Article zéro et structures apposées - article ; n°102 ; vol.25, pg 88-102
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Description

Langages - Année 1991 - Volume 25 - Numéro 102 - Pages 88-102
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME Lelia Picabia
Article zéro et structures apposées
In: Langages, 25e année, n°102, 1991. pp. 88-102.
Citer ce document / Cite this document :
Picabia Lelia. Article zéro et structures apposées. In: Langages, 25e année, n°102, 1991. pp. 88-102.
doi : 10.3406/lgge.1991.1601
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1991_num_25_102_1601Lélia PlCABIA
Université de Paris-8
ARTICLE ZERO ET STRUCTURES APPOSEES
Soit le corpus suivant :
(1) a Gilbert, cyclone deforce maximale, a épargné le Texas mais dévasté la Jamaïque
b Paul, micro-chirurgien de renom, va opérer la petite Delphine
с Albertville, future capitale des Jeux Olympiques d'hiver, vit dans la fièvre
Dans ces phrases, une séquence nominale est apposée au sujet. De plus, cette séquence est
introduite sans déterminant. Parmi tous les problèmes qui peuvent être étudiés à propos
de ces phrases, je me propose d'examiner le suivant : l'absence d'article n'est-elle qu'une
variante stylistique d'une structure correspondante avec déterminant [cf. (2)] ? Ou bien,
si ce n'est pas le cas, à quoi cette absence d'article correspond -elle ?
(2) a Gilbert, un cyclone deforce maximale, a dévasté la Jamaïque
b Albertville, la future capitale des jeux Olympiques d'hiver, vit dans la fièvre
II sera fait, dans un premier temps, une description des séquences apposées [section
1]. Des propositions sur l'absence de tout article seront avancées [section 2], à partir
desquelles seront examinées quelques hypothèses sur de possibles représentations
structurales sous-jacentes à la suite Sujet, Apposée [section 3].
1. Le corpus
1.1. Réduction des paramètres
Si l'on prend une structure quelconque P, représentant la structure de la phase hôte
de l'apposition, les paradigmes structurels de P sont nombreux. Pour réduire les
paramètres parasites au problème posé, P sera une phrase déclarative simple dans
laquelle SV sera une prédication à propos d'un SN sujet lexicalement plein, donc d'un
argument référentiel. Argument référentiel est pris dans l'acception suivante : est dite
expression référentielle, tout énoncé nominal pour lesquel il existe un réfèrent, qu'il soit
2 : indéfini spécifique comme en (3a) ou défini comme en (3b)
(3) a Un homme, journaliste au Monde, m'a téléphoné hier
b Jean m'a téléphoné hier
En résumé, la phrase qui va servir d'hôte à la séquence apposée est une phrase dans
laquelle le SV est une prédication à propos d'un argument SN sujet et référentiel. Ainsi
existe-t-il une triple relation à étudier dans ce type de structure [schématisée en (4)] : celle
1. Je remercie Georges Kleiber pour sa lecture critique d'une première version dont est sorti cet
article.
2. J'insiste sur cette définition car beaucoup d'écrits d'obédience générativiste assimilent un SN
indéfini à un SN non référentiel. Je pense que cet usage est source d'ambiguïtés car cette
terminologie pose une relation bi-univoque entre SN défini et SN référentiel ; SN indéfini (spécifique
ou non) et SN non référentiel. On retrouve là un travers fortement critiqué au début des écrits
générativistes concernant les grammaires traditionnelles, à savoir un mauvais usage de la
terminologie sémantique.
88 I
qui unit un sujet référentiel à son prédicat, marquée en (4) par la flèche (a) ; celle à définir
entre les séquences 1 et 2 marquée par la flèche (b) ; enfin, si elle existe, la relation entre
l'apposée et SV (flèche c).
(4) (a)
N2... J2-SV
î- I î
Ces critères sont contraignants. Ils sont dus, comme nous venons de le dire, au besoin de
limiter les paramètres parasites au problème posé, d'autant plus nombreux qu'il n'existe
pas au départ de définitions claires et opératoires de l'apposée. Par exemple, rien ne
distingue à première vue le statut syntaxique de la séquence soulignée en (5a) de celui de
la séquence soulignée en (5b).
(5) a Président de la République française, Mitterrand a reçu Arafat
b Mitterrand, Président de la République française, a reçu Arafat.
