Appropriation, utilisation et partage des terres à l époque de la NEP - article ; n°4 ; vol.14, pg 513-535
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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1973 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 513-535
Sigrid Grosskopf, Appropriation, employment and apportionment of land during the NEP period.
The increase of the agricultural production, on which was based the industrialization of the country, and the socialist transformation of the agriculture were the two sides of one of the main problems that the Soviet Union had to face during the period of the NEP. This article endeavours to outline the state of one of the factors of the agricultural production — the land — taking into consideration this double aspect. In view of the lack of livestock and of agricultural implements, peasants could start but slowly on the cultivation of the soil conquered by them through the October Revolution. Even at the close of the NEP period, the difference between available surfaces and cultivated ones was considerable: according to the information released by the People's Commissariat of Agriculture, 25 to 30% areas cultivated in 1913 were still fallow in 1928-29 in the former wheat granary of the country. The irrational repartition of lots was here one of the principal causes of the uncomplete employment of land. This article also describes the spontaneous endeavours of the poorer peasants to solve this problem.
Sigrid Grosskopf, Appropriation, utilisation et partage des terres à l'époque de la NEP.
L'augmentation de la production agricole qui constituait la base de l'industrialisation du pays, et la transformation socialiste de l'agriculture étaient les deux faces d'un des principaux problèmes qui se posaient en Union Soviétique pendant la période de la NEP. Cet article essaie de caractériser l'état d'un des facteurs de la production agricole, la terre, en tenant compte de ce double point de vue. En raison du manque de bétail et d'instruments aratoires, les paysans ne pouvaient que lentement mettre en culture les terres qu'ils avaient conquises par la révolution d'Octobre. Même à la fin de la NEP, la différence entre les surfaces disponibles et les surfaces cultivées était encore considérable : d'après les données du commissariat du peuple à l'Agriculture, 25 à 30 % des surfaces cultivées en 1913 se trouvaient encore en friche en 1928-29 dans l'ancien « grenier à blé » du pays. La distribution non rationnelle des parcelles était ici une des causes principales de l'utilisation incomplète des terres. L'article décrit entre autres les tentatives spontanées des paysans pauvres pour résoudre ce problème.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Sigrid Grosskopf
Appropriation, utilisation et partage des terres à l'époque de la
NEP
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 14 N°4. pp. 513-535.
Citer ce document / Cite this document :
Grosskopf Sigrid. Appropriation, utilisation et partage des terres à l'époque de la NEP. In: Cahiers du monde russe et
soviétique. Vol. 14 N°4. pp. 513-535.
doi : 10.3406/cmr.1973.1193
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1973_num_14_4_1193Abstract
Sigrid Grosskopf, Appropriation, employment and apportionment of land during the NEP period.
The increase of the agricultural production, on which was based the industrialization of the country, and
the socialist transformation of the agriculture were the two sides of one of the main problems that the
Soviet Union had to face during the period of the NEP. This article endeavours to outline the state of
one of the factors of the agricultural production — the land — taking into consideration this double
aspect. In view of the lack of livestock and of agricultural implements, peasants could start but slowly on
the cultivation of the soil conquered by them through the October Revolution. Even at the close of the
NEP period, the difference between available surfaces and cultivated ones was considerable: according
to the information released by the People's Commissariat of Agriculture, 25 to 30% areas cultivated in
1913 were still fallow in 1928-29 in the former "wheat granary" of the country. The irrational repartition of
lots was here one of the principal causes of the uncomplete employment of land. This article also
describes the spontaneous endeavours of the poorer peasants to solve this problem.
Résumé
Sigrid Grosskopf, Appropriation, utilisation et partage des terres à l'époque de la NEP.
L'augmentation de la production agricole qui constituait la base de l'industrialisation du pays, et la
transformation socialiste de l'agriculture étaient les deux faces d'un des principaux problèmes qui se
posaient en Union Soviétique pendant la période de la NEP. Cet article essaie de caractériser l'état d'un
des facteurs de la production agricole, la terre, en tenant compte de ce double point de vue. En raison
du manque de bétail et d'instruments aratoires, les paysans ne pouvaient que lentement mettre en
culture les terres qu'ils avaient conquises par la révolution d'Octobre. Même à la fin de la NEP, la
différence entre les surfaces disponibles et les surfaces cultivées était encore considérable : d'après les
données du commissariat du peuple à l'Agriculture, 25 à 30 % des surfaces cultivées en 1913 se
trouvaient encore en friche en 1928-29 dans l'ancien « grenier à blé » du pays. La distribution non
rationnelle des parcelles était ici une des causes principales de l'utilisation incomplète des terres.
L'article décrit entre autres les tentatives spontanées des paysans pauvres pour résoudre ce problème.SIGRID GROSSKOPP
APPROPRIATION, UTILISATION ET PARTAGE
DES TERRES A L'ÉPOQUE DE LA NEP*
I. — Formes d'appropriation des terres
Dès leur arrivée au pouvoir, en octobre 1917, les Bolcheviks décré
tèrent la distribution aux paysans des domaines de la noblesse, de
l'Église, etc., que ceux-ci avaient commencé à s'approprier de leur propre
autorité à partir du printemps 19171.
