Chronique industrie - Qu en est-il de la dynamique de l industrie française, en cette fin de siècle ? - article ; n°1 ; vol.81, pg 99-118
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Chronique industrie - Qu'en est-il de la dynamique de l'industrie française, en cette fin de siècle ? - article ; n°1 ; vol.81, pg 99-118

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1997 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 99-118
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques De Bandt
Chronique industrie - Qu'en est-il de la dynamique de l'industrie
française, en cette fin de siècle ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 81. 3e trimestre 1997. pp. 99-118.
Citer ce document / Cite this document :
De Bandt Jacques. Chronique industrie - Qu'en est-il de la dynamique de l'industrie française, en cette fin de siècle ?. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 81. 3e trimestre 1997. pp. 99-118.
doi : 10.3406/rei.1997.1682
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1997_num_81_1_1682Industrie Jacques DE BANDT Chronique
IDEFI/LATAPSES/CNRS/UNSA
QU'EN EST-IL DE LA DYNAMIQUE
DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE,
EN CETTE FIN DE SIÈCLE ?
quand Si moins retrouver même tout va peut-on une bien, prochainement demi-douzaine la l'espérer. production C'est son d'années industrielle niveau une bonne (sur de « française une nouvelle, panne base sèche a annuelle) quelques mais ». cela de chances représente 1990. Du de
La part de la France, comme d'ailleurs celle de l'Union européenne (sauf à
tenir compte des changements de périmètre, en particulier celui qu'a comport
é l'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est), dans la valeur ajoutée manufactur
ière mondiale ne cesse de baisser. Et la France ne se retrouve plus qu'à la 9°
ou 10° place dans le classement des pays en fonction de la valeur ajoutée
manufacturière par tête. Il est vrai qu'au niveau mondial, il n'y a que la part de
la Chine qui progresse fortement et rapidement.
Si ces chiffres doivent être pris « cum grano salis » (ils sont affectés par : les
taux de change ; l'importance, variable selon les pays, des services aux entre
prises qui sont externalises ; des frontières parfois floues entre l'industrie en
général et l'industrie manufacturière...), c'est la tendance qui compte.
L'industrie française est, relativement parlant, en perte de vitesse : elle ne croît
que faiblement et la position relative de l'industrie française tend à reculer :
lentement, mais sûrement.
Mais le pire est-il sûr ?
UN MODÈLE DÉPASSÉ, MAIS DES FRÉMISSEMENTS
Nombreux sont ceux qui se penchent sur le cas de l'industrie française ou de
l'économie française en général. Ils débouchent généralement sur des conclu
sions qui se réfèrent soit au « franc fort », c'est-à-dire à tout ce qui a été fait
depuis le début des années 1990 en matière de politiques monétaires restric
tives, soit au caractère désuet - étatique, rigide, défensif . . . - du modèle fran
çais. Mais le « modèle » français n'est cité que comme un exemple typique ou
représentatif de européen.
Il existe en effet depuis quelques temps une littérature énorme - en particul
ier dans les journaux et magazines économiques ou d'opinion - sur l'Europe,
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 81, 3e trimestre 1997 99 sur la faiblesse de ses performances, sur l'importance du chômage, sur sa sécur
ité sociale dispendieuse, sur son modèle rigide et vieilli. . . L'Amérique triom
phante en particulier regarde avec condescendance de ce côté de l'Atlantique,
ne ménage pas ses critiques les plus variées et se laisse aller à prodiguer les
conseils les plus divers. Seuls les cousins britanniques échappent à ces cri
tiques ou à la plupart d'entre elles : les cousins en question en profitent
d'ailleurs pour en rajouter aux critiques des Américains. Ce n'est évidemment
pas l'objet de cette chronique que d'analyser toute cette littérature. Elle est
néanmoins symptomatique d'un certain état du monde. Même s'il faut com
mencer par relativiser ces discours et les ramener à de plus justes proportions
et même s'il faut tenir compte du caractère général des phénomènes d'inégal
ité et exclusion qui ne sont pas le propre de l'Europe (loin s'en faut), il n'en
reste pas moins que les pays anglo-saxons, en particulier évidemment les
États-Unis, voient se développer en leur sein des dynamiques puissantes que
ne connaît pas l'Europe.
