Information, propagande et opinion publique durant la deuxième Guerre mondiale. Réflexions en guise de conclusions - article ; n°1 ; vol.108, pg 147-154
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1996 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 147-154Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Réflexions en guise de conclusions, p. 147-154. La deuxième Guerre mondiale a vu un développement sans précédent de la «guerre psychologique» à la faveur du progrès des transmissions radioélectriques, désormais capables d'abolir les distances. Même les gouvernements belligérants du monde libre ont été amenés à en assumer le contrôle. Et leur victoire militaire est allée de pair avec la victoire de leur propagande. Si éloignée qu'ils fussent des pratiques totalitaires, force est de reconnaître que les contraintes de la guerre les ont entraînés à pratiquer parfois aussi le mensonge et que le recours au secret de tout temps est une composante essentielle des phénomènes informatifs; que cependant le «conditionnement des esprits» par la propagande a des limites et peut se (v. au verso) révéler illusoire : car les opinions publiques, hétérogènes et mobiles, témoignent d'une autonomie bien plus large qu'on ne l'a souvent cru. L'usage paroxystique des propagandes en temps de guerre totale est un avertissement : même en période de paix et de triomphe du libéralisme, l'extension croissante des phénomènes informatifs dont leur instantanéité et leur mondialisation multiplient aujourd'hui la puissance, nous rappellent l'importance de leurs enjeux et le rôle persistant des opinions publiques, acteurs, en dépit de tout, du combat démocratique. 8 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.