mais sa fugue ‡ lui nÕest quÕapparente : son absence nous marque au point de friser la coquetterie : on ne pense quÕ‡ lui, mÍme si le film ne contient pas un apar-tÈ narcissique de lÕauteur sur sa vie, ou mÍme sa profession, il nÕy est question que de cinÈma. En abandonnant lÕauto-biographie, il resserre dÕun cran son emprise rÈelle sur son oeuvre : comme le Chat du Cheshire chez Lewis Carroll disparaissait sur la branche dÕun arbre, le sourire de Woody flotte sur les confins, et cette assomption du person-nage se double dÕun Èvanouissement de ses procÈdÈs habituels. En lÕabsence dÕaphorismes et de bons mots, la comÈ-die se fait ÈvÈnementielle, philoso-
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absentiaet en cavale, Woody en intÈrim est cependant Woody nec plus ultra, dans lÕune de ses oeuvres majeure essentielles. LÕhÈroÔne du film en effet, jouÈe par Mi Farrow, est Cecilia, une serveuse de snack des annÈes trente, folle de cinoche, qui sÕÈvade de son environn ment dÈpressif, le New-York des bread-lines en 1929, et de son mÈnage ratÈ, en passant ses aprËs-midi dans une salle de quartier, le Jewel (on aurait pu tra-duire le Bijou) o˘ se jouent des comÈ-dies sophistiquÈes ‡ tÈlÈphones blancs, peuplÈes de playboys en frac, qui font la tournÈe des night-clubs, et parlent comme des sous-titres dÕAnita Loos. Son assiduitÈ sÕavËre payante. Un jo le hÈros du nanar de la semaine, du haut de son Ècran, la remarque, lui adresse la parole, descend la rejoindre dans la salle, et sÕenfuit avec elle, laissant l film dans un chaos sans nom. Nous nÕÈnumÈrerons pas les consÈquence improbables qui sÕensuivent, elles fo tout le plaisir que procure le film lui-mÍme, un plaisir basÈ sur lÕimprÈvisibl lÕabsurde, le pirandellisme des situ tions, le rapport de lÕimaginaire et d quotidien. Woody navigue au-del‡ du narcissisme en sÕeffaÁant devant l femme aimÈe, qui ‡ sa maniËre le reprÈ-sente tout ‡ fait. Cecilia est une serveu-se incompÈtente qui renverse les plats, casse la vaisselle, se fait virer toutes les demi-heures, et qui rÍvasse son existen-ce dans lÕattente des matinÈes a Jewel. Elle est aussi maladroite que malchanceuse, et bref, en dÕautre temps elle e˚t ÈtÈ le soda-jerk Cecil, cinÈphile maladif quÕe˚t jouÈ Woody lu mÍme ‡ lÕËre dePlay it again, Sam. justement, le film quÕelle va revoir point de le connaÓtre vite par coeur, ‡ Casablanca ce que Cecilia est ‡ All Felix. Les acteurs de laRose pourpre disent expressÈment : ´Nous iron Casablanca, ‡ Tanger ou au Caire...ª nÕarpenteront en fait que des dÈ simplistes de studio, mais leur voya ici compte moins que le ´tripª de
spectatrice Cecilia, arrachÈe ‡ son mÈl dÕarriËre-cuisine et qui se retrouve ha pÈe par des comtesses, des explora-teurs, et des cÈlÈbritÈs de boulevard. Et sitÙt posÈes les prÈmisses de ce fil Ètrange, surrÈel, nocturne, duel entre l rÍve et la rÈalitÈ, entre le noir et blan et le technicolor, qui nous transport vers une destination inapprÈciable (O˘ va-t-on ? Quelles sont les intentions d rÈalisateur ? Quel film aura raison de lÕautre ?), nous avons conscienc dÕassister ‡ un Discours sur le Peu d rÈalitÈ, ‡ une aventure magique su lÕillusion cinÈmatographique, et se fonctions cathartiques sur le rÈel. On s souvient que les comÈdies musicales d New Deal permettaient aux chÙmeur e de la 42rue dÕoublier leur dÈrÈliction ici la serveuse guignarde voit son Prince Charmant sortir du film projetÈ en noi et blanc pour investir la salle tridimen-sionnelle : telle Alice elle le rejoindra plus tard au-del‡ du miroir. AprËs quinze annÈes de recherches sur le langage (lÕimage et la parole inextr cablement liÈes par prÈsÈances succes sives), Woody Allen semble avoir dÈcidÈ de se consacrer au pur RÈcit, incantatoi re et hypnotique, qui rÈpond dÕailleur au mot dÕordre des producteurs : ´Giv them a Good Story !ª Ce modeste Ècu reuil qui dorlote ses acquis comm autant de noisettes, vient de nous offrir, sans forfanterie, ni un semblant dÕÈpat son Through the Looking-Glass, un peti bijou (jewel), de ceux qui tissent les rÍves Èternels. Et ce retour dÈlibÈrÈ ‡ la Fiction, amorc parZelig, sÕopËre par la fable o˘ il s fond : la fiction de cinÈma a avalÈ en lui
