Inscriptions de Minturnes - article ; n°1 ; vol.24, pg 321-327
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1904 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 321-327
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Ch. Dubois
Inscriptions de Minturnes
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 24, 1904. pp. 321-327.
Citer ce document / Cite this document :
Dubois Ch. Inscriptions de Minturnes. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 24, 1904. pp. 321-327.
doi : 10.3406/mefr.1904.6323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1904_num_24_1_6323INSCRIPTIONS DE MINTÜRNES
Je dois à l'obligeance de M1' le Professeur Pietro Fedele la
communication de quelques textes épigraphiques provenant de
Minturnes. Dans un récent voyage à Minturnes j'ai eu l'occa
sion de voir ces inscriptions, dont une, la première que nous
publions ici, présente un assez grand intérêt.
ΛΙΙ · ΗΛΙΟ)! · CAI»AHiAM · ΚΑΙβΚϋΔ!
μπμ(ονγμο) · και toic chnaoic
h<-;oic
L · MINICIVS · NATALIS · COS
PROCDS· PROVINCIA!·
AFRICAE · AVGVR · LEG
AVG · PR- PR · M DESIA E
IN FE RIO RIS
CVRATOR · OPERVM· PVßLICORVM
FT AEDIVM SACRA RV M
| Hauteur de la pierre: 0,07 ; largeur: 0,405].
(Jette inscription a été retrouvée sur la rive droite du Grari-
gliano, près de l'embouchure du Heu ve. Maintenant à Mintur
nes (casa Bruno).
Le personnage qui fuit une dédicace à Sérapis et à Isis est
L. Minicius Natalis (Juadronius Verus Junior, connu, ainsi que
son père L. Minicius Natalis, par un certain nombre de docu- 322 INSCRIPTIONS DE MINTURNES
merits épigraphiques (1). Sur notre inscription ne figurent pas
tous ses cognomina, ni non plus toutes les fonctions qu'il a
remplies, la liste s'arrête à la cur atura ο peruin publicoruni ■■
mais elle est parfaitement conforme à celles des autres inscrip
tions, par exemple celle de Tibur, G. I. L., XIV, n° 3599. On
s'accorde généralement à placer le consulat de L. Minicius Na-
talis en 127 ap. J.-C. ; quant au proconsulat d'Afrique, c'est en 139
qu'il l'exerça. L'inscription de Minturnes est donc postérieure
à cette date.
Elle nous révèle l'existence, sur les bords du Liris, du culte
de Sérapis et des autres divinités égyptiennes. Sérapis y est
appelé JE~kioc Σέραττ;.;, nom qu'il portait comme dieu solaire (2),
et Isis y est dite Μυρύυνυαος. Cette épithète que l'on rencon
tre fréquemment sur des monnaies ou des papyrus (3), est plus
rare dans les textes épigraphiques. Elle apparaît sur une inscrip
tion de Rome (4).
Bien que l'inscription date seulement du règne d'Antonin,.
il est vraisemblable que le culte des divinités égyptiennes exis
tait depuis longtemps déjà à Minturnes, ville maritime et petite
place de commerce fréquentée par des marchands. Sa situation
naturelle destinait en effet Minturnes à avoir, comme lieu de
trafic, une certaine importance pour la région environnante. Elle
n'avait pas de port à proprement parler, se trouvant sur une
côte plate dénuée d'abri, et les navires qui venaient sur cette
(1) L. Minicius Natalis senior: C. I. L, Vili, 2Ì78, 2179, 4676, 10962.
L. Minicius Natalis Quadronius Verus: C.I.L., II, 4510, 4511; VIII»
4643; XIV, 3599, 3600, 3554; Eph. ep. I, p. 251; IV, 768; C. /. G*., 5977.
Sur la carrière de ces deux personnages cf. surtout Hülsen, Mis
cellanea epigraphica, dans les Miltheil. des kais. deutsch. Inst. Rom..
Abtìi. Ili, p. 84 et suiv., et Pallu de Lessert, Fastes des provinces
africaines. I, p. 190-192.
(2) Roscher, l2, p. 2026.
(3) Id., II2, ρ, 3311.
(4) laser. (Jr. It al. et Sic, n° 1032. INSCRIPTIONS DE MINTURNES 323
partie du littoral italien devaient s'abriter et séjourner de pré
férence dans la baie de Formies que Strabon traite d'excel
lente (1), on dans la rade de Gaète, une des meilleures d'Italie (2).
