L'Amour criminel
47 pages
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L'Amour criminel

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Extrait

Marie-François Goron
L’Amour criminel
Mémoires du chef de la Sûreté de Paris à la Belle Époque
AndréVersaille éditeur
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F.-M. GORON Chef de la Sûreté de la Préfecture de police (1887-1894) L’Amour criminel (1899)
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MARIE-FRANÇOISGORON, ANCIENCHEFDELASÛRETÉ 1 Par Jean-Marc Berlière
Rien ne semblait destiner ce Breton, né le 2 mars 1847 à Rennes, dont le caractère particulièrement indiscipliné inquiétait ses parents et ses maîtres du lycée de Rennes, à devenir policier. Après avoir commencé des études de pharmacie, il s’engage, pour cinq ans, en 1867, dans l’armée impériale, au grand désespoir de sa mère. Après la 2 guerre de 1870 et la fin de son engage-ment, il devient courtier en vins, puis émigre en Argentine où il se lance dans l’agriculture avec une médiocre réussite. Il en revient ruiné en 1880. Recommandé à Caubet – le chef de la Police municipale parisienne – et au préfet Andrieux par deux députés et, le sénateur maire de Rennes, Le Bastard, il passe l’examen de secrétaire de commissariat et entre à la Préfecture de police comme « secrétaire suppléant » au salaire annuel de 1 800 francs. Il fait ses débuts au commissariat des Halles dont
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Sur Goron, les sources consistent, outre ses mémoires et les souvenirs de ses subordonnés, Rossignol et Jaume, en d’innombrables articles de presse consacrés à « l’habile chef de la Sûreté » et qu’il a lui-même souvent direc-tement inspirés. AuxArchives de la préfecture de Police (APP) son dossier se trouve dans le carton E/A 89. On trouve les grandes affaires judiciaires auxquelles il a participé en série J/A (malle à Gouffé) et B/A (triple crime ). de la rue Montaigne
Où il fut blessé (si sérieusement qu’on le crut condamné) ce qui lui évita de prendre fait et cause pour la Commune comme il dit que son caractère l’y aurait sans doute porté.
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JEAN-MARCBERLIÈRE
le commissaire lui déconseille fortement un métier incompatible avec les habitudes d’indépendance qui semblent les siennes. Chargé de famille, Goron se résigne cependant à accepter un travail ingrat et monotone, bien différent de celui que la lecture desMémoires de M. Claude,l’ancien chef de la Sûreté, lui avait fait imaginer. Cependant, initié par le secrétaire de son commis-sariat, il « se passionne » rapidement pour son nouveau métier : « J’étais entré dans la police par hasard [...] et maintenant mon 3 nouveau métier m’empoignait . » Mais pour l’instant, point de chasse aux malfaiteurs, Goron doit ronger son frein et alterner des occupations de procédurier-gratte-papier et un rôle social d’avocat consultant, d’arbitre entre les parties, de conciliateur des administrés du quartier, œuvrant à apaiser les ivrognes, à arbitrer les querelles de ménage ou de voisinage ou à sermonner les enfants indisciplinés que lui amènent 4 des parents dépassés . Successivement secrétaire suppléant aux commissariats de Saint Germain-l’Auxerrois, puis de la Sorbonne – où le secrétaire sous les ordres duquel il officie n’est autre que Georges Méténier, l’auteur d’un guide de police, véritable pro-vidence et vade-mecum de tous les débutants et candidats aux concours –, il est titularisé secrétaire à Neuilly, en 1882. Son commissaire – « l’homme le plus droit, le plus humain qu' [il a] connu » – lui laisse beaucoup d’initiative : il y parfait ainsi son initiation et son apprentissage. Nommé au quartier Saint Vincent-de-Paul, « pris par la fièvre du métier », il postule aux délégations judiciaires où il sert un an comme secrétaire du légendaire commissaire Clément – « ce n’est pas un homme, mais une institution, en lui se résument toutes les idées, toutes les 5 doctrines des anciens policiers » . Il découvre à cette occasion
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Mémoires de Goron, Paris, Flammarion, 1898, tome I, p. 54. Ce sont là les tâches habituelles du personnel des commissariats des 80 quartiers de Paris qui ne fait pas vraiment de police jusqu’à la réforme Hennion de 1913 (pour une description de ces commissariats de quartier, de leur quotidien et de leur personnel,cf. J.-M. Berlière,Le Préfet Lépine, Denoël, 1993, p. 28-33). Pour quelques portraits hauts en couleur de com-missaires contemporains de Goron,id., p. 120-126. Mémoires de Goron,op. cit., tome I, p. 103.
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