Accusé de tentative de viol, Dominique Strauss-Kahn a été ...
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,41RP.ORUE0DÉERÈIME33M3RAIDTIOINN9O1WWW.LIB17MAI201RFTARE.NOI
K.O. Accusé de tentative de viol, Dominique Strauss-Kahn a été incarcéré hier par la justice new-yorkaise. 12 PAGES SPÉCIALES
IMPRIMÉ EN FRANCE / PRINTED IN FRANCEAllemagne2,10 €, Andorre1,40 €, Autriche2,80 €, Belgique1,50 €, Canada4,50 $, Danemark25 Kr,DOM2,20 €, Espagne2,10 €, Etats-Unis4,50 $, Finlande2,40 €, Grande-Bretagne1,60 £,Grèce2,50 €, Irlande2,25 €, Israël18 ILS, Italie2,20 €, Luxembourg1,50 €, Maroc15 Dh, Norvège25 Kr, Pays-Bas2,10 €, Portugal (cont.)2,20 €, Slovénie2,50 €, Suède22 Kr, Suisse3 FS, TOM400 CFP, Tunisie2 DT, Zone CFA1 800 CFA.
2EVENEMENT
LIBÉRATIONMARDI17MAI2011
ÉDITORIAL ParNICOLAS DEMORAND Déchéance La chute de Dominique Strauss-Kahn se poursuit. A une vitesse vertigineuse et dans une atmosphère deffondrement, de débâcle. Après l’arrestation, la détention provisoire, fait rarissime dans un système judiciaire fondé sur l’habeas corpus. Après la première accusation de viol, peut-être une nouvelle, révélée au tribunal par le procureur sans plus de précision, et sur laquelle la justice américaine entend désormais aussi mener l’enquête. Et puis les images, leur mise en scène soignée, télégénique : la lente sortie du commissariat; l’arrivée au tribunal et l’attente dans une pièce sordide, éclairée au néon bleu; l’audience en elle-même, avec le visage défait de l’accusé en gros plan, réduit au silence, face à la juge, une femme. Partout desDominique Strauss-Kahn quitte le commissariat de Harlem, dans la nuit de lundi à mardi, devant les objectifs et les caméras.PHOTO AFP caméras et des appareils photos, cette transparence totale qui caractérise laLetrpaduonaIMFpétéécalédnetentionrcPaorrFeAspBoRnIdCaEntRàONUeSwSEYLorOkT justice américaine maishier par la justice américaine qui retient qui rappelle, ici, un vieux supplice d’Ancien régime :a l’exposition publique,contre lui sept chefs d’accusation.Predserib.Htéisemnleeedalocpmei,rolsrantat-tearutiontSeuqinimoDedeudnriutnaah-Kssautrusdlaudplnéuban autrefois réservée aux condamnés qui, sous les yeux de la foule, devaientde Manhattan, la jug i payer leurs fautes au prix de la honte. Le spectacle de cette déchéance marquera profondément,Dominiquetclplac«eraaivéroddetnrrarféuuteouvcinsniaerleédotinniesfneucuml.rdiaatFhiAaenarnvilM»vinasuesliuqsrolaétêéarritétaqteulenaarppirestnaserusticérpsesrgesptue,llaenoS.ruotdroateIcaussoonundioutisalcisoearrnitt,iétebsséalelMeeplsonJackDedteKSleelaiaveutprugnaqtuonnésonincar-et pour longtemps, le rapport des Français à la politique. Les sentiments qu’inspire cette chute l’horreur que suscitent les accusations portées contre cohabitent mal avectuaShanssK-tssd7paiob4ateurogmnalaneedn,se3sseed)xlei.eljrtnlauoavnipettroeusq,noitaplucnidsfpeisspasirpnoomsiedsirétéavoisédaccugaulesèrpaSofitel,àNewYorkpctehpalenerummfeecedhhletô(.arbleluiAmerssàe--u Dominique Strauss-Kahn.r Ni donjuanisme, ni libertinage, ni même harcèlement : crimes sexuels. Ses avocats ont redit qu’il niait en bloc». la totalité de ce qui lui est reproché. La suite de la procédure judiciaire un présumé coupable.e paf-minBreluian.Ckria-woyjnma,seB-tauecunnmundiorolaaic-ésoporps,ilsesttenudebo,eelivasegamqréuédôtonesocavneataftulàecgujacà,eacniémirruae,seheures12hevertratrialcesim-ehcteebromsssuesrdPae.rtserpvéuamalàsigasérpétneaiavtétéusenSK,Dlldosarliildeon faits, qui demeurent à cenonetssirt«ePnRdOuBsLoÈnMtEouGrRaAuVmEpAèrasisuesrieudepluvoirat-il établira l’ensemble des jour partiels, en dépit de la force des images qui font du présumé innocent Une certitude : cette affaire(700 000 euros) pour la remise en li-ne fait que commencer.berté de Dominique Strauss-Kahn , en
