La peinture céramique palestinienne.Deuxième article. - article ; n°3 ; vol.5, pg 186-202
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Description

Syria - Année 1924 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 186-202
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

H. Vincent
La peinture céramique palestinienne.Deuxième article.
In: Syria. Tome 5 fascicule 3, 1924. pp. 186-202.
Citer ce document / Cite this document :
Vincent H. La peinture céramique palestinienne.Deuxième article. In: Syria. Tome 5 fascicule 3, 1924. pp. 186-202.
doi : 10.3406/syria.1924.3049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1924_num_5_3_3049LA PEINTURE CERAMIQUE PALESTINIENNE
PAR
LE P. H. VINCENT
[Deuxième article.)
2. Le groupe oiseau et poisson.
Le problème est déjà moins ardu pour un autre tableau passablement ori
ginal dans la pictographie céramique : celui qui associe dans un même ensemble
décoratif , sur la panse d'un vase, des poissons, des oiseaux avec un contexte
varié , terrestre ou aquatique. Ordinairement, dans la céramique palestinienne,
ce contexte est stylisé jusqu'aux formes inexpressives d'une géométrie pure
ment linéaire. Un groupement de cette nature n'est évidemment spontané qu'en
des régions où peuvent prospérer à la fois la chasse et la pèche ; c'est donc le
cas ou jamais, pour qui garde assez confiance dans la fidélité d'observation
scientifique du décorateur céramiste, d'étudier avec attention genre et espèce
de chaque faune et flore, aquatique ou aérienne, traduite par son pinceau,
pour s'assurer qu'elle concorde avec la botanique et la zoologie régionales, si
l'on tient à l'hypothèse absolue d'un polygénisme indépendant. Disons tout de
suite qu'une aussi rigide hypothèse n'a sans doute plus guère de partisans.
Qu'un ornemaniste antique ait su parfaitement traduire les formes typiques des
genres ornithologiques cygne, canard ou colombe, et les silhouettes génériques
non moins tranchées entre poulpe et brochet, nul, assurément, n'en voudrait
disconvenir ; mais il n'est pas douteux qu'on ferait fausse route en cherchant
dans ses tableaux des spécifications assez minutieuses pour établir que ses pois
sons et ses oiseaux, invariablement peints d'après nature, ne reflètent l'influence
d'aucun poncif étranger. Et en fin de compte, l'idée est-elle si naturelle dans
l'esprit humain de choisir, parmi toute la variété des êtres animés, spécialement
des oiseaux et des poissons pour les faire alterner, les emmêler ou les super
poser en files continues dans la décoration d'un vase ? On recule seulement la
difficulté quand on allègue le fétichisme primordial et les pratiques usuelles de LA PEINTURE CÉRAMIQUE PALESTINIENNE 187
la magie prophylaxique. Si constantes que se révèlent ces pratiques, si univers
els et si uniformes qu'on suppose les premiers concepts fétichistes dans
l'humanité, leur influence demeure incapable d'expliquer ce choix prépondérant
de poissons et d'oiseaux et surtout la façon étrange de les faire le plus souvent
évoluer ensemble en des associations qui ne peuvent « guère être l'effet du
hasard » suivant la pénétrante remarque de M. Pottier(1>.
Moins multipliés que les oiseaux, les poissons ne font pourtant pas défaut
dans la peinture céramique palestinienne. Il est même remarquable que, dans
la documentation actuelle, ils soient à peu près l'apanage exclusif de la meilleure
période esthétique depuis le second âge du bronze jusque vers le déclin de l'ère
cananéenne^'. Comme les compositions décoratives dans lesquelles ils interve
naient paraissent avoir été réservées à de la vaisselle élégante que sa fragilité
vouait plus fatalement à la ruine, on n'est pas surpris de n'en recueillir la plu
part du temps que de minables tessons. Aussi considérera- t-on comme une
particulière bonne fortune que la moitié supérieure d'un petit cratère gézérite
nous conserve une de ces intéressantes compositions (PI. XLIV, A). La pièce est
classée par M. Macalister <3) à sa « seconde période sémitique », par quoi l'on
comprendra le milieu environ du second âge du bronze, vers le xvme siècle. Sa
