Chants populaires de la Basse-Bretagne/Texte entier vol 1
245 pages
Français

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CHANTS POPULAIRESDE LABASSE-BRETAGNE—LORIENT. — TYPOGRAPHIE ÉDOUARD CORFMAT.—DOCUMENTSpour servirA L’ÉTUDE DE L’HISTOIRE ET DE LA LANGUE BRETONNES.GWERZIOU BREIZ-IZEL—CHANTS POPULAIRESDE LABASSE-BRETAGNERECUEILLIS ET TRADUITSPARF. M. LUZELGWERZIOUPREMIER VOLUME—LORIENTÉDOUARD CORFMAT, LIBRAIRE-ÉDITEURRue du Port, 68.FRANCE, rue Richelieu, 67, à Paris. Francisque GUYON, à Saint-Brieuc.Th. CLAIRET, à Quimperlé. J. SALAUN, à Quimper.e e J. HASLÉ, à Morlaix.MM V LE GOFFIC, à Lannion.—1868PRÉFACEPersonne ne conteste aujourd’hui l’utilité et le charme de l’étude des poésiespopulaires. C’est une science nouvelle et qu’on étudie avec le plus grand et le pluslégitime intérêt. L’histoire, la poésie, la philologie et même l’ethnographie ont toutesquelque secret à demander aux chants traditionnels du peuple, surtout quand ils’agit d’un rameau sorti du grand tronc aryen, d’un dialecte de cette grande langueantique venue de l’Asie, dans des temps reculés que l’histoire n’atteint que très-imparfaitement, et qui se répandit dans presque toute l’Europe. Le breton-armoricain, trop dédaigné de nos savants, peut, il me semble, aider beaucoup àéclairer plus d’un problème dont on a l’habitude de chercher bien loin la solution,tant il est vrai que : … Non proxima semper Nota magis …Je ne m’arrêterai donc pas à démontrer l’utilité ou l’opportunité d’un recueil dechants populaires bretons. Je me bornerai à exposer brièvement la méthode quej’ai suivie dans ...

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

CHANTS POPULAIRES
DE LA
BASSE-BRETAGNE

LORIENT. — TYPOGRAPHIE ÉDOUARD CORFMAT.

DOCUMENTS
pour servir
A L’ÉTUDE DE L’HISTOIRE ET DE LA LANGUE BRETONNES.
GWERZIOU BREIZ-IZEL

CHANTS POPULAIRES
DE LA
BASSE-BRETAGNE
RECUEILLIS ET TRADUITS
PAR
F. M. LUZEL
GWERZIOU
PREMIER VOLUME

LORIENT
ÉDOUARD CORFMAT, LIBRAIRE-ÉDITEUR
Rue du Port, 68.
FRANCE, rue Richelieu, 67, à Paris. Francisque GUYON, à Saint-Brieuc.
Th. CLAIRET, à Quimperlé. J. SALAUN, à Quimper.
e e J. HASLÉ, à Morlaix.MM V LE GOFFIC, à Lannion.

1868PRÉFACE
Personne ne conteste aujourd’hui l’utilité et le charme de l’étude des poésies
populaires. C’est une science nouvelle et qu’on étudie avec le plus grand et le plus
légitime intérêt. L’histoire, la poésie, la philologie et même l’ethnographie ont toutes
quelque secret à demander aux chants traditionnels du peuple, surtout quand il
s’agit d’un rameau sorti du grand tronc aryen, d’un dialecte de cette grande langue
antique venue de l’Asie, dans des temps reculés que l’histoire n’atteint que très-
imparfaitement, et qui se répandit dans presque toute l’Europe. Le breton-
armoricain, trop dédaigné de nos savants, peut, il me semble, aider beaucoup à
éclairer plus d’un problème dont on a l’habitude de chercher bien loin la solution,
tant il est vrai que : … Non proxima semper Nota magis …
Je ne m’arrêterai donc pas à démontrer l’utilité ou l’opportunité d’un recueil de
chants populaires bretons. Je me bornerai à exposer brièvement la méthode que
j’ai suivie dans mes recherches et ma publication ; j’y ajouterai quelques
explications indispensables.
Ce recueil est le second qui a été publié jusqu’à ce jour sur la poésie populaire des
[1]bretons-armoricains (1) . Le premier, tout le monde le sait, c’est le Barsaz-Breiz,
de M. de la Villemarqué. Mais ce livre si répandu et connu dans toute l’Europe, est
insuffisant pour donner une idée complète et bien exacte de notre poésie vraiment
populaire. D’ailleurs, l’auteur n’a jamais eu la prétention d’y renfermer tous les
Gwerz et les Sônes nés sur notre poétique terre de Breiz-Izel, et dont la plupart s’y
chantent encore. On peut dire, sans exagération, des chants du peuple, en Basse
Bretagne, ce que La Fontaine disait de l’Apologue :
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner,
Que les derniers venus n’y trouvent à glaner.
Le recueil de Gwerziou Breiz-Izel ne vient donc pas faire double emploi avec le
Barzaz-Breiz, ni même le compléter. Cela tient, en grande partie, à ce que la
méthode que j’ai suivie diffère essentiellement de celle de M. de la Villemarqué. Le
savant éditeur du Barzaz Breiz a fait, de l’aveu de tout le monde, un livre charmant,
plein d’intérêt et de poésie, et qui est déjà classique ; mais, il faut bien le dire aussi,
c’est une œuvre plus littéraire qu’historique, où l’auteur ne s’est pas assujéti à
toutes les exigences de la critique et de la philologie envisagées comme des
sciences exactes. Pour moi, c’est un but tout opposé que je me suis proposé
d’atteindre, partant de ce principe, que la poésie populaire est véritablement de
l’histoire, de l’histoire littéraire, intellectuelle et morale, tout au moins, et qu’à ce
titre, il n’est permis d’en modifier, en aucune façon, ni l’esprit ni la lettre.
Cette publication, que je prépare depuis plus de vingt ans, contiendra donc les
chants populaires de la Basse Bretagne, tels absolument que je les ai trouvés dans
nos campagnes armoricaines , et qu’on peut les y retrouver encore ; souvent
incomplets, altérés, interpolés, irréguliers, bizarres ; mélange singulier de beautés
et de trivialités, de fautes de goût, de grossièretés qui sentent un peu leur barbarie,
et de poésie simple et naturelle, tendre et sentimentale, humaine toujours, et qui va
droit au cœur, qui nous intéresse et nous émeut, par je ne sais quels secrets, quel
mystère, bien mieux que la poésie d’art. C’est réellement le cœur du peuple breton
qui bat en ces chants spontanés.
Qu’on ne s’étonne pas trop de ces irrégularités de toute sorte et de ces inégalités,
car c’est là un des caractères distinctifs et comme la nature même de la poésie
populaire. Il ne faut jamais perdre de vue que ces chants du peuple sont
généralement, sinon toujours, lorsqu’il s’agit des Bas Bretons surtout, l’œuvre de
gens illettrés, qui ne savaient ni lire ni écrire, et qui ne connaissaient d’autre règle
que leur inspiration, d’autres modèles que les vieux gwerz légués par leurs pères,
lesquels furent aussi ignorants que leurs fils des préceptes d’Horace et de Boileau.
Je ne sais si mon avis sera partagé par tout le monde ; je trouve à nos chants
bretons une inspiration plus élevée, un sentiment poétique, un accent de sincérité et
d’honnêteté supérieur à ce qu’on rencontre ordinairement dans les autres provinces
de la France. Dans les chansons les moins remarquables, il y a presque toujours
quelque fleur de poésie et de sentiment qui répand son charme et son parfum sur
toute la pièce et lui donne un attrait irrésistible ! peut-être aussi suis-je dans des
conditions exceptionnelles pour comprendre et aimer ces chants qui ont bercé mon
enfance, ces chants écrits dans une langue qui est la première que j’ai parlée et quiexpriment des idées morales que j’ai, pour ainsi dire, sucées avec le lait de ma
nourrice.
A ceux qui me reprocheraient d’avoir donné des pièces incomplètes, irrégulières,
ayant toutes sortes d’imperfections, je ne pourrais que répondre : J’ai donné ce que
j’ai trouvé, ce qui existe réellement dans le peuple, de la véritable poésie populaire
enfin. À la critique maintenant à noter les erreurs, les lacunes, les interpolations, les
noms altérés, de manière à me mettre en mesure de perfectionner mon livre, si
toutefois il se réimprime jamais. Quant à ceux qui voudraient faire œuvre de
littérature et s’exercer à composer des ballades régulières et d’un goût épuré à
l’aide de ces thèmes primitifs, libre à eux ; la poétique du genre est suffisamment
connue aujourd’hui. Macpherson, Walter Scott, l’auteur de la Guzla, d’autres
encore, ont prouvé qu’on peut parfaitement réussir dans ce genre de pastiche. Ce
travail lui-même a aussi son mérite ; le Roi des Aulnes et la ballade de Lénore, les
morts vont vite, deux vieux chants populaires, seraient sans doute restés
complètement ignorés, si Goethe et Bûrger, par le privilège du génie, ne les
eussent rendus immortels.
Mon livre renferme peu de chants très-anciens, ou se rattachant à l’histoire générale
[2]du pays. Comme l’a très-bien dit un savant critique : (1) « Les célébrités du
peuple sont rarement celles de l’histoire, et, quand les bruits des siècles reculés
nous sont arrivées par deux canaux, l’un populaire, l’autre historique, il est rare que
ces deux formes de la tradition soient pleinement d’accord l’une avec l’autre. »
J’ai conservé scrupuleusement la langue telle que me la donnaient nos rustiques
rapsodes, sans l’épurer, ni la vieillir, ce qui m’eut été pourtant assez facile ; j’ai
pensé que la langue est aussi un document historique, qu’on ne saurait traiter avec
trop de respect. On remarquera que cette langue n’a pas beaucoup varié depuis le
XVe et le XVIe siècle, en ce sens du moins que la proportion des mots français n’y
est guère plus considérable que dans les documents écrits que nous possédons de
ces époques. J’ai aussi conservé dans mes textes bretons un grand nombre de
vers irréguliers, en fait de quantité ou de rime. J’aurais pu les rectifier sans peine ;
mais il aurait fallu pour cela parfois ajouter et souvent retrancher des mots, des
membres de phrases, ce qui ne pouvait se faire, sans altérer ou modifier quelque
peu le sens. J’ai préféré des vers incorrects. — Quant à mon orthographe bretonne,
j’avoue qu’elle e

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