"Clochard !"
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Description

Inspiré d'un fait divers aux Etats-Unis, un sans-abri sauve une femme qui se fait agresser en pleine nuit. Mais il en ressort gravement blessé.

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Publié par
Publié le 26 juin 2011
Nombre de lectures 155
Langue Français

Extrait

« Clochard ! »
C’était une nuit de printemps. L’air était doux, à peine frais. La lune était à demi visible, sa
moitié vrillant éclaboussant de sa blancheur laiteuse les toits et les vitres de hauts immeubles. Sa lueur,
affaiblie, tentait en vain d’atteindre les rues et les trottoirs, tout en bas, mais les lumières de puissants
lampadaires lui interdisaient de se répandre autour des bâtiments.
C’est le regard porté sur cette lueur qu’une femme avançait, l’air rêveur, en pensant à cet
agréable appartement dans lequel elle serait arrivée dans cinq minutes à peine. Son fiancé l’attendait
sans doute avec impatience, et elle accélérait déjà en pensant à leurs tendres retrouvailles. Cela faisait
déjà une semaine ! Une éternité pour ces deux fous d’amour !
Elle remarqua à peine un pauvre homme, assit contre un mur, à la barbe épaisse et emmêlée.
Il n’avait presque rien mangé de la journée, et il s’était emmitouflé dans une épaisse
couverture en espérant que la fatigue, la faim et son désespoir ne lui donneraient pas trop froid. Des
bruits de pas attirèrent son attention. Les talons d’une femme résonnaient dans la rue. A une telle
heure ? Cette femme n’est pas peureuse. Elle passa devant lui, ne le vit même pas. Elle avait la tête
ailleurs, dans la lune. Le clochard se renfrogna devant le bonheur qui se dégageait d’elle. Elle
s’éloigna.
Mais, quelques secondes plus tard, d’autres pas. Il ne les avait pas entendu d’abord avec le
bruit des talons. Mais une silhouette ne lui échappa pas ; un homme marchait précipitamment,
discrètement à la fois, l’air concentré, voire hypnotiser. Le clochard suivit son regard. La femme passait
devant un centre commercial ; des lumières rouges, bleues, vertes, glissaient sur son corps de manière
presque sensuelle.
Le clochard entendit l’homme accélérer. Il comprit, se leva précipitamment. Il suivit l’homme
sans faire de bruit, accélérant aussi pour le rattraper.
L’autre arriva à la hauteur de la femme. La saisit par le bras avec force. Elle (cria,) se débattit,
il l’entraînait inexorablement. Il était trop fort. Elle paniquait, ne parvenait pas à se libérer.
Son agresseur eut le souffle coupé. Elle en profita, se dégagea, recula…
Un homme, qui semblait âgé, était aux prises avec l’inconnu. Un clochard, maigre et laid.
Mais l’autre était fort, et commença à le repousser. Prise de panique, la femme s’enfuit sans se
retourner. Ne se préoccupant plus que de sa propre sécurité.
Le clochard était plus fort qu’il n’y paraissait, mais il commençait à faiblir. L’agresseur se
sentit sans doute trop menacer…
Éclat de lune.
Une lame pénétra le ventre du clochard en un bruit sourd. Il suffoque. L’homme frappa. Prit
d’une rage subite, il donna plusieurs coups. Planta dans l’abdomen puis dans le dos…
Le clochard se débattait toujours. Il était temps de fuir. Le pauvre voulu le suivre, il boita,
tenta de courir. Le monde se renversa.
Il traînait là, agonisant, ses vêtements imprégnés de sang. Il affrontait la mort depuis des
heures, naviguait entre conscient et inconscient. Il ouvrait les yeux, voyait des silhouettes, de la
lumière. Mais il n’existait pas. Était-il mort ?
Les heures se suivirent, les passants aussi.
Et c’est au milieu d’égoïstes ignorants qu’une belle âme s’enfuit.
Vendredi 4 Juin 2010 - 11h
_________________
Texte inspiré sur un fait divers, en Amérique. Une femme a été agressée durant la nuit, et un sans-abri
est venu la secourir. Celui-ci a reçu plusieurs coups de couteau, et s’est effondré devant une caméra de
sécurité. Cette dernière l’a regardé agoniser pendant de longues heures. Elle a aussi vu des dizaines, des
centaines, de personnes passer à côté du malheureux, jusqu’au milieu de la journée où quelqu’un s’est
enfin inquiété et a appelé les secours. L’homme était mort depuis peu.
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