HISTOIRES DE VÉLO : ATTENTION AUX « BRICOLEURS » !

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• Publié par: odafogoq
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• Langue: Français

Extrait

HISTOIRES DE VÉLO : ATTENTION AUX « BRICOLEURS » ! (extrait de « Trois hommes sur un vélo » de Jerome K. Jerome) -Est-ce qu'il est en bon état ?- On dirait que le pignon est faussé. -Le tandem ? Il est impeccable.- Ne vous fatiguez pas pour si peu,dis-je,remontons -L'avez-vous vérifié ?la roue et partons. -- Maintenant qu'elle est démontée,Non, je ne l'ai pas vérifié et personne ne le vérifiera.répondit-il, L'engin est actuellement en bon état de marche et il leautant regarder ce qui ne va pas. restera jusqu'à notre départ. Ilparlait de cette roue comme si un accident  l'avaitarrachée. Et, avant que j'ai pu l'en Je sais ce que ce genre de vérificationsempêcher, il avait dévissé quelque chose quelque peuvent donner. J'ai connu un homme, àpart, libérant deux ou trois douzaines de petites Folkestone, rencontré aux courses, un soir, etbilles qui roulèrent sur le chemin. qui me proposa une longue balade à vélo pour le- Rattrapez-les !hurla-t-il,rattrapez-les I il ne faut lendemain. J'acceptai. Je me levai tôt - tôt pourpas en perdre une seule. moi, et ce me fut un effort dont je fus fier. IlIl avait l'air très inquiet à leur sujet. arriva avec une demi-heure de retard. Je l'attendais dans le jardin. C'était une merveilleuseAprès avoir rampé pendant plus d'une demi- journée. heure,nous en retrouvâmes seize. Il espérait -Quelle machine formidable, dit-il.Ça marchequ'on les avait toutes car ça risquait d'être un peu comment ?pour le bon fonctionnement du vélo. Il gênant -Comme un vélo, répondis-je,assez facilement leprécisa qu'il n'y avait rien de plus important, en matin, un peu plus difficilement après le déjeuner. démontantun vélo, que de faire attention à ne Il l'empoigna entre fourche et guidon et lepas perdre une seule de ces petites billes. Qu'il secoua violemment.fallait les compter pour être sûr de ne pas en -Arrêtez,m'écriai-je,vous allez l'abîmer !en remontant la roue. Je lui promis de oublier Je me demandais bien pourquoi il le secouaitsuivre son conseille jour où je démonterais un ainsi. Il ne lui avait rien fait, ce vélo ! De plus, s'ilvélo. Je rangeai les billes dans mon chapeau que avait eu envie d'être secoué j'étais assez grandje posai sur une marche de l'entrée. J’avoue pour le faire moi-même. Ça me faisait plus demaintenant que ce ne fut pas une très bonne mal que s'il avait battu mon chien.idée. Que ce fut même une idée idiote. Je ne suis -Votre roue avant est voilée, dit-il.pourtant pas un écervelé. C'est sûrement -Pas quand vous cessez de la secouer comme ça. l'influencede ce type qui m'avait fait faire ça. En fait cette roue n'avait absolument rien de voilé. Ilm'expliqua alors qu'il allait vérifier la chaîne - C'est très dangereux,ajouta-t-il.avez un Vouset, aussitôt, il se mit en devoir de démonter le tournevis ?dérailleur. Je fis l'impossible pour l'en dissuader; Là, j'aurais dû être plus ferme, mais je pensaisje lui répétai le conseil solennel que m'avait qu'il avait peut-être de bonnes connaissances endonné un ami plein d'expérience :« Si vous avez mécanique. J'ouvris ma boîte à outils pour voirdes problèmes de dérailleur, vendez tout de suite votre vélo ce que je pouvais trouver. Quand je revins, ilet achetez-en un autre, ça vous coûtera moins cher. » Il était assis par terre, la roue avant entre lesrépondit : jambes. Il s'amusait à la faire tourner avec ses- Ce sont les gens qui sont nuls en mécanique qui doigts. Le reste du vélo gisait sur le gravier à côtéparlent comme ça; rien n'est plus facile que de de lui.démonter un dérailleur. - Il lui est arrivé quelque chose à cette roue avantdois reconnaître qu'il avait raison. En, Je dit-il. moinsde cinq minutes le dérailleur gisait sur le - J'en ai l'impression, répondis-je, mais c'était unsol, en morceaux, tandis qu'en rampant il se de ces types qui ne comprennent rien àmettait à la recherche des vis. Il fit observer que l'humour.

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