Euthanasie définition
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Affaires médiatisées. L'affaire Vincent Humbert. Débat : qu'est-ce que change la loi sue la fin de vie, loi Leonetti ? Euthanasie active, suicide assisté, euthanasie passive.

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Publié le 19 juillet 2012
Nombre de lectures 323
Langue Français

Extrait

Ici je parlerai de quelques sujets de bioéthique que je trouve important et qui me tienne à coeur... EUTHANASIE
1) Quelques affaires plutôt médiatisées.....
l'affaire Vincent Humbert
Le 24 Septembre 2000, Vincent Humbert est victime d'un accident de la route qui le laissera tétraplégique...Il devient aveugle, muet, mais garde toute sa lucidité... Grâce à une méthode de communication que sa mère et lui ont mis en place (ouïe et pouce), il lui fait part de sa décision de mettre fin à son supplice. En Novembre 2002, toujours grâce à cette méthode de communication, il écrit à Jacques Chirac, président de la République, et lui demande le "droit de mourir", demande alors rejetée.. Ainsi le 21 Septembre 2003, sa mère annonce son intention de l'aider et passe à l'acte le 24 septembre en lui donnant une dose importante de penthiobarbital de potassium.Celle-ci est immédiatement arrêtée et placée en garde à vue. Vincent plonge dans un coma profond et est transféré au service de réanimation du Dr Chaussoy.
Puis le 26 Septembre, après discussion le Dr Chaussoy décide de stopper toute réanimation et lui injecte une dose de chlorure de potassium qui entraine le décès du patient. Le 13 et 14 Janvier 2004, Dr Chaussoy et Marie Humbert sont mis en examen pour finalement être innocentés en Février 2006. Il s'git ici d'une affaire définitivement close pour le magistrat...mais une affaire extrêmement importante dans ce grand débat que pose l'euthanasie.
[ à lire "je vous demande le droit de mourir" de Vincent Humbert] [http://www.loi-vincent-humbert.com/]
l'affaire Chantal Sébire
Chantal Sébire était atteinte d'une tumeur rare du sinus et de la cloison nasale qui lui ont fait perdre l'odorat, le goût puis la vue. Elle provoquait des douleurs atroces. Elle demande donc à Nicolas Sarkozy, président de la République, le droit de mourir dans la dignité. Elle invoque l'autorisation en Belgique, Pays-Bas et Suisse.
Elle dépose une requête devant le Tribunal de Grande instance de Dijon mais celle-ci est rejetée le 17 Mars 2008 en appliquant la loi dite Léonetti. Le 19 Mars 2008, Chantal Sébire est retrouvée morte à son domicile suite à une ingestion massive de barbiturique...Elle avait annoncé avoir de quoi résoudre sa situation...
2) l'idée de la mort..refoulante
Pendant de nombreux siècles, la mort était familière aux vivants. La mort était acceptée comme naturelle et comme fait social. Mais les progrès scientifiques ont contribué au refoulement de la mort. En effet, les progrès de la
médecine ont permis d'augmenter l'espérance de vie, de troubler la frontière entre la vie et la mort (méthodes de réanimation). On recherche dans a médecine les moyens de remédier aux souffrances et la force de surmonter la peur de la mort. Parallèlement, le poids de la décision médicale en fin de vie se trouve renforcée. Certains voudraient trouver dans la médecine, les moyens de se réapproprier la mort, du moins de déterminer son heure, de décider des conditions de sa survenance et de ses modalités...On réclame désormais au médecin de provoquer la mort pour abréger la souffrance ou l'agonie.
3) Quelques grands noms et faits dans l'histoire d l'euthanasie
Francis Bacon (1561-1626) définie l'euthanasie comme une mort douce entourée de soins.Cette définition prévaut jusqu'au XIXeme siècle.
Au XIXeme siècle apparait l'euthanasie utilitariste. (utilitarisme : "le plus grand bonheur du plus grand nombre" ). Selon Bentham et Hill, "la seule chose désirable comme fin est le bonheur, c'est à dire le plaisir et l'absence de douleur". Lorsque la somme des douleurs devient supérieur à la somme des plaisirs, la vie devient inutile...il convient donc de la supprimer.
Au XXème siècle se développent l'euthanasie eugéniste et l'euthanasie compassionnelle...:
Euthanasie eugéniste: en 1883 Sir Francis Galton crée le mouvement de l'eugénisme scientifique, science dont l'objet doit être double : "entraver la multiplication des inadaptés(...) et améliorer la race en favorisant la reproduction des plus aptes".
Euthanasie compassionnelle: dans les années 30 de nombreuses associations en faveur de l'euthanasie compassionnelle naissent : Grande Bretagne1935 :Volontary Euthanasia Association USA1938 : Society for the right to die France1980 :ADMD Ces associations revendiquent le droit de ne pas souffrir, le refus de l'acharnement thérapeutique et le droit à l'euthanasie volontaire si le patient le réclame.
4) la législation de la fin de vie
Les objectifs : -->pour les malades : organiser la prise en charge de la douleur = "soins palliatifs" promouvoir les droits généraux des malades, ainsi que les droits spécifiques des malades en fin de vie
-->pour les professionnels de santé : donner un cadre plus sûr aux professionnels de santé
Les soins palliatifs :
