Antiquités syriennes  - article ; n°4 ; vol.14, pg 368-380
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Antiquités syriennes - article ; n°4 ; vol.14, pg 368-380

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Description

Syria - Année 1933 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 368-380
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Seyrig
Antiquités syriennes
In: Syria. Tome 14 fascicule 4, 1933. pp. 368-380.
Citer ce document / Cite this document :
Seyrig Henri. Antiquités syriennes . In: Syria. Tome 14 fascicule 4, 1933. pp. 368-380.
doi : 10.3406/syria.1933.3704
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1933_num_14_4_3704ANTIQUITÉS SYRIENNES
PAR
HENRI SEYRIG
15. — De Junon Dolichénienne à Dionysos.
L'aspect de Jupiter Dolichénien, debout sur un taureau et tenant la
bipenne et le foudre, est assez constant. Celui de Junon, sa parèdre, varie
davantage, de sorte qu'il semblait encore impossible, il y a peu de temps,
d'en déterminer le type primitif (1>. Les notes suivantes, fondées principale
ment sur deux bas-reliefs nouveaux, ont pour objet de remédier à cette confu
sion. Je m'efforcerai en memetemps de décelerdans certaines images trouvées
en Occident la physionomie des idoles qu'abritait le temple de Doliché, d'où
le culte s'est répandu sur l'Europe, et de rattacher ce couple divin, plus clair
ement qu'on ne l'a fait jusqu'ici, à certaines images syriennes plus anciennes
d'un millier d'années.
La dame de Doliché est généralement figurée debout sur une biche, à
laquelle la maladresse des artisans a parfois donné Pair d'une génisse (2). Dans
un cas, elle est montée sur une lionne qui trahit manifestement l'influence du
(*) Sur le couple dolichénien, voir le recueil 1932, p. 168 s. L'article de Jacobi, Bericht
de Kani De Jovis Dolicheni cultu ^Groningue, des Saalburgmuseums, 6, 1914-1924, p. 168 s.,
m'est inaccessible. Le musée du Pirée possède 1901) ; A. B. Cook, Zeus, 1, p. 605 s. ; Ed. Me\er,
Reich und Kullur der Chetiter, p. 120 ; Cu- un taureau de marbre, sans doute inédit, dont
le dos porte la trace des pieds du dieu. Un mont, Études syriennes, p. 174-202 ; Id., Syria,
élève de M. Charles Picard, M. Merlat, préI, 1920, p. 183-189; Id., Religions orientales,
pare actuellement un recueil des monuments p. 105. Quelques monuments ont été publiés
du culte dolichénien. depuis lors : Dobias, Musée belge, 26, 1922,
l2) Sur le bronze de Kômlôd (Leipoldt, apud p. 119; Boehiunger, Archâologischer Anzeiger,
1928, p. 119; Kazarow, Annuaire du Musée Haas, Bilderatlas zur Religionsgeschichte, 9,
national de Sofia, 1922-1925, p. 121; Id., n° 121), Junon monte une chèvre.
Jqhreshefte des œsterreichi$chen Instituts, 27, SYRIENNES 369 ANTIQUITÉS
culte de Cybèle. Quelques monuments enfin la placent sur le dos d'un daim (1),
et ce sont eux que je voudrais énumérer et discuter ici.
1. — • Tablette de bronze décrite par le faussaire Ligorio (2). A gauche,
Jupiter debout sur un taureau, tenant de la main gauche une bipenne, de la
droite un sceptre; à droite, Junon debout sur un daim, tenant de la main
gauche un sceptre, de la droite un miroir discoïde. Dédicace à Jupiter Doliché-
nien et à Junon Assyrienne.
2. — Le Hollandais Martin De Smet rapporte (3) qu'il a vu, vers 1550, dans
la vigne du cardinal Ferrari sur le Quirinal, un bas-relief qui représentait,
devant un autel chargé d'un cône de pin, un taureau sur lequel se tenait un
dieu barbare vêtu de braies (4>, et en face de lui, sur une eminence, un animal
qui pouvait être un bélier. Le même monument a été vu vers le même temps
par Pighius, dont le dessin est d'accord avec la description de De Smet, et
montre que le dieu n'était conservé que jusqu'à la ceinture : l'absence du
torse explique que De Smet n'ait mentionné que les braies. Enfin, un dessin de
Dupérac(fig. 1), qui remonte à Ligorio (5), représente évidemment le même
bas-relief, mais au complet. Le dieu apparaît maintenant vêtu de la cuirasse ;
il brandit la bipenne dans sa droite et tient dans sa main gauche un foudre;
un glaive court est suspendu à son côté ; sa tête porte une espèce de cou
ronne radiée, ou peut-être une tiare ornée de pointes, et de sa nuque descend
(*) Je désigne à dessein, dans cet article, la Orth, Hirsch (Pauly-Wissowa).