Mais Minturnes, d'autre part, se trouvait à l'embouchure du
Uarigliano ; et sur les rives du fleuve, dans le voisinage immédiat
de la mer, pouvait se constituer un petit emporium. Elle était
placée au débouché de la plaine traversée par le Garigliano et
par l'Ausente, et, étant la ville maritime la plus rapprochée
de Suessa Aurunca, elle lui servait de port, à l'époque osque,
ainsi sans doute qu'à la vieille ville ausonienne de Vescia, située
du côté du mont Massique (3). Plus tard, à l'époque romaine, elle
était unie par une route à Suessa (10 milles) et à Teanum
Γ18 milles); une autre route la mettait en communication avec
la vallée de l'Ausente et avec Aquinum (4). Cette situation fa
vorable, le développement pris de bonne heure par un certain
nombre d'industries (-ri), durent attirer des marchands à Min
turnes ; et comme les marchands étaient les grands propagateurs
des divinités étrangères, on peut s'expliquer ainsi la présence à
Minturnes du culte d'Lsis et de »Sé rap is.
(Je ([in paraît confirmer cette supposition, c'est la pince où
notre inscription a été retrouvée, sur le bord même du H en ve, à,
environ 200 mètres de la nier (lì), par conséquent dans le quartier
οίι se faisait nécessairement le trafic (7) ; à l'endroit où la pierre
(Γ; Strabon, V, <î.
(2) Cicèron, De, imp. Cn„ Pomp., :->ί'>; Horus, I, 11, 4.
(?i) Liv., IX, 25. — Nissen, Ital. Landeskunde, IIs, p. GH2.
(t) Nissen, op. cit., ρ. <>tf;î.
(ο) Caton., De a/jri cultura, Ιου; Minturnis cuculliunes, ferra-
menta, falces, palan, l/iqoiiex, secures, orn/i/ineuta,, m.urices. catellas.
(li) Dans l'antiquité, la mer était moins éloignée, le Liris appor
tant des alluvions qui i-eculent peu. à, peu la ligne du rivage.
(T) Cf. Vitruve veut que les temples d:lsis et de Sérapis soient
dans l'emporium. De, Arch., I, 7. 324 INSCRIPTIONS DE MINTURNES
a été déterrée existent encore les soubassements d'un temple
que, pour cette raison, je crois avoir été celui des divinités égyp
tiennes. Il se compose d'une terrasse en opus lateritium,
tourée de blocs de travertin ; une assise de ces blocs subsiste
encore, intacte, au ras du sol, sur deux des côtés, dont l'un
mesure 9m,60, l'autre 12111; la largeur de ces blocs est de 0m,72.
Près de là gisent une base de colonne de 0m,80 de diamètre, un
fragment de colonne (diam. 0,72), le fragment d'une base de
statue avec les plis inférieurs du vêtement. Non loin de là, en
différents endroits, on voit, le long du fleuve, de petits monti
cules constitués par l'accumulation des fragments de vases dans
lesquels étaienf transportées les marchandises (ils sont, en très
petit, ce qu'est à Rome le Monte Testacelo).
Ces indices donnent à supposer qu'à Minturnes comme dans
les autres ports italiens, l'introduction des divinités étrangères
a été liée en quelque manière au commerce. Quand le culte
d'Isis et de Sérapis s'implanta-t-il à l'embouchure du Liris ? On
ne saurait le dire. Peut-être d'assez bonne heure, si l'on songe Ό Ε MINTURNES 325 INSCRIPTIONS
qu'il était répandu dès le IPme siècle av. J.-C, dans les régions
voisines de la Campanie. En tout cas, il faut joindre Minturnes
à la liste des villes maritimes de l'Italie méridionale, ithegium,
Pompéi, Naples, Pouzzoles, Terracine, où les dieux égyptiens
étaient adorés (1).
__ AXIMO
17 VIR · AEDIL Q
PLEBS AER · CONL
L · D · D · D
Fragment brisé en haut. Haut, max.: Ο,υ'5 ; larg. ' ),< > 7. —
Lettres capitales. — {(Jasa Urtino).
A E L Ι Α Ε
Ε Ν E R G Ι Α E
AIìH SATVRN-INI
OKDÜ DEC · UT
PLEBS · L · DDD
Larg. 0,60; haut; l"',05.
Haut, des lettres des deux premières lignes: 0,05; des lignes
suivantes: 0,35.
(1) Cf. les documents dans Koscher. Art. Isis, pp. î>98-400. — Pour
Terracine, cf. aussi Eph. epig.: VIII, p. 156, n° 632. INSCRIPTIONS I>E MINTUKNES o26
Route provinciale, devant la Posta Vecchia, dans la propriété
de Cres.cenzo Bruno. Près de cette base, on a retrouvé des frag
ments d'une statue de marbre, deux mains, et un fragment co
lossal d'une tête virile avec une couronne.
Le cognomen Energia paraît nouveau.
4e
LEPIDIO PRIMI
GENIO · AVG- PERP
A C C Ε Ν S [ J COS
Ο R Ν Α Μ Ε Ν Τ I S
3 DECVRIONALIB
Ρ D D
Larg. 0,575.
Haut. 1,32. {casa Bruno).
On connaissait déjà un Augustalis de Minturnes C.I.L., X, 6020.
C'est la première mention que nous y

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