LA REGRESSION
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I. LA PENSEE REGRESSION FREUDIENNE A PