La Régence d Alger en 1830 d après des commissions de 1833-1834 (fin) - article ; n°1 ; vol.2, pg 227-247
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La Régence d'Alger en 1830 d'après des commissions de 1833-1834 (fin) - article ; n°1 ; vol.2, pg 227-247

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1966 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 227-247
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Xavier Yacono
La Régence d'Alger en 1830 d'après des commissions de 1833-
1834 (fin)
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°2, 1966. pp. 227-247.
Citer ce document / Cite this document :
Yacono Xavier. La Régence d'Alger en 1830 d'après des commissions de 1833-1834 (fin). In: Revue de l'Occident musulman et
de la Méditerranée, N°2, 1966. pp. 227-247.
doi : 10.3406/remmm.1966.937
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1966_num_2_1_937LA RÉGENCE D'ALGER EN 1830
D'APRÈS L'ENQUÊTE DES COMMISSIONS
DE 1833-1834 (fin)
III
LA MISE EN VALEUR
1) L'impression générale.
A ceux qui visitèrent les territoires occupés, le pays a donné l'im
pression d'offrir d'intéressantes possibilités. Pour Reynard « l'étendue
des ressources agricoles, industrielles et commerciales qui résulte
raient de notre établissement permanent dans ce beau pays est telle,
qu'avec un bon système, qui présidât au développement de ces res
sources et de la population, Alger deviendrait en peu de temps Tune
des plus florissantes colonies ». De son côté, De la Pinsonnière
affirme : « la richesse du sol est frappante, elle promet des résultats
immenses aux colons qui sauront l'exploiter ». Parmi les avantages
qui militent en faveur du maintien, Piscatory souligne « l'exploi
tation d'un pays fertile dans les environs, sans limite, de Bône,
Bougie et Alger ». Le comte d'Haubersart parle d'« un territoire
vaste, fertile, susceptible de cultures riches et variées » et le géné
ral Montfort s'exprime à peu près dans les mêmes termes 45.
Mais ce sont là des espérances bien éloignées de la réalité. Il fau
drait que la Régence retrouvât « cette ancienne fécondité qui lui
faisait fournir des grains à une partie de l'Europe », que l'on remît
en valeur « cette terre, autrefois si féconde et redevenue vierge par
un long repos ». Cela peut être long et, pour Laurence, < Des siècles
45. I, 65, 55, 50, 59, 62 (25 octobre 1833). 228 XAVIER TACONO
s'écouleront peut-être avant que le retour de l'antique fertilité soit
autre chose qu'une espérance ». Aux instructions demandant si
nous pouvons profiter de l'exemple des Turcs et prendre en tout
ou partie leur système, on répond : « Les n'ont pas obtenu un
résultat que nous devions désirer, ils ont ruiné le pays sans profit
pour eux » 46.
Dans son grand rapport, De la Pinsonnière revient sur cette
idée : « Les Turcs ont occupé militairement : ils ont ruiné le pays; et
depuis que la piraterie était abolie, leur gouvernement était en déficit
de plusieurs millions par an ». Et, après avoir évoqué les difficultés
rencontrées par les premiers colons de Kouba, il écrit : « mais c'est
un point dans l'espace, et l'on est épouvanté de tous les efforts qu'un
système complet de colonisation exigera, lorsque l'on considère que
dans les parties qui devront être cultivées de préférence, il n'existe
pas un arbre, pas un abri, rien qui ressemble à un village et même
à une maison, qu'il faudra tout créer, et que les villes y sont si
rares et si peu importantes, qu'elles n'offrent aucune ressource en
dehors de leurs murs ».
On parle beaucoup d'insalubrité à propos de la Mitidja, mais
De la Pinsonnière précise : « l'insalubrité n'est que locale, et l'on
ne peut pas plus conclure que le territoire de la Régence est malsain
de ce que les marécages de la Métidja et de la Bougima sont dangereux,
qu'on ne dirait que la France est un pays insalubre parce que les
marais des environs de Rochefort sont un foyer d'épidémie » 47.
