L école dans un village Huat-Saônois - article ; n°1 ; vol.47, pg 59-66
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'école dans un village Huat-Saônois - article ; n°1 ; vol.47, pg 59-66

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de pédagogie - Année 1979 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 59-66
L'instituteur d'autrefois, serviteur du maire et du curé. L'innovation de l'enseignement mutuel. La résonance des lois scolaires de 1881- 1882 dans le village.
The school of a Haute-Saône village: Breurey-lès-Faverney. —The schoolmaster
of old times : servant of the mayor and the priest. The innovation of peer teaching. The impact of 1881-1882 school laws in the village.
La escuela en un pueblo de Alta Saona : Breurey-lès-Faverney. — El maestro de escuela de antano, servidor del alcalde y del cura. La innovación de la enseñanza mútua. La resonancia de las leyres escolares de 1881-1882 en la aldea.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Thérèse Madiot
L'école dans un village Huat-Saônois
In: Revue française de pédagogie. Volume 47, 1979. pp. 59-66.
Résumé
L'instituteur d'autrefois, serviteur du maire et du curé. L'innovation de l'enseignement mutuel. La résonance des lois scolaires de
1881- 1882 dans le village.
Abstract
The school of a Haute-Saône village: Breurey-lès-Faverney. —The schoolmaster
of old times : servant of the mayor and the priest. The innovation of peer teaching. The impact of 1881-1882 school laws in the
village.
Resumen
La escuela en un pueblo de Alta Saona : Breurey-lès-Faverney. — El maestro de escuela de antano, servidor del alcalde y del
cura. La innovación de la enseñanza mútua. La resonancia de las leyres escolares de 1881-1882 en la aldea.
Citer ce document / Cite this document :
Madiot Thérèse. L'école dans un village Huat-Saônois. In: Revue française de pédagogie. Volume 47, 1979. pp. 59-66.
doi : 10.3406/rfp.1979.1697
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1979_num_47_1_1697Cabasset, Formagot et surtout la famille Bernard :
Joseph Bernard, Claude-François Bernard, Pierre Bernard,
et, au début de la Révolution : Jean-Baptiste Bernard
pour les garçons, Jeanne-Françoise Bernard pour les
filles.
L'ECOLE
Nous connaissons mieux l'enseignement à partir de
la fin du XVIIIe siècle, car les différentes assemblées DANS UN VILLAGE
révolutionnaires s'intéressent à l'école, même à l'école HAUT-SAONOIS primaire trop souvent délaissée. Il semble pourtant que
la manière d'enseigner, les matières enseignées, la rémuBREUREY-LES-FAVERNEY
nération des maîtres, leurs charges, leur rôle dans le
village n'évoluent pas. Une seule différence : les écoles
commencent à échapper à la tutelle de l'église. En 1790,
le juge de paix est associé au curé pour inspecter les
écoles, l'évêque ou son délégué contrôle l'enseignement
religieux. Le maire exerce la surveillance administrative.
Un essai de changement véritable est tenté par le
gouvernement révolutionnaire : en 1793, un décret rend
l'enseignement obligatoire pour les enfants de six à
neuf ans. Le conseil municipal de Breurey déclare : « Les
officiers municipaux devront avertir au son de la caisse
les père et mère qui ont un enfant de six à neuf ans de
les envoyer incessamment à l'école de Claude-François
Camus et Jeanne-Françoise Bernard instituteur et insti
tutrice du lieu pour obéir à la loi du 29 frimaire » ;
réforme sans lendemain.
Autre changement : en 1794, l'agent national demande
à la municipalité de donner un logement correct à l'in
stituteur qui, depuis des siècles enseigne tout simplement
chez lui. A Breurey, il s'installe dans la « ci-devant maison
curiale ». Désormais, la commune choisit elle-même les
maîtres d'école, un contrat est signé. Ces contrats ont AUTREFOIS : L'INSTITUTEUR, SERVITEUR DU MAIRE
été conservés et ils permettent de bien comprendre la ET DU CURÉ.
vie pénible des instituteurs de l'époque.
Breurey semble avoir toujours bénéficié d'une école Le 23 frimaire an 10 (15 décembre 1802), le maire
ou tout au moins de maîtres qui se consacraient à l'ense Gousset signe une convention avec un dénommé Grand-
ignement dans des conditions souvent difficiles et pré jean Dominique qui a obtenu un « certificat de capacité
caires. Nous ne possédons aucun document antérieur au délivré par les membres du jury d'instruction publique
XVII* siècle, mais dès cette époque, rapports et lettres de l'arrondissement de Vesoul ». Ce dénommé Grandjean
sont rédigés en un français fort correct, aisé et agréable, assurera les fonctions d'instituteur : il recevra six moules
ce qui laisse supposer que l'enseignement était valable. de bois par an et la somme de 60 livres mais il tiendra
Seule, l'orthographe, non encore fixée reste très fan en outre les registres de l'état civil et il fera le « point
taisiste. de l'horloge et de la sonnerie ». D'autre part chaque
enfant donnera chaque mois de 30 à 50 centimes suiComme l'école n'est pas obligatoire, la plupart des
vant son âge. Dominique Grandjean sera tenu « de donner habitants sont « illiterae » et ne savent môme pas écrire
une bonne éducation à toute la jeunesse, il la réunira leur nom. Il n'y a qu'à lire les registres paroissiaux pour
les jours de fête pour lui donner des leçons de morale s'en rendre compte. Cependant, grâce à cet enseigne
et de religion ». ment, les enfants intelligents peuvent arriver au collège
tenu par les Jésuites à Vesoul, chef-lieu de bailliage. En février 1806, des précisions sont apportées aux
€n sortant du collège, ils deviennent après quelques fonctions de l'instituteur. On fixe les mois de classe.
années d'études supérieures, prêtres ou magistrats. Dominique Grandjean toujours titulaire de la charge,
apprendra aux enfants à lire, à écrire, le calcul décimal, Les noms des maîtres d'école de l'ancien régime
le catéchisme, les vérités de la religion catholique et le -nous sont connus. Citons au XVIII* siècle : Claude
59 plain chant. Chaque dimanche, il fera chez lui une réunion 50 F pour la charge de l'horloge. D'autre part, la munic
pour préparer les enfants à répondre aux instructions du ipalité, consciente de l'importance du maître d'école
prêtre à l'église. Il doit assister le prêtre desservant la dans un pays de 1 300 habitants où l'école est fréquentée
paroisse, chanter messes et vêpres, blanchir le linge par plus de cent élèves songe qu'il lui faudra tôt ou tard
d'église. loger ses maîtres. Elle leur donnera encore quatre moules
de bois, mais ils devront instruire gratuitement dix à L'instituteur recevra toujours une indemnité des
quinze indigents désignés par le maire et le curé. Son parents, mais les parents de dix enfants et les indigents bail commence le jour de la Toussaint pour finir à la (ils étaient fort nombreux) ne donneront rien. Cette
même époque l'année suivante. indemnité est fixée à :
Rémy Hanus ne restera en fonctions qu'un an. Il — 4 sols par mois pour les petits,
démissionne en octobre 1817. C'est cette même année — 7 sols pour ceux qui savent lire et écrire,
que les deux institutrices : Mlles Brun et Guay donnent — 8 sols pour ceux qui apprennent le calcul décimal également leur démission « par suite de leurs infirmités et le plain chant. dues à leur âge » ; pendant plus de vingt années elles se
L'instituteur reste chargé de la sonnerie des cloches : sont entièrement consacrées à l'éducation des filles de
Breurey, même pendant les années critiques de la Révolle matin, à midi et le soir. Chaque jour, il sonnera la
« retraite » à 10 heures du soir. Il aura soin de remonter ution, elles ont continué leur métier sans recevoir de
salaire. l'horloge, de la graisser. Il sonnera encore les cloches
les veilles de fêtes et chaque fois que l'autorité le La commune aurait voulu les remplacer par des demandera. » sœurs de la Providence de Besançon, ce vœu ne sera
pas réalisé dans l'immédiat. C'est Mlle Charlotte qui II sera payé audit Grandjean à la fin de la présente
devient institutrice. année : 150 F par le percepteur sur les revenus commun
aux et il recevra deux stères de bois. Rémy Hanus est remplacé par François-Xavier
Clerget. Il percevra 400 F comme instituteur, 50 F pour En mai 1808, Grandjean est remplacé par Jacques-
les soins à donner à l'horloge, 50 F comme chantre. François Lamy, un nouveau contrat est signé. L'institu
teur enseignera matin et soir. En hiver, de 8 heures à Mais la commune déplore toujours de ne pas avoir
11 heures et de 1 heure à 4 heures. En été, de 7 heures de local pour loger les instituteurs et les classes. Une
à 11 heures, le soir comme en hiver. Il n'y aura pas classe occasion se présente dans les derniers mois de 1817 :
le jeudi après-midi, le dimanche et les jours de fêtes. le capitaine Chudant décide de vendre sa maison ; c'est
L'enseignement est inchangé : l'instituteur doit apprendre une maison spacieuse située au centre du village, sur la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents