Genèse et cause des saveurs d après l agriculture nabatéenne - article ; n°1 ; vol.13, pg 319-329
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Genèse et cause des saveurs d'après l'agriculture nabatéenne - article ; n°1 ; vol.13, pg 319-329

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1973 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 319-329
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 67
Langue Français

Extrait

Toufy Fahd
Genèse et cause des saveurs d'après l'agriculture nabatéenne
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°13-14, 1973. pp. 319-329.
Citer ce document / Cite this document :
Fahd Toufy. Genèse et cause des saveurs d'après l'agriculture nabatéenne. In: Revue de l'Occident musulman et de la
Méditerranée, N°13-14, 1973. pp. 319-329.
doi : 10.3406/remmm.1973.1212
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1973_num_13_1_1212GENESE ET CAUSE DES SAVEURS
D'APRÈS L'AGRICULTURE NABAT'EENNE
par Toufy FAHD
Dans un chapitre conçu comme une étude de synthèse sur la physiologie des
plantes, les auteurs successifs de l'Agriculture nabat'éenne exposent la somme des
connaissances répandues à leurs époques respectives au sujet de la genèse des
végétaux et de leur diversité de formes, de saveurs, de couleurs, d'odeurs,
d'éléments et de propriétés (1).
Deux études antérieures, l'une consacrée au paragraphe de ce chapitre relatif
aux couleurs (2), l'autre à celui relatif aux odeurs (3), nous ont permis de
constater l'originalité de ces textes et leur indépendance par rapport aux sources
de l'Antiquité classique et post-classique. Il nous reste â examiner le paragraphe
relatif aux saveurs, qui, quantitativement, vient après celui des couleurs et bien
avant celui des odeurs (4).
Sachant pertinemment que notre compilation est traduite d'une langue non
encore bien déterminée (5), il nous a paru nécessaire d'en choisir quelques
spécimens, ayant trait â des questions bien précises, pour les soumettre à une
confrontation avec des textes similaires préexistants, dans l'espoir soit de con
firmer l'originalité de cette encyclopédie agronomique, soit d'en retrouver les
sources, dans le cas opposé. Pour les couleurs et les odeurs, il nous a paru que
l'originalité s'impose ; en serait-il de même pour les saveurs ?
(1) *-^t j,
Le Texte est établi par nous sur Beyazft, '11111(1011 19053, fol 105v sqq. (= U), comparé à
Hamîdlye 1031 (= H) et Leyde, Cod. or. 303 a (= L). Pour l'étude des témoins manuscrits et
leur classification, on se reportera i l'introduction du premier volume de l'édition complète en
préparation.
(2) Cf. Genèse et cause des couleurs d'après l'Agriculture nabaténne, in Festschrift Fritz
Meier (sous presse).
(3) Cf. Genèse et cause des odeurs d'après nabatéenne, in Mélanges Armand
Abel (sous presse).
(4) Couleurs : fol 1 1 5M 21r ; odeurs : fol 108v-l 1 lr ; saveurs : fol 1 1 f -1 1 5* .
(5) Le style et le vocabulaire font pencher pour le syriaque, confirmant ainsi le dire d'Ibn
Wah'shiyya en tête du livre. Mais l'influence du grec est telle que l'on peut se demander si,
avant de passer en syriaque, les éléments composant notre compilation n'avaient pas été rédigés
en grec. T. FAHD 320
Pour le savoir, nous allons procéder à l'inventaire des textes similaires que
nous avons pu repérer, et dire dans quelle mesure une comparaison entre eux et
notre texte peut être instructive.
Le premier d'entre eux et le plus important, puisqu'il a exclusivement pour
objet, comme notre texte, l'étude des saveurs dans les végétaux, est le livre VI du
De cousis plantarum de Théophraste (6). Entièrement consacré aux saveurs et aux
odeurs dans les plantes, entre lesquelles il existe des affinités multiples, ce livre
passe en revue l'ensemble des questions qui se posent à leur propos. En effet,
après avoir défini la saveur et l'odeur, après avoir exposé et discuté les opinions de
Platon et de Démocrite, Théophraste parle du mélange naturel de la saveur et de
l'odeur dans les plantes et les animaux et de leur artificiel, des espèces de
saveurs et de leur grande diversité dans les plantes, du passage de la saveur, par la
