Djačenko, Les facteurs de la formation des prix et les bases de leur classification : présenté par M. L. Lavigne - article ; n°1 ; vol.6, pg 56-83
29 pages
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1965 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 56-83
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. L. Lavigne
N. Godneff
V. Djačenko, Les facteurs de la formation des prix et les bases
de leur classification : présenté par M. L. Lavigne
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 6 N°1. Janvier-mars 1965. pp. 56-83.
Citer ce document / Cite this document :
Lavigne M. L., Godneff N. V. Djačenko, Les facteurs de la formation des prix et les bases de leur classification : présenté par M.
L. Lavigne. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 6 N°1. Janvier-mars 1965. pp. 56-83.
doi : 10.3406/cmr.1965.1608
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1965_num_6_1_1608DOCUMENTS
LES FACTEURS DE LA FORMATION DES PRIX
ET LES BASES DE LEUR CLASSIFICATION
L'article que l'on va lire est le rapport présenté par le professeur
Djačenko, membre correspondant del' Académie des Sciences del'U.R.S.S.,
à l'ouverture d'un colloque sur la formation des prix.
Ce colloque, qui s'est déroulé en deux étapes (novembre 1962-
mars 1963), renoue, dans un esprit différent, avec les grands débats
sur la valeur et les prix des années 1957-19581.
On avait assisté alors à une véritable explosion doctrinale. Pour
la première fois depuis la mort de Staline les économistes avaient
l'occasion de se « compter » et de confronter leurs idées. La dernière
« discussion générale » datait de 195 1, à propos de la préparation du
Manuel d'économie politique.
Le point de départ de ces échanges de vues était un problème de
politique économique : comment établir des prix rationnels, notam-
1. Ces débats se sont déroulés à huit mois d'intervalle : mai 1957, dans le
cadre de l'Académie des Sciences, et janvier 1958, à la Faculté d'économie de
Moscou, en deux congrès dont les travaux ont été publiés respectivement sous
la direction de Ja. Kronrod et de N. Cagolov, en deux recueils aux titres voisins,
La loi de la valeur et son utilisation dans l'économie nationale de l'U.R.S.S., Mos
cou, 1959, 516 p., et La loi de la valeur et son rôle dans le socialisme, Moscou, 1959,
336 p. Les deux sessions de 1962-1963 ont été organisées sous l'égide de l'Aca
démie des Sciences, par le Conseil scientifique sur la formation des prix présidé
par Djačenko, groupant théoriciens, planificateurs et statisticiens (voir Voprosy
Ekonomiki, 1963, nos 3 et 7 ; les documents du débat de novembre 1962 ont été
publiés sous le titre Les dépenses socialement nécessaires de travail, le coût et
la rentabilité, Moscou, A.N. S.S.S.R., 1963, 424 p.). On trouvera une analyse
des discussions antérieures à 1962 dans les ouvrages suivants : H. Chambre,
« Prix, valeur et rationalité économique », L'U.R.S.S., droit, économie, sociologie,
politique, culture, t. I, Paris, Sirey, 1962, pp. 195-218 ; M. Lavigne, Le capital
dans l' économie soviétique, Paris, Sedes, 1962, pp. 57-126 ; A. Nove, L'économie
soviétique, Paris, Pion, 1963, ppv 328-347 et 409-428 ; Ph. Bernard, Destin de la
planification Paris, Editions ouvrières, 1963, pp. 257-263. Pour les
discussions plus récentes, on consultera l'ouvrage de H. Denis et M. L. Lavigne,
Le problème des prix en Union Soviétique, Paris, Éditions Cujas, 1965, 254 p. LA FORMATION DES PRIX 57
ment pour les biens matériels de production, sur la base de la théorie
marxiste de la valeur ? Il y avait en effet un « malaise » des prix. His
toriquement, on peut l'expliquer par l'inquiétude devant la situation
déficitaire permanente de l'industrie productrice de biens de product
ion, alors que les séquelles de la guerre étaient amorties depuis long
temps et qu'il y avait eu plusieurs rajustements des prix de gros pour
les produits de cette industrie. D'autre part, 1957 est l'année de la
réforme administrative de déconcentration, substituant à la gestion
verticale, par branches, de l'industrie, un système territorial d'admin
istration ; c'était l'occasion de réviser l'ensemble des instruments
économiques, et d'ailleurs l'opération de réforme des salaires venait
d'être lancée.
