Le Ballon d’or de Doukoure Cheik
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le ballon dÕor de Cheik DoukourÈ FICHE FILM Fiche technique
GuinÈe - 1993 - 1h30
RÈalisateur : Cheik DoukourÈ
ScÈnario : Cheik DoukourÈ David Carayon
Musique : Loy Ehrlich IsmaÎl Isaac Boom Bass
InterprËtes : Aboubacar Sidiki Soumah (Bandian) Salif Keita (Karim) Habib Hammoud (BÈchir Bithar) Mariam Kaba (Fanta)
L E
D O C U M E N T
catastrophes provoquÈes par sa seule vraie passion : le football. Il parviendra ‡ Conakry la capitale, et, remarquÈ par un aficionado du ballon rond, obtiendra son premier maillot aux couleurs dÕune Èqu pe reconnue... Quelques annÈes passe-ront et il prendra la route du lÈgendaire club de Saint-EtienneÉ
Critique
De l'histoire dÕun petit Africain qui rÍv de devenir un grand joueur de football, Cheik DoukourÈ a tirÈ un film ÈmerveillÈ mais lucide, o˘ font Èquipe humour et gravitÈ. Un gamin pousse devant lui une balle en chiffons, qui le conduit jusquÕa cÏur dÕun village de brousse. Autou dÕun poste de radio, ses copains so rassemblÈs et bondissent de joie : trËs loin de l‡, en Italie, le footballeur Roger Milla vient de marquer un but. Bandian (Aboubacar Sidiki Soumah, un petit gar-Áon aussi douÈ pour le football que pour la comÈdie) a douze ans et rÍve dÕimit bientÙt lÕidole de tout le continent afr cain. Chacun des gestes de ce joueur de football en herbe est commentÈ par un autre gosse du village, qui dÈcrit les actions de jeu dans son ´microª, un b‚ton ÈquipÈ dÕun morceau de fil et co ronnÈ dÕune boÓte de concentrÈ d tomates, quÕil tend aussi bien ‡ se copains quÕaux anciens ou ‡ lÕinstitutri quand elle fait la classe. Le Ballon dÕorest un conte africain, de ceux que les anciens racontent aux enfants. On suit Bandian lorsquÕil tent de trouver, au marchÈ, le vrai ballon en cuir que mÈrite son talent. Magnifique plan-sÈquence, qui chaloupe entre les Èchoppes avec la souplesse du gamin dÈbordant ses adversaires, ponctuÈ par les remarques colorÈes des marchands et des artisans. Comme dans tout conte, il y a une bonne fÈe. Celle de Bandian a les traits dÕAgnËs Soral et se nomm
Mme Aspirine, ´Mme Aspirine Sans FrontiËresª, pour Èviter toute confusion. Elle lui donne ce ballon quÕil sÕempres de peindre en couleur or et qui va lÕemmener jusquÕ‡ Conakry, par quÕune des femmes de son pËre a voul le lui confisquer et que cette histoire a mis le feu au village. Sans sÕattarder ni forcer le trait, Chei DoukourÈ construit son rÈcit avec le souci de le rendre toujours intÈressant, constamment drÙle (de nombreuses rÈpliques et plusieurs gags, filmÈs ´au millimËtreª, sont irrÈsistibles) et parfai-tement lisible pour les spectateurs qui ont lÕ‚ge du hÈros. Beaucoup de so rires, donc, mais aussi quelques gri-maces. Le film dÈcrit le voyage de Bandian vers la grande ville, puis le montre victime dÕun sombre personnage tout droit sor dÕun roman de Dickens : Bandian e affectÈ au ramassage de cornes qui seront ensuite nettoyÈes et polies par dÕautres garÁons de son ‚ge, ava dÕÍtre transformÈes en lampes typiqu ment africaines, qui viendront orner le salon de quelque touriste sÈduit par lÕinventivitÈ de lÕartisanat local. C magnifiques objets dÕart ne co˚tent pa cher, puisque les enfants ne sont pas payÈs et quÕils sont nombreux. Si no breux quÕils ont du mal ‡ trouver un to et doivent se rÈfugier dans ce quÕil appellent ´la nouvelle citÈ du chemin de ferª : un chantier qui devait prendre fin en 1986 et qui sert dÕabri aux sans-logi Pour Bandian, tout finit par sÕarrange aprËs un court sÈjour en prison auquel met fin un amateur de football impres-sionnÈ par ses dons. Il est libanais, se nomme BÈchir Bithar, tient une poisson-nerie-vidÈothËque ‡ lÕenseigne de Dents de la mer et connaÓt bien Karim, une ancienne gloire du football africain qui dirige aujourdÕhui une Ècole. Kari cÕest Salif Keita, qui fut la vedette d lÕÈquipe de Saint-Etienne dans le annÈes 60-70, et leBallon dÕo emprunte ‡ sa vie quelques traits de son
