pearl lam

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• Publié par: efizubaq
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P ORT R A I T

pearl lam

textelaurence dreyfus

Grande collectionneuse chinoise et directrice de plusieurs Galeries d’art contemporain, pearl lam est devenue une fi Gure du monde de l’art international.

Parcours Après des études de management et de droit à Londres, dans les années quatre-vingt-dix, les parents de Pearl Lam lui demandent de rejoindre l’entreprise immobilière familiale à Shanghai. Passionnée d’art et de de- sign, elle profite de cette opportunité pour y ouvrir une galerie. Un com- promis, explique-t-elle, car le projet familial ne l’intéressait pas. Depuis, consciente du fait que la Chine a besoin de collectionneurs pour soute - nir la création contemporaine, elle a ouvert deux nouvelles galeries en 2005 : une à Shanghai et une à Pékin.

Galeriste Pearl Lam affirme très rapidement et sans ambages l’ambition de sa ga- lerie : croiser les disciplines et les cultures pour mettre en valeur leurs contrastes dans une célébration de la différence et de l’originalité. D’abord, le croisement des disciplines est très ancré dans la culture asiatique : les artistes traditionnels étaient à la fois peintre, sculpteur, compositeur, écri- vain et poète, mais aussi architecte et designer avant l’heure. La concep- tion de Pearl Lam est fortement imprégnée de cette absence de hiérarchie des disciplines et de spécialisation des artistes. Ainsi, la bien nommée Contrasts Gallery ne reproduit pas le schéma des galeries occidentales et mélange art, design et arts décoratifs. ¨Nàéå deèàáå aé âeéâÖe cÅÇáàÇå de ãeåâecçeãÖ eåf àádeÜeáçå de åa céÖçéãe. Nàéå á´aèàáå âaå à aèàÇã Åàáçe d´êçãe dÇfféãeáçå.    Ensuite, il s’agit de créer un dialogue entre les cultures pour combattre les stéréotypes qui réduisent l’art chinois à du pop politique et l’art occi- dental à du conceptualisme inexpressif. L’implantation de Contrasts Gallery à Shanghai n’est pas anodine. Pearl Lam décrit cette ville comme un melting-pot, une ville plus artistique que Pékin. Les expositions qu’el- le y organise sont des rencontres parfois osées entre art occidental et oriental, créant une dynamique novatrice, les œuvres puisant leur force dans leurs contrastes. Elle mène son combat contre l’uniformisation et l’homogénéisation de la culture, qui sont des sous-produits de la mon- dialisation.

un enGaGement dans l’art L’engagement de Pearl Lam dans l’art se manifeste dans une double promotion : celle des artistes chinois à l’étranger, et celle des artistes in- ternationaux en Chine. Elle crée ainsi un programme de résidence pour de jeunes artistes venus du monde entier dans le but de créer des œuvres qui “parlent” de la Chine. Elle leur donne la possibilité de vivre en Chine, de travailler avec des artistes locaux, d’apprendre des techniques ances- trales, de se confronter à cinq mille ans de civilisation. Elle a également créé en 2003 un groupe de réflexion pour le projet d’exposition “The French Mandarine : l’influence française dans l’art chinois”, dans le cadre de l’année de la France en Chine.

temPs forts L’exposition qui a eu lieu à la fin de l’année dernière à la galerie Daniel Aaron était le fruit d’une sélection opérée par la collectionneuse. Elle explique que sa collaboration avec Hervé Aaron, qui a débuté plus de dix ans auparavant, a toujours été très stimulante grâce à leurs différence de culture. Une trentaine de meubles et objets d’art français des xviii et début xix e siècles dialoguaient avec autant de meubles et objets d’art contemporain asiatique. Une fois de plus, Pearl Lam faisait de la confron- tation et de la mise en valeur des différences sa marque de fabrique. Elle dit ne vivre que pour les challenges. Son prochain est de ramener la culture traditionnelle au cœur de l’art contemporain chinois pour redon- ner ses lettres de noblesse à la calligraphie et à la peinture de paysages.

Combattre les stéréotypes qui réduisent l’ rt chinois à du pop  a politique et l’art occidental à du conceptualisme inexpressif.

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