La tâche de partager équitablement ces terres revint tout naturel
lement à l'institution qui assurait depuis le xvine siècle la répartition
périodique des terres appartenant aux paysans en tenant compte du
nombre de têtes par foyer et de telle sorte que le lourd impôt personnel
du régime tsariste frappe de façon à peu près égale tous ses membres :
la communauté agraire (obščina)2.
Lorsque la dissolution de l'armée et la disette qui régnait dans les
villes vinrent grossir le flot des paysans qui retournaient dans leurs
villages et réclamaient des terres à leur commune d'origine, le processus
de distribution fut même étendu à des terres paysannes, en particulier à
celles des hutorjane et des otrubniki qui avaient été favorisés par la réforme
de Stolypin et ne faisaient pas partie du terroir communal. En de nom
breux endroits, il y eut même une totale redistribution des terres qui se
trouvaient entre les mains des paysans ( černý j peredel)*.
Par le Code agraire promulgué le 30 octobre 1922, le Gouvernement
* Extrait d'une thèse (« Le problème des céréales en Union Soviétique et la
NEP ») dont le but est d'éclairer quelques-uns des processus économiques qui ont
précédé l'établissement du régime stalinien.
1. « Dekret o žemle » (Décret sur la terre), Pravda, 18 nov. 1917. Cf. M. Ferro,
La révolution de 1917. I : La chute du tsarisme et les origines d'Octobre, Paris, 1967,
pp. 409 sq.
2. B. Brutzkus, Agrarentwicklung und A grarr evolution in Russland, Berlin,
1926, pp. 17-21.
3. D'après V. P. Danilov dans 66 % des villages (entre 1917 et 1922), « Zemel'nye
otnošenija v sovetskoj dokolhoznoj derevne » (Les rapports fonciers dans les
campagnes soviétiques avant la collectivisation), Istorija SSSR, 3, 1958, p. 91 ;
d'après S. N. Prokopovič, par contre, seulement dans quelques régions des provinces
d'Orel, de Tula et dans quelques autres. Cf. S. N. Prokopovicz, Russlands Volkswirt-
schaft unter den Sowjets, Zurich, 1944, p. 61. SIGRID GROSSKOPF 514
soviétique reconnaissait le caractère définitif des situations acquises
telles qu'elles résultaient de la révolution agraire. La conséquence de
cette stabilisation fut que les redistributions de terres communautaires
cessèrent progressivement. L'époque de la NEP, pendant laquelle le
critère de superficie fut remplacé par d'autres éléments d'imposition1,
ne vit plus que des corrections de peu d'ampleur (skidki i nakidki) portant
sur les terres d'un nombre restreint de paysans1.
Cette évolution paraissait correspondre à l'attente de Lénine qui,
après 1917, avait condamné Yobščina en raison du principe archaïque de
répartition périodique des terres, mais ne voulait cependant pas employer
la force pour parvenir à son abolition : « Nous ne voulions pas imposer
à la paysannerie l'idée, qui lui est étrangère, de l'inutilité du partage
égalitaire du sol. Nous estimions qu'il valait mieux laisser les paysans
laborieux apprendre à leurs dépens, sur leur propre dos, que le partage du sol est une chimère. »•
Dimension des exploitations
Au moment où la promulgation du Code agraire mit fin officiellement
à la révolution agraire, le gain moyen de la population rurale en terres
cultivables se chiffrait à 0,4 déciatine par tête4. Ce chiffre variait en
fonction de la répartition géographique des grands domaines qui avaient
été frappés d'expropriation et de la densité de la population : dans le
gouvernement de Simbirsk — dans la zone des terres noires — il était,
par exemple, de 0,5 déc., dans celui de Saratov de 0,5 à 1 déc. par tête*.
Étant donné que l'on comptait, en 1922, 5,4 personnes en moyenne par
exploitation rurale, la révolution avait apporté aux paysans, en moyenne,
un gain de 2 à 3 déc. par exploitation. Ce résultat apparaît comme
extrêmement positif surtout si l'on tient compte du fait que la population
rurale avait augmenté dans les années 1917-1920 d'au moins 8 millions de
personnes et de ce que plusieurs millions d'exploitations nouvelles
avaient vu le jour au cours de cette période.
Si l'on compare la répartition des surfaces par tête et par exploitation
on constate, par rapport aux chiffres d'avant 1917, une diminution du
1. P. Haensel, Dos Steuer system Sowjetrusslands, Berlin, 1926, pp. 88 sq.
D. J. Male, Russian peasant organisation before collectivisation, Cambridge, 1971,
pp. 208-209.
2. Cf. « Soveščanie kresťjan-členov VCIK pri Narkomzeme RSFSR ot 20 noja-
brja 1926 goda » (Conférence des membres-paysans du Comité central exécutif
suprême auprès du Narkomzem de la RSFSR, 20 novembre 1926), Na agrarnom
fronte, 11-12, 1926, pp. 27, 127 sq.
3. Discours de Lénine devant les délégués des paysans pauvres en novembre
1918. Cf. le recueil V. Lénine, L'alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie,
Moscou, 1957, p. 528.
4. Pjat' ut vlasti sovetov (Cinq années de pouvoir des soviets), Moscou, 1922, p. 355.
5. B. N. Knipovič, « Napravlenie i itogi agrarnoj politiíri, 1917-1920 » (Orien
tation et bilan de

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