Cahier de chansons populaires recueillies en Ille-et-Vilaine
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Description

Cahier de chansons populaires recueillies en Ille-et-
Vilaine
Louis Esquieu
1907
Couplets par l’Hermite de la T. K.
Dis-moi, Guillot, n’entends-tu pas
Des cris de joie dans le village ?
D’où peut venir tout ce fracas
Qui charme notre voisinage ?
Notre curé trouve-t-il bon
Qu’on fasse un si grand carillon ?
D’où viens-tu donc ? pauvre Pierrot !
Sçais-tu pas les bonnes nouvelles
Qui se répandant aussitôt
Semblent déranger nos cervelles ?
C’est le cri chéri des Bourbons
Qui retentit dans nos vallons.
Ce jour à garder tes moutons,
Il ne faut pas que tu t’amuse ;
Prends tes gamaches, tes flacons,
Moi je prendrai ma cornemuse ;
Courons nous joindre à nos amis,
Sous le drapeau des Fleurs de Lis.
L’auguste mère d’un Bourbon,
Cet astre de la bienfaisance,
Vient animer tout ce canton
Des doux rayons de sa présence ;
Prouvons-lui que tout Bas-Breton
Est fidèle à son rejeton.
Avec nos Maires, nos Pasteurs,
Et paraissant de bons apôtres,
Nous pourrons lui offrir nos cœurs,
Et chanterons comme les autres,
Vive à jamais le nom chéri
De la duchesse de Berri.
La fille sans mollets
I
C’est une fille de nos cantons
Qui se prom’nait sur un grand ton,
La taille ben faite,
Mes amis, c’est c’qui m’y déplaît :
C’est qu’elle n’avait pas de mollets.
II Par un beau jour par hasard
A rencontré un pauv’ vieillard :
« Sauriez-vous m’en garder l’secret,
De m’y faire, de m’y faire,
Sauriez-vous m’en garder l’secret,
De m’y faire une paire de mollets ? »
III
En la voyant si chagrine,
Lui répond d’un ...

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Langue Français
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Extrait

Cahier de chansons populaires recueillies en Ille-et-VilaineLouis Esquieu1907Couplets par l’Hermite de la T. K.Dis-moi, Guillot, n’entends-tu pasDes cris de joie dans le village ?D’où peut venir tout ce fracasQui charme notre voisinage ?Notre curé trouve-t-il bonQu’on fasse un si grand carillon ?D’où viens-tu donc ? pauvre Pierrot !Sçais-tu pas les bonnes nouvellesQui se répandant aussitôtSemblent déranger nos cervelles ?C’est le cri chéri des BourbonsQui retentit dans nos vallons. Ce jour à garder tes moutons,Il ne faut pas que tu t’amuse ;Prends tes gamaches, tes flacons,Moi je prendrai ma cornemuse ;Courons nous joindre à nos amis,Sous le drapeau des Fleurs de Lis.L’auguste mère d’un Bourbon,Cet astre de la bienfaisance,Vient animer tout ce cantonDes doux rayons de sa présence ;Prouvons-lui que tout Bas-BretonEst fidèle à son rejeton.Avec nos Maires, nos Pasteurs,Et paraissant de bons apôtres,Nous pourrons lui offrir nos cœurs,Et chanterons comme les autres,Vive à jamais le nom chériDe la duchesse de Berri. La fille sans molletsC’est une fille de nos cantonsQui se prom’nait sur un grand ton,La taille ben faite,Mes amis, c’est c’qui m’y déplaît :C’est qu’elle n’avait pas de mollets.III
