Des académies de l Ancien Régime à l Institut national du Directoire - article ; n°2 ; vol.108, pg 627-641
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1996 - Volume 108 - Numéro 2 - Pages 627-641
Jean Leclant, Des académies de l'Ancien Régime à l'Institut national du Directoire, p. 627-641. Les académies de l'Ancien Régime, dont l'auteur retrace l'histoire, furent supprimées par décret du 8 août 1793. Divers projets, conçus dans l'esprit nouveau des Lumières, aboutirent à la création d'un Institut national prévu dans l'art. 298 de la Constitution de l'an III et dont la structure fut fixée par une loi du 25 octobre 1795. Tout en maintenant l'unité de l'Institut, la division en classes fut successivement modifiée (1803), dans un sens qui rappelait les anciennes académies dont les noms furent rétablis sous la Restauration (21 mars 1816). En 1832, naquit l'Académie des sciences morales et politiques qui correspondait à une classe de l'Institut national supprimée par Bonaparte.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Leclant
Des académies de l'Ancien Régime à l'Institut national du
Directoire
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 108, N°2. 1996. pp. 627-641.
Résumé
Jean Leclant, Des académies de l'Ancien Régime à l'Institut national du Directoire, p. 627-641.
Les académies de l'Ancien Régime, dont l'auteur retrace l'histoire, furent supprimées par décret du 8 août 1793. Divers projets,
conçus dans l'esprit nouveau des Lumières, aboutirent à la création d'un Institut national prévu dans l'art. 298 de la Constitution
de l'an III et dont la structure fut fixée par une loi du 25 octobre 1795. Tout en maintenant l'unité de l'Institut, la division en classes
fut successivement modifiée (1803), dans un sens qui rappelait les anciennes académies dont les noms furent rétablis sous la
Restauration (21 mars 1816). En 1832, naquit l'Académie des sciences morales et politiques qui correspondait à une classe de
l'Institut national supprimée par Bonaparte.
Citer ce document / Cite this document :
Leclant Jean. Des académies de l'Ancien Régime à l'Institut national du Directoire. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Italie et Méditerranée T. 108, N°2. 1996. pp. 627-641.
doi : 10.3406/mefr.1996.4460
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1996_num_108_2_4460DES ACADÉMIES AUX INSTITUTS (1796-1799)
JEAN LECLANT
DES ACADÉMIES DE L'ANCIEN RÉGIME
À L'INSTITUT NATIONAL DU DIRECTOIRE
Le 22 août 1795, par l'article 298 de la Constitution de l'an III, la
Convention créait un «Institut national chargé de recueillir les découv
ertes, de perfectionner les arts et les sciences». Conçu selon des perspect
ives nouvelles, l'Institut renouait cependant, en un certain sens, avec la
tradition des Académies royales qu'un décret de la même assemblée avait
supprimées deux années auparavant, le 8 août 1793. Pour la Convention
thermidorienne, puis le Directoire, qu'une réelle volonté de réconciliation
nationale inspirait, il fallait éloigner les spectres encore si proches de la
Terreur. Rétablir des institutions nées sous l'Ancien Régime, mais en réno
vant leur esprit selon les principes des Lumières, devenait alors nécessaire
pour la nouvelle République; elles apparaissaient indispensables à plus
d'un titre, tous se rejoignaient pour l'affirmer : après Mirabeau, Talleyrand
et Condorcet, c'était aujourd'hui Daunou et le groupe de ceux qu'on
dénommait les «idéologues»; elles l'étaient pour la conservation du patr
imoine national, pour le devenir de la recherche scientifique, mais aussi
pour la transmission des savoirs. En ces temps d'enthousiasme sincère et
de fraternité contagieuse, on ne pouvait penser une «rénovation» des
anciennes Compagnies sans les placer dans un plan général d'organisation
des connaissances; on voulait cependant éviter toutes résurgences d'un
passé monarchique bien récent : népotisme, intrigues et passe-droits divers
devaient être évités. Ces nouvelles institutions se devaient de jouer un rôle
de premier plan pour le prestige culturel de la Nation.
Pour mieux situer le problème, sans doute faut-il préalablement évo
quer à grands traits l'histoire des anciennes Académies qui, dès leur
conception même, furent les instruments fidèles d'un État royal consolidé,
après les terribles épreuves de la Fronde.