coction, d'une qualité à l'autre, de la multiplicité des saveurs vineuses, de la
primauté du doux et de Tamer sur les autres saveurs, de la sève en tant que
matière commune à toutes les saveurs et de la chaleur interne et externe en tant
que cause efficiente des saveurs les plus manifestes. Suit l'examen de questions
diverses, tels le vieillissement du vin, la corruption des saveurs, cas de l'olivier qui
ne fait plus d'huile au-delà de l'automne, de la vigne qui, dans les régions froides,
ne manque pas de saveur, alors que l'olivier en manque, divers rapports entre
saveurs et odeurs, etc.
Toutes ces questions sont traitées d'un point de vue empirique et analytique
plutôt que théorique. C'est en partant de l'exemple que Théophraste formule ou
permet de formuler le principe. Cela n'est pas le cas dans notre texte où l'aspect
théorique et synthétique prédomine et l'aspect pragmatique n'émerge que t
imidement. C'est dire que nous avons à faire à une synthèse nourrie d'une
expérience dont les détails ne sont pas fournis ici mais dans l'étude détaillée des
plantes, qui précède ou suit ce chapitre. La haute tenue scientifique de celui-ci,
dans son ensemble, et de notre paragraphe sur les saveurs, en particulier, fait
penser au corpus jâbirien, ainsi qu'aux spéculations de même ordre qu'on trouve
dans la littérature des physica ou propriétés naturelles et dans le k. sirr al-khalîqa
attribué à Apollonius de Tyane (Balînâs).
Le Livre des Trésors de Job d'Edesse (7), synthèse écrite à Baghdad au début
du IXe siècle de l'ère chrétienne, ayant des affinités, à la fois, avec le k.sirr
al-khalîqa et avec le De anima (II, ch. 1-12) et le De sensu et sensïbilibus (ch. 3-5)
d'Aristote (9), consacre un long paragraphe à la saveur d'un point de vue général
(6) Theophrasti Eresii opera quae supersunt omnia graece recensuit, latine interprétâtes
est... Fridericus Wimmer, Paris, Didot, 1866 (reprod. anast., Minerva, GMBH, Francfort 1964),
pp. 290-309 (I-XIII).
(7) Cf. A. Mingana, Encyclopaedia of philosophical and natural sciences, as taught in
Bagdad about A.D.817, or Book of Treasures, by Job of Edessa, syr. text ed. and transi.,
Cambridge 1935, pp. 122-129 (Discours HI, ch. 1-2).
(8) Cf. P. Kraus, Jâbir Ibn Hayyân. Contribution à l'histoire des idées scientifiques dans
l'Islam, II, Le Caire, 1942, p. 275 sqq.
(9) Cf. Mingana, op. cit., p. 122, n.l. ET CAUSES DES SAVEURS 321 GENESE
et sans référence au règne végétal lequel est négligé dans cette encyclopédie (10).
L'auteur dresse un tableau des sept saveurs : la douceur (h'alyûtô), l'amertume
(marîrûtô), l'âcreté (h'arîfûtô), la salure (mlth'ûtô), l'acidité (h'omûçûtô), l'âpreté
(h'arûqûtô) et l'insipidité (maghlghûtô); puis il consacre un petit paragraphe à
chacune d'entre elles, expliquant leur genèse par le degré d'équilibre ou de
déséquilibre du chaud, du froid, du sec et de l'humide dans les êtres (11).
Dans l'analyse de Job d'Edesse, on retrouve assez fréquemment les points de
vue d'Aristote, sans que cela en soit un démarquage. En reconnaissant que c'est
surtout dans les végétaux que se trouvent les saveurs (12), Aristote en lie la genèse
à l'eau, quoi qu'elle soit réputée être sans saveur, puis à l'action de la chaleur, de
l'humidité et de la sécheresse. Il conclut en ces termes : "De même que ceux qui
dissolvent dans l'eau des couleurs et des saveurs, font que l'eau possède telle
couleur ou saveur, de même aussi la nature agit sur le sec et sur le terreux, et,
filtrant l'humidité à travers le sec et le terreux et la mettant en mouvement par le.
chaud, lui donne une certaine qualité" (13).
On retrouvera beaucoup de ces idées dans notre texte, mais intervenant dans
une optique et sur des bases fort différentes. Il serait long et fastidieux d'établir
une comparaison systématique entre notre texte et ceux cités ci-dessus ; nous nous
contenterons de dresser à la fin un tableau de concordance annoté qui en relèvera
les principales similitudes et divergences.
Enfin, il nous reste à dire que nos recherches dans les compilations
géoponiques grecques, latines et arabes, ne nous ont pas permis de trouver des
passages analogues au nôtre. C'est à p

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