LIBÉRATIONMARDI17MAI2011
Lors de la comparution au tribunal pénal du sud de Manhattan, hier dans l’après-midi.PHOTO EMMANUEL DUNAND. POOL.AFP
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enquête est d’ailleurs en cours sur cette Strauss-Kahn était parti de l’hôtel à beaucoup sur les examens réalisés par LESSENTIEL en soulignant que ses avocats midi,autre affaire, qui se serait déroulée en experts médicaux légaux ces derniè- les dehors des Etats-Unis. Les procureurs avaient la preuve que ce dernier avait res vingt-quatre heures. LE CONTEXTE avec sa fille vers 12h30 et qu’ils Dans un article publié hier, le site inter-ont aussi affirmé que les rapports des déjeuné La justice américaine a refuséexperts corroboraient les ac-«Nous avions initialement dit “auxlaAticntfro.fiafiamrniatuqisrnuapportduconsulatrfnaaçsiednte hier de libérer sous cautioncusations de la plaignante.virons de 13 heures”, mais en faitNew Yor D minique Strauss-Kahn,L’audience de DSK est inter-enk précisait que«des griffures inocarcéré,aumoinsjusquàvenue alors que de nouveauxl’horaire était plus proche de midi.»ont été constatées sur le torse de l’auteur vendredi, pour le viol présu ééléments sont apparus hierprésumé»par la police de New York, mquant au déroulement de que le consulat travaille en étroite alors hdôutnelenfeewm-ymoerkdaeisc.hambredunl’affaire et quant à l’emploilPeaumloJ.mBernotwdneequvotannoissérpalsergportuméeDPé,udYNorel-eapcollaboration avec les autorités améri-du temps du patron du Fonds caines. Au consulat, on se refusait tou-monétaire international, samedi. En tefois à confirmer ou à démentir L’ENJEUpslo-iétperaelleprésenoninitiauésticartennorsessieelr,aovteulaantoeimténeeitnndtétemtedrbeudavtliaienrevu Alors que l’affaire DSK modifie ciers.l’heure de l’agression présumée. AlorsLe Mondeévoquait par ailleurs profondément le paysagedimanche, la police assurait que la uneque,  conversation entre Anne Sinclair,DSK RISQUE 74 ANS DE PRISON politique pour la présidentielle femme de DSK restée à Paris, et plu-femme de ménage était entrée dans la la de 2012, le PS tient aujourd’huisuite 2805-2806 occupée par DSK«auxsieurs de ses proches, durant laquelleLes chefs d’accusation énoncés à l’encontre de un bureau national de crise.environs de 13 heures samedi après-elle assurait que son mari l’avait appe-Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine midi»,elle estimait hier que tout s’était lée samedi après avoir déjeuné avec sasont passibles de peines qui, s’additionnant, peuvent déroulé vers midi.«Nous avions initiale-fille. Elle l’aurait eu encore une fois lorsatteindre soixante-quatorze ans et trois mois précisant qu’il s’était engagé à résiderment dit “aux environs de 13 heures”,de son trajet vers l’aéroport JFK, et DSKrpmede.mtennnosi chez sa fille, à New York. mais«Mon client nieen fait l’horaire était plus proche de aurait évoqué«un problème grave»,sansLe document mentionne deux accusations «d’acte les charges et il est présumé innocent selon midi»,a assuré àLibérationPaul J. aller plus loin.sexuel criminel au premier degré», une «tentative de la loi»,a lancé Benjamin Brafman. le commissaire adjoint et le Browne,viol au premier degré», une «agression sexuelle au Avant d’assurer ce que dossier était porte-parole du NYPD, la police de New«GRIFFURES CONSTATÉES».Hier, aupremier degré», la «séquestration au second degré», «largement défendable»et«qu’il étaitYork. tribunal, Benjamin Brafman a bien parléune «agression sexuelle au troisième degré» et des tout à fait probable qu’il [DSK] soit inno- duSelon d’autres sources policières, le pa- déjeuner auquel se rendait DSK, en«attouchements non consentis». centé au bout du compte». pointant du FMI aurait quitté l’hôtel Sofitel une vidéo qui le montre trèsL’accusation, tronLes chefs d’accusation de crimes sexuels sont de son côté, a assuré que Strauss-Kahn à 12 h 28 samedi. Un horaire confirmé pressé à son départ du Sofitel.