Tom Jones de Richardson Tony
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Tom Jones
F De Tony Richardson
FICHE FILM
fiche technique
Grande-Bretagne
1963 1h55
Réalisateur :
Tony Richardson
d'après le roman de
Henry Fielding
Images :
Walter Lassaly
Musique :
John Addison
Interprètes :
Albert Finney
Albert Finney dans Tom Jones
Hugh Griffith
ment. Mais son idylle avec SophieRésumé
Western connaît des hauts et des bas,Susannah York
surtout lorsque l’on croît que l’enfant de
Squire Allworthy a trouvé dans son lit Molly, la fille du garde-chasse, est de
un bébé abandonné qu’on suppose lui. Il sauve alors Sophie qu’emportait
être le fils de la servante Jenny Jones un cheval furieux et rentre en grâces.
qui est chassée. Mais Allworthy garde Mais son oncle subit un grave accident
et élève l’enfant en même temps que et Blifil réussit à le salir suffisamment
son neveu Blifil. Vingt ans après, Tom pour qu’on le chasse. Sophie doit
est un vigoureux gaillard plus apte à épouser Blifil : elle s’enfuit à Londres
courir le jupon qu’à suivre les leçons où Tom s’est rendu. Il y rencontre
de son digne précepteur. Il devient Lady Bellaston qui le trouve à son goût
amoureux de la fille de Squire et qui, hébergeant Sophie, veut lui
Western, chasseur, buveur et trous- faire épouser un de ses amis. Blifil,
seur de cotillons fort en gueule, sur puis Western arrivent à leur tour. Blifil
les terres duquel il braconne allègre-
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
réussit à faire jeter Tom en prison et du monde de Fiedling qui comprend, d’eux-mêmes.
Tom va être pendu quand il est bien entendu, son coupIe d’amoureux
sauvé par Western. On apprend un peu mièvres (Tom et Sophie) bien Il a su donner à son étude une gran-
alors qu’il est véritablement le neveu dans le goût anglais. L’expérience de deur romanesque certaine et il a
d’Allworthy : il va pouvoir épouser ressusciter un passé où le héros ne réussi surtout à la doter d’une densi-
Sophie. s’embarrassait guère de préjugés té plastique d’une réelle beauté. Les
La Saison Cinématographique sociaux était bien fait pour séduire personnages s’ils sont chargés et
1963 le réalisateur d’ "Un goût de miel". même caricaturés à la manière d’un
Richardson, tout en admirant Rowlandson - ce fut lui qui illustra
Fielding, a su éviter les faiblesses du l’oeuvre de Fielding -, ou d’unCritique
roman, ces longues digressions du GilIray, n’en possèdent pas moins
début où le romancier analyse ses une vie très réelle. Tout ce petit
La nouvelle vague britannique nous ambitions et nous entraîne dans un monde où chacun a une place bien
réserve parfois des surprises et ce tourbillon où l’humour le dispute à déterminée est vu avec le regard du
"Tom Jones" vient à point pour nous l’ironie la plus souriante. L’adapta- satirique et du moraliste. Quelques
rappeler que l’Angleterre peut tro- tion est très soignée et l’on cherche- plans suffisent à situer la minceur pâle
quer la tasse de thé traditionnelle rait vainement trace du moindre de Blifil tandis que le décolleté peu
pour un breuvage plus corsé. Ainsi anachronisme. La mise en scène est alléchant de la vieille soeur de
que le producteur de "Samedi soir si riche d’inventions que la cam- Western découvre la vieille pimbêche
dimanche matin" fasse tomber le pagne anglaise ne nous a jamais rabougrie. A la campagne comme à
masque victorien sous lequel s’est paru aussi belle. A noter enfin un la ville Richardson a saisi dans leur
figé le monde anglo-saxon depuis jeune premier, Albert Finney, que réalité, leurs actes et leurs compor-
plus d’un siècle, et c’est un univers l’on a bien du mal à prendre pour un tements, les seigneurs et leurs
inattendu que nous découvrons. Anglais, c’est dire si tout le film est domestiques, les nobles et le bas
Univers de Fielding, premier roman- une réussite que le public français peuple. Filmant une chasse à courre,
cier de son pays qui sut être réaliste ratifie par un énorme éclat de rire. il en rend l’aspect tragique et horri-
en respectant la tradition pica- blement dérisoire en montrantLa Saison Cinématographique 1963
resque et peindre la vie anglaise l’insouciance avec laquelle les
