Le Massacre de Fort Apache de Ford John
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le massacre de Fort Apache
Fort Apache
de John FordF
FICHE FILM
fiche technique
1948
Réalisé par John Ford
Durée 127 minutes
Distribution:
John Wayne
Capitaine Kirby York
Henry Fonda
Lieutenant-Colonel être de gauche — refuse de vendre desRésumé
Owen Thursday couvertures aux péquenots bronzés qui
courent dans les dunes. On y scie comme
Le colonel Thurday commande un fort
par enchantement les poteaux télé-Shirley Temple harcelé par les Apaches. Par sa conduite
graphiques, comme dans le djebel Amour.
Philadelphia Thursday autoritaire et ses préjugés envers les sol-
On y trouve des soldats tailladés et brûlés,
dats et les Indiens, il s’oppose à l’human-
comme du côté de Bel Abbès. Il s’y produit
ité du capitaine York. Celui-ci respecte laWard Bond Sergent Major à l’aveuglette des engagements rapides,
notion d’autorité, c’est I homme, ses
qui laissent quarante morts au tapis. C’estO’Rourke
préjugés et son manque de discernement
un désert orthodoxe, puisque personne n’y
qu’il met en cause.
est chez soi.
George O’Brien Un film qui fait date dans l’histoire du
genre.Cap. Sam Collingwood
vive la quille
Victor McLaglen
Elysées-Cinéma D’où sont donc venus ces Indiens?Sergent Mulcahy
Pourquoi ne sont-ils pas contents ? Toutes
Je demande une semaine encore avant de
ces embuscades pour des prunes, John
Pedro Armendariz parler de «Falstaff». Egarement de grande
Ford voudrait bien qu’on y mette un terme,
classe, mais aussi monument de redon-Sergent Beaufort qu’on fasse copain une fois pour toutes, et
dance, de fatuité, et avant tout d’ennui, le
qu’un cinéaste apache ou cheyenne
nouveau numéro de la bedonne d’Orson
puisse tranquillement tourner son film surJohn Agar
est accueilli à genoux. Attendons huit
la délinquance juvénile dans les H.L.M. deLieutenant Michael jours pour nous relever, et pour prêcher
Nagasaki, ou sur l’éducation sexuelle
O ‘Rourke dans le désert.
dans les lycées de Copenhabue, c’est
Il est bien, le désert qu’invente John Ford,
tellement plus intéressant que la guerre,
dans «Fort Apache». Il est juste. Il n’est
le cinéma !
qu’un terrain de coups de Jarnac sous un
A propos d’éducation sexuelle, il y a
ciel un peu trop grand. On y crève de froid,
quelques années, à Copenhague, dans
comme dans chaque désert, parce qu’un
l’école communale, un professeur up to
colon crasseux expédié à bon escient par
date «expliquait des choses» à des petites
des députés de gauche— ils veulent tous
L E F R A N C ED O C U M E N T S
filles de huit ans, lorsque l’une d’elles, la fragilité des équilibres nerveux dans hasard de l’image signifie violemment
rouge de fureur, se leva d’un coup et une situation précaire, le désarroi et la quelque chose, exprime tout ce qui
cria: «Maman et le roi n’ont jamais fait gaieté encore préservée des jeunes, n’est pas là, alors que le mal inouï que
ça !». La petite fille, aujourd’hui, I’endurcissement costaud des vieux blé- se donne Orson Welles pour filmer, à
s’appelle Anna Karina, elle ne connais- dards qui joue là comme un gardefou grands coups de grues en délire, la
sait pas son père. J’aime beaucoup contre des risques inutiles. bataille de Shrewsbury dans «Falstaff»,
cette histoire, qui prouve à la fois le ne signifie à peu près rien, ne conduit
non-humanisme de l’éducation sexuelle presque nulle part, n’est que de
et la précocité du talent, mais ayant mis l’orgueil, du prestige, un morceau deComme Scapin
Welles sous le coude gauche nous par- bravoure séduisant mais gratuit d’un
lions je crois de John Ford, et John homme qui ne voit pas plus loin que lePendant cette «leçon d’équitation»,
Ford, pour les jeunes gens qui ont envie bout de son objectif, mais laissons celal’humour, et même le gros comique
de s’adonner au cinéma, est, quand il pour mercredi prochain.style coup de pied aux fesses comme
réussit un film comme «Fort Apache», un l’emploie Molière dans «Scapin» sont
excellent exemple, car s’il fait alors du maniés avec intelligence à la fois
