Jeanne la Fileuse par Honoré Beaugrand
107 pages
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Jeanne la Fileuse par Honoré Beaugrand

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Publié le 08 décembre 2010
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Langue Français

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The Project Gutenberg EBook of Jeanne la Fileuse, by H. Beaugrand This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Jeanne la Fileuse Épisode de l'Émigration Franco-Canadienne aux États-Unis Author: H. Beaugrand Release Date: December 30, 2004 [EBook #14536] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK JEANNE LA FILEUSE *** This text was adapted from that found at the Bibliothèque virtuelle. http://www.fsj.ualberta.ca/biblio/default.htm Thank you to Donald Ipperciel and the Faculté Saint-Jean (University of Alberta) for making it available. Jeanne la Fileuse Épisode de l'Émigration Franco-Canadienne aux États-Unis Par H. Beaugrand PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION Le gouvernement de la province de Québec a promis de faire de nouveaux efforts pour enrayer la marche de l'émigration qui dépeuple les campagnes du Canada français, au profit des centres industriels des États de la Nouvelle-Angleterre. Les essais d'une administration précédente, en 1878-1879, basés sur des informations superficielles ou erronées, ont malheureusement échoué, et les dépenses faites sont restées absolument infructueuses. Le flot d'émigration a persisté et plusieurs de nos plus riches campagnes ont gravement souffert de cet exode qui est le résultat évident d'une fausse situation économique. L'éminent et sympathique auteur de la France aux Colonies , M. Rameau, avait déjà traité cette question, en 1859, avec la haute autorité que chacun se plaît à lui reconnaître. Malheureusement le mouvement qu'il croyait entravé par les mesures énergiques inaugurées en 1856 s'est accentué depuis quelques années, et chacun se demande aujourd'hui comment cela pourrait bien finir. Les centres franco-canadiens aux États-Unis ont augmenté en nombre et en importance, et il est à peine un État, une ville ou un village, de la Nouvelle-Angleterre qui ne compte aujourd'hui des Canadiens français comme députés, conseillers municipaux, avocats, notaires, médecins, marchands, etc. Nos compatriotes sont devenus, tout en restant français de cœur et de sympathies, citoyens de la république américaine et leur influence politique va grandissant chaque jour chez nos voisins, qui ont appris à les connaître et à apprécier leurs solides qualités. Cette question de l'émigration est devenue de plus en plus complexe, et nous avons hâte de voir le gouvernement actuel à l'œuvre, afin d'observer les résultats de sa politique de rapatriement. Rien n'a été changé dans la deuxième édition de ce travail, qui reste ce qu'il était en 1878. La première édition était épuisée, et l'auteur, convaincu que ce qui était déplorable il y a dix ans, l'est davantage aujourd'hui, a cru de son devoir de contribuer à tenir l'opinion publique en éveil, sur les désastreuses conséquences d'une politique de laisser faire et d'indifférence de la part de ceux qui sont chargés de veiller au progrès et à l'avancement de la race française, sur les bords du Saint-Laurent. Montréal, septembre 1888. PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION Le livre que je présente aujourd'hui au public, sous le titre de Jeanne la Fileuse, est moins un roman qu'un pamphlet; moins un travail littéraire qu'une réponse aux calomnies que l'on s'est plu à lancer dans certains cercles politiques contre les populations franco-canadiennes des ÉtatsUnis. C'est pourquoi je m'empresse de déclarer que je n'ai eu qu'un but, en le publiant: celui de rétablir la vérité, tout en défendant l'honneur et le bon nom de mes compatriotes émigrés. Je n'insisterai pas sur ce sujet délicat, car chacun sait qu'il a été de mode depuis quelques années de crier à la misère, à l'asservissement et à la décadence morale de ceux qui ont été forcés par la famine, à prendre la route de l'exil. Je sais que l'on dira que je favorise l'émigration et que je suis opposé au rapatriement de nos compatriotes émigrés; et c'est pourquoi je m'empresse de protester d'avance contre cette imputation mensongère. Je suis et j'ai toujours été en faveur du retour au pays de mes compatriotes émigrés, mais je répète aujourd'hui ce que j'écrivais en 1874 dans les colonnes de L'Écho du Canada: «Pour ce qui concerne la question du rapatriement, nous posons comme principe, qu'étant données les facilités nécessaires, les Canadiens-français des États-Unis retourneront en masse au pays qu'ils n'ont cessé de chérir et de regretter. Mais qu'on y réfléchisse à Québec, avant d'agir; il est parfaitement faux que nous soyons ici dans l'esclavage, et si c'est une croisade humanitaire que l'on entreprend, l'on ferait bien d'y renoncer de suite. Les Canadiens des États-Unis, comme règle générale, ne sont pas dans la misère, et que ceux qui sont chargés de mettre à exécution ce plan de rapatriement, veuillent bien se rappeler ce détail important. S'il nous faut en juger par les rapports ridicules que nous voyons reproduits dans les journaux canadiens, et si les législateurs de Québec y ont puisé leurs informations, nous leur prédisons un fiasco qui les étonnera d'autant plus que nous les croyons de bonne foi dans leurs efforts.» Les événements ont amplement prouvé, depuis, que j'avais raison: le rapatriement a été une affaire manquée. On avait pris pour point de départ des exagérations ridicules et des rapports fantaisistes fabriqués pour produire une commisération qui n'avait aucune raison d'être, et l'on a fait fausse route. J'ai essayé, dans la mesure de mes humbles capacités, de rétablir la vérité sur ce sujet important, et comme je l'ai dit plus haut, c'est là l'unique but de ce travail. Ai-je réussi? C'est au public intelligent à en juger. J'ai cru devoir adopter la forme populaire du roman, afin d'intéresser la classe ouvrière qui forme aux États-Unis la presque totalité de mes lecteurs, mais je me suis efforcé, en même temps, de faire une peinture fidèle des mœurs et des habitudes de nos compatriotes émigrés. J'ai introduit en outre, dans mon ouvrage, quelques statistiques qui ne sauraient manquer d'intéresser ceux qui s'occupent des questions d'émigration et de rapatriement. La première partie, intitulée: Les campagnes du Canada, traite de la vie des habitants de la campagne du Canada français. La deuxième partie, qui a pour titre: Les filatures de l'étranger , est le récit des aventures d'une famille émigrée. Cette dernière partie contient des renseignements authentiques sur la position matérielle, politique, sociale et religieuse qu'occupent les Canadiens de la Nouvelle Angleterre. L'intrigue est simple comme les mœurs des personnages que j'avais à mettre en scène, et je me suis efforcé d'éviter tout ce qui pouvait approcher l'exagération et l'invraisemblance. J'ai employé, en écrivant, plusieurs expressions usitées au Canada, et que tous mes lecteurs comprendront facilement, sans qu'il soit nécessaire d'en donner une définition spéciale. Je me suis servi indistinctement, par exemple, des mots: paysan, fermier, habitant, en parlant des cultivateurs; me basant sur l'usage que l'on fait de ces expressions, dans les campagnes canadiennes. J'ai aussi écrit passager , comme l'on dit généralement au Canada, pour voyageur qui est l'expression usitée en France; et ainsi de suite. Je donne ces explications afin que l'on ne soit pas trop sévère à mon égard, si j'ai quelques fois sacrifié l'élégance du langage au désir de me faire comprendre des classes ouvrières qui ne lisent encore que bien peu. Qu'on me permette, en dernier lieu, de dire un mot des difficultés que j'ai rencontrées pour l'exécution typographique de ce volume. Forcé de le confier à des imprimeurs américains qui ne connaissaient pas un mot de français, il m'a fallu en surveiller personnellement tous les détails, et malgré tous mes efforts, des incorrections se sont glissées en plusieurs endroits. Écrit au jour le jour, publié en feuilleton et mis en page immédiatement, sans être révisé, cet ouvrage a droit à l'indulgence que l'on accorde généralement aux articles de journaux. C'est ce que je demande de la bienveillance du lecteur. Fall River, Mass., ce 15 mars 1878. PREMIÈRE PARTIE Les campagnes du Canada I Lavaltrie Assis dans mon canot d'écorce Prompt comme la flèche ou le vent, Seul, je brave toute la force Des rapides du Saint-Laurent. (Le Canotier , L'Abbé Casgrain.) [Henri-Raymond Casgrain, «Le Canotier» (vers 1-4), dans Les Miettes. Distractions poétiques, Québec, Delisle, 1869.] En descendant le Saint-Laurent, à dix lieues plus bas que Montréal, on voit gracieusement assis sur la rive gauche du grand fleuve, un joli village à l'aspect incontestablement normand. Baptisé du nom de ses fondateurs, le bourg Lavaltrie fut jadis le lieu de résidence d'une de ces vieilles et nobles familles françaises qui émigrèrent en grand nombre au Canada vers le milieu du XVIIe siècle. Le fleuve, séparé quelques milles plus haut par l'île Saint-Sulpice, se rejoint ici, et s'élargissant tout à coup, fait de Lavaltrie une pointe couverte de sapins centenaires qui forment un des sites les plus pittoresques du Canada français. À quelques arpents du rivage, un petit îlot où le gouvernement a depuis quelques années placé un phare, ajoute ses bords verdoyants au tableau enchanteur qui éblouit les regards de tout amateur des beautés de la nature. De l'autre côté du fleuve, à une lieue à peu près, on découvre le village de Contrecœur, rendu à jamais historique par le nom et les brillants exploits de ses fondateurs. On voit plus bas, en suivant toujours le cours du Saint-Laurent, le clocher lointain de Lanoraie, village aussi célèbre par les luttes continuelles que ses habitants eurent à soutenir contre les féroces Iroquois. On était à la mi-juin 1872. À égale distance, entre les églises de Lavaltrie et de Lanoraie, un canot monté par six hommes refoulait lentement le courant du fleuve. La lassitude qui se
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