Indépendamment du fait que les États-Unis, avides de pouvoirs, aimeraient
bien, une fois de plus, « damer le pion » à la vieille Europe, critiquer les autres
est aussi en l'occurrence une manière de se confirmer à soi-même que, par dif
férence, on est dans la bonne voie. Les critiques concernent tantôt le système
(le Welfare sans limites, les rigidités des marchés. . .), tantôt les gouvernements
(les monnaies fortes, les politiques restrictives...), aussi les entreprises
(les défauts organisationnels et gestionnaires...). C'est en somme le système
qui est vieilli : tout le monde, toutes les structures, tous les comportements sont
concernés. D'où l'idée qu'il faut casser tout cela : le coût des désordres évent
uels, de toute manière inférieur à celui des rigidités, n'est en quelque sorte que
le prix provisoire et limité à payer pour libérer les comportements et retrouver
des processus dynamiques.
Une étude récente, beaucoup citée, de McKinsey, après avoir observé les
retards de la France et de l'Allemagne en matière de productivité (dans six sec
teurs : automobile, logement, télécoms, distribution, banque de détail, services
informatiques) (1), attribue ces retards à des rigidités et contraintes. Ayant parti
cipé à l'élaboration de ce rapport, le professeur R. Solow, prix Nobel d'Écono
mie, décline longuement la liste des contraintes liées à l'État et au Welfare (2).
Ce même type de littérature fait cependant aussi état plus récemment (dans
les derniers mois) - la conjoncture semblant s'améliorer - de développements
(1) On ne rentrera pas ici dans une discussion relative à la mesure comparative des productiv
ités, les résultats du rapport McKinsey n'étant pas forcément convergents avec ceux de
nombreuses études sur le sujet. De toute manière, ce qui nous intéresse ici, c'est moins le
niveau absolu et comparé, que les évolutions en cours.
(2) À entendre le Professeur Solow, on finirait par se demander si et comment l'économie
française peut même fonctionner.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 81, 3e trimestre 1997 significatifs en Europe, suggérant que, cette fois, l'Europe industrielle est
repartie. Ces frémissements se traduisent en particulier par la multiplication
des cas de succès de PME innovantes, à croissance rapide, dans les domaines
des nouvelles technologies : biotechnologies, micro-électronique, informat
ique, multimédia. . . Le capital-risque est apparemment en effervescence, tan
dis que les « nouvelles bourses » s'agitent.
Ce premier type d'explications renvoie donc principalement au « système »
ou au « modèle » : c'est l'économie dans son ensemble, donc le système, avec
trop d'État ou de collectif qui est en jeu. Si des « start-up » se débrouillent et
se développent, c'est malgré tout cela, et l'Europe connaîtrait bien plus d'his
toires à succès de ce type, sans les contraintes qui pèsent sur les acteurs.
LA DYNAMIQUE INFORMATIONNELLE
N'EST PAS AU RENDEZ-VOUS
J'avais émis ici même, il y a un an (3) l'hypothèse selon laquelle « faute
d'avoir compris le déplacement du cœur de la dynamique du système product
if, les entreprises françaises continuent de privilégier excessivement la ratio
nalisation des activités matérielles de production. C'est une approche payante
à court et moyen termes, mais qui néglige trop les investissements non matér
iels pour l'avenir. En d'autres termes, les entreprises françaises (européennes)
sont trop peu présentes là où se joue la nouvelle dynamique que l'on peut qual
ifier d'informationnelle ».
En d'autre termes, l'hypothèse était que la dynamique dite informationnelle
- c'est-à-dire la dynamique liée à la fois aux nouvelles manières de produire
de la valeur et de la richesse et aux nouvelles activités et technologies de l'i
nformation correspondantes - n'était pas, en tout cas pas encore, au rendez-
vous.
Il faut revenir sur cette hypothèse et essayer de la préciser. Cela pour deux
raisons principalement.
La premiè

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