Brimades et violence dans les écoles suédoises - article ; n°1 ; vol.123, pg 79-91
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1998 - Volume 123 - Numéro 1 - Pages 79-91
L'importance du débat sur la violence et la brutalité dans les écoles est considérable en Suède depuis une quinzaine d'années, même s'il est impossible d'affirmer qu'il y a augmentation des faits. Si le nombre d'actes graves est limité, la victimation - sous le genre du bullying - est fréquente. Les recherches expliquent les différences de victimation entre les écoles par des variables personnelles et sociales - et en particulier par les effets de la désorganisation sociale du quartier - et par des variables concernant les caractéristiques scolaires. L'addition d'enfants très peu motivés pour les études semble être un grand facteur de risque. La Suède a une politique ancienne pour créer des écoles sûres et la loi fondamentale sur l'éducation fait obligation de résister aux persécutions et oppressions. L'État, la commune, la politique scolaire tentent de prendre en compte de manière cohérente cette obligation. L'évaluation des résultats de ces politiques montre cependant qu'il y a un grand écart entre les programmes officiels « anti-brutalité » et leur réalisation concrète sur le terrain.
Bullying and violence at school have been very much on debate for fifteen years though it is not possible to say whether they increased. Few actions are defined as really violent but cases of bullying are frequent. The differing levels of victimization among various schools can be explained by individual and social variables - for instance social desorganization of the concerned district - and by variables related to school characteristics. Enrolling a supplement of unmotivated children seems a serious factor of risk. Sweden has an old tradition of security and resistence to oppression in her schools. The State and communities developed consistent policies in this matter. However, results assessement shows a discrepancy between official programmes against violence and the effective school-based actions.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Peter Lindström
Martina Campart
Catherine Mancel
Mr Eric Debarbieux
Brimades et violence dans les écoles suédoises
In: Revue française de pédagogie. Volume 123, 1998. pp. 79-91.
Résumé
L'importance du débat sur la violence et la brutalité dans les écoles est considérable en Suède depuis une quinzaine d'années,
même s'il est impossible d'affirmer qu'il y a augmentation des faits. Si le nombre d'actes graves est limité, la victimation - sous le
genre du bullying - est fréquente. Les recherches expliquent les différences de victimation entre les écoles par des variables
personnelles et sociales - et en particulier par les effets de la désorganisation sociale du quartier - et par des
concernant les caractéristiques scolaires. L'addition d'enfants très peu motivés pour les études semble être un grand facteur de
risque. La Suède a une politique ancienne pour créer des écoles sûres et la loi fondamentale sur l'éducation fait obligation de
résister aux persécutions et oppressions. L'État, la commune, la politique scolaire tentent de prendre en compte de manière
cohérente cette obligation. L'évaluation des résultats de ces politiques montre cependant qu'il y a un grand écart entre les
programmes officiels « anti-brutalité » et leur réalisation concrète sur le terrain.
Abstract
Bullying and violence at school have been very much on debate for fifteen years though it is not possible to say whether they
increased. Few actions are defined as really violent but cases of bullying are frequent. The differing levels of victimization among
various schools can be explained by individual and social variables - for instance social desorganization of the concerned district
- and by variables related to school characteristics. Enrolling a supplement of unmotivated children seems a serious factor of risk.
Sweden has an old tradition of security and resistence to oppression in her schools. The State and communities developed
consistent policies in this matter. However, results assessement shows a discrepancy between official programmes against
violence and the effective school-based actions.
Citer ce document / Cite this document :
Lindström Peter, Campart Martina, Mancel Catherine, Debarbieux Eric. Brimades et violence dans les écoles suédoises. In:
Revue française de pédagogie. Volume 123, 1998. pp. 79-91.
doi : 10.3406/rfp.1998.1129
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1998_num_123_1_1129Brimades et violence
dans les écoles suédoises
Une revue des recherches
et des politiques de prévention
Peter Lindstrôm
Martina Campari
Traduction et adaptation
Catherine Mancel
Eric Debarbieux
L'importance du débat sur la violence et la brutalité dans les écoles est considérable en Suède depuis
une quinzaine d'années, même s'il est impossible d'affirmer qu'il y a augmentation des faits. Si le
nombre d'actes graves est limité, la victimation - sous le genre du bullying - est fréquente. Les
recherches expliquent les différences de entre les écoles par des variables personnelles et
sociales - et en particulier par les effets de la désorganisation sociale du quartier - et par des variables
concernant les caractéristiques scolaires. L'addition d'enfants très peu motivés pour les études semble
être un grand facteur de risque. La Suède a une politique ancienne pour créer des écoles sûres et la
loi fondamentale sur l'éducation fait obligation de résister aux persécutions et oppressions. L'État, la
commune, la politique scolaire tentent de prendre en compte de manière cohérente cette obligation.