Le déboisement sera peut-être un obstacle plus grand. On le
mentionne à diverses reprises avec une tentative d'explication : « II
est à supposer, du reste, que si les arbres manquent en général, on
le doit peut-être à l'habitude des naturels nomades de brûler tout ce
qui s'élève, afin de faire place au fourrage qui leur est beaucoup plus
utile que le bois ». « Depuis longtemps la dévastation était l'état
ordinaire » et, parmi divers inconvénients, on signale que dans ces
massifs, « de jour en jour le nombre de fontaines diminue ». Le reboi
sement « sera un moyen de rappeler sur ces coteaux dépouillés, les
eaux que la dévastation en a déjà éloignées... »48.
46. II, 29 (16 janvier 1834) — I, 64, 52 (25 octobre 1833), 90 (28 octobre).
47. I, 338-341 (Rap. De la Pinsonnière).
48. I, 355, 378, 381, 383 (Rap. De la Pinsonnière). LA RÉGENCE D'ALGER EN 1830 229
2) La propriété.
On ne peut songer à une œuvre de colonisation sans envisager
la propriété.
De l'état général de celle-ci, De la Pinsonnière brosse un tableau
qui manque de précision : « Le pays se divise en biens domaniaux, en
propriétés privées, en circonscriptions particulières à chaque tribu
pour lesquelles elles ont des titres, et en terrains vagues et communs
qui servent de parcours aux troupeaux des tribus les plus voisines.
Si une tribu est plus forte que l'autre, elle s'empare de son territoire,
c'est à cet égard l'état social primitif; mais les individus isolés, nantis
de titres conservent toujours leurs droits, c'est notre état social.
Les Arabes nomades habitent circonscriptions de la plaine
pendant la belle saison, et les abandonnent pendant l'hiver. Les
Kabaïles ont des établissements permanents sur les leurs dans les
montagnes. Les Maures des villes, qui sont les grands propriétaires
de la Régence, afferment en général leurs propriétés aux Arabes... » 49.
En ce qui concerne la Mitidja, un membre de la Commission
d'Afrique dit que les tribus « fixées depuis longtemps sur le terri
toire qu'elles habitent, ont des limites qu'elles font respecter, que
souvent même elles étendent : la plus grande partie de ce territoire
est un bien commun; mais autour des habitations il peut y avoir
des propriétés particulières; et souvent un Arabe peut posséder une
grande étendue de terres, qu'il tient, soit de ses pères autrefois pro
priétaires, soit de ses alliances avec des familles maures ou turques ».
Pour Bouderba : « Les limites des propriétés de chaque tribu sont
réglées par des actes authentiques. La plus grande partie de la
Métidja appartient aux habitants d'Alger. Il n'y a que dans l'inté
rieur du pays que le sol est commun » 60.
Plusieurs membres de la Commission d'Afrique et Decazes notam
ment sont préoccupés par la nature de la propriété : résulte-t-elle de
titres concédés par les Deys ? est-elle « publique pour tous et parti-
lière seulement par exception » ? existe-t-il des titres réguliers ?
« Un membre qui a fait partie de la commission d'Alger, croit
49. I, 364, note 1 (Rap. De la Pinsonnière).
50. II, 21 (15 janvier 1834), 42-43 (20 janvier). Sur la répartition de la
propriété dans la Mitidja Sidi Hamdan ben Othman Khodja donne un avis
différent de celui de Bouderba : € les deux tiers environ de la plaine appar
tiennent à ces tribus et un tiers à des habitants d'Alger qui les faisaient
cultiver k moitié fruit par des Arabes ou les leur affermaient. Dans ce tiers
sont comprises les fermes du Deilick * (II, 59, 23 janvier 1834). 230 XAVIER TACONO
incontestable que des concessions de terre ont été faites par le Dey
d'Alger à diverses époques, et que ces concessions ont constitué des
propriétés incommutables ». Les indigènes, en tous cas, se regardent
comme propriétaires incommutables des terres qu'ils possèdent aux
environs d'Alger : Sidi Hamdan ben Othman Khodja semble l'avoir
dit et le baron Pichon paraît de cet avis. De la Pinsonnière, dans son
propriétés,"
rapport, admet l'existence des deux types de collective
et individuelle, puisqu'il écrit : « Si l'autorité française voulait traiter
d'une cession de territoire, ce serait avec le Scheik pour les propriétés
communes et avec les indigènes pour les autres ».
Le capitaine d'état-major Sicard qui revient de Bône paraît dou
ter de l'existence de titres d

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