Ethique et recherche biomédicale : rapport 2010
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Description

L'année 2010 a été marquée par de nombreux débats publics sur l'éthique dans le cadre de la préparation au vote de la loi de février 2011 (révision de la loi bioéthique initiale de 2004). Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé présente, ici, les avis rendus au cours de l'année 2010, parmi lesquels : la communication à la société d'informations scientifiques et médicales : enjeux éthiques ; les problèmes éthiques soulevés par la gestation pour autrui (GPA) ; les problèmes éthiques posés par l'utilisation des cadavres à des fins de conservation ou d'expositions muséales ; la recherche sur les cellules d'origine embryonnaire humaine et la recherche sur l'embryon in vitro.

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Publié le 01 novembre 2011
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Langue Français
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Extrait

Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé
Éthiqbiuoe meté rdeiccahleerche  
rapport 2010
LadocumentationFrançaise
© Direction de l’information légale et administrative, Paris, 2011 ISBN : 978-2-11-008809-3 En application de la loi du 11 mars 1957 (art. 41) et du Code de la propriété intellectuelle du 1erla loi du 3 janvier 1995, toutejuillet 1992, complétés par reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans autorisation expresse de l'éditeur. Il est rappelé à cet égard que l'usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l'équilibre économique des circuits du livre.
Sommaire
Avant-propos................................................................ ..............7
Décret no83-132 du 23 février 1983 portant création d’un Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (JOdu 25 février 1983)......................... 11
Loi no94-654 du 29 juillet 1994 relative au don et à l’utilisation des éléments et produits du corps humain, à l’assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal (JOdu 30 juillet 1994).. .....................14
Décret no97-555 du 29 mai 1997 relatif au Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (JOdu 30 mai 1997)................................................ ..................15
Loi nodu 6 août 2004 relative à la bioéthique2004-800 (JOdu 7 août 2004)................................................................ ...18
Décret no2005-390 du 28 avril 2005 relatif au Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (JOdu 29 avril 2005) .............................20
 Membres du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé pour l’année 2010 ...............................................23
Les avis du Comité..................................... .................................27
Liste des avis du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé................................. .29
Avis, recommandations et rapports 2010 ...........................................37
Avis sur la communication d’informations scientifiques et médicales, et société : enjeux éthiques...... ...........................39
Avis sur les problèmes éthiques soulevés  par la gestation pour autrui (GPA)........................................ .....63
Avis sur les problèmes éthiques posés par l’utilisation des cadavres à des fins de conservation ou d’exposition muséale.......................................................... .83
Avis sur la recherche sur les cellules d’origine embryonnaire humaine et la recherche sur l’embryon humainin vitro ............97
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Activité de la section technique du Comité consultatif national d’éthique en 2010. ...........................159
Le centre de documentation et d’information en éthique des sciences de la vie et de la santé du Comité consultatif national d’éthique...................... ....................161
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Avant-propos
Tous les comités d’éthique n’y changeront rien. Avec toutes leurs bonnes intentions, ils ne sont que l’expression de notre mauvaise conscience devant le développement irrésistible et fondamentalement immoral de nos Sciences, qui nous a menés là, et auquel nous consentons secrètement, tout en y ajoutant la jouissance morale du repentir. Jean Baudrillard, 1997
