Coopérations inter-firmes en R&D et contrainte de proximité : le cas de l industrie pharmaceutique - article ; n°1 ; vol.81, pg 59-76
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Coopérations inter-firmes en R&D et contrainte de proximité : le cas de l'industrie pharmaceutique - article ; n°1 ; vol.81, pg 59-76

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Revue d'économie industrielle - Année 1997 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 59-76
The paper aims to identify the role of the proximity constraint on interfirm R & D cooperations within the pharmaceutical sector. First, it emphasizes on the cognitive and spatial dimensions underlying the innovation process viabilisation. The interaction of these two dimensions drives to the emergence of specific cooperations allowing multiple combinations of competencies between firms and their different partners. In a second time, the cooperation modalities which are more frequently used in the industry are analysed in relation with the different interplays of these two dimensions. From this panoramic study emerge specific sectoral configurations : preference for cooperations avoiding the joint management of competencies and releasing the proximity constraint; rise of horizontal cooperations getting along with the development process.
Cet article se propose d'identifier le rôle de la contrainte de proximité dans les modalités de coopération inter-firmes en R & D retenues par les grandes firmes pharmaceutiques. Dans un premier temps, il met en évidence les dimensions, cognitive et spatiale, sous-jacentes à la viabilisation du processus d'innovation. L'articulation de ces deux dimensions pousse à l'émergence de coopérations spécifiques permettant la démultiplication des combinaisons de compétences recherchées entre les firmes et leurs divers partenaires. Dans un second temps, les modalités de coopération les plus utilisées dans l'industrie sont analysées en relation avec le jeu différencié de ces deux dimensions. L'étude panoramique met en évidence des configurations sectorielles originales : préférence pour des coopérations minimisant la gestion conjointe des compétences et permettant de relâcher la contrainte de proximité ; montée de coopérations horizontales d'accompagnement au développement.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie Claude Belis Bergouignan
Coopérations inter-firmes en R&D et contrainte de proximité : le
cas de l'industrie pharmaceutique
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 81. 3e trimestre 1997. pp. 59-76.
Abstract
The paper aims to identify the role of the proximity constraint on interfirm R & D cooperations within the pharmaceutical sector.
First, it emphasizes on the cognitive and spatial dimensions underlying the innovation process viabilisation. The interaction of
these two dimensions drives to the emergence of specific cooperations allowing multiple combinations of competencies between
firms and their different partners. In a second time, the cooperation modalities which are more frequently used in the industry are
analysed in relation with the different interplays of these two dimensions. From this panoramic study emerge specific sectoral
configurations : preference for cooperations avoiding the joint management of competencies and releasing the proximity
constraint; rise of horizontal getting along with the development process.
Résumé
Cet article se propose d'identifier le rôle de la contrainte de proximité dans les modalités de coopération inter-firmes en R & D
retenues par les grandes firmes pharmaceutiques. Dans un premier temps, il met en évidence les dimensions, cognitive et
spatiale, sous-jacentes à la viabilisation du processus d'innovation. L'articulation de ces deux dimensions pousse à l'émergence
de coopérations spécifiques permettant la démultiplication des combinaisons de compétences recherchées entre les firmes et
leurs divers partenaires. Dans un second temps, les modalités de coopération les plus utilisées dans l'industrie sont analysées
en relation avec le jeu différencié de ces deux dimensions. L'étude panoramique met en évidence des configurations sectorielles
originales : préférence pour des coopérations minimisant la gestion conjointe des compétences et permettant de relâcher la
contrainte de proximité ; montée de horizontales d'accompagnement au développement.
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Belis Bergouignan Marie Claude. Coopérations inter-firmes en R&D et contrainte de proximité : le cas de l'industrie
pharmaceutique. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 81. 3e trimestre 1997. pp. 59-76.
doi : 10.3406/rei.1997.1679
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1997_num_81_1_1679Marie-Claude BELIS-BERGOUIGNAN
Maître de conférences
IERSO, université Montesquieu Bordeaux IV
COOPERATIONS INTER-FIRMES EN R&D
ET CONTRAINTE DE PROXIMITÉ :
LE CAS DE L'INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE
Mots tacites R&D. clés /non : Coopérations tacites - Connaissances inter-firmes idiosyncrasiques/standard en R&D - Contrainte de - proximité Phases amont/aval - Connaissances de la
Key words : Interfirm R&D cooperations - Proximity constraint - Tacit/non-tacit knowled
ge - Idiosyncrasic/standard knowledge - Upstream/downstream R&D phases.