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tie de son univers ambiant, prend connaissance de la rÈalitÈ la plus dÈpri-mante de toutes, celle de la Crise de 1929. Tom Baxter, lÕexplorateur de paco-tille, au dÈguisement de sÈrial (casque colonial et bottes de cheval), descendu de lÕÈcran ne pense quÕen termes de cli-chÈs, et ignore tout de la vie. Il veut, en compagnie de Cecilia, prendre une ´leÁon de rÈalitȪ, et dÈcouvre avec Èblouissement quÕon peut faire lÕamour sans recours au ´fonduª. La conclusion du film, mÈlancolique, a tout le charme dÕun retour ‡ Shangri-La. Gil Shepherd lÕacteur, ayant pu convaincre son double Tom Baxter de rÈintÈgrer sa copie de film, les gens de Hollywood qui avaient dÈferlÈ dans lÕaffolement sur le Jewel, regagnent derechef leur dÈrisoire Californie (que Woody dÈteste toujours autant) et lais-sent Cecilia dans la dÈsolation de son mÈnage calamiteux, mais aussi dans lÕinexpugnable de ses rÍves. Le Jewel o˘ elle se rÈfugie trËs vite afficheTop hat: elle se retrouve au paradis. ´Heaven, lÕm in Heavenª, chante Fred Astaire qui envahit la salle de sa subli-me sophistication. On retrouve le Jazz Heaven deStardust Memorieset le ´Three Little Wordsª du mÍme film, o˘ Woody dÈj‡ se rÍvait Fred. Et un film se berce dÕun autre, dans une double inva-sion du fictif par lÕimaginÈ, de lÕimaginÈ par le fictif. Woody, maÓtre de son lan-gage et de son monde, possËde lÕart de la boucle et sait clore tout ‡ la fois un film, un film dans le film, et un article sur le film. Nous nÕavons pour ainsi dire rien ‡ faire quÕ‡ jubiler. Robert Benayoun. ∞ -
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donc possible Propos du rÈalisateur sensibilitÈ qui pour les FranÁai Le charme de lÕimaginaire, en oppositio Dossie ‡ la douleur de vivre, est le thËme rÈcur rent de mon travail. Je ne lÕavais jamai perÁu, et ce sont quelques critiques e amis qui me lÕon fait remarquer.La ros pourpre du Caireen est en apparenc la plus rÈcente expression. Je crois qu cette fois jÕai traitÈ le thËme dÕuLe rÈalisa maniËre plus divertissante que je n lÕavais jamais fait.Acteur de thÈat JÕai pris ÈnormÈment de plaisir ‡ tournte dans ses pr La rose pourpre du Caireahuri souffrete. «a mÕa ra pelÈ tous les films que je voyais Ètanbien des facilit gosse, toutes ces ÒcomÈdies au chamÒleÓ nouveau pagneÓ, comme je les avais baptisÈesÉbonhomme fas ces comÈdies pÈtillantes des annÈefemmes, victi trente/quarante, peuplÈes de personagressions de nages romanesques en smoking, partasÕimposer, ‡ la geant leur temps entre les boÓtes de nuidix, comme lÕ et de somptueux appartements, o˘ lcains les champagne coule ‡ flots.Approfondissa La plupart des dialogues sont trËs Ècritssur le difficile r mais pour tous mes films jÕencouragrait dans le mÍ vivement lÕimprovisation. Les acteurcinÈmatograp sont trËs contents, me remercient charÈcits ‡ partir d leureusement. Mais dËs quÕils enterythme cinÈmat dent ÒmoteurÓ, ils retournent au scÈnle remarquable rioÉ Ils se sentent plus sÈcurisÈs. Moi je trouve que cÕest plus naturel quanD cÕest improvisÈ. En rËgle gÈnÈrale, jÕ lise souvent la premiËre prise, elle es plus authentique. AprËs, quand je parl aux comÈdiens, ils se mettent ‡ rÈflÈchi Filmograp et cÕest moins bien. De toute faÁo jÕengage de bons acteurs, il est rare qu WhatÕs up, ti je sois obligÈ de les diriger. Take the money Comment expliquer le succËs de me Prends lÕoseill films en Europe ? JÕai trois thÈories. L Bananas premiËre, cÕest que les gens apprÈcie Bananas les choses importÈes. La deuxiËme Everything you quand je fais des erreurs, elles son about sex but w moins flagrantes pour les europÈens qu Tout ce que v pour les amÈricains. Et la troisiËme savoir sur le s cÕest que jÕai grandi en aimant le cinÈ demander europÈen. Je vivais dans un quartier trË Sleeper pauvre de New-York o˘, dans le Woody et les ro annÈes 50, il y avait trois salles aujour Love and deat d'hui disparues. JÕy ai vu les plus gra films franÁais, italiens, suÈdoisÉ Il e
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Annie Hall1977 Annie Hall Interiors1978 Interieurs Manhattan1979 Manhattan Stardust memories1980 MidsummernightÕs sex comedy1982 ComÈdie Èrotique dÕune nuit dÕÈtÈ Zelig1983 Broadway Danny Rose1984 Purple rose of Cairo1985 La rose pourpre du Caire Hannah and her sisters1986 Hannah et ses soeurs Radio days1987 Radio Days September1987 September Another woman1988 Une autre femme New York stories1989 (avec Coppola et Scorsese) Crimes and Misdemeanors1989 Crimes et dÈlits Alice1990 Alice Shadows and fog1991 Ombres et brouillard Husband and Wives1992 Maris et femmes Manhattan murder mistery1993 Meurtres mystÈrieux ‡ Manhattan Bullets over Broadway1994 Coups de feu sur Broadway Mighty Aphrodite1995 Maudite Aphrodite Everybody says I love you1996 Tout le monde dit I love you Deconstructing Harry1997 Harry dans tout ses Ètats Wild man blues
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