Intonation de la phrase dans les langues romanes : l exception du français - article ; n°1 ; vol.141, pg 36-55
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Intonation de la phrase dans les langues romanes : l'exception du français - article ; n°1 ; vol.141, pg 36-55

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Langue française - Année 2004 - Volume 141 - Numéro 1 - Pages 36-55
Intonation is used to indicate, among other things, the declarative or interrogative modality of the sentence. Speakers also use intonation to give the listener some indications about the syntax of the sentence being spoken by marking stressed and final syllables by specific melodic contours, which define a prosodic structure not necessarily congruent to syntax. By analyzing intonation of sentences of increasing syntactic complexity, it is possible to reveal the prosodic grammar underlying this structure, as well as the prosodic units involved. In this framework, we present here some experimental results showing that the phonological description of Italian, Spanish and Portuguese sentence intonation is similar, whereas French presents a distinct prosodic grammar.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

          
Philippe Martin UFRL, Université Paris 7 - Denis Diderot
Intonation de la phrase dans les langues romanes : l’exception du français
1. LES 10 INTONATIONS DE BASE Dans plusieurs articles déjà anciens devenus classiques, Les 10 intonations de base du français (1966), La nuance de sens par l’intonation (1967) et L’intonation par les oppo-sitions (1969), Pierre Delattre a voulu définir les patrons phonologiques de l’intona-tion du français, ainsi que leurs variantes phonétiques. Ces patrons mélodiques sont consignés sur une grille de hauteur à 4 niveaux, et se trouvent rassemblés dans l’exemple suivant :
36
          
Intonation de la phrase dans les langues romanes : l’exception du français
Si au premier abord cette classification semble convaincante, on s’aperçoit très vite que ces catégories « naturelles » sont constituées en fait par des classes déter-minées par la forme des contours, forme impliquant non seulement des niveaux mélodiques, mais aussi un trait de concavité convexité (par exemple entre interro-gation et exclamation). Cependant, cette typologie – basée sur des observations acoustiques qui, à l’exception d’une seule, ne seront pas remises en question – a fortement influencé les recherches prosodiques ultérieures portant sur le français. Ainsi, on retrouve encore souvent dans la littérature les notions de continuations mineure et majeure, toutes deux caractérisées par une montée mélodique plus ou moins importante. Les traditions ont la vie dure, et bien qu’il soit facile d’observer que la continuation mineure présente en fait une mélodie descendante en français (du moins si la continuation majeure est montante), elle reste décrite – et enseignée – dans maints ouvrages comme montante. Il est toutefois un élément capital apparaissant dans cette étude : la notion de contour mélodique associé à un segment ne comportant qu’une seule syllabe accentuée. Une investigation acoustique un peu plus fine démontrera que les patrons mélodiques de Delattre portent en fait sur les seules syllabes accentuées et non sur la totalité du groupe accentuel. Dans cette perspective, on appellera mot prosodique ce qui traditionnellement correspond au groupe accentuel, c’est-à-dire un segment de prosodie ne comportant qu’un seul accent, ou plus exactement un seul accent de mot, qui n’est donc ni un accent d’insistance ni un accent d’emphase.
2. UNE APPROCHE FONCTIONNELLE Essayons de réorganiser les catégories de Delattre en partant cette fois d’un point de vue fonctionnel. Quelle peut donc bien être la fonction ou les fonctions de l’intonation ? Une fonction parmi les plus évidentes est certainement de poser des questions, c’est-à-dire conférer une modalité interrogative à un énoncé qui serait dépourvu de toute autre marque syntaxique ou morphologique. Si l’énoncé contient déjà un indicateur interrogatif (en français un pronom interrogatif ou une inversion sujet verbe –> verbe pronom), cette fonction prosodique sera redondante et le marqueur prosodique neutralisé. Phonétiquement, il pourra ou non être réalisé par une montée mélodique, ce qui donnera lieu à des variantes de réalisation de la mélodie interrogative. Dans le classement de Delattre, on retrouve la question (ex. C’est bien toi ? 2-4+), mélodie montante non neutralisée, et l’interrogation (ex. Qui les vend ?  4-1), mélodie interrogative neutralisée réalisée par un contour descendant. L A N G U E F R A N Ç A I S E 1 4 1 37
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents