L efficacité des PME et les nouvelles technologies  - article ; n°1 ; vol.67, pg 120-134
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1994 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 120-134
Le dynamisme particulier des PME depuis plus de 20 ans déjà semble montrer quelques signes d'essoufflement, suite à la dure récession de 1991-93. Mais le maintien d'un environnement favorable relié à la segmentation de plusieurs marchés, aux besoins d'un milieu de travail à taille plus humaine, aux limites des économies d'échelle et à la décentralisation gouvernementale ne peut suffire à assurer ce dynamisme si les PME ne modernisent pas leurs procédés de production à l'aide des nouvelles technologies.
Or, une enquête récente au Québec montre que les PME manufacturières sont en train de prendre le saut technologique nécessaire non seulement en recourant aux nouvelles technologies informatisées comme la CFAO ou la robotique, mais en implantant de plus en plus de nouveaux équipements adaptés au secteur dans lequel elles œuvrent. En même temps, elles continuent à innover, au moins de façon graduelle. Il est probable que ces comportements permettront à un bon nombre d'entre elles de s'adapter à la nouvelle compétitivité internationale due à la mondialisation tout en tissant de nouveaux liens entre grandes et petites entreprises.
The particular dynamism shown by the SMEs sector in the last two decades has been abated somewhat by the 1991-93 recession. In the long term the presence of an enduring favorable SMEs development climate, through such characteristics as market fragmentations, need for more convivial working milieus, limits to scale economies as well as government decentralization tendencies, will not be sufficient to support this dynamism if SMEs entrepreneurs do not keep up their modernization effort in technoloqv renewal
A survey conducted in SMEs manufacturing sectors of Quebec has shown that these firms are presently active in adopting new technologies, whether generic new high technologies as CAD and Robotics, or various new technologies specific to their sector. These adoptions are part of firm-wide innovation sustained effort in decreasing product cost and increasing product quality and diversity. A catch up phase has been realized and if the actual adoption rates are kept up, it is expected that they will gain a global competitive status, notably through new linkages with large firms.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre-André Julien
Jean-Bernard Carriere
L'efficacité des PME et les nouvelles technologies
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 67. 1er trimestre 1994. PME-PMI et économie industrielle. pp. 120-134.
Citer ce document / Cite this document :
Julien Pierre-André, Carriere Jean-Bernard. L'efficacité des PME et les nouvelles technologies . In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 67. 1er trimestre 1994. PME-PMI et économie industrielle. pp. 120-134.
doi : 10.3406/rei.1994.1512
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1994_num_67_1_1512Résumé
Le dynamisme particulier des PME depuis plus de 20 ans déjà semble montrer quelques signes
d'essoufflement, suite à la dure récession de 1991-93. Mais le maintien d'un environnement favorable
relié à la segmentation de plusieurs marchés, aux besoins d'un milieu de travail à taille plus humaine,
aux limites des économies d'échelle et à la décentralisation gouvernementale ne peut suffire à assurer
ce dynamisme si les PME ne modernisent pas leurs procédés de production à l'aide des nouvelles
technologies.
Or, une enquête récente au Québec montre que les PME manufacturières sont en train de prendre le
saut technologique nécessaire non seulement en recourant aux nouvelles technologies informatisées
comme la CFAO ou la robotique, mais en implantant de plus en plus de nouveaux équipements
adaptés au secteur dans lequel elles œuvrent. En même temps, elles continuent à innover, au moins de
façon graduelle. Il est probable que ces comportements permettront à un bon nombre d'entre elles de
s'adapter à la nouvelle compétitivité internationale due à la mondialisation tout en tissant de nouveaux
liens entre grandes et petites entreprises.
Abstract
The particular dynamism shown by the SMEs sector in the last two decades has been abated
somewhat by the 1991-93 recession. In the long term the presence of an enduring favorable SMEs
development climate, through such characteristics as market fragmentations, need for more convivial
working milieus, limits to scale economies as well as government decentralization tendencies, will not
be sufficient to support this dynamism if SMEs entrepreneurs do not keep up their modernization effort
in technoloqv renewal
A survey conducted in SMEs manufacturing sectors of Quebec has shown that these firms are presently
active in adopting new technologies, whether generic new high technologies as CAD and Robotics, or
various new technologies specific to their sector. These adoptions are part of firm-wide innovation
sustained effort in decreasing product cost and increasing product quality and diversity. A catch up
phase has been realized and if the actual adoption rates are kept up, it is expected that they will gain a
global competitive status, notably through new linkages with large firms.PARTIE III : La dynamique Pierre-André JULIEN
des PME-PMI Jean-Bernard CARRIÈRE
Université du Québec à Trois-Rivières
L'EFFICACITÉ DES PME
ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES <d
I._ INTRODUCTION
rencontre de plusieurs économistes traditionnels qui, sans nier le dyna
A misme particulier des PME depuis le début de 1970, affirment que cela ne
peut durer et que l'énorme pouvoir économique des grandes entreprises va à nou
veau jouer, les chiffres récents dans plusieurs pays continuent à montrer que le
solde de créations de PME moins les disparitions continue à être positif. Au point
que le poids des PME face aux grandes entreprises s'alourdit toujours tant du
de vue de l'emploi (2) que de la valeur ajoutée et même des exportations.