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
gagnÈ beaucoup dÕargent, est revenu en Afrique. Il ne pense pas que les jeunes Africains doivent faire comme lui. Mais BÈchir Bithar a ´investiª sur Bandian (il lui a offert une paire de chaussures) et les clubs europÈens sont prÍts ‡ offrir beaucoup dÕargent pour que le gamin vienne les rejoindre. Comment rÈsister ‡ cet argent, qui peut assurer ‡ une famille ses moyens dÕexis-tence pendant des annÈes? Justement, on ne peut pas. Le film le montre si bien, de mÍme quÕil souligne comment, sans une manÏuvre de corruption du pois-sonnier-vidÈaste, Bandian nÕaurait pu montrer son talent. Et la conclusion, sans Ítre triste du tout, nÕest pas si heu-reuse non plus. Le Ballon dÕorest un conte colorÈ, sou-riant, foisonnant, ÈmerveillÈ et souvent inspirÈ. Mais un conte lucide, qui ne se fait dÕillusions ni sur le football ni sur lÕhistoire quÕil raconte. CÕest, aussi, un film qui prÈsente toutes les qualitÈs dÕun spectacle populaire, montre et dit des choses sensÈes et graves dans un Èclat de rire permanent. Pascal MÈrigeau Le Monde - jeudi 14 avril 1994
Aboubacar Sidiki Soumah annonce 12 ans, on lui en donne 10 ‡ peine... Il sÕappelle Aboubacar, mais dans les bidonvilles de Conakry, tout le monde le connaÓt sous le surnom de ´Zicoª en hommage au grand footballeur brÈsi-lien ! Il dirige une Èquipe de foot de quartier et bien quÕil soit plus petit que ses copains, il fait autoritÈ! Parce quÕAboubacar du haut de ses 1m40, est une graine de champion ! Le Foot : il adore, IÕEcole un peu moins. Pour faire le film, il a d˚ accepter de se plier ‡ une discipline : apprendre son texte, manger et se coucher ‡ heure fixe, se concentrer, etcÉ Avec beau-coup de volontÈ et de gaietÈ, ce gamin des villes, habituÈ ‡ disposer dÕune
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aux exigences du tournage. A la fin du tournage, ses copains d quartier lÕont rebaptisÈ ´BANDIANª d nom du hÈros du film! Mais Aboubaca nÕa guËre eu le temps de profiter de so statut de star. Il a pris le chemin d lÕEcole de la Mission, avec laquelle l Production avait conclu un accord pou lÕensemble des enfants qui avaient pa ticipÈ au film et qui consistait en u ´cours de rattrapage intensifª! Pou atteindre son but, le football cÕest bie mais lÕÈcole cÕest encore mieux! Le film africain n∞ 15Avril 199
Entretien
Quelle a ÈtÈ lÕenvie premiËre, la princ pale motivation pour faire ce film? DÕabord, lÕamour du football et, je d prÈciser, du football africain, qui est trË apprÈciÈ et trËs pratiquÈ, qui nÕest pa considÈrÈ comme un sport devant rap porter de lÕargent mais simpleme comme une activitÈ physique, ludique e surtout collective. Pas une confrontatio de forces mais une activitÈ de solidaritÈ. Et l‡, on rejoint la tradition africaine entiËrement basÈe sur la solidaritÈ IÕÈchange, le partage, la rencontre ave autrui. Cela dÈpasse le seul sport. E cÕest pourquoi le football, en Afriqu est le sport le plus prisÈ, le plus populai re, accessible ‡ tout le monde. Ce qui mÕa sÈduit en Èvoquant ce milie cÕest que le football fait travailler certe les muscles, la rÈsistance, l'agilitÈ ges tuelle mais aussi la tÍte, IÕintelligenc IÕimagination. Cela demande beaucou de rÈflexion mais qui serait vaine san lÕappui de ses partenaires, de ses ami Èquipiers. CÕest la notion de collectivit qui mÕintÈresse dans ce sport.
