Des héros qui ont du style
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La Poste – SNTP
28 rue de la redoute
92266 Fontenay-aux-Roses Cedex
Des héros qui ont du style
Quand les héros de romans deviennent mythes littéraires, il y a plus que de
l’originalité, plus que de l’émotion. La naissance d’un mythe s’accompagne
souvent de la création d’un style. D’un ton pour dresser le tableau parfois
honteux, parfois vibrant d’une société qui ne s’accorde plus avec son époque.
Article écrit par Harmony Spahn pour le Dossier du mois de septembre 2003.
Ils sont six. Six personnages à sortir de
l’imagination des plus grands écrivains
français, ou à les avoir inspirés. Six aussi
à avoir su parfumer des rues, des villes,
un pays entier. Honneur aux femmes :
Claudine, Nana, Esmeralda, intenses et
spontanées. Puis le Comte de Monte-
Cristo, Gavroche et Vidocq. De quoi
retourner dans nos vieilles lectures pas
aussi enfantines qu’elles le paraissent.
Pour créer un héros,
la recette à
laquelle on penserait immédiatement
serait : beau, intelligent, malin, drôle,
courageux et riche accessoirement. Oui,
enfin, ça c’était valable quand la belle
attendait son prince charmant. En
grandissant, le lecteur recherche l’action,
la transgression des interdits et la
singularité. Pour répondre à l’attente de
leur public, Honoré de Balzac et Victor
Hugo ont eu la même idée. Ils s’inspirent
du personnage équivoque que fut
Vidocq. Bagnard devenu chef du Service
de la Sûreté. Mais la confiance accordée
à un ancien malfrat fait mauvais effet et
il finit par s’installer à son compte.
Vidocq crée son propre mythe en entrant
dans l’histoire de la police. Un mythe
ensuite élevé à celui de mythe littéraire.
Tous les ingrédients sont réunis pour
faire plonger le lecteur dans l’intrigue.
Tout et le détail qui fait tout : le style.
Hugo et Balzac lancent un nouveau
genre, une littérature inspirée du
quotidien et des faits divers. Le début du
XXème
siècle
fonde
la
littérature
policière.
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On ne sait jamais quand les scandales vont s’arrêter
Le scandale c’est aussi du goût de
Colette ou de Claudine… ou des deux,
allez savoir qui est qui. A l’aube du
XXème siècle Colette imagine une jeune
fille de quinze ans, intelligente et belle (il
en faut bien), menant une vie peu
banale, pleine de sensualité. Au coeur de
cette jeunesse, l’éclat d’un ton nouveau :
le naturel. L’engouement du public était
prévisible et le théâtre, l’opérette, le
music-hall et la mode s’en emparent.
Colette est comme son personnage :
originale, innocemment immorale. En
femme
libre,
elle
lutte
pour
l’émancipation de la femme et adore
provoquer. Avec elle, on ne sait jamais
quand les scandales vont s’arrêter.
Parfois, peut-être, elle s’identifie trop à
Claudine.
Un peu avant c’est l’ère des romanciers
naturalistes. Le héro autrefois libre, se
retrouve enfermé dans une réalité
sociale dépeinte dans ses plus noirs
côtés. Zola choisit Nana, ou plutôt la
prostitution, sujet neuf et surtout
brûlant. C’est l’époque des « mondes à
part », celle des putains, des meurtriers,
des artistes. L’époque aussi de deux
canons
de
beauté :
la
féminité
bourgeoise, bien en chair et la féminité
maladive. Et Zola exalte ainsi leur lien,
décrivant Nana atteinte de la vérole :
« Vénus se décomposait ». En racontant
l’ascension sociale et le déclin d’une
prostituée, Zola vend son ouvrage à
50.000 exemplaires dès le premier jour.
Naît le mythe de l’homme d’en bas,
réunissant
toutes
les
pathologies
sociales. Victor Hugo, lui, pense à
Esméralda et Gavroche. La bohémienne
convoitée par tous et le gamin de Paris
délaissé. Un point commun : ils aiment
la vie, ils la dansent, la chantent. Hugo
aime les enfants et plaide en leur faveur.
Politique,
polémiste,
romancier,
dramaturge,
essayiste
et
parfois
dessinateur, il est le premier homme au
monde à avoir parlé des droits des
enfants.
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