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Denis Darzacq expose une série de diptyques photographiques dans la cour st Emilion de Bercy Village...

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Publié le 01 octobre 2012
Nombre de lectures 129
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Darzacq
Passages
Pour fêter 10 ans de culture, Bercy Village a confié au photographe Denis Darzacq
de faire le portrait de ce jeune quartier parisien. L’artiste y expose donc une nouvelle série
d’oeuvres qui, le plus souvent sous forme de diptyques, confrontent des visages de jeunes
gens à des paysages architecturaux ou végétaux.
Tirées sur grand format, ces compositions mêlent deux types d’images, l’une d’une
facture noble, et l’autre outrageusement pixellisée au point de n’en être presque plus
reconnaissable. Cet appauvrissement de l’image est réalisé sur ordinateur afin d’assurer
une cohérence visuelle à l’ensemble, en donnant à ces géométries numériques une
parfaite netteté qui dialogue avec l’esthétisme de sa voisine.
Ainsi modélisés, ces paysages ou portraits dont se trouve évacué le sujet d’origine
évoquent bien-sûr les photographies faites avec des téléphones portables, mais
également les prémisses de l’art abstrait que furent les arbres de Mondrian (1909 -1912)
ou la vache de Théo Van Doesburg.(
Composition VIII-La Vache, 1918
). Cette référence à
la peinture se retrouve également dans les portraits qui peuvent évoquer la grâce de
Raphaël mais aussi la poésie naturaliste d’un Courbet ou impressionniste d’un Renoir.
Ces compositions photographiques confrontent dès lors toute une histoire de la
peinture, de la Renaissance à l’art moderne, à la mobilité quotidienne de Bercy Village. Le
temps de l’Art et le temps des hommes. Des tableaux urbains en somme, imprimés sur
bâche tendue sur un châssis traditionnel.
Pris en photo dans la rue, ces portraits d’inconnus qui «embrassent» un immeuble,
des vitres, des arbres, évoquent en effet la mobilité anonyme de ces «passages» qui
forment la cour St Emilion, et au-delà nos villes contemporaines. Le temps d’une
exposition, l’artiste fixe ainsi ces êtres et ces lieux qui se croisent chaque jour et
questionne notre relation à l’espace, au temps et à l’autre.
Ces images qui mettent en tension haute et basse définition donnent à voir en cela
deux pratiques contemporaines de la ville à travers la survivance du réflex traditionnel et
l’utilisation du téléphone portable.
Denis Darzacq traduit d’ailleurs cette dimension janusienne du citadin dans le cartel
présentant l’exposition : "En opposant ces formes de traitement de l'image, ces diptyques
nous parlent de notre difficulté a concilier des aspirations parfois contradictoires: se jeter
dans la mêlée du relationnel ou savoir, avec distance, loin de l'agitation, apprécier les
choses et les personnes"
Passionné par une urbanité prise comme force modélisante (
Ensembles
de 1998 à
2001,
Nu
en 2003,
Recompositions
de 2009 à 2011), et par l’adolescence, cet âge où
«tout est encore ouvert» (
Bobigny centre-ville
en 2004,
Casques de Thouars
en 2007 et
Hyper
de 2007 à 2010), l’artiste poursuit donc ici son questionnement d’une ville prise
comme espace de tension et de flux. L’image pixellisée s’impose dès lors comme
l’équivalent plastique de l’adolescence et de l’urbain. Tout comme ces deux figures du
passage (entre deux âges, deux lieux), ces compositions géométriques affirment la
légèreté
de la prise photographique aujourd’hui (n’importe où, n’importe quand, n’importe
quoi, n’importe qui, n’importe comment) tout en évoquant la disparition progressive de
l’image, et à travers elle de notre attention et de notre présence au monde et à l’autre.
Touchant dans la relation qu’il entretient avec ses modèle éphémères, dans l’intérêt
et l’affection qu’il leur porte, Denis Darzacq nous invite dès lors à nous (re)poser, et à
penser la mobilité de ces lieux comme un mouvement vers l’autre. Tout comme ces jeunes
femmes et hommes qui dans ces photographies ont su prendre le temps d’accepter
l’invitation du photographe à (se) poser devant lui.
L’exposition de Denis Darzacq à Bercy Village est à retrouver dans les passages
couverts de la cour St Emilion, Paris 12ème, jusqu’au 31 décembre 2012, et participera à
la Nuit Blanche 2012 le samedi 6 octobre.
www.denis-darzacq.com
www.bercyvillage.com
Bertrand Naivin
le 29/09/12
bertrandnaivin@gmail.com
www.youscribe.com/bertrandnaivin
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