La question posée au débat de 1957 était : la loi de la valeur
existe-t-elle dans l'économie socialiste ? Les rapporteurs principaux
— Ostrovitjanov, Gatovskij, Kulikov — présentèrent des réponses
encore extrêmement dogmatiques à cette question.
En face du bloc volontariste qui occupait une position dominante,
plusieurs écoles se dessinaient, mais d'une façon peu marquée ; les
opposants se bornaient d'une part à critiquer le système existant des
prix, d'autre part à affirmer l'existence de la loi de la valeur en socia
lisme. Les appartenances doctrinales restaient fluides.
Cette étape franchie, en 1958, la discussion s'enrichit et se clarine
à la fois. Tout d'abord on ne développe plus les raisonnements compli
qués sur l'origine et la légitimité de la loi de la valeur. Les participants
sont d'accord : la loi de la valeur existe. La question 1958 est : les prix
doivent-ils être fondés sur la valeur ? Question annexe : la réponse
de principe à la première question étant positive, dans quelle mesure
les prix peuvent-ils s'écarter de leur base : la valeur ?
Trois thèses principales se dégagent en 1958 : i° le prix doit être
construit par addition au coût d'un taux de « produit additionnel net »
proportionnel aux dépenses de travail vivant, c'est-à-dire des salaires ;
c'est la thèse de Strumilin, la plus proche de la formulation stricte de
la loi de la valeur ; 2° le coût doit être majoré, pour former le prix,
d'un « taux de profit » unique pour toute l'économie et calculé sur
l'ensemble du capital consommé dans la production (thèse du « prix
de production », défendue par Malyšev, Vaag, Sobol') ; 30 il faut déter
miner le prix à partir du « coût moyen de branche » en ajoutant à
celui-ci un taux de rentabilité proportionnel : c'est à peu de chose près
la formule du planificateur, améliorée et rationalisée (thèse de Bačurin
et Kondrašev, dite de la « valeur moyenne de branche »).
En schématisant, on peut dire que dans la première conception le
« produit additionnel » créé dans le processus de production est rapporté,
pour la formation du prix, au travail ; dans la seconde, aux fonds pro
ductifs ; dans la troisième, à une combinaison des deux éléments. 58 V. DJAČENKO
La position dominante dans le débat de 1958 est certainement
celle de Bačurin-Kondrašev. Cependant la thèse de Malyšev, du « prix
de production », gagne du terrain, bien que certains l'accusent de contre
dire les lois fondamentales du socialisme. Elle est d'ailleurs mieux
accueillie lorsque quelques-uns de ses partisans, tels Atlas et Vaag,
la présentent comme un instrument de calcul de l'efficacité des inves
tissements, ou de mesure de la rentabilité des entreprises plutôt que
comme une formule de détermination des prix.
Parallèlement aux discussions en congrès, les débats entre écono
mistes se poursuivent et se prolongent dans les grandes revues
miques et sous forme de monographies.
Dans la même ligne, le parti et le gouvernement soviétiques décident
des mesures d'assainissement : en i960 est lancée la révision des prix
de gros ; les bilans des entreprises sont réévalués et les taux d'amortis
sement réformés de i960 à 1962.
Cependant l'actualité du problème des prix et de la valeur
s'estompe ; à partir de 1961 et tout particulièrement du XXIIe Congrès
du Parti en octobre de la même année, la question, peu à peu, cesse
d'être à la mode. Le grand thème devient celui de l'efficacité des inves
tissements, c'est-à-dire un développement différent de la loi de la
valeur. De là, on passe au problème de l'efficacité générale de la plani
fication, dominé par les économistes « mathématiciens » : ce sont les
colloques sur les applications des mathématiques et du calcul éle
ctronique à la planification, et les travaux dans ce sens, orientés par
l'académicien Němčino v, qui retiennent l'attention.
Les nouveaux débats sur les prix, de 1962-1963, s'ouvrent dans
cette atmosphère.
Ils se déroulent en deux étapes : en novembre

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