La pêche morutière à Granville XVI – XX siècles
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La pêche morutière à Granville XVI – XX siècles

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Décembre 2005
La Revue Maritime N° 474
1
La Grande Pêche
La pêche morutière à Granville
XVI
e
– XX
e
siècles
Dominique Confolent
Docteur en histoire, C.R.H.Q. - Université de Basse-Normandie
Rien ne prédisposait Granville à devenir une grande cité maritime avant le XVI
e
siècle.
Ce n’était jusqu’au Moyen Âge qu’un petit village de pêcheurs pratiquant la pêche au poisson
frais. Pourtant dès le XVI
e
siècle, il est attesté que les Granvillais pratiquaient régulièrement
la pêche à Terre-Neuve. Dès lors et durant quatre siècles, la cité lia son destin à celui de la
grande pêche en jouant un rôle prépondérant dans l’économie halieutique nationale.
Une demande adressée au roi en 1564 confirme la pratique de la grande pêche à Terre-
Neuve depuis un certain temps déjà. Selon Charles de la Morandière, les Granvillais furent
parmi les premiers avec les Basques à se rendre sur cette partie du nouveau monde. La
datation de cette présence s’effectue autour de 1520. Les navires malouins et rouennais
fréquentent eux aussi ces eaux septentrionales durant ces mêmes années. La flotte morutière
au XVI
e
siècle était de faible importance. Elle comptait entre 12 et 15 terre-neuviers à la fin
du règne de Charles IX, vers 1570, et le plus conséquent était de 70 tonneaux. C’est peu
comparativement à l’ensemble de la flotte morutière française qui comptait environ
500 navires à cette même époque
1
. Cependant Granville participa au formidable mouvement
international qui tendait à lancer les pêcheurs vers les eaux terre-neuviennes et, partant, à
détrôner le hareng au profit de la morue.
La taille des bateaux d’alors, de l’ordre de 60 à
70 tonneaux, comme le
Jean
armé par Jean Péronne, laisse à penser que les pêcheurs
granvillais, s’ils pratiquaient à la fois la pêche sédentaire et la pêche errante, préféraient cette
dernière. Les navires s’adonnant à la pêche sédentaire jaugeaient entre 100 et 200 tonneaux et
étaient montés par quelque 50 hommes, alors que l’équipage des bateaux dérivants se
composait d’une quinzaine de marins. Au fil du temps, l’armement morutier se développa et,
s’il n’avait pas le monopole des courses lointaines, s’affirma comme le fer de lance de
l’industrie maritime locale. La croissance du XVI
e
siècle s’essouffla et s’interrompit. La
flottille granvillaise tourne aux alentours d’une vingtaine d’unité sous le règne de Louis XIII
et fluctue entre 7 et 25 bâtiments à la fin du XVII
e
siècle. Les aléas de l’armement granvillais
sont conformes au schéma national. Une série de mauvaises campagnes doublées d’une
mévente et d’une forte concurrence anglo-américaine expliquent cette stagnation. Quatorze
morutiers en 1676, sept en 1678 puis vingt-cinq en 1686 ; ces chiffres
attestent de la fragilité
de l’industrie halieutique morutière. Toutefois le tonnage moyen tendit à progresser. Si cette
1
Michel M
OLLAT
,
Histoire des pêches maritimes en France,
Bibliothèque historique Privat, Paris
1987, p.134-140
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