L’année 2010 a été marquée par la place inhabituellement impor-tante que les débats sur l’éthique, la bioéthique en particulier, ont tenue dans la société française lors de la préparation du vote, en février 2011, de la loi de « Bioéthique » révisant la loi du 6 août 2004. Celle-ci confie au Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) de donner des avis sur les problèmes éthiques et« mission les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». La diversité des opinions et sensibilités représentées au sein du CCNE, sa liberté et son indépendance donnent à ses avis et recomman-dations une réelle légitimité. Son utilité vient en fait du débat public qu’il suscite et alimente. Il est toujours possible de regretter que le CCNE n’ait pas été plus présent, plus convoqué dans le débat national qui a précédé le vote de la loi. Pour autant le Comité n’en est jamais resté absent, produisant au-delà même de la loi, et c’est là sa mission première, des avis et rapports sur des questions qui concernent et que se posent nos concitoyens. Ainsi, en 2010, le CCNE a apporté une contribution importante à une question sur laquelle achoppent bien des débats éthiques, une problématique omniprésente dès lors qu’est abordée la responsabilité de la science devant la société : celle de la communication à la société d’informations scientifiques et médicales (avis no 109, février 2010). Le poids de cette responsabilité est particulièrement important lorsqu’elle concerne les sciences du vivant et de la santé, en ce qu’elles affectent
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profondément notre environnement, et notre existence elle-même. Éclairer les progrès de la science, soulever des enjeux de société nouveaux et poser un regard éthique sur ces évolutions, est une mission essentielle du CCNE. L’image de la science dans la société, et le besoin pour celle-ci de refonder ses liens avec le monde de l’innovation dépendent grandement de l’état du dialogue qui doit s’établir entre scientifiques et non-scien-tifiques. Pour que les questions scientifiques et médicales concourent réellement à l’élaboration de choix sociétaux induisant des progrès dans la société humaine, il est nécessaire que tout citoyen ait reçu une informa-tion plurielle et critique sur ces questions. Cela implique, en particulier, que les scientifiques s’abstiennent de donner à la société de faux espoirs, notamment en thérapeutique ou en médecine préventive. Corriger et remettre en question des annonces scientifiques erronées ou seulement incomprises, et ne pas occulter les dangers potentiels de certaines avancées scientifiques sont des condi-tions indispensables pour rétablir un climat de confiance entre scien-tifiques et société, et que renaisse dans notre pays un intérêt pour les carrières scientifiques. Les deux constituent des enjeux majeurs pour son avenir. L’année 2010 a vu également le CCNE s’approprier deux thèmes de réflexion qui étaient, de l’avis de tous, au cœur des débats précédant la révision de la loi de 2004. L’un portait sur les problèmes éthiques soulevés par la gestation pour autrui (GPA) (avis no mai 2010), l’autre sur la 110, recherche sur les cellules d’origine embryonnaire humaine, et la recherche sur l’embryon humainin vitro(avis no112, décembre 2010). Le premier, au terme d’une présentation des arguments favorables et défavorables à la légalisation de la GPA, et d’une réflexion convergente sur ces arguments qui font de la GPA un mode de procréation hors du commun, conclut au maintien de la législation actuelle qui en interdit la pratique. Prescriptif, notre avis a, normalement, été critiqué notamment par certains qui en ont fait une présentation, en fait, assez réductrice. Sur l’autre sujet délicat et sensible, la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines et l’embryon humainin vitro, le CCNE a choisi de ne pas délivrer de recommandation, notamment, d’ordre juridique, mais de poser les termes d’un débat difficile qui divise la société française. Sa démarche de réflexion qui s’est déroulée sur près de deux ans, a concerné la très grande majorité du Comité, certains de ses membres ayant de plus souhaité que figurent des réponses à ces questions sous la forme de prescriptions. La réflexion éthique présente dans cet avis du CCNE est complexe et, semble-t-il, dérangeante pour celles et ceux qui en attendaient un prêt à penser pour orienter un débat que le vote même de la loi n’a certainement pas clos. Révélateur d’une pensée ouverte, parfois contradictoire qui éclaire le débat éthique d’une société laïque ayant la volonté de le rester, cet avis du Comité est en fait le vingtième qui aborde ce sujet (le premier était l’avis no1 de 1984 et, !) paradoxalement le premier qui ne recommande pas explicitement l’auto-risation des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines.
