Ksiba et à propos de Ksiba. Civitas popthensis - Moloch et Molchomor - article ; n°1 ; vol.54, pg 67-107
44 pages
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Ksiba et à propos de Ksiba. Civitas popthensis - Moloch et Molchomor - article ; n°1 ; vol.54, pg 67-107

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1937 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 67-107
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Ksiba et à propos de Ksiba. Civitas popthensis - Moloch et
Molchomor
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 54, 1937. pp. 67-107.
Citer ce document / Cite this document :
Ksiba et à propos de Ksiba. Civitas popthensis - Moloch et Molchomor. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 54, 1937. pp.
67-107.
doi : 10.3406/mefr.1937.8700
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1937_num_54_1_8700ET Λ PROPOS DE KSII3A1 KSIBA
CIV IT AS POPTIIENSIS — MOLOCH ET MOLCIIOMOR
Les ruinös de Ksiba2 (Ilenchir-el-Okseiba)3, sur le site de l'an
tique Civitas Popthensis*, par ailleurs inconnue5, avaient bien des
fois suscité l'intérêt6; elles n'ont donné lieu à de véritables fouilles
Abréviations (dans les références) :
B. C. T. II. = Bulletin archéologique du Comité des Travaux histo
riques.
C. R. A. I. = Comptes -rend us de Γ Académie des Inscriptions et Belles-
lettres.
M. É. F. R. = Mélanges d'archeologie et d'histoire (Ecole française
de Rome).
R. Af. = Revue africaine.
R. II. R. = Revue de l'histoire des religions.
1 Nous nous faisons un agréable devoir de remercier M. Leschi, direc
teur des Antiquités de l'Algérie, professeur à la Faculté des lettres d'Al
ger, de sa parfaite obligeance et de ses très précieux conseils.
2 St. Gsell, Atlas archéologique de l'Algérie, Alger-Paris, 1011, in-fol.
(en abrégé : Gsell, Atlas), fol. 10, El-Kef, n° 37 ; auj. douar Ouled-Mou-
men (caïd Ali-ben-Mansour), commune mixte de Souk-Ahras, à quelque
5 km. à l'ouest de la frontière algéro-tunisienne. Les éditeurs du Corpus,
Schmidt (C. I. L., VIII, Suppl., I, p. 1599) et, après lui, Dessau [Ibid.,
Suppl., IV, p. 27Ί8), appellent le site : K'siba-M'rau.
3 Sous ce nom dans la carte de l'état-major au 1 /50.000e, nouv. éd.
en couleurs avec courbes de niveau — Algérie, feuille n° 78 : Oued Mou-
gras (révision de 1929, tirage de 1930) — coordonnées Lambert (Nord
Algérie), 1005-349.
4 Ce nom se trouve dans une inscription : St. Gsell, Inscriptions latines
de l'Algérie ; I : Inscriptions de la Proconsulaire, Paris, 1922, in-4° (Gsell,
Inscr.), 1109.
5 Gsell, Inscr., p. 106.
6 Berbrugger, R. Af., I, 1856-1857, p. 268. — Masqueray, Bull, de
correspondance africaine, I, 1882-1883, p. 300. — Mercier (d'après Bro- KSIBA ET Λ IMÌOI'OS DE KSUiA 08
que tout récemment. En 19.Ί5, la jeune Société archéologique de Tha-
gaste a dégagé un cimetière au sud-ouest des ruines (carte Ee), et
partiellement des thermes publics (carte Dd), et découvert une
quantité d'inscriptions. Une subvention du gouvernement général
de l'Algérie, obtenue grâce à la bienveillance de M. Leschi, nous a
permis de poursuivre, en mai et juin 19.Ί6, le déblai des thermes et
d'allonger la liste des découvertes épigraphiques. Ces inscriptions
inédites de Ksiba ont été communiquées de notre part à la Commiss
ion de l'Afrique du Nord par M. Albertini1. Elles sont au nombre
de soixante-quatorze. Nous les publions dans la Revue africaine2,
à laquelle nous renvoyons implicitement, chaque fois que nous citons
un texte par son numéro d'ordre.
Nous voudrions tout d'abord rendre compte en quelques pages
de nos propres fouilles, publier une carte des ruines (p. 105) plus
complète que la seule dont nous disposions 3, et faire connaître, avec
son agrément, les découvertes de la Société de Thagaste, que nous
prions de bien vouloir agréer tous nos remerciements pour son pré
venant accueil et les facilités de toutes sortes qu'elle nous a don
nées4.
chin), B. C. T. IL, 1887, p. 471-473 et pi. VIII (plan). — Gsell, Recherches
archéologiques en Algérie, 1893, in-8°, p. 416. — Gsell, Atlas, fol. 19,
n° 37. — Gsell, Inscr., p. 106. — Communication de M. Felgerolles au
Congrès de Tlemcen.
1 Séance du mardi 16 février 1937. M. Albertini a bien voulu rédiger
pour le B. C. T. IL un résumé de notre note (liste des noms par cimet
ière). Le texte même des inscriptions paraîtra prochainement.
