L information des médecins généralistes sur le médicament
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Si les médecins s'estiment globalement bien informés sur le médicament, ils font toutefois état de manques et de besoins et soulignent que l'information dont ils disposent est surabondante et qu'ils éprouvent des difficultés à l'ordonner et à la hiérarchiser. Tel est le constat du présent rapport qui se penche sur les différents acteurs en matière d'information sur le médicament. L'industrie pharmaceutique, à travers l'importance des moyens qu'elle déploie pour la promotion de ses produits, est un acteur prééminent dans le dispositif d'information des médecins, mais ses objectifs commerciaux (expansion de la prescription) ne correspondent pas systématiquement avec les exigences du bon usage du médicament. Les pouvoirs publics, par le biais de la HAS (Haute autorité de santé), l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et la CNAMTS (Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés), jouent un rôle jugé timide et ne disposent pas de moyens d'action suffisants, comparé à celui de l'industrie pharmaceutique. Il existe en outre une certaine confusion entre les actions de la HAS et de l'AFSSAPS. Sur la base de ce constat, la mission recommande notamment de donner à la HAS le pilotage de la politique d'information, compte tenu de la loi de 2004 relative à l'assurance maladie. La CNAMTS doit quant à elle s'affirmer comme un acteur de la promotion du bon usage. Elle suggère par ailleurs aux pouvoirs publics de provoquer tant pour des raisons économiques que de qualité des soins, une diminution de la « pression promotionnelle » de l'industrie pharmaceutique.

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Publié par
Publié le 01 octobre 2007
Nombre de lectures 15
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait



L’information des médecins généralistes sur
le médicament


Rapport présenté par :

Pierre-Louis BRAS, Pierre RICORDEAU,
Bernadette ROUSSILLE et Valérie SAINTOYANT

Membres de l’Inspection générale des affaires sociales


Il est rappelé que les travaux de l’IGAS sont menés en toute indépendance.
Le présent rapport n’engage pas les ministres qui l’ont demandé

Rapport n ° RM 2007-136P
Septembre 2007 1/4
Résumé du rapport n° RM 2007 136P présenté par Pierre-Louis BRAS, Pierre RICORDEAU, Bernadette
ROUSSILLE, Valérie SAINTOYANT, membres de l’Inspection générale des affaires sociales

L’IGAS a inscrit à son programme annuel, approuvé par les ministres, une
mission sur l’information des médecins généralistes sur le médicament. Cette mission a
été confiée à Pierre-Louis Bras, Bernadette Roussille, Pierre Ricordeau et Valérie
Saintoyant.

La qualité de l'information apportée aux médecins sur le médicament est un
enjeu tant en termes de qualité des soins que de maîtrise des dépenses. On consomme,
en France, plus de médicament que dans n'importe quel pays au monde.

Les médecins s'estiment globalement bien informés sur le médicament.
Toutefois, d'une part ils font état de manques et de besoins et d'autre part soulignent que
l'information dont ils disposent est surabondante et qu'ils éprouvent des difficultés à
l'ordonner et à la hiérarchiser.

L'industrie pharmaceutique, à travers l'importance des moyens qu'elle déploie
pour la promotion de ces produits, est un acteur prééminent dans le dispositif
d'information des médecins. Elle y consacre au moins 3 Mds d'euros, au trois-quarts
sous la forme de la visite médicale, et encore cette estimation est-elle certainement très
sous évaluée. L'information ainsi délivrée dans une perspective commerciale est
affectée de biais structurels (sur valorisation des produits promus, dévalorisation des
produits anciens notamment dès lors qu'ils sont génériqués…). La mise en place récente
d'une charte de qualité de la visite médicale ne devrait pas corriger en profondeur ces
déficiences. Les médecins, conscient de ces biais, accordent peu de crédibilité à la visite
médicale mais restent majoritairement attachés à ce mode d'information pratique, adapté
à leurs besoins et gratuit. Malgré le recul critique des médecins, la visite médicale a une
influence certaine sur les prescriptions. Cette influence s'exerce non seulement lors du
lancement de nouveaux produits à travers l'information dispensée mais également tout
au long de la vie du produit jusqu'au moment où, génériqué, le produit n'est plus promu.
Elle détermine les parts de marché des différents produits et favorise l'expansion globale
des prescriptions. Si cette influence peut être bénéfique lorsque les objectifs
commerciaux (expansion de la prescription) sont congruents avec les exigences du bon
usage, cette congruence est loin d'être systématique. Enfin, la visite médicale, financée
en fait par la collectivité à travers les prix administrés du médicament s'avère un moyen
très coûteux d'apporter de l'information aux généralistes : plus de 25 000 euros par
médecin généraliste et par an.

