L évolution des transports depuis 40 ans
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Le poids de l'activité des transports dans l'économie est resté quasiment inchangé depuis 40 ans, avec une valeur ajoutée oscillant, à prix constants, autour d'une moyenne de 4,5 % du PIB marchand. Toutefois, le secteur des transports a connu d'importantes mutations internes qui se sont manifestées principalement par l'accroissement régulier de la part de la route, au détriment des autres modes. Parallèlement, le rôle privilégié de l'État et la prépondérance, après la guerre, du secteur public ont progressivement laissé la place à des formes de régulation par les marchés et la concurrence. Cette évolution s'est accélérée ces dernières nées avec l'ouverture croissante de l'économie française sur l'extérieur.

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Langue Français

Extrait

N° 522 JU IN 1997
PRIX : 15 F
L’ÉVOLUTION DES TRANSPORTS
DEPUIS 40 ANS
J-F Vacher, Service Economique et Statistique du
Ministère de l’Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme
transport routier de marchandises est passéee poids de l’activité des transports
de 29 % à 75 % (graphique 2).
dans l’économie est resté quasiment
La progression de la part de la route dans leL inchangé depuis 40 ans, avec une transport de marchandises a été la plus
valeur ajoutée oscillant, à prix constants,rapide pendant les 20 premières années, au
point de supplanter le fer dès le milieu desautour d’une moyenne de 4,5 % du PIB
années 60. Ce phénomène s’explique surtout
marchand. Toutefois, lesect eur des trans
par l’évolution de la nature des produits
ports a connu d’importantes mutations transportés, d’abord par le recul du charbon
internes qui se sont manifestées principaqui constituait l’un des principaux - marchés
du rail. Le déclin du transport ferroviaire alement par l’accroissement régulier de la
été ensuite accéléré par la crise pétrolière
part de la route, au détriment des autres
et la réorientation vers le nucléaire. Ainsi, la
modes. Parallèlement, le rôle privilégié deSNCF n’a transporté que 14 millions donnese t
l’Etat et la prépondérance, après la guerre,de produits énergétiques en 1995 contre 45
millions de tonnes en 1980. Parallèlement,du secteur public ont progressivement
la restructuration de l’industrie sidérur gique
laissé la place à des formes de régulation
et le ralentissement du BTP dans leannéess
par les m archés et la concurren ce. Cette évo- 70 ont réduit les débouchés des minerais et
lution s’est accélérée ces dernières annéesmatériaux de construc ion. Au total, les trans t
ports de matériaux pondéreux par la SNCFavec l’ouverture croissante de l’économie
ont diminué de moitié (en « tonnes km »)
française sur l’extérieur.
entre 1970 et 1995. La croissance récente du
transport combiné “ rail route ” ne paraît pas
Au début des années cinquante, les infra devoir infléchir durablement ce processus.
structures de transport, qui avaient subi desA l’inverse, l’essor de la production de biens de
dommages considérables pendant la guerre consommation courante et le développement
(la moitié du réseau ferroviaire avait été parallèle des circuits de distribution ont
détruite), étaient reconstituées. Pendant les largement stimulé le transport routier de mar-
quarante années suivantes, les activités de chandises. Il s’est révélé moins coûteux et plus
transport vont progresser à un rythme sen souple. A cela s’est ajouté le développement
siblement égal en moyenne à celui de la du réseau autoroutier au cours de la décennie
croissance économique. En effet, la valeur 70, durant laquelle le nombre des véhicules
ajoutée de la branche, mesurée aux prix deutilitaires (camions, camio nnettes,...) a augmenté
1980, a oscillé autour de 4,5 % du produit
intérieur brut marchand (PIB). Ce ratio tend, Ratio de la valeur ajoutée de la branche
depuis une dizaine d’années, à augmenter transport au PIB marchand
légèrement (graphique 1).
Le secteur des transports a connu de profonds
bouleversements, en premier lieu la modifi
cation de la part relative des différents modes.
Substitution de la route au fer
dans le transport de marchandises
Alors qu’elle représentait près de 60 % des
transports terrestres intérieurs de marchan
dises au milieu des années cinquante, la
part du ferroviaire, exprimée en tonnes km,
n’en constituait plus que 22 % en 1995 (hors
oléoducs). Dans le même temps, celle du Sources : Comptes nationaux Insee et DAEI/SES
?
INSEE
PREMIEREfortement : les immatriculations neuves régulière que celle des marchandises. et 1973 74. Depuis les années 80, la
ont progressé de 56 % et le parc s’est La prépondérance de la route s’y est concurrence entre l’automobile et les
accru de près de 40 %. affirmée tout autant, quoique de ma nière transports collectifs s’est avivée, tant
Mais ce secteur, dont les entreprises un peu plus complexe. L’utilisation de sur la longue distance, où se font sentir
sont majoritairement de petite taille, s’estl’automobile s’est développée beau les effets du développement du réseau
révélé plus sensible aux mouvements de coup plus rapidement que celle des autoroutier sur le trafic ferroviaire,
la conjoncture. C’est ainsi qu’entre transports collectifs. Au milieu des qu’en milieu urbain avec les embou
1980 et 1985 son activité a reculé de prèsannées cinquante les deux tiers des teillages et la pollution.
de 14 %, en raison notamment de la déplacements intérieurs de voyageurs, Depuis une dizaine d’années néanmoins,
mauvaise orientation du BTP. De 1985mesurés en voyageurs km, étaient une tendance à la saturation apparaît,
à 1990, par contre, la reprise générale dedéjà assurés par la voiture particulière, comme en témoigne le ralentissement
la demande, dans un contexte de déré- et cette proportion n’a fait que s’accen de la croissance du parc ( + 19 % de 1984
glementation et de vive concurrence partuer pour atteindre 85 % en 1995.
les prix, a entraîné une très forte crois L’accroissement du parc a été specta Partage modal du transport
sance (+ 35,9 %) et s’est accompagnée culaire, avec une multiplication par 9 de marchandises*
d’une importante augmentation du environ en 40 ans tableau( ), mais il est
nombre d’entreprises. Les années 90, resté parallèle à celui des déplace
toutefois, marquent une certaine pause ments, qui ont été multipliés par près
pour la route, comme l’indique l’évolutionde 10 ( graphique 3). Si le réseau routier
du parc moyen de véhicules utilitaires a globalement conservé la même dimen-
(+ 7,1 % de 1990 à 1995, contre + 33,6 % sion (environ un million de kilomètres)
de 1985 à 1990). sa nature s’est cependant profondément
modifiée, surtout à partir des années
70. Grâce notamment aux innovationsRecul du transport
techniques (revêtement des chaussées,maritime et fluvial
élargissement des voies), le réseau
Le transport maritime a été victime desnational s’est modernisé. La longueur
bouleversements intervenus durant des autoroutes a été multipliée par 6
les années 70 dans les grands cou entre 1970 et 1995, et la voirie u baine r * Transports intérieurs hors oléoducs
rants d’échanges internationaux avec le et périurbaine s’est développée de Source : DAEI/SES
développement des pavillons extra manière considérable.
territoriaux. La flotte a été divisée par Transports de voyageurs
quatre en quarante ans. Sa capacité L’ère de l’automobile (en milliards de voageury s-kilomètres)
s’est fortement réduite après 1980, du
fait de la diminution de la part des Jusqu’à la fin des années 60, ce sont
navires pétroliers dans le pavillon fran- plutôt les campagnes, alors plus peu
çais. Parallèlement, l’activité pouairert plées, qui ont bénéficié de l’augmentation
française a sensiblement décru, au de l’équipement et du trafic automobile,
profit surtout des autres ports européens. en raison notamment de la longueur des
La navigation fluviale a régulièrement distances parcourues, alors que la popu
décliné sur la période : sa part modale, elation n urbaine disposait de transports
tonnes km, est passée de 11,2 % à 2,8 %c.ollectifs plus conséquents. A partir
des années 70, le développement de
la péri urbanisation a pris le relais, avecEvolution plus complexe
l’allongement de la distance domicile dans le transport de voyageurs
travail et le début de la multi motorisa
Grâce à l’échelle semi-logarithmique, la pente d’une courbe
La croissance de la mobilité des per tion. Le kilométrage annuel moyen par indique le taux de croissance de la variable correspondante
sonnes a été à la fois plus forte et plus voiture s’est accru de 35 % e1958 5ntre 9 Source : DAEI/SES
Quelques donn ées sur les parcs et infrastructures de transport (parcs routiers à mi-ann ongu

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