Pour saisir la charge éminemment symbolique du nom d'Académie,
c'est vers l'Italie de la Renaissance qu'il nous faut d'abord nous tourner, en
ce fameux Quattrocento où l'on redécouvrit avec passion les textes anciens
MEFRIM - 108 - 1996 - 2, p. 627-641. 628 JEAN LECLANT
et notamment les Dialogues de Platon, dont les méthodes et l'esprit an
imèrent ce qui allait devenir l'Humanisme. Dans ce brillant contexte fut
fondée, en 1462, l'«Accademia fiorentina», à ses débuts simple petit groupe
de poètes et d'érudits réunis, autour de l'helléniste Marcile Ficin, dans la
villa de Careggi du prince Laurent le Magnifique; puis, en 1484, après les
Médicis, ce furent les Sforza, en la personne de Ludovic le More, qui don
nèrent naissance à l'Académie de Milan, sous l'impulsion de Léonard de
Vinci qui en devint le président. Suivirent, à travers la péninsule, un grand
nombre de créations similaires, parfois de vaste envergure comme Γ« Acca
demia dei Lincei», fondée à Rome en 1603 par Federico Cesi, mais le plus
souvent bien plus modestes. En choisissant le nom d'« Académie», on se
référait aux réunions qui occupèrent Platon et ses disciples près du tom
beau du héros athénien Akadémos, dans la cité qui était alors l'un des
phares par excellence du monde civilisé; on se replaçait ainsi dans une
prestigieuse filiation antique; réactualisé en Italie, le terme devait être
adopté, un siècle plus tard, dans un royaume de France si influencé, dans
ses milieux de lettres, par le courant néo-platonicien, et fasciné, d'une
manière générale, par la culture italienne. Lié à la mythologie de la gloire,
l'absolutisme royal donnait le nom le plus noble aux sociétés savantes
désormais institutionnalisées.
L'« Académie de poésie et de musique» fut inaugurée en 1570, par
Jean-Antoine de Baïf, poète de la Pléiade fort occupé par les questions d'o
rthographe et de prosodie; mais l'expérience ne dura guère que quinze ans.
Il fallut attendre le règne de Louis XIII et l'effervescence littéraire qui, dans
les années 1620, s'empara de Paris pour voir fleurir dans plus d'un salon
des «assemblées». Celle qui se réunissait périodiquement autour de Cathe
rine de Vivonne, en son hôtel de Rambouillet, est passée à la postérité
comme le plus beau de ses fleurons. Mais une autre, plus modeste, devait
connaître un tout autre sort : elle était dirigée par Valentin Conrart, secré
taire du roi, et le poète Antoine Godeau, futur évêque de Grasse; ces réu
nions amicales se déroulaient rue Saint-Martin, au domicile du premier;
on y discourait de toutes sortes d'affaires, de nouvelles, de littérature; on y
présentait, en particulier, des projets d'œuvres à écrire. L'abbé de Bois-
robert, l'un des familiers de Richelieu, prenait souvent part à ces débats
et en fit un jour de 1634 l'éloge au cardinal. Ce dernier, qui avait pour
principal souci de construire un État puissant, eut l'idée de constituer en
corps, protégé par l'autorité publique, cette société de lettrés : sur la scène
internationale, dans le domaine des arts et des lettres, pas plus que sur le
champ de bataille ou à la table des diplomates, le pays ne devait souffrir de
rival. Il fallait une institution pour servir ses desseins : en mars 1634 la
petite société reçut le nom d'« Académie française». Les lettres patentes de DES ACADÉMIES À L'INSTITUT NATIONAL 629
Louis XIII, qui fondèrent définitivement l'Académie, sont de janvier 1635,
les statuts et règlements du mois suivant; le nombre des académiciens, plus
de trente au départ, devait atteindre en 1636 celui de quarante, resté depuis
traditionnel.
Dans l'esprit du ministre du roi, la tâche fondamentale de l'Académie
était de mettre de l'ordre dans la langue française, en établissant un
ensemble de règles précises; elle devait donc rédiger un dictionnaire, mais
également une rhétorique, une poétique et une grammaire. Seul le diction
naire fut entrepris, sous la direction, dès 1639, du grammairien Vaugelas.
Une première édition en fut présentée au roi en août 1694; quatre autres
allaient suivre entre 1718 et 1798. Un des premiers travaux de l'«Académie
française» consista également à donner un avis motivé sur le Cid de Corn
eille qui avait tant irrité Richelieu; elle s'en tira, tant bien que mal, en
publiant en 1637, sous la plume de Jean Chapelain, Les sentiments de
V« Académie française» sur le Cid. Placée sous la protection du cardinal,
puis du chancelier Séguier de 1642 à 1672, avant que Louis XTV ne se l'arro-
ge

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