Nous voulons éliminer de l'étude présente les séquences de type (5a). Encore faut-il le
justifier.
1.2. L'apposition : les critères définitoires classiques
II existe dans les grammaires en usage une section qui pourrait porter l'étiquette
générique donnée par Wagner et Pinchon à toutes les séries de constructions dites « les
mises en position détachée ». On y trouve pêle-même les incises, les appositions, les
enumerations, les apostrophes '. Il faudrait y ajouter les dislocation, moins étudiées dans
les grammaires, mais toujours analysées dans les études linguistiques. Le critère commun
est bien celui de l'étiquette donnée par Wagner et Pinchon, à savoir la mise en position
détachée d'une séquence, nominale ou non. Malgré un flou dans les critères pour faire le
partage clair des différentes constructions, deux d'entre elles sont indiscutablement
repérées : les incises sont des propositions (6), les appositions sont des séquences nominales
(6) Jean, dit-on, est journaliste
(7)journaliste au Monde, a couvert le séjour d'Arafat.
Quant aux appositions proprement dites, je résume dans le corpus (8) des exemples
de ce que l'on trouve sous l'appellation apposition dans les ouvrages consultés 4 :
(8) a Le philosophe Platon [Gr]
b Le poète Chatterton [G]
с Un discours fleuve [G]
d Un enfant prodige [Gr]
e Paris, capitale de la France [WP]
f La ville de Paris [G]
g Cicéron, l'orateur romain [Gr]
h Officier, Alfred de Vigny connut la monotonie de la vie de garnison [R]
i Moi, héron, que je fasse une si pauvre chère [La Fontaine cité par Gr]
3. Exemples de ces constructions pris dans Wagner et Pinchon (1964) et Grevisse (1964) :
apposition : Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, ... [WP]
apostrophe : Ce que tu voudras, l'ami, répondit Guillaume [WP]
enumeration : Mais tout dort, et l'armée, et les vents et Neptune [Gr].
4. Ouvrages consultés : Wagner et Pinchon (1964), p. 79-80 [WP] ; Grevisse (1964), p. 150-154
[Gr] ; Chevalier & alii (1964), p. 100, 275, 283 [Ch] ; Arrivé & alii (1986), p. 69 [G] ; Dictionnaire
Robert de la langue française (9 Vol.) (1987), entrée Apposition (Vol. 1) [R].
89 j
n к m 1 о Jean, C'est Elle Le Mon préfet, allait vous, arc, ce frère, crétin, mes à un poète, médecin grand flèches, colosse, [G] qui pas à êtes mon [G] Paris, moissonnant ici char, un [Ch] tout intrus et m'inportune fauchant, [Alain, cité [Racine par Ch] cité par Gr]
Noir squelette laissant passer le crépuscule [V. Hugo cité par WP]
Les quelques critères, syntaxiques et sémantiques, qui semblent faire l'unanimité des
ouvrages consultés sont les suivants :
A : Les appositions sont des séquences nominales. Le corpus précédent met ceci en
évidence.
В : Les appositions sont des constructions, à savoir que lesdites séquences nominales
n'ont pas de fonction dans la phrase hôte. « II (le nom apposé) participe par référence à
celle du nom auquel il se rapporte » [WP]. Ainsi, ne faut-il pas confondre apposition et
certains compléments du nom, qui selon Grevisse sont propres à désigner des attitudes
comme en (9) :
(9) Jean, les mains derrière le dos, ... [Gr]
С : Les appositions sont des relatives réduites ; elles ont un caractère prédicatif. Grevisse
insiste sur la reconstruction toujours possible d'une relative sous-jacente à l'apposition et
donne l'exemple suivant :
(10) L'hirondelle, [qui est] messagère du printemps, ... [Gr]
Wagner et Pinchon distinguent même pour les appositions une des oppositions
traditionnelles faites à propos des relatives, à savoir la distinction entre les descriptives
(lia) et les explicatives ou identificatrices (lib) :
(11) a Cherbourg, le grand port de la Manche, [WP]
b Henri IV, le roi d'Angletere, [WP]
Faire des appositions des relatives réduites est en opposition avec le point précédent
car toute relative a une fonction puisque l'on reconnaît les relatives sujets (l'homme qui
vient), les relatives objets (l'homme q

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