décoration est nettement de style géométrique et traitée en polychromie : des
sin noir et rouge sur fond rosé ourouge brique très clair. Un faisceau débandes
horizontales assez épaisses souligne le rebord évasé ; deux groupes analogues
de bandes plus grêles se développent sur la panse, immédiatement sous l'a
ttache inférieure des anses. Entre ces zones horizontales, des groupes verticaux
de doubles lignes polychromes, similaires mais plus fines avec une ligne noire
ondulée divisant le faisceau, sont répartis symétriquement sur l'épaule qu'ils
partagent en compartiments réguliers (4). Chacune de ces métopes est occupée
(1) Pottieh, Cèr. peinte, p. 87; cf BCH., partiments sous le nom de métopes, et les lignes
divisionnaires verticales comme des triglyphes. 1907, p. 129.
Ces termes empruntés au vocabulaire architec(2) Voir Macalister, Excav. Gezer, II, 173,
fig. 334; p. 192, où il note que « le poisson tural sont commodes, et d'ailleurs assez ty
est un motif commun sur les bols de la seconde piques (surtout dans les vases à décor incisé,
période sémitique ». Cf. Skllin, Tell Talan- cf. pi. XLIV, B). M. B. Schweitzer, qui a longue
nek... Eine Nachlese, fig. 13; Macahstek, Ex ment étudié ces éléments « architectoniques »
cav. Palestine, pi. XL1, n° 142, etc. du style géométrique, paraît les estimer origi
(3) Exe. Gez., II, p. 163, fig. 324. naires de l'Orient, apparemment de l'Asie an
(4) L'usage s'est établi de désigner ces térieure (Ath. Mitteil, 1919, p. 55 $s,, 83, 188 SYRIA
alternativement par un poisson et par un oiseau. Poissons et oiseaux défient
probablement toute identification scientifique positive, malgré les nuances que
le pinceau capricieux de l'artiste s'est plu à marquer. Ils se meuvent unifo
rmément vers la droite, dans une allure raisonnée pour que la frise tournante
produise mieux l'impression de mouvement sans fin. Mais tandis que les pois
sons évoluent de manière très normale, nageoires dilatées, les grands oiseaux
passants — d'espèce aquatique ou non — se meuvent visiblement sur leurs
pattes dont l'attitude, comme celle des ailes collées au corps, écarte sans doute
l'idée d'un mouvement de nage ou de vol.
A l'époque où se place le vase, il ne saurait être question d'en expliquer
le décor ni par zoolàtrïe totémique, ni par préoccupation de magie tendant à
faciliter le succès de la chasse et de la pêche, ni par le souci fétichiste de
grouper les figures les plus efficaces pour mieux assurer la conservation du
cratère ou la félicité de celui qui s'en sert. Il s'agit, à coup sûr, de formes
vides, que la fantaisie de l'ornemaniste juxtapose en les dissociant malgré
l'apparente unité de la frise créée par quelque routine d'atelier. Que si leur
groupement garde un sens plus profond que le caprice esthétique, ce sens te
rriblement abstrait ne se révèle guère à première vue.
M. Macalister s'est persuadé qu'un tel décor « est d'origine mycénienne (1) »,
sans justifier davantage son impression, ni même envisager si l'art mya'nien serait
bien le plus approprié pour la création d'un aussi curieux sujet. La céramique
mycénienne est, sans contredit, un domaine d'élection pour rencontrer de telles
associations où le sentiment très vif encore de la nature s'adapte aux conventions
savantes de la stylisation géométrique. Mais à supposer — ce qui est fort peu
vraisemblable — que le style géométrique ait déjà prévalu dans la civilisation
de Mycènes et des contrées où elle avait rayonné quand le peintre cananéen
de Gézer dessinait cette élégante frise, il valait la peine de se demander si la
polychromie cananéenne, indépendamment du groupe décoratif oiseaux et
poissons, trouvait à Mycènes sa véritable et première patrie. Derechef il n'eût
pas été superflu de tourner les regards vers l'Orient où des voix si autorisées
rappelaient avec une prudence très circonspecte l'attention des spécialistes.
11 '2, etc.). Ils jouèrent déjà un grand rôle dans (l) L. l. 11 ne le dit pas explicitement de ce
la céramique élamite, surtout celle du «second sujet, mais de toute la série des bols p

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