monture de Junon comme étant un daim. Cet l2) Décrite et commentée par Kan, De Jovis
animal est le seul cervidé à grande ramure Dolicheni cultu, p. 80, n° 91. Je ne vois pas de
que l'on trouve en Anatolie et en Syrie. Au raison de douter de l'authenticité de ce monum
jourd'hui, il n'existe plus en Syrie, mais, ent, sinon la fâcheuse réputation de Li
comme on voit encore beaucoup de bois de gorio.
daim chez les habitants d'Alep, sa disparition (3)De Smet et Pighius ne me sont pas acces
doit être récente : à moins encore que ces sibles et je les cite d'après Kan, op. cit., p. 78,
n° 90. trophées ne proviennent du Taurus, mainte
nant séparé d'Alep par la frontière turque. (4) C'est-à-dire d'anaxyrides. Je reviendrai
Il est caractéristique que la chasse au daim prochainement sur le port de ce vêtement par
soit une de celles que figurent les bas-reliefs les dieux syriens.
du monument de Hermel (Anus, Syria, 13, (5) Publié par Froehner, Musées de France,
1932, p -297 et pi. LV1II bis), et l'on peut en p. 33. Cet ouvrage m'est inaccessible aussi,
conclure que le daim habitait les forêts du mais je dois à la grande obligeance de M. Dus-
Liban vers le début de notre ère. Voir 0. Kel saud le calque du dessin que reproduit la
ler, Tiere des klassischen Allertums, p. 73 s. ; figure 1, 370 SYRIA
jusqu'à hauteur de ses reins une longue chevelure : sa figure est imberbe,
et près de son épaule droite un oiseau qui semble un corbeau, mais qui doit
être un aigle, lui porte une couronne. La partie droite du relief contient
l'image de Junon. La déesse porte un vêtement talaire et sa nuque est voilée.
De la main gauche elle s'appuie sur un sceptre long, de la droite elle tient un
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Fig. 1. — Relief romain, d'après Ligorio.
miroir circulaire, et le croissant de la lune brille à son front. Ses pieds repo
sent sur un daim et non sur le bélier que De Smet hésitait à reconnaître, et
l'on voit sous cet animal, non pas le monticule décrit par De Smet, ni les
vagues indications de terrain dessinées par Pighius, mais bien une haute base
sur laquelle est gravée une dédicace à Jupiter Dolichénien. Les épigraphistes
n'ont jamais regardé ce texte sans soupçon.
Mais que penser du bas-relief tel que Ligorio le représente ? Ligorio l'a-t-il
restitué grâce aux ressources de son imagination ? L'a-t-il restitué en s'inspi- 1933. T, A PI. XXXVIII SYRIA,
1 - Tiare sur un bas-relief d'Alep.
2 - Bas-relief de l'Antiquarium de Berlin (trouvé à Rome). ANTIQUITÉS SYRIENNES 371
rant d'un monument analogue ? Ou l'a-t-il par hasard copié sincèrement, dans
un temps où la pierre n'avait pas encore subi les mutilations qui la défigurent
dans les rapports de De Smet et de Pighius?
UAntiquarium de Berlin possède la partie supérieure d'un bas-relief de
provenance romaine (1), qui ressemble tellement au dessin de Ligorio que la
première de ces hypothèses se trouve immédiatement éliminée. 11 faut ou
bien que Ligorio ait restitué le relief du cardinal Ferrari d'après un monument
semblable à celui de Berlin, ou bien que les deux reliefs n'en constituent
qu'un seul, que Ligorio aura vu avant sa mutilation. La question ne semble
guère pouvoir être tranchée que dans le second sens, et j'indique en note (2)
les raisons qui me paraissent presque décisives à cet égard. Quelque solution
que l'on choisisse, personne n'hésitera à restituer la partie inférieure du
relief de Berlin d'après le dessin de Ligorio, tout au moins pour ce qui est
du taureau sur lequel se tient Jupiter.
Le relief de Berlin (pi. XXXVIII, 2) représente encore le dieu jusqu'à
mi-cuisse. Son torse est moulé dans une cuirasse collante, ornée sur la poi-
manches de la tunique et le deuxième glaive (4) H. : 60 cm. ; 1. : 66 cm. ; ép. : 13 cm. Lei-
ont pu être omis par inadvertance de Lipoldt, dans Haas, Bilderatlas zur Religionsges-
chichte, fasc. 9, n° 116. Je dois notre excellente gorio. Quant à la coiffure de Jupiter, que
photographie à M. Zahn, qui m'a aussi donné, Ligorio traduit comme une espèce de cou
avec son amabilité coutumière, tous les ren ronne radiée, il est bien tentant d'y recon
seignements dont il disposait sur l'origine du naître seul

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