«S’il s’estpassibles d’une peine d’emprisonnement de «avait largement les moyens financiers depar une source au sein du groupe hôte-dépêché, c’est parce qu’il avait rendez-vingt-cinq ans chacun, tandis que les autres sont s’enfuir» lier Accor, propriétaire des Sofitel, et, les procureurs ont dit croirepour déjeuner, et la personne avecvous passibles de peines allant de trois mois pour «qu’au moins en une occasion DSK avaitqui a dit que Dominique Strauss-Kahnqui il a déjeuné en témoignera»,a déclaréattouchements non consentis à sept ans pour commis des actes similaires, et que rien neétait passé par la réception«entre 12h28l’avocat. Sans toutefois livrer le nom deagression sexuelle au premier degré. Contrairement l’empêchait de repartir en France».Selonet 12 h 38».En France, la radio RMC la fille du patron du FMI. L’accusation,aux lois françaises, la confusion des peines n’existe pas l’un des assistants du procureur, une avait affirmé dans la matinée que elle, n’a pas caché qu’elle comptaitdans l’Etat de New York.
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DSK et son avocat américain, Benjamin Brafman, au tribunal, hier.PHOTO EMMANUEL DUNAND. POOL. AFP
l’information, en arguant de la Parmi les autres éléments qui ont fait dette grecque(lire page 10),mais il procédure en judiciaire en cours. Ce qui surface hier, on a également appris aurait pu directement s’envoler de est sûr, c’est que la comparution devant comment le NYPD aurait localisé DSK Washington. le juge avait été retardée dimanche du samedi après-midi alors qu’il avait fait des négociations entre la police et quitté l’hôtel Sofitel situé à l’ouest de la«BATAILLE».Selon des informations ob-les avocats de Dominique Strauss-Kahn 44e tenues parrue, tout à côté de Time Square.Libération,le Sofitel serait quant à la possibilité de procéder à de C’est lui qui aurait appelé l’hôtel pour«comme un pied à terre»à New York nouveaux tests sur son lieu de déten- demander s’il n’avait pas oublié son té- pour DSK, et ce dernier y aurait sé-tion, à la Special Victims Unit, une unité léphone portable. Les policiers ont alors journé une demi-douzaine de fois de-spécialisée dans les crimes sexuels, à ordonné à un employé de l’établisse- puis un an. Le fait qu’il n’était pas en Harlem. Finalement, les enquêteurs ont ment de demander à DSK où il pouvait fonction pour le FMI ne permet pas en bien obtenu un mandat d’arrêt dans la tout cas à DSK de bénéficier soirée permettant d’examiner les vête-erson ments du patron du FMI, mais aussie-Kssnsahp,reiHitpourqunenesavauqSertuaiooDimincoeluenqotprtiecuduqencordentreleFondsnoujiriduq.enUca-réatEseltepsinU-st d’effectuer des prélèvements sur sa peau ou sous ses ongles, à la recherchetrouvait à New York samedi. Le FMIvoit en effet un certain d d’éventuelles griffures ou de traces ADNa précisé qu’il n’y était pas dansion-téàtmunionctoutfdmigeér laissées par la victime présumée.le cadre de ses fonctions officielles.naire de l’institution accusé, mais seulement«dans le ca-COUVERTURE. le restituer. Il aurait signifié qu’il étaitPlus tôt, vers 16h30 di-dre de ses fonctions».Selon les autorités manche après-midi, la femme de mé- à l’aéroport JFK, en partance pour la new-yorkaises et