Alliance de R-D avec des projets multiples : une réponse à Combs - article ; n°1 ; vol.82, pg 93-99
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1997 - Volume 82 - Numéro 1 - Pages 93-99
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Caroline Boivin
Désiré Vencatachellum
Alliance de R-D avec des projets multiples : une réponse à
Combs
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 82. 4e trimestre 1997. pp. 93-99.
Citer ce document / Cite this document :
Boivin Caroline, Vencatachellum Désiré. Alliance de R-D avec des projets multiples : une réponse à Combs. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 82. 4e trimestre 1997. pp. 93-99.
doi : 10.3406/rei.1997.1690
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1997_num_82_1_1690Caroline BOIVIN Note
Désiré VENCATACHELLUM*
École des H.E.C., Montréal
ALLIANCE DE R-D
AVEC DES PROJETS MULTIPLES
UNE RÉPONSE À COMBS
INTRODUCTION
Les modèles de coopération en recherche et développement (R-D) portent
sur les variables qui incitent des entreprises à former une alliance. D'Aspre-
mont et Jacquemin (1988), Katz (1986) et Suzumura (1992) étudient l'impact
de la présence d'effets de débordement technologiques sur la R-D optimale en
situations coopérative et non coopérative. Ces modèles font toutefois abstrac
tion de l'incertitude entourant l'innovation technologique. Pour tenir compte
de cet aspect, des modèles probabilistes ont été développés. Marjit (1991)
montre que des firmes coopèrent seulement lorsque leurs projets de recherche
ont une probabilité faible ou élevée de réussite. Utilisant le même cadre que
Marjit, Combs (1992) démontre qu'en l'absence de motivations de partage de
coûts, les firmes ne coopèrent pas lorsque la probabilité de succès de leurs pro
jets est faible.
Cette note traite des conditions sous lesquelles deux firmes concluent une
alliance de R-D lorsqu'elles se sont engagées séparément dans des projets de
recherche dont les probabilités de réussite peuvent différer. Notre analyse se
distingue des travaux précédents car nous considérons des probabilités asymét
riques de réussite et des projets de recherche ayant déjà démarré.
(*) Nous remercions deux lecteurs anonymes pour leurs commentaires. Nous sommes res
ponsables pour toute erreur qui subsisterait encore dans le texte.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 82, 4« trimestre 1997 93 Par ailleurs, contrairement à Combs, nous n'éliminons pas l'éventualité de
la réussite de plusieurs projets. Combs considère une course à l'innovation où
un seul projet parmi un ensemble mène à la réussite. Comme il existe au moins
deux projets, l'analyse de Combs n'est pas définie pour des probabilités supé
rieures à 0,5 alors qu'il est intuitivement intéressant de considérer que plus
d'un projet de recherche puisse porter fruit.
Notre cadre d'analyse est utile pour déterminer les raisons qui incitent les
entreprises qui possèdent des laboratoires de recherche individuels à partager
leurs découvertes. Par exemple, la formation du consortium de recherche
VLSI (Very Large Scale Integration), regroupant Fujitsu, Hitachi, Mitsubishi,
NEC et Toshiba, visant à développer des microprocesseurs plus puissants, cor
respond parfaitement à notre cadre d'analyse (voir Katz et Ordo ver (1990)
pour une description plus approfondie). Les entreprises du VLSI avaient des
laboratoires qui poursuivaient des objectifs de recherche distincts dont le fruit
devait être partagé par toutes les entreprises du consortium en cas de succès.
De plus, le cadre d'analyse retenu ici peut servir à expliquer les motivations de
partage informel d'information entre concurrents. Selon Appleyard (1996)
cette pratique est assez courante dans le secteur des semi-conducteurs.
Cette note montre que si les profits de monopole sont supérieurs au double
des profits individuels de duopole, aucune alliance de R-D n'est conclue. En
outre, même si les projets ont des probabilités de succès élevées et relativ
ement semblables, il s'avère possible que les firmes ne coopéreront pas. Ces
résultats généralisent ceux obtenus par Combs. Ils impliquent qu'un planifi
cateur social pourrait influencer la formation d'alliances de R-D en adoptant
des politiques qui augmentent les probabilités de réussite d'un ou des projets.
Le modèle est développé dans la section I et les résultats obtenus sont présent
és dans la section II. Nous concluons par une brève discussion de nos résul
tats, de leur portée et limites.