Peut-on dire que le football est un reflet, un miroir de la sociÈtÈ africaine? Tout ‡ fait ! Et je nÕai pas voulu rÈalis seulement un film sur le sport mais
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CÕest vrai,Bako l'autre rive, qui obtint le prix Jean Vigo en 1978 Ètait un film quÕon peut qualifier dÕautobiographique. Lui aussi Ètait ‡ sa faÁon - commeLe ballon dÕor- un voyage initiatique avec un personnage quittant son village pour d'autres rencontres et pas seulement pour des raisons Èconomiques. Le thËme du dÈpart, celui de la rencontre, sont rÈcurrents chez moi. DansBlanc dÕÈbËneaussi, on retrouvait ces thËmes. Je crois que comme le petit garÁon duBallon dÔor, beaucoup dÕAfricains ont connu cette expÈrience et suivi son chemin, que cela soit en partance vers lÕEurope ou ailleurs. Partir avec quelque chose en bagage et rece-voir pendant le voyage. Echanger surtout cÕest le plus important. Comme au cinÈ-ma o˘ lÕon convie dÕune certaine maniË-re le spectateur ‡ une rencontre, ‡ une dÈcouverte, ‡ une amitiÈ...
PrÈcisÈment, quÕest-ce qui caractÈrise le cinÈma africain qui, malgrÈ des difficul-tÈs, veut continuer ‡ vivre et au-del‡ de son continent pour apporter ce message de fraternitÈ? Il y a dÈj‡ une ´diffÈrenceª, je nÕai pas dit une excellence ou une supÈrioritÈ, non, quelque chose qui a son univers et sa poÈsie propres. Le cinÈma - et plus largement toute la culture africaine - se manifeste en effet par cette envie propre de communiquer et partager, ce qui existe et a toujours existÈ chez nous. CÕest notre tradition et notre rÈalitÈ. Je crois profondÈment que cela enrichirait les cinÈastes europÈens et occidentaux de voir de prËs ce que les cinÈastes afri-cains apportent. Ce quÕon appelle par-fois ´naÔvetȪ, ce cÙtÈ vrai, naturel, que nous avons dans nos crÈations et inter-prÈtations, dans notre vÈcu, est sans doute quelque chose d'indispensable ‡ tous.
Comment avez-vous trouvÈ votre petit acteur qui incarne le hÈros deBallon dÕo?r
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grande difficultÈ. Une fois le scÈnari Ècrit, il mÕa fallu dÈnicher un jeune ga Áon sachant ‡ la fois trËs bien jouer a football et capable dÕÍtre un comÈdien la justesse et au charisme indispen sables. Et pouvant parler franÁais san problËme (il y a trois versions au film franÁaise, africaine et internationale). Il me fallait aussi un enfant de douze an au physique harmonieux, avec un bea visage et capable de jouer au foot pied nus. JÕai donc auditionnÈ 350 candida pendant quatre mois, ‡ Paris et e Afrique, pour trouver lÕoiseau rare e GuinÈe. Et aussi une quinzaine dÕau garÁons extraordinaires et qui ont co posÈ lÕÈquipe de football. Nous av constituÈ pour la circonstance une v table Ècole de football avec entraÓn professionnel. Le film a dÕailleurs le grand sportif Keita comme acteur et nous avo empruntÈ quelques Èpisodes ‡ sa v notamment ‡ la fin quand, tout jeune dÈbarqua au Bourget et demanda tr quillement ‡ un taxi de le conduire Saint-Etienne o˘ il venait dÕÍtre eng Et quelquÕun, au stade, a d˚ paye course puisqu'il arrivait sans un sou Liberia. Beaucoup de sportifs et de musici ont suivi ce mÍme chemin, ce mÍ rÍve, cette mÍme initiation, cette mÍ envie dÕamitiÈ et de partage Avec moyens de cinÈaste, je nÕai rien v dire d'autre dans ce film. Propos recueillis par Yonnick F Fiche AFC
Le rÈalisateur
Cheik DoukourÈ est nÈ en Guin vÈcu en France aprËs des Ètudes daires dans la capitale guin Conakry. AprËs lÕobtention dÕun de lettres modernes ‡ la Sorbo devient apprenti-comÈdien ‡ P suivant les cours du Conservatoir rue Blanche. Il a menÈ de front une carriËre d au thÈ‚tre (avec notamment Chereau, Robert Hossein), ‡ la sion et au cinÈma (sous la direc
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Filmographie
Blanc dÕÈbËne1991 Prix spÈcial du jury du festival de Namur, Prix spÈcial du jury et prix Philip Morris du festival dÕAmiens, ReprÈsentant officiel de la France ‡ lÕONU pour la FÍte du CinÈma, Grand prix du jury au festival de la fran-cophonie de Saint-Martin, Grand prix des Rencontres de cinÈma africain de Khouribga.
Documents disponibles au France
Mensuel du CinÈma n∞16 - Avril 1994 Le Film Africain n∞15 - Avril 1994 Dossier CollËge au CinÈma n∞24
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