L'évaluation des résultats de ces politiques montre cependant qu'il y a un grand écart entre les pr
ogrammes officiels « anti-brutalité » et leur réalisation concrète sur le terrain.
INTRODUCTION scolaire à une recherche plus systématique, on
peut démontrer que les actes de violences où les
victimes sont blessées constituent moins de 10 % Des incidents concernant la violence et la bru
des cas rapportés ou enregistrés par la police. Si talité dans les écoles sont régulièrement rappor
on utilise uniquement les médias pour se faire une tés dans les médias. Près de deux articles sur
image de la violence en milieu scolaire le protrois publiés dans des journaux suédois entre
blème est donc fortement exagéré. Les contenus 1984 et 1994, traitant de la violence à l'école,
de ces articles de presse sur la violence à l'école décrivent des cas où les victimes souffrent de
peuvent certes être vrais dans le détail, mais faux blessures sous différentes formes (Lindroth,
en général : « Ils utilisent de vraies histoires pour 1994). La majorité des articles concluent que la
donner une fausse impression » (Toby, 1993, p. 255). violence à l'école augmente. Cependant, si l'on
compare la description médiatique de la violence Outre l'impression générale d'un taux de violence
Revue Française de Pédagogie, n° 123, avril-mai-juin 1998, 79-91 79 constamment croissant, et en dehors de quelques des classes spécialisées tandis que les victimes
pourraient être aidées par un soutien spécifique. Par cas sérieux répertoriés, cette fausse représentat
ion des médias peut aussi donner la sensation au contre, si les deux facteurs, celui du risque d'être
lecteur (ou au spectateur) que cette violence scol victime et la vraisemblance d'être un auteur d'agres
aire survient au hasard. Ceci dit, même si la bru sion sont aussi reliés aux caractéristiques scolaires,
talité {bullying) a été parallèlement étudiée en alors d'autres méthodes devraient être employées.
Suède (Olweus, 1994), la violence à l'école a mal
Afin d'étudier certains de ces aspects de la vioheureusement beaucoup plus souvent été cou
lence scolaire en Suède, nous analyserons les verte par les médias que par des chercheurs.
données recueillies dans un échantillon de près
Cependant, [... ] dans une étude sur 800 classes de 2000 élèves de septième répartis dans 26 ét
de neuvième dans huit collèges de Stockholm, 15 % ablissements. Ces données proviennent d'une
des élèves disent avoir été victimises à l'école pen étude basée sur un programme de prévention de
dant l'année scolaire 1989/90 (Wikstrôm, 1990 ; la violence et de la toxicomanie (Projet DARE).
Dolmen et Lindstrôm, 1991 ; Lindstrôm, 1993) [...]. Les écoles sont essentiellement situées dans les
En Suède, la violence contre les enseignants, spé grandes villes sur l'ensemble du pays. Une di
cialement au lycée, est actuellement l'objet d'un scussion brève de l'effet de DARE sur la prévention
vaste débat. Il y a deux décennies près de 75 % de de la violence à l'école sera présentée.
l'ensemble des adolescents de 18 ans étaient sco
larisés. Aujourd'hui, presque tous sont au lycée en
La fréquence des violences scolaires Suède ainsi que dans beaucoup d'autres sociétés
occidentales. Toby (1995) a noté que, depuis que
Le nombre exact d'élèves ou de professeurs de plus en plus d'adolescents sont scolarisés pour
ayant été victimes de violence chaque année est une période plus longue, certains de ces nouveaux
évidemment impossible à établir. Le chiffre de frélèves ne sont pas réellement intéressés par l'in
équence, par exemple, dépendra du recueil des donstruction. Les possibilités pour une personne qui a
nées (ex. le témoignage des élèves eux-mêmes, qui moins de 20 ans de faire autre chose que d'aller à
est le plus courant, les informations venant des l'école sont faibles dans beaucoup de sociétés
professeurs, ou les notifications officielles comme modernes. La violence qui est désormais observée
par exemple les relevés des délits par la police). Si au niveau éducatif secondaire pourrait en être la
les questionnaires ou les entretiens sont couramconséquence.
ment employés, la fréquence varie suivant la façon
Dans cet article, trois points essentiels seront dont est formulée la question initiale. Le « bul
posés : lying », par exemple, est souvent défini par « des
actions négatives, répétées sur le temps, incluant
1. Qui sont les victimes et les auteurs de vio les coups, coups de pied, menaces, conf

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