Par un beau jour par hasardA rencontré un pauv’ vieillard :« Sauriez-vous m’en garder l’secret,De m’y faire, de m’y faire,Sauriez-vous m’en garder l’secret,»De m’y faire une paire de mollets ? En la voyant si chagrine,Lui répond d’un air malin :« Ah ! la belle je le voudrais ben,C’est de vous faire, c’est de vous faire,Et je vais m’en mettre en peine,D’vous faire une paire de mollets. »Le bonhomme y consentant benSe mit à travailler en fin, Le pauv’ bonhomme n’y voit plus goutteHélas, il s’est trompé de routeA mis les mollets par devant,Voyez donc quel désagrément !(GOVEN).Le conscrit— Adieu, l’objet de mes amours,Je vous dis adieu pour toujours,J’ai tiré à la malice ;M’a arrivé billet noir,J’ai pour sept ans de service,Adieu la belle jusqu’au revoir !— Mon bel amant si tu t’en vas,Je te suiverai pas à pas,Faut mettre un homme dans ta place,T’en couterait-il cent écus,Car dans sept ans l’amour se passe,Dans moi tu n’y penseras plus. —Console-toi mon petit cœur,Pour toi n’aura point de malheur,Car si j’ai pris ton cœur en gage,La belle au service du roi,D’autres y passeront tes charmes,Y a d’autres amants que moi.(BAULON). Les changementsC’est une jeune filleQue j’aime tant :— Si tu voulais m’y rendre,IIIIVIIIIIII
Le cœur content,Je te donnerais cent francsDe mon argent.— Si tu m’y donnes,De ton argent,Je me renderai nonneDans les couvents ;A ma n’a plus d’attendre,[1]Quevalier blanc.— Ah ! si tu t’y rends nonne,Dans les couvents,Je m’y renderai moineFort bien chantant,Je confess’rai les nonnesDans les couvents.— Ah ! si tu t’y rends moine,Fort bien chantant,Pour confesser les nonnes,Dans les couvents, Je me renderai tancheDans le vivier ;A ma n’a plus d’attendre,Blanc quevalier. —Ah ! si tu t’y rends tancheDans le vivierJe m’y ferai semblableD’un batelier,Je happerai la tancheDans le vivier.— Si tu t’y fais semblableD’un batelierPour attraper la tancheDans le vivier,Je me renderai cailleDedans les blés ;A ma n’a plus d’attendre,Blanc quevalier.— Ah ! si tu te rends cailleDedans les blésJe me ferai semblableÀ l’éprivier[2],Je boulott’rai[3] la cailleDedans les blés.— Si tu t’y fais semblableÀ l’éprivrier,IIIIIIVVVIVIIVIII
Pour boulotter la cailleDedans les blés,Je m’y rendrai étoileAu firmament ;A ma n’a plus d’attendre,Quevalier blanc.— Si tu t’y rends étoileAu firmamentJe m’y ferai semblableÀ l’arc en cielJe couvrirai l’étoileL’étoile du ciel.— Si tu t’y fais semblableÀ l’arc en cielPour y couvrir l’étoile,L’étoile du ciel,Je n’en serai maladeQue j’en mourrai ;A ma n’a plus d’attendre,Blanc quevalier.IXXXI— Si tu en es malade,Que tu en meure,Je me renderai terre,Te pourrirai,De tes amours la belle,Je jouirai !(BAULON).Cf. : L. Lambert : Chans. pop. du Languedoc, t. I. p. 351, 7. Daymard : Chans. pop.du Quercy, p. 39. — Mistral s’est inspiré de cette donnée dans sa Mireille.Les Ivrognes Vends ta cotteEt ma ma culotte.Et ton cotillon de dessous,Vendons tout !— J’ai tout vendu4]Pour baire[,Ma marmite et ma cueillère,Oh ! si j’ai tout vendu,C’est pour avoir trop bu.(BAULON).La noce du papillon— Papillon, papillon, marie-ta !— Il est ben dit, mais faut ô qua[5],I
Et de l’argent je n’en ai point,Pour faire dîneu les parentsDu papillon.Par là, ma fa, s’en vint le loup :— Je suis gaillard et ben saoul,J’fournireu brebis et moutonsPour aideu à fair’ la noceDu papillon.Par là, ma fa, vint le renard :— Je suis gai et ben gaillard,J’fournireu poules et dindonsPour aideu à fair la noceDu papillon.6]Véci venue la grande cheuvre[Qui dans sa goule porte un peunier[7],Et ses chutiaux[8], et ses chutiaux,Tout chacun, tout chacunLeu’s p’tits tourtiaux.]Véci aussi venue la lieuve[9 :— Je suis gai et ben ligeu,J’sortirai d’la ras[10] du sillonPour aller qu’ri[11] les légumesDu papillon.Véci aussi venu le chat : Je suis gai et délicat,J’grill’rai ma barbe sur les charbonsPour fair’ bouillir les marmitesDu papillon.Véci aussi v’nu l’éprivieu[12]Qui a mis le pot au feu ;Et le coucou, et le coucou,Qui souffle le feu dessous :S’a brûlé l’cou.Véci venue la bondrée[13]Qu’a trempé les écuellées ;Et le pivert qu’est sur la table,Qui les sert, qui les sert,O[14] son bec vert.Ah ! véci venue la pie :— Je suis belle et ben jolieIIIIIIVVVIVIIVIIIIX