INTRODUCTION
À compter de la décennie quatre-vingt on a assisté dans la plupart des indust
ries, et tout particulièrement dans l'industrie pharmaceutique, à la propagation
incontestablement très rapide, voire explosive de coopérations inter-firmes en
R&D (1). Cette prolifération récente a contribué à la fois à relativiser les argu
mentations établies et à relancer la controverse sur le caractère incontournable
de l'internalisation, généralement présentée comme la solution aux échecs de
marché et aux problèmes d'appropriabilité liés aux activités de R&D (2).
L'industrie pharmaceutique fournit un exemple intéressant, notamment du fait
des avancées rapides qu'y a connu le processus de globalisation (Warrant, 1991).
D'une part, la globalisation accroît le recours à l'innovation comme source
décisive d'avantages concurrentiels alors qu'en même temps elle s'impose
(1) II s'agit ici de coopérations explicites en R&D au sens où Jacquemin, 1987, les distingue
des comportements tacites de coopération : ces accords sont donc caractérisés par l'in-
tentionnalité de la relation qui se trouve régie dans un cadre juridique contraignant.
(2) Teece, 1988, concluait notamment qu'elle était le cadre organisationnel " naturel " des
activités de R&D dans la mesure où elle seule garantissait aux firmes innovatrices un ren
dement suffisant de ces activités.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 81, 3e trimestre 1997 59 d'autant plus qu'il faut amortir des masses croissantes d'investissement en
R&D (Ballance et alii, 1992). À l'évidence, le partage des coûts irrécouvrables
de la R&D (set up costs) conduit les firmes à coopérer avec d'autres firmes.
En outre, dans un contexte de changement technique, les coopérations inter
firmes en R&D contribuent au relâchement de la contrainte de sentier (Dosi,
1982) : par le biais de l'abaissement relatif des coûts, elles renforcent l'op
portunité et les rendements attendus des activités en R&D et, surtout, elles en
autorisent un mode de gestion plus flexible et ouvert par démultiplication des
combinaisons entre compétences internes et externes.
D'autre part, on constate que la globalisation provoque une rationalisation
des structures organisationnelles des firmes, au coeur desquelles s'inscrit la
gestion spatiale des activités en R&D. Notamment, elle remettrait en cause la
"rigidité géographique" (Howells, 1990), qui caractérisait jusqu'alors les
implantations en R&D. Si l'on ne peut pleinement souscrire au terme,
impropre à certains égards, de «rigidité géographique», on ne peut que souli
gner la prégnance de la contrainte de proximité dans le domaine des activités
de R&D, réputées peu dissociables. Nous entendons ici que la proximité (3)
physique des individus impliqués dans ces activités, comme cela a déjà été la
rgement souligné, contribue à l'efficacité intrinsèque de la recherche, les rela
tions de «face à face» nécessaires plaidant en effet couramment en faveur de
structures concentrées spatialement ou localisées dans les abords immédiats,
c'est-à-dire à une distance permettant des échanges directs et quotidiens. Le
poids de cette contrainte se manifeste a contrario, et quel que soit l'éloigne-
ment, dans les coûts élevés sinon les impossibilités de mise en oeuvre de la
R&D générés par la séparation physique. Le recours croissant aux coopérat
ions inter-firmes en R&D pourrait donc être l'une des manifestations, la plus
visible, d'un relâchement de cette contrainte.
Le présent article entend vérifier l'hypothèse que l'étendue de l'éventail des
modalités concrètes de coopération atteste de la diversité des possibilités d'ar
ticulation de la contrainte de sentier et de la contrainte de proximité précitées.
On rappellera brièvement le cadre de référence de notre propos. Conformément
à la vision proposée par Richardson (1972), les coopérations inter-firmes seront
davantage considérées comme des formes de coordination alternatives à la fois
à la direction et au marché que comme des formes intermédiaires ou hybrides.
D'autre part, dans un contexte de changement technique, on insistera sur le fait
que les coopérations inter-firmes en R&D relèvent davantage d'une stratégie
de création, coordination et exploitation de connaissances et de compétences
que d'un calcul coûts - avantages entre direction et coopération. De ce fait, ces
coopérations apparaîtront essentiellement appelées et guidées par des logiques
cognitives : recherche/appropriation de compétences, coordination de complém
entarités technologiques ou gestion de transferts de technologie.
(3) Ce concept s'appuie sur la réflexion menée dans les contributions au numéro spécial de la
Revue d'économie régionale et urbaine (Bellet, Colletis, Lung, 1993).
60 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 81, 3e trimestre 1997 Ces logiques apparaissent comme doublement spécifiques : sur le plan pure
ment cognitif, du fait de l'appartenance sectorielle des firmes, qui les rattache
à un corpus de connaissances déterminé ; sur le plan spatial, du fait des loca
lisations particulières où ces connaissances se trouvent enchâssées. On peut
raisonnablement supposer que cette double particularité conduit à la détermi<

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