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Laissant ouvertes les questions qui alimentent en permanence le débat, le CCNE a rempli son rôle qui, ainsi que le disait, je crois, son ancien président Didier Sicard, est moins de répondre aux questions qu’on lui pose que de révéler la complexité sous-jacente à l’apparente simplicité de ces questions, et d’aider dorénavant à élaborer les outils pour la dénouer, comme le souligne le président actuel, Alain Grimfeld. On parle de plus en plus fréquemment d’une « société de la connais-sance » et les progrès spectaculaires de la Science et des technologies repoussent, de fait, les limites du possible. Les avancées technologiques, de la biologie en particulier, nous confrontent en permanence à la ques-tion de savoir si elles correspondent vraiment à un progrès pour l’huma-nité. En effet, elles engendrent souvent un sentiment de menace et donc, des réactions de défense qui, elles aussi, posent d’évidentes questions éthiques. Tout en dénonçant les excès de ceux qui voient les avancées de la science comme des dangers potentiels pour l’humain, il est légitime de s’assurer que la recherche ne transgresse aucun des principes fonda-mentaux qui constituent le socle de notre société et que ses applica-tions répondent aux exigences de l’éthique, notamment lorsqu’il s’agit du devenir de notre espèce. Tout ce qui est scientifiquement et techni-quement possible ne doit pas être nécessairement et systématiquement autorisé, affirmait le CCNE dans son rapport préparatoire aux états généraux de la bioéthique (avis no105, octobre 2008). Si nous sommes ainsi renvoyés au questionnement sur les limites de l’action humaine, il nous faut nous demander comment tracer ces limites dans une société pluraliste, pluriculturelle, dans la recherche du « progrès », tel qu’Amartya Sen en fait une nouvelle analyse. La loi est là qui nous donne des clefs du vivre-ensemble », mais les interdits qu’elle nous impose ne peuvent faire « taire le libre exercice de l’imagination créatrice de l’humanité. C’est ainsi que la réflexion éthique ni ne s’arrête ni ne doit ralentir parce que la loi est votée. Le CCNE, quant à lui, reste en permanence dans une dynamique de réflexion, et il lance même des pistes nouvelles, en particulier sur le questionnement éthique lié aux progrès de la neuro-imagerie et la rela-tion de l’homme à la biodiversité. La loi nouvelle (février 2011) lui confie, de plus, la responsabilité d’animer et d’entretenir le débat public sur les sujets d’éthique relatifs aux sciences de la vie et de la santé. Le Comité relève avec enthousiasme et sérénité ce nouveau et indispensable défi.
Patrick Gaudray, Membre du CCNE, Président de la section technique
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Décret no83-132 du 23 février 1983 portant création d’un Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé1(JOdu 25 février 1983)
Article premier – Il est créé auprès du(L. no92-501 du 9 juin 1992, art. 1er). Le ministre chargé de la Recherche et du président du Comité peut à l’expiration ministre chargé de la Santé un Comité de son mandat être nommé président consultatif national d’éthique pour les d’honneur par décret du président de la sciences de la vie et de la santé. République. Le Comité a pour mission de donner sonArt. 4 Comité comprend, outre son – Le avis sur les problèmes moraux qui sont président : soulevés par la recherche dans les do-maines de la biologie, de la médecine et p1)e r(sDo.nno l8it3é-s7 4d0é sdigun9é easo ûptar1 9le8 3p) ntdesi»r éinq « c de la santé, que ces problèmes concer-tneanant aet apparbuiluq e ealR pédp xunir-nent l’homme, des groupes sociaux ou la société tout entière. cipales familles philosophiques et spiri-tuelles. Art. 2 Comité peut être saisi par – Le le président de l’Assemblée nationale, 2)(D. no83-174 du 6 février 1986 ; le président du Sénat, un membre duD. no92-501 du 9 ; 1992, art. 2-I juin Gouvernement, un établissement publicD. no93-134 du 1erfévrier 1993, art. 1er-I) ou une fondation reconnue d’utilité pu- personnalités qualifiées choi« dix-neuf »-blique ayant pour activité principale la sies en raison de leur compétence et de recherche ou le développement technolo-leur intérêt pour les problèmes d’éthique, gique, un établissement d’enseignement soit : supérieur. – un membre de l’Assemblée nationale et Il peut également se saisir de questions un membre du Sénat, désignés par les posées par des personnes ou groupe-élseesbm ssa eects didenprésséd éngi ;  num merb eud Conseil dÉtat, ments autres que ceux qui sont visés à lalinéa ci-dessus.p aurn  somna gviiscter-apt rédsei dlea ntC ;our de cassati on, Art. 3 – président du comité est Le par son premier président ; désigné nommé par décret du président de la – (D. no92-501 du 9 juin 1992, art. 2-II) République pour une durée de deux ans. une personnalité désignée par le Premier Ce mandat est renouvelable. ministre ;