2 J. Guey, Recherches épigraphiques à Ksiba; I : Inscriptions inédites
de Ksiba ; II : Le Poisson sur une « table » chrétienne, dans R. Af., 1937 (à
paraître).
3 Brochin, dans B. C. T. IL, 1887, pi. VIII, p. 473.
4 M. Felgerolles, président de la Société, administrateur de la com
mune mixte de Souk-Ahras ; M. Bartoli, adjoint ; les
fouilles ont été dirigées par M. Mistre, architecte de la commune mixte ;
M. Rodary, vice-président, inspecteur des eaux et forêts, s'est occupé
des inscriptions. Les travaux ont été exécutés par M. Mattei, contre
maître à Souk-Ahras. KSIBA ET A PROPOS DK KSIBA 09
Les stèles votives de Ksiba nous donneront l'occasion d'aborder
ensuite un problème d'histoire religieuse : les ressemblances sont
profondes entre les immolations d'agneaux, telles que nous les
montrent les stèles, et certains rites carthaginois du sacrifice hu
main — moins connus, sans doute, que tels autres, mais sur le
squels nous voudrions attirer l'intérêt, car ils contribuent à ex
pliquer le sacrifice d'enfant par substitution, imposé par les emper
eurs romains et consenti par les fidèles de Baal-Saturne1.
* *
I. — « Civitas Poptiiensis. » Le site, les thermes
Les thermes (carte Dd) sont peut-être l'endroit d'où l'on com
prend le mieux les ruines : pour qui regarde au midi, c'est, à ses
pieds, l'oblique croisée des chemins, environnée de trois tombes
saintes3; à gauche, escaladant le Djebel- Touati, le désordre de
grandes pierres romaines moussues et blanchâtres, urbium ossa; à
droite, la plaine, toujours vivace, pâtis et moissons. Λ cette opu
lence des céréales, des troupeaux, s'ajoutait dans l'antiquité celle
des olives. Les pressoirs étaient nombreux à la Civitas Popthensis 3,
hors ville et en ville même. Bourgade agricole : nous ne connaissons
à Ksiba que deux dieux païens ; le plus grand est Saturne4, le Fru-
gifer.
L'autre est le dieu du marché, Mercure5, car les biens de la terre
1 .T. Carcopino, Survivances par substitution des sacrifices (V enfants
dans Γ Afrique romaine, dans R. II. lì., CV-CVI, 19:i2, p. 592-599.
2 Carte Dd, n° 30, et De, n° 32 : trois marabouts.
3Ib, n° 9 ; Ed, nos 44 et 56 ; Fd, n° 58. Le catillus d'un moulin
à farine sert de lucarne à une écurie du bordj.
4 Gsell, Inscr., 1109.
5 Ibid., 1108. Il est vrai que le nom d'Hermès (Mercure) a aussi « été
dévolu à un dieu phénicien ». Gsell, Hist. anc. de, l'Afrique du Nord, IV,
p. 330. 70 KSII5A ET A PROPOS DE KSIBA
s'échangeaient à la ville, construite elle-même sur le lieu des
échanges, et deux chemins se croisaient à la Civitas Popthensis,
comme ils se croisent encore à Ksiba (carte Dd), peut-être au même
endroit. L'un, orienté du sud-sud-est au nord-nord-ouest, met en
rapport1 avec la vallée de la Medjerda2 (le Bagradas des Anciens)
la route du Kef (Siéra Venerici) à Souk-Ahras (Thagaste), itinéraire
célèbre de l'Afrique romaine3. L'autre conduit des plaines tuni
siennes, à l'est-nord-est, aux vallées des Hauts-Plateaux algé
riens, à l'ouest-sud-ouest4. Tous deux ont été fréquentés par les
Romains, desquels ils montrent de nombreux vestiges5. Chemins
des troupeaux, des grains, des olives, ils ne permettaient guère que
des relations de voisinage dans un canton de l'univers, mettant en
1 Par Y Oued- Mougras , au nord de Ksiba, et la passe de Mranu (Fedj-
Mraou), au sud.
2 Grande voie de pénétration de Tunisie en Algérie, où passe aujour
d'hui la voie ferrée Tunis-Souk-Ahras.
3 Gsell, Atlas, fol. 19, n08 64, 65, 66, 69 et 71. Cf. K. Miller, Itineraria
Romana, fig. 2{.H). La piste actuelle rejoint la route ä Sakiet-Sidi-Youssef,
l'antique Naraggara (Gsell, op. cit., fol. 19, n° 73).
4 Par le giboyeux défilé de Fedj-el- Guenthas, à l'est de Ksiba, et la
vallée de Y Oued el-Okseiba, à l'ouest.
5 Sur la piste de Sakiet à YOued-Mougras, tracé approximatif de la
route romaine nord-sud, nombreuses ruines au voisinage de Sakiet; ruine
à Fedj-es-Sfa (carte d'état-major, coordonnées Lambert, 1006, 3-343, 9) ;
ruine à Fedj-Mraou (Ibid., 1006, 4-346, 85), Gsell, Atlas, fol. 19, nos 39,
ΊΟ et 41, et, au nord de Ksiba, ruines a'Henchir-

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