J’coëffe la mariée ô un frison,Pour aider à faire la noce,Du papillon.(BAULON).Cf. : Revue des Traditions pop., t. V., fasc. 1, p. 16.L’artilleur de RennesJ’ai travaillé cinq à six ansDans cett’ ville de Rennes ;J’y étais heureux comme un roiD’avoir ma mie auprès de moi,Tout le long de la rivière.La belle se mit à genoux :Elle demandit à sa mère :— Ma mère, il me vient un aimant,Je veux me marier promptement,Comm’ on vous a fait pour mon père !Ma fille, à quoi donc penses-tu ?Ce n’est rien qu’un soldat de guerre.Nous n’avons pas d’enfant que toi.Tu te marieras richementOu ben d’moiselle tu rest’ras.— Que je me marie en richesse,Tout ça m’est ben égal ma mère ;Moi j’aimerai dedans mon cœur,Ce jeun’ soldat, brav’ artilleur,Puisqu’il est un soldat de guerre.— Il faut écrire à mes parents,Au gouvernement de la guerre ;Si le ministr’ il est consent[15]Et ta mère et l’gouvernementNous épouser n’tardera guère.— Hélas ! hélas ! on m’a écritUn’ ben triste nouvelle,Partout la guerre est déclaréeLes artilleurs vont s’en aller,Adieu, bell’ vill’ de Rennes.(VERN.) Avant le départJ’ai fait une maîtresse,IIIIIIIVVVII
Trois jours, y a pas longtemps,Je me suis éloigné d’elle,Je ne la vois pas souventA-t-elle changé de sentimentJe n’en sais rien ;Je suis engagé pour Bourbon,Adieu donc, chère Nanon.IIDe grand matin je m’y levai,Deux heures avant le jour,À la porte de la belleJ’y ai frappé trois coups.— Ah ! dormez-vous ? sommeillez-vous ?Belle Nanon,Si vous dormez, réveillez-vous,C’est votre aimant qui parle o[16] vous.Sans feu, ni sans chandelleNe prenant que son juponElle s’en va ouvri la porteÀ son aimant fidèle,Elle s’est jetée entre ses brasEn lui disant :— Oh ! c’est-y ta, mon p’tit aimant,Celui que mon cœur aime tant ?— Retire ta, ma belle,Retire ta, je t’en prie,Que tu m’y fais de la peine,Que tu m’y fais langui,Belle Nanon,Quand mes sept ans seront passésJe reviendrai pour t’épouser.— Sept ans ! reprit la belle,Sept ans ! c’est ben du tempsPour un aimant que j’aimeEt ne le voirai pas souvent,Je m’en irai dedans les champsToujours pleurantHélas ! toujours en regrettantCelui que mon cœur aime tant !— Les garçons de ton villageIls sont des bons enfants,Te feront l’amour, ma belle,Pendant que je serai absent.Ils te diront plus de cent fois :— Belle aime-ma !La belle, donne ma ton cœur,Oh ! je serai ton serviteur ! Les garçons de mon village,Ne savent pas faire l’amour,Toujours le même langageIIIIVVVIVII
Toujours les mêmes discours,Ce n’est pas comm’ ta, cher aimant,Toujours changeantDe compliment.(MAXENT).Cf. : Orain, Chans. pop. de la Haute Bretagne, p. 227.Il est tempsBonne maman, mariez-ma,J’ai des raisons pourqua,Vous m’avez faite à quatorze ans,Tiderala, tidera la laire,Vous m’avez faite à quatorze ans,Je vais en faire autant.(MAURE). La fille abandonnée— Garçon ! si tu t’en vasJe suis grosse de ta,Paieras-tu la nourrice ? (bis).Refrain :Oh ! là-là ! quel jeu c’est-y là ?Ne jouez point à ce jeu-là !— Tiens ! vela cent écus !La belle, les veux-tu ?Ils sont à ton service, (bis).Refr.Quand la belle eut l’argentEll’ n’éteut pas contente,Ell’ vouleut de la taile[17]. (bis).Refr.— Déchir’ tes ridiauxPour fair’ des drapiaux[18],Ma, j’m’en vas à la guerre. (bis).Refr.(MAURE). IIIIIIVV’là l’commerce qui r’prend !Ben souvent je vas-t-au marchéC’est pour rire et pour rigoler.I
Je l’aperçois d’loin,C’est mon p’tit coquin.Oh ! le mentin[19], le mentin ! le mentin !Oh ! là ! oui vraiment, quand j’y pense,V’là l’commerce pour ma qui reprend !IIV’là t’y pas qu’il m’a-z-invitéeD’aller prend’ un’ tass’ de café.Ce n’est pas tout ça,C’est qu’il me donne le bras !Oh ! le petit gueux ! le petit gueux ! le petit gueux !Oh ! là, oui, etc.V’là t’y pas qu’il vient m’y r’conduire,En m’y parlant de c’qui m’fait tant rire !Ce n’est pas tout ça,C’est qu’il me donne le bras !Oh ! le petit gueux ! etc.— Puisque c’est pour tout à bon,Viens-va donc à la maison.Tu en r’parleras.Mais non pas tout bas.Oh ! le mentin ! etc.Il n’était pas sitôt entréÀ papa, à maman en a parlé.Papa qui veut bien,Maman qui consent,Oh ! les bons parents que j’ai là !Oh ! là ! oui vraiment, etc.IIIIVVVILe v’là t’y pas qui m’a dit :— Ma bien-aimée tu viendras cheu nous.Nous couch’rons tous deux,Comm’ des amoureux !Oh ! le petit gueux ! Le petit gueux ! le petit gueux !Oh ! là, oui, vraiment quand j’y pense.Il y a longtemps qu’il attend c’moment.(BAULON). On aime toujours l’argent— Maman, j’ai un aimant, (bis)Qui m’aime si tendrement !Mais il a une bosse,Derrièr’ comme devant, ce galant !Il marche avec des crosses[20],Il me batt’ra souvent !III
— Ma fill’ faut l’épouseu, ce bosseu ! (bis)Ma fill’ faut l’épouseu !N’argent n’a point une bosse.Son chapiau cach’ra tout cela.Et au bord de la fosse,Son argent restera !On entendit sonneu, sonneu ! (bis)C’est-y pour l’épouseu, ce bosseu,C’est-y pour l’épouseu ?Le curé comm’ les autresTout le monde en rieut du bosseu,Tout le monde en rieut !On l’emmeune à la maison, (bis)Pour examineu sa façon. Il a tireu la langueUn demi pied de long, ce luron !Il a les dents si longuesComm’ des ch’vill’s de violon !Il a le chapiau cornu, (bis)Et le menton fourchuEt la goule au pareil,Fendue jusqu’aux oreilles.Tra la lideraTra la la la, lidera la la !(BAULON).L’aimable vieux mariVoici le jour venuOù Rosett s’y marie ; (bis)Ell’ prend un homm’ d’quatre-vingt ansLa petite Rosette,Qui n’a que quinze ans !IIIIVVIIILa prit par sa main blancheLa conduit à l’église : (bis)— Vois-tu Rosette, tes amis tes parents ?Ma petite Rosette,Ton cœur est-il consent[21] ?La prit par sa main blanche,La conduit à la table : (bis)— Mange, Rosette, du rôti, du bouilli,Ma petite Rosette,Mange à ton appétit !La prit par sa main blanche,IIIIV
La conduit à la danse : (bis)— Danse, Rosette, danse à petits pas,Ma petite Rosette,Ne te fatigue pas !VLa prit par sa main blanche,La conduit dans sa chambre : (bis) Vois-tu, Rosette, ta chambre ô[22] ton lit,Ma petite Rosette,Où nous pass’rons la nuit ?VIQuand ce fut devers ménuit,Le vieillard se réveillit : (bis)— Dors-tu, Rosette ? dormiras-tu toujours?Ma petite Rosette,Pensons dans nos amours !(BAULON).Cf. : Ad. Orain, Chansons de la Haute Bretagne, p. 77. — J. Daymard : Chantspop. du Quercy, p. 38. La femme battueSur le bois joli,C’est entre nous, les filles !Sur le bois joli,Qui prenez des maris. (bis)Sur le bois joli,N’en prenez point un jeune,Sur le bois joli,Ni un trop vieux aussi. (bis)Sur le bois joli,Ma, j’en ai prins un jeune,Sur le bois joli,Qui me fait ben languî. (bis)Sur le bois joli,Il s’en va-t-à l’auberge,Sur le bois joli,Ne revient qu’à ménuit. (bis)Sur le bois joli,Cogne[23] le pied dans la porte,Sur le bois joli,Je m’lève à li ouvrî. (bis)IIIIIIIVVVI
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