1. Note de la rédaction : modifié par les décrets nos du juin 1992 et 93-134 du 9 92-501 1erfévrier 1993.
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– une personnalité désignée par le garde des Sceaux, ministre de la Justice ; (D. no93-134 du 1erfévrier 1993, art. 1er-II)deux personnalités désignées par le ministre chargé de la Recherche ; – une personnalité désignée par le ministre chargé de l’Industrie ; – une personnalité du secteur social dési-gnée par le ministre chargé des Affaires sociales et de la Solidarité nationale ; – une personnalité du secteur éducatif désignée par le ministre de l’Éducation nationale ; – une personnalité désignée par le ministre chargé du Travail ; (D. no83-740 du 9 août 1983 ; D. no92-501 du 9 juin 1992, art. 2-III) « quatre » personnalités appartenant aux professions de santé désignées par le ministre chargé de la Santé ; – une personnalité désignée par le ministre chargé de la Communication ; – une personnalité désignée par le ministre chargé de la Famille ; (D. no86-174 du 6 février 1986) « une personnalité désignée par le ministre des Droits de la femme ». 3)(D. no83-740 du 9 août 1983)« quinze » personnalités appartenant au secteur de la recherche, soit : – un membre de l’Académie des sciences désigné par son président ; (D. no83-740 du 9 août 1983) un « membre de l’Académie nationale de médecine désigné par son président » ; – un représentant du Collège de France désigné par son administrateur ; – un représentant de l’Institut Pasteur désigné par son directeur ; – quatre chercheurs appartenant au corps des chercheurs titulaires de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ou du Centre national de la recherche scientifique et deux ingénieurs, techniciens ou administratifs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ou du Centre national de la recherche scientifique, relevant des sta-tuts de personnels de ces établissements, désignés par moitié par le directeur géné-ral de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et par moitié par le directeur général du Centre national de la recherche scientifique ; – deux universitaires ou hospitalo-univer-sitaires figurant sur les listes électorales de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et désignés par le directeur général de cet institut ;
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– deux universitaires ou hospitalo-univer- sitaires désignés par la conférence des présidents d’université ; – un chercheur appartenant aux corps des chercheurs titulaires de l’Institut national de la recherche agronomique désigné par le président-directeur général de cet éta-blissement. Art. 5– La liste des membres du comité, désignés dans les conditions prévues à l’article 4, est publiée par arrêté conjoint du ministre chargé de la Recherche et du ministre chargé de la Santé. Art. 6– Le comité est renouvelé par moi-tié tous les deux ans. La désignation des nouveaux membres intervient dans les conditions fixées à l’article 4 ci-dessus. Il sera procédé, à l’issue de la première période de deux ans suivant l’installation dudit Comité, au tirage au sort de la moi-tié des membres de chacune des trois catégories définies à l’article 4 du présent décret en vue de leur renouvellement. Art. 7 le cadre de sa mission, – Dans définie à l’article 1er du présent décret, le Comité est chargé d’organiser une conférence annuelle sur les problèmes d’éthique dans le domaine des sciences de la vie et de la santé, au cours de la-quelle les questions importantes qui s’y rapportent sont abordées publiquement. Art. 8 – Il est créé au sein du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé une sec-tion technique appelée à instruire les dos-siers inscrits à l’ordre du jour du comité par son président. La section technique a compétence pour traiter les autres de-mandes d’avis reçues par le comité. Art. 9 section technique est com – La-posée de huit membres choisis parmi les personnalités appartenant aux catégories définies par l’alinéa 3 de l’article 4 et de quatre membres choisis parmi les per-sonnalités appartenant aux catégories définies par l’alinéa 2 de l’article 4. Ils sont désignés par le comité sur proposi-tion de son président. La section technique élit son président parmi les huit premières personnalités. En cas de vote avec partage des voix, le président a voix prépondérante. Art. 10L’Institut national de la santé et de la recherche médicale apporte son soutien technique et administratif au comité et à sa
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