I. — MODELE
Considérons une version modifiée du modèle de Combs comprenant deux
firmes qui entreprennent chacune un projet de recherche i ayant une probabil
ité de succès p¡, où pt se situe entre 0 et 1. Les firmes peuvent choisir de
coopérer et de partager leurs résultats en matière de R-D mais sont concur
rentes sur le marché des produits. Un projet de recherche réussi donne lieu à
une innovation drastique telle que, dans un monde non coopératif, la firme
innovatrice remportera tout le marché et recevra des profits de monopole tc(1).
Dans le cas où les deux firmes innovent simultanément, chacune a un profit de
7C(2), OÙ 7t(2) < 71(1).
Dans un monde coopératif où l'innovation survient, chaque firme recevra un
profit de 7C(2). Par conséquent, lorsque les firmes coopèrent, elles renoncent à
la possibilité d'obtenir des profits de monopole. Cependant, il convient de sou-
94 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 82, 4« trimestre 1997 qu'elles améliorent leurs chances d'innover en coopérant. Nous suppoligner
sons que les firmes ont des profits nuls avant l'innovation.
Les profits, tels que nous l'entendons ici, sont la forme réduite d'un problè
me beaucoup plus complexe dont nous faisons abstraction dans cette note. Par
exemple, nous ne tenons pas explicitement compte qu'en dépit de l'exclusivit
é conférée par un brevet, une entreprise innovatrice pourrait avoir à faire face
à la concurrence de produits substituts et voir sa part de marché s'effriter suite
à l'entrée de nouvelles firmes sur le marché. De plus, la R-D ainsi que les
alliances de coopération en R-D peuvent avoir des fins stratégiques comme la
construction de barrières à l'entrée (1).
Toutefois, nous supposons que l'entreprise utilise toute l'information dont
elle dispose pour anticiper ses profits futurs. En ce sens, la fonction de profits
représente le flux actualisé des futurs qu'elle espère obtenir grâce à son
innovation. En outre, nous retenons le même cadre analytique que Combs afin
de pouvoir comparer nos résultats avec les siens.
Une alliance de R-D se crée si les profits anticipés des deux firmes sont
supérieurs en coopérant qu'en effectuant la R-D sur une base individuelle. On
peut montrer qu'une alliance de R-D mène les deux projets de front (2). Dans
ces conditions, la firme 1 souhaite coopérer si :
[1 - (1 -Pl) (1 -p2)] n (2) + (1 -Pl) (1 -p2)0> (1)
Pjp2 n (2)+Pl (1 -p2) n (1) + (1 -P])p2 0 + (1 -Pl) (1 - p2) 0
de même pour la firme 2. Après quelques simplifications, il s'ensuit qu'un
accord de coopération survient lorsque :
/2
Pi < — : rr- - NW) (2)
(\-p2)-a(l-2p2)
et
pj
Pi < — : „ „ , = fiPi ;a) (3)
où a = 7t(2) / 7C(1), et/(p¿ ; a), pour i = 1,2 représente la limite supérieure pour
laquelle une firme désire coopérer pour une valeur donnée de a.
(1) Nous remercions un lecteur anonyme pour ces remarques pertinentes.
(2) Si les firmes choisissaient de coopérer avant d'assumer des coûts fixes, cette affirmation
serait vérifiée pour des profits de duopole élevés et de faibles irrécupérables («sunk
costs»).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 82, 4e trimestre 1997 95 — RESULTATS II.
Étant donné les conditions (2) et (3) dérivées de notre modèle, nous étudions
comment l'incitation à former une alliance de R-D varie selon les probabilités
de succès des projets de recherche et le ratio des profits de duopole et de
monopole a.
Proposition 1
Aucune alliance de R-D n 'est conclue si les profits de monopole sont supé
rieurs au double des profits individuels de duopole.
À partir de l'équation (1), nous voyons qu'une alliance de R-D se forme si
(Pi +Pj - 2 pi pj) K (2) > pi (1 - pj) n (1), pour i = 1, 2 ; j = 1, 2 et í *j. Pour
mieux comprendre ce résultat, considérons des projets ayant des probabilités
de succès p identiques ; posons n (1) = 1 et utilisons la transformation n (2) =
a7i(l) =

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