Du militant professionnel au salarié encarté
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Du militant professionnel au salarié encarté

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Du militant professionnel au salarié encarté L’identité incertaine des collaborateurs salariés du PS
Philippe Aldrin,Groupe de sociologie politique européenne(Strasbourg III) et Thierry Barboni,Centre de Recherches politiques de la Sorbonne(Paris 1)
NB  la résentant intermédiaire du texte: Ce document est une éta e communication intitulée « Du militant professionnel au salarié encarté . Rendant compte d’une recherche en cours d’achèvement, des références et des précisions méthodolo iques lui seront adjoints pour sa version définitive. Merci de ne pas citer en l’état.
Les collaborateurs salariés de la politique intéressent diversement les sociologues du politique. Si l’expertise professionnelle dont s’entourent aujourd’hui les élus en matière de communication ou de gestion attire de façon grandissante l’attention, il en va différemment pour les autres catégories de collaborateurs politiques plus « classiques . Le relatif désintérêt pour les assistants parlementaires ou plus encore pour les permanents des partis politiques est patent. Sans doute faut-il questionner cette désaffection davantage comme le signe d’une évolution de l’univers professionnel de la politique plutôt que comme des effets de mode brassant les objets de la curiosité scientifique. En effet, par bien des aspects, les permanents des partis politiques correspondent à un type traditionnel, voire daté, du salariat politique. Les modalités de leur recrutement, leurs dispositions sociales, leurs liens et leurs missions au sein de l’appareil partisan, tout chez les permanents les inscrit dans un temps du travail politique aujourd’hui en partie révolu.
Les permanents font leur apparition au XIXe siècle, dans l’espace politique des démocraties parlementaires, avec l’institutionnalisation des partis comme entreprises, stabilisées et durables, spécialisées dans la mobilisation électorale et la production d’une offre politique (programmes, candidats, labels…). Comme leur nom l’indique, l’arrivée des permanents coïncide avec le passage d’une
mobilisation électorale discontinue à une compétition politique continue1. En France, la prééminence des partis dans la structuration du champ politique ne s’est jamais démentie depuis l’installation de la République. Les partis politiques et leurs relations (que l’on peut résumer avec l’expression de « système partisan jeu politique dès la IIIe République (1870-) sont un principe d’ordre du 1940). Cette réalité se prolongera après la Deuxième Guerre mondiale sous le régime de la IVe et même de la Veme République, contre le souhait et les contre-feux institutionnels imposés par Charles de Gaulle en 1958. Si la forme juridique et les logiques propres aux partis politiques semblent résister aux changements de régime, les structures organisationnelle et décisionnelle sont profondément affectées par les reconfigurations successives de la compétition politique nationale et locale. Les modifications du mode de scrutin, l’instauration de l’élection du président de la République au suffrage universel direct, les lois de Décentralisation transforment le nombre, la hiérarchie et les attributions des postes électifs, et transforment donc les rapports de forces internes et externes des appareils partisans. La période qui s’ouvre avec l’entrée en vigueur de la Ve République est marquée par un transfert des pouvoirs au profit des instances exécutives, à l’échelon national d’abord2, à l’échelon des collectivités territoriales ensuite. Cette transformation du travail politique a induit une évolution des profils, donc des compétences requises et des logiques de recrutement, des collaborateurs politiques. Ce, au détriment du profil « historique  des permanents.
La présidentialisation a déplacé hors du seul espace partisan, et notamment vers l’espace public et les médias de masse, les ressources du leadership partisan. Les conditions de légitimation et d’exercice du leadership interne dans les partis de gouvernement dépendent aujourd’hui davantage que par le passé de critères externes. Dans ces partis, la direction effective tend à revenir aux « présidentiables  et « (premier)ministrables . Cette tendance est fortement renforcée par la démocratisation des partis : avant de se prononcer, les militants jaugent au préalable la popularité, le capital de sympathie (supposés ou mesurés                                                  1 Sur ces questions, voir Garrigou (A.), Histoire sociale du suffrage universel en France. 1848-2000, Paris, Seuil, 2002 et Offerlé lotiqieuX XIM(,.rid,).ofPra  L ponsiese-XXe siècles, PariseB ,,nil991 .9 2  itiq polgimee RééRupV  e ealeud  Ls,riPa, ueiqbl91 ,etrevuocéD a98.anFrisçoB. ( L),
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