telle qu’elle était au XVIIIème siecle. cavaliers piétinent récoltes et pay-On a fait de nombreux reproches à
Une vie que ceux qui ne sont pas sans. L’arrivée de son héros à laRichardson et en particulier celui de
anglicistes ne peuvent soupçonner. capitale lui donne l’occasion des’être laissé aller à des excès tech-
Tom Jones est le frère de la décrire la déchéance physique desniques de toutes sortes : caméra
Marianne de Marivaux, aussi habitants des bas quartiers :tenue à la main, accélérés, oeillères,
était-ce avec beaucoup d’intérêt quelques travellings latéraux en don-plans fixes arrivant au milieu de
que nous attendions de voir le sort nent une vision cauchemardesque.l’action. Pourtant l’écriture du film
que Richardson réservait à celui qui Nous sommes loin de "Fanfan lan’est pas, à mon avis, en désaccord
sut populariser des types représen- Tulipe", comme l’a écrit Michelavec le propos. Plutôt que de le limi-
tant une époque à jamais révolue. Capdenac dans le numéro 1008 dester en lui donnant des structures
"Lettres Françaises”, parce que lesclassiques, Richardson a préféré en
Disons tout de suite que le film est auteurs n’ont rien de la gentillesse àrendre le débridé, la vie qui s'y
parfait et nous avons retrouvé décu- l’eau de rose d’un Christian Jaque.écoule, et l’inextricabilité des situa-
plé le plaisir éprouvé à la lecture du Visant juste, ils frappent juste à toustions.A cet égard les audaces tech-
roman. Tom Jones est, en effet, un les coups. Ils ont su doser dans lesniques de la chasse à courre
livre de grande valeur car nous y séquences les plus plaisantes lesdeviennent explicables : le cinéaste
trouvons magnifiquement campés parts de vraisemblance et de folien'a pas voulu éterniser les moments
les personnages de la vie à la cam- délibérée, et garder le recul néces-les plus cruciaux, mais au contraire
pagne et ceux précieux ou misé- saire qui leur a permis au passagedonner de l’ensemble une vision
rables des grandes cités. Avec sa tru- de donner le coup de patte vengeur.impressionniste où tout est plus ou
culence et sa franchise, Ie squire Bernard Cohn moins mêlé. Aussi la caméra virevol-
Western est sans contexte la figure la Positif n°59tante de Walter Lassaly a permis aux
plus attachante et la plus importante acteurs de donner et d’être le meilleur
L E F R A N C E
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42100 SAINT-ETIENNE
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2
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Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
Loved One", de "The Charge of theLe réalisateur
Light Brigade" ou de "Ned Kelly", de Hamlet
ses oeuvres les plus accomplies. (Hamlet, 1970)
Avec Lindsay Anderson et Karel
Reisz, il fut l’un des fondateurs du
A Delicate Balance
Free Cinema qui occupa en
(1973)FilmographieAngleterre la place prise par la
Nouvelle Vague en France. Au
Dead Cert
theâtre, il révèle John Osborne ; au Momma Don’t Allow
(1974)
cinéma, il signe deux films qui mar- (c.m., 1955)
quent une date dans la production
Joseph Andrews
britannique : "Look Back Anger" et Look Back in Anger
(1977)
"The Entertainer", le premier avec (Les corps sauvages, 1959)
Burton, le second avec Olivier, tous
The Border
les deux d’après Osborne. Renoncant The Entertainer
(Police frontière, 1982)
à ses principes, Richardson accepte (Le cabotin, 1960)
toutefois une proposition
The Hotel New Hampshire
d’Hollywood, l’adaptation de Sanctuary
(Hôtel New Hampshire, 1984)
"Sanctuaire" de Faulkner : il (Sanctuaire, 1961)
découvre les contraintes du système
Blue Sky
(on lui impose Yves Montand ! ) et A Taste of Honey
(1991).
quitte la capitale du cinéma où il ne Un goût de miel,
Jean Tulard
reviendra que pour "The Loved One", (1961)
Dictionnaire des réalisateurs
comédie d’humour noir où il se mon-
trera plus à I'aise. Il se retrouve The Loneliness of the Long Distance
avec "The Loneliness of the Long Runner
Distance Runner", véritable manifes- (La solitude du coureur de fond,
te des "jeunes gens en colère" et 1962)
appel à la révolte. Cette même har-

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