"Tout ce qu'il reste à faire quand il n'y a plus rien à faire" Dr Thérèse Vanier Définition par OMS 1990 : "soins actifs, complets, données aux malades dont l'affection ne répond plus au traitement curatif" Ils ne hâtent ni ne retardent la mort. Leur but est de préserver la meilleure qualité de vie jusqu'à la mort.
Il s'agit de la voie médiane entre l'acharnement thérapeutique et l'abandon...
Ils permettent de prendre en compte, pour les soulager, les souffrances du malade en fin de vie, ainsi que les familles, y compris après la mort du malade. Ils impliquent une personne médicale spécialisée et compétente, des bénévoles et la famille. Ils sont aujourd'hui soutenus par une politique de santé faisant de la fin de vie une priorité de santé publique.
Droit aux soins palliatifs :la loi n°99-477 du 9 Juin 1999a consacré légalement le droit de toute personne malade dont l'état le requiert d'accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement. Ce droit s'est trouvé réaffirmé par laloi n°2002-303 du 4 Mars 2002 dite loi Kouchnerqui prône la lutte contre la douleur et donne le droit au malade de refuser son traitement.
l'objet des soins palliatifs :loi francaise article L-1110-10 Code de Santé Publique -->soulager la douleur -->apaiser la souffrance psychique -->sauvegarder la dignité de la personne malade -->soutenir son entourage
La loi sur la fin de vie:loi n°2005-370 du 22 Avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie ==> dite loi Léonetti
Les points forts de la loi : ¤ Interdiction de tout acharnement thérapeutique ¤Droit du patient de limiter ou d'arrêter tout traitement ¤collégialité de la décision d'arrêt de traitement
Interdiction de tout acharnement thérapeutique :
Définition acharnement thérapeutique : " se définit comme une obstination déraisonnable, refusant par un raisonnement buté de reconnaitre qu'un homme est voué à la mort et qu'il n'est pas curable" ( CCNE avis n°63) Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent pas apparaitre comme inutile, disproportionné, n'ayant d'autres effets que le seul maintien artificiel de la vie .
Droit du patient de limiter ou d'arrêter tout traitement ( situation de fin de vie) :
Il faut ici distinguer le patient conscient du patient inconscient...
¤le patient conscient: la loi donne le droit de ne pas souhaiter conituer des traitements ou de souhaiter une limitation des traitements...Dans ce cas le médecin doit respecter sa volonté, l'informer sur les conséquences, transcrire cette décision dans le dossier médical et mettre en place les soins palliatifs.
¤le patient inconscient:
--> directives anticipées ? Selon l'article L 1111-11 du code de santé publique, toute personne peut rédiger des "directives anticipées" en prévision du jour où elle serait "hors d'état d'exprimer sa volonté". Il s'agit d'un document écrit, daté et signé qui indique les souhaits de leur auteur. Sa durée de validité est de 3 ans. Ces directives sont conservées dans le dossier du patient.
--> personne de confiance ? Il s'agit d'un parent, proche ou médecin traitant désignée par écrit. Elle est consultée si le patient est hors d'état d'exprimer sa volonté et est révocable à tous moments. Pour
toute décision elle est consultée et son avis prévaut sur tout autre avis non médical.
A savoir que les directives anticipées prévalent sur l'avis de la personne de confiance....
Collégialité de la décision d'arrêt de traitement :
La décision est prise par le médecin après avoir concerté l'equipe de soins et l'avis d'un second médecin intervenant en tant que consultant. Aucun lien hiérarchique ne doit exister entre les deux. Le médecin reste tenu de dispenser les soins palliatifs en vue de sauvegarder la dignité du mourant et d'assurer la qualité de fin de vie.
Rapport Léonetti 2008: 4 avancées à signaler :
¤ congé payé 15jours pour accompagner un proche mourant ¤ meilleurs recours à la "sédation" terminale qui permet "d'endormir" progressivement et sans douleur un patient ¤ mobilisation des compétences en soins palliatifs dans les cas litigieux en créeant dans chaque département un poste de référent ¤ création d'un observatoire des pratiques médicales en fin de vie
5) Conclusion
Aujourd'hui, l'euthanasie reste un grand sujet de débat en France. Il s'agit d'un problème dramatique par sa complexité. Il faut préciser que malgré le fait que l'acte en lui meme soit un crime,es juges sont plutot comprehensifs voire laxiste dans tous ces dossiers... Les progrès de la science font que l'on peut désormais maintenir une personne en vie artificellement mais est-ce cela la VIE ? A-t-on le droit de priver une personne de sa dignité, de sa liberté ? Toutesfois, peut-on laisser un médecin ou un proche prendre la charge d'une telle responsabilité (qui n'est qu'una cte de respect au final) et le laisser se faire accuser...Et peut-on prendre le risque d'aboutir à des abus si on tolère l'euthanasie...
Un article ne peut bien sur pas changer le cours des choses mais j'ai envie de croire que ce débat va continuer et aboutir un jour...
" Ce qui est important ce n'est pas d'ajouter des années à la vie. C'est d'ajouter de la vie aux années." A. Carrel (30's)
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