L’œil épiquegrand cinéma c’est qu’il oublie le ciné- comme le refus illusoire et comme la
ma. preuve éclatante d’une aberration
Il faut se méfier, au cinéma commeIl n’y pense plus. Il laisse tomber. Il ne générale. Les sauts et les galipettes que
ailleurs, des tumeurs du style. Jorges’occupe plus que de ses Apaches, qui les soldats de «Fort Apache», habillés à
Luis Borges estime que si le «Donclaquent de froid et de faim, de son ce moment-là comme des clowns de
Quichotte», de Cervantes traverse sicolonel con et complexé qui va mettre Courteline, font en tombant de cheval,
vite les siècles, trouve de nouveauxle feu aux poudres, de son capitaine renvoient implacablement aux tracta-
lecteurs partout, c’est parce qu’il estgénéreux qui a la sagesse de la tions sordides dans les couloirs du
mal écrit. En tout cas: parce que le stylebrousse, de ses petits gars du contin- Congrès, aux agents de change de
vient après. Pour réaliser «Fortgent qui n’attendent que la quille, John Manhattan, aux accommodements avec
Apache», John Ford a pensé, lu, voyagé,Ford a la tête et le cœur débordants de les affaires, parce que le rire, s’il est
réagi passionnellement d’abord. Il entreson sujet, et le cinéma il n’arrive manié de main de maître, est une petite
dans cette histoire en connaisseur sûrqu’après, de lui-même, comme s’il était bombe opérationnelle qui fait voler en
de lui, qui a ses idées, qui a tout sonsécrété spontanément par l’intelligence éclats l’utopie très moche du «sérieux».
temps.et la générosité d’un grand cinéaste qui John Ford, parce qu’il a en tête, parce
Bien sûr, il a aussi son œil, il sait com-a quelque chose à dire, un parti à pren- qu’il tient bien en main tous les tenants
ment des pantalons sombres et dedre à fond. et aboutissants de la présence améri-
longues jupes claires tournent pendantDans un gros fort bien défendu, bien caine à «Fort Apache», peut se permet-
la danse sur un plancher aux larges lat-planté sur une crête, très loin dans les tre de filmer tout droit tout simple sa
tes, il sait comment le capitonnagedjebels de l’Arizona, un gros fort que leçon d’équitation, en une trentaine de
blanc d’un fauteuil brille sous uneles fellouzes ne peuvent pas attaquer, plans cadrés à hauteur d’œil, presque
véranda de bois, il sait que dans leque fait-on ? Evidemment on s’ennuie, fixes, avec seulement trois ou quatre
«négatif» du crépuscule et des brous-les jeunes recrues de passage ou les travellings courts, utiles, et «ramassés»,
sailles, les chevaux soudain minusculesvieux soldats ratés n’ont rien à foutre, et c’est comme malgré le cinéma,
ne se distinguent presque plus dansils gambergent, ils pourraient devenir séparément de la technique, que dans
l’ombre des montagnes détruites, il saitimpatients, mauvais, les sous-offs les rebonds de poussière et dans
faire flotter, comme une raillerie de dra-doivent les occuper, ils leur apprennent l’échauffement des chevaux, derrière la
peau blanc, la bâche aux trois quartspar exemple à monter à cheval. La gaieté ahurie des visages pho-
détachée d’une charrette «leçon d’équitation» de «Fort Apache», tographiés simplement, une sauvagerie
poursuivie par les Indiens, il saittraitée en comique-troupier pur, en immanente apparaît peu à peu, légère,
admirablement faire jouer dans laclownerie pioupiou d’opérette cela emportée, minant le comique de
lumière, sur le noir des draps d’uni-juste avant une séquence sinistre où l’intérieur, plaquant sur l’image un mal-
formes, les taches des épaulettes, desl’on va trouver deux soldats tués dans heur, une responsabilité, une injustice,
cols, des insignes, des boutons, desune embuscade, est déjà très belle inconsciemment mais pleinement
chaînes, des gants coincés dans lesparce qu’elle indique nettement l’état partagés, c’est vraiment très fort, c’est
ceintures, qui métamorphosent de loindes esprits, I’anomalie des présences, vraiment du grand cinéma, où chaque
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
77.32.76.96D O C U M E N T S
les officiers en des «présignes» de chef-d’oeuvre de Sao, d

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