américaines, Strauss-nage, dont la police a précisé qu’elle France. Ce qui a permis au NYPD d’en- Kahn ne dispose pas d’une immunité était d’origine africaine(lire page ci-trer en contact avec les autorités por- diplomatique. contre), en charge de la sécurité aux aé- tuaires, à 23 heures dimanche que DSK C’ests’était elle-même rendue au commissariat de Harlem. Elle avait for- roports, de retarder l’avion et avait quitté la Victims Special Unit mellement identifié DSK comme étant d’interpeller le directeur général du d’East Harlem, pour se rendre à la cour son agresseur au milieu de plusieurs FMI. criminelle de Manhattan et attendre sa autres hommes, lors d’une séance Hier, personne ne savait pourquoi DSK comparution. Lors d’une conférence de d’identification organisée par le NYPD. se trouvait à l’hôtel Sofitel. Dimanche, presse à l’improviste, ses avocats Elle a ensuite quitté le poste de police le FMI a publié un communiqué pour avaient alors déclaré qu’il«était fatigué dans un camion blanc, son visage dissi- préciser qu’il n’était pas à New Yorkmais qu’il allait bien».Hier, au tribunal, mulé sous une couverture. Les autorités dans le cadre de ses fonctions offi- Benjamin Brafman s’est dit«déçu»de avaient affirmé samedi avoir relevé des cielles. Le patron du Fonds monétaire la décision de la juge mais a assuré que échantillons de preuves sur le corps de international devait rencontrer Angela«la bataille ne faisait que commencer». la jeune femme, qui pourraient être Merkel dimanche, à Berlin, avant plu- La prochaine audience a été fixée à ven-analysés d’ici cinq jours. sieurs réunions européennes sur la dredi.
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EN DIRECT D’UNE SÉRIE Combien de fois les a-t-on vues, ces images ? Le suspect, le teint jaune, hâve déjà, les joues piquées de barbe, l’air pas là, l’air froissé de celui qui vient de passer une sale nuit en cellule. Il dodeline d’un pied sur l’autre. L’avocat et le proc dans le même costume gris acier. Au second plan, le policier un peu gros, un peu roux, certainement irlandais dont l’uniforme s’orne à coup sûr d’une tache de doughnut. A droite, assise, une femme flic, noire, bien sûr. En face, surplombant la scène, la juge forcément sévère, le carré de ses cheveux châtain, ses cernes. La caméra, habile, descend du plafond, embrasse la pièce en bois sombre, s’arrête sur l’avocat, emprisonne l’accusé dans un gros plan. DeNew York Police Bluesen Law & Order,on les a vues mille fois, ces images, dans cesprocedural showsdiffusés à longueur de TF1, le crime, l’enquête, la comparution, le procès, les jurés, le verdict enfin. Ne manquent au générique que Steven Bochco ou Dick Wolf, les créateurs des séries et la musique de Mike Post. Pourtant, quelque chose ne va pas. Il y a le bruit incessant du déclencheur des appareils photo ; il y a aussi que le notable dans le box a comme un air de déjà-vu. Ce n’est pas une redif, non, c’est Dominique Strauss-Kahn. Depuis samedi soir, il nous les fait toutes, les séries américaines et surtoutNew York Unité spéciale(Law & Order: Special Victims Uniten VO), qui suit les aventures de la brigade même qui l’a serré. Chacun des épisodes s’ouvre par cette phrase débitée d’un ton sévère :«Dans le système judiciaire, les crimes sexuels sont considérés comme particulièrement monstrueux. A New York, les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membre d’ ne unité d’élite appelée s u Unité spéciale pour les victimes. Voici leurs histoires.» Sidération devant ces images tellement imprimées dans nos rétines, tellement clichés. R.G. et I.R.
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