Au regard de l'action de l'industrie pharmaceutique, celle des pouvoirs publics
paraît timide et ne mobilise que des moyens limités. La question de l'information des
médecins n'est pas prise en charge au sein des administrations centrales mais à travers
les initiatives de la HAS, de l'AFFSAPS et de la CNAMTS.

La loi de 2004 relative à l'assurance maladie a confié un rôle central à l'HAS.
Celle-ci a progressivement construit une stratégie de communication hiérarchisée,
soucieuse des attentes des médecins, visant à la clarté et à la simplicité des messages.
Toutefois les réalisations restent encore modestes. La HAS ne joue pas le rôle directeur,
notamment vis-à-vis de l'AFFSAPS, que lui a confié la loi. Le souci du caractère
pratique et opérationnel des messages n'a pas été poussé à son terme. L'action de la
HAS se déploie sans prendre suffisamment en compte les stratégies d'influence de
IGAS L’information des médecins généralistes sur le médicament Septembre 2007 2/4
Résumé du rapport n° RM 2007 136P présenté par Pierre-Louis BRAS, Pierre RICORDEAU, Bernadette
ROUSSILLE, Valérie SAINTOYANT, membres de l’Inspection générale des affaires sociales

l'industrie pharmaceutique. Elle s'organise en fonction de l'actualité du médicament
mais sans une analyse des besoins des médecins en terme de thèmes à traiter. Elle ne
s'est pas mise en mesure d'apporter une information exhaustive actualisée sur l'ensemble
des problèmes rencontrés par les médecins en médecine courante. Enfin, l'influence de
la HAS sur les pratiques est bien évidemment handicapée car elle ne dispose pas du
moyen le plus efficace, abondamment utilisé par l'industrie pharmaceutique, pour
porter des messages : le contact en face à face avec les médecins

L'AFFSAPS développe une action d'information des médecins à partir d'une
interprétation extensive de sa mission de sécurité sanitaire. Elle n'a pas vraiment intégré
le rôle directeur que la loi de 2004 a entendu confier à la HAS. Elle diffuse donc une
information abondante, adaptée aux besoins des médecins et entend définir une stratégie
propre de communication.

Les deux agences bénéficient d'une crédibilité forte auprès des médecins mais
l'existence de deux émetteurs publics de même nature n'est certainement pas étrangère
au sentiment de confusion ressenti par les médecins quant à l'action des pouvoirs
publics.

La CNAMTS, à travers les délégués de l'assurance maladie, dispose désormais
d'un outil pour porter des informations auprès des médecins avec une efficacité
semblable à celle de l'industrie pharmaceutique. Les premiers résultats semblent
encourageants et témoignent d'une bonne acceptation des médecins. Les médecins
craignent que les informations de la CNAMTS ne soient biaisées par un souci
d'économie mais l'institution est plus crédible que l'industrie pharmaceutique même si
elle l'est moins que les agences sanitaires. Il subsiste toutefois des ambiguïtés et des
hésitations quant à la mission principale des DAM : améliorer la qualité des relations
CNAMTS/professionnels de santé ou influer sur les pratiques. La CNAMTS est
prudente, notamment du fait des incertitudes légales sur ces missions en terme de
promotion du bon usage du médicament, sur la nature des informations dispensées aux
médecins sur les méthodes utilisées pour promouvoir les bonnes pratiques. Enfin, le
dispositif des DAM sera nécessairement coûteux (1200 emplois directs prévus en 2009),
il convient donc de veiller au-delà de l'efficacité à l'efficience du dispositif qui n'est pas
pleinement démontrée.

Au-delà de l'action de l'industrie pharmaceutique et des pouvoirs publics, la
profession elle-même, à la différence d'autre pays, ne s'est pas organisée pour diffuser
une information indépendante sur le médicament. Les initiatives prises pour développer
des groupes de pairs dans le cadre de l'évaluation des pratiques professionnelles
pourraient améliorer significativement l'appropriation par les médecins d'une
information objective sur les médicaments. De même les logiciels d'aide à la
prescription pourraient modifier sensiblement le contexte de la prescription et donc
celui de l'information sur le médicament. La qualité de ces logiciels est donc un enjeu
majeur d'où l'importance de la mission de certification confiée à la HAS. Même si elle
contribue à l'information des médecins sur le médicament, la mission n'a pas examiné la
formation médicale continue qui a fait l'objet d'un rapport récent de l'IGAS, rapport qui
d'ailleurs s'inquiétait de la place de l'industrie pharmaceutique dans son financement.

IGAS L’information des médecins généralistes sur le médicament Septembre 2007 3/4
Résumé du rapport n° RM 2007 136P présenté par Pierre-Louis BRAS, Pierre

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