Par exemple, en Italie, comme l'a montré Contini (1992) en étudiant la période
de 1981 à 1989, si ce solde est plus élevé en haute conjoncture, il continue à être
positif même en basse conjoncture. En France, de 1976 à 1989, la part en nombre
d'entreprises est passée de 18,6% à 24,1% pour les petites entreprises de moins
de 10 employés et de 24,6% à 28,5% pour celles de 10 à 49 employés, alors que
cette part diminuait de 34,5% à 24,7% les entreprises de plus de 200 salariés
(Guesnier, 1993). Au Canada et au Québec, des données encore plus récentes mont
rent que, malgré la très dure récession de 1991-1992, la part de l'emploi pour les
firmes de moins de 200 employés du secteur manufacturier est passée de 39% à
42% (3).
(1) La recherche à la base de cet article a été financée par les ministères de l'Industrie, du commerce
et de la technologie et de l'Agriculture et de la production alimentaire du Québec, le Centre qué
bécois pour l'informatisation de la production, le Centre francophone pour l'information des orga
nisations, sous la direction de l'Association des manufacturiers du Québec.
(2) Même si l'emploi créé avant tout par les petites entreprises peut être plus fragile ou à temps part
iel, en particulier dans le secteur des services.
(3) Source : Statistique Canada, « Estimations annuelles de l'emploi, des gains et la durée du travail.
iq8<m<W ». n° 72-002. mai 1993.
120 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 67, 1er trimestre 1994 1 : Importance des PME et croissance de l'emploi GRAPHIQUE
dans l'industrie manufacturière québécoise, 1984-1989
30-=.
50-199
1 1 27 O
24
O
18 18 17
O O
40 45
part des établissements dans l'emploi total de
l'Industrie en 1984 selon la taille, en %
Légende- les chiffres correspondent aux numéros CTI des industries.
établissements de 1 a 49 employés :
Y - -3,1 ♦ 0,794 X R2-0.285 écart-type(x)-0,3!4 de 50 à 199 employés:
Y - 10,9 ♦ 0,1 19 X R2-0.006 écart-type(x)-0,393
établissements de 200 employés et plus:
Y - 29,6 - 0,282 X R2-0.I 15 écart-type(x)-0,!96
Source : P. -A. Julien et M. Morin, « Les PME québécoises face à la mondialisation économique »,
rapport préparé pour le compte du Bureau fédéral du développement régional (Québec), dans le cadre
de l'étude de l'OCDE sur « Les PME et la mondialisation des marchés », GREPME-UQTR, août 1993.
Cette croissance ne cache pas une aussi forte turbulence que l'on pensait. Par
exemple, Philips et Kirchoff (1989), en suivant à la trace les nouvelles entreprises
américaines de 1977-1978 à 1985-1986, ont montré que le taux de disparition des
nouvelles entreprises était plus élevé dans les premières années qu'après cinq ou
six ans, soit de 27% durant les deux premières années et de 9% dans les ou
six années suivantes ; mais ils ajoutent que le retrait d'un nom d'entreprise sur
les listes officielles ne veut pas nécessairement dire la faillite. Parmi les entreprises
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 67, 1er trimestre 1994 121 « biffées » des listes officielles, un bon nombre ont tout simplement déménagé,
ont changé de produits ou de services ou ont suspendu momentanément leurs acti
vités. Moins de 20% à 25% des créations d'entreprises sont réellement des échecs ;
et même ces derniers peuvent permettre d'apprendre pour un nouveau départ. Au
point que plusieurs études ont montré qu'après 4 ou 5 ans, plus de 75% des nou
veaux entrepreneurs étaient toujours en affaire (Reynolds et Miller, 1989). Cette
analyse est aussi confirmée en Suède et en Hollande (Leifmark et alii, 1992 ; van
der Horst, 1992).
Ce dynamisme particulier des PME dans les 20 dernières années nous a permis
d'établir une relation entre les industries où les PME sont fortement représentées
et la croissance de l'emploi, comme on peut le voir au graphique 1 pour le Québec
entre 1984 et 1989.
De plus ce dynamisme des PME ne se limite pas uniquement à l'emploi. Par
exemple en France, des travaux récents montrent que l'augmentation de la part
des PME du secteur manufacturier dans le chiffre d'affaire est passée de 37,8%
en 1978 à 41% en 1989, alors même que l'emploi manufacturier dans l'ensemble
diminue. Par ailleurs, la part des exportations et des investissements des PME
manufacturières a augmenté de 2 à 4 points entre 1986 et 1989 (Grosnier, Fran
çois et Lehoucq, 1991). Au Canada, la part des recettes des 25 plus grandes entre
prises non financières est passée entre 1979 et 1988 de 21,2% à 19,9% alors que
celle des plus petites entreprises (4) a augmenté de 40,4% à 47,4% (Julien et Morin,
1993).
Plusieurs raisons ont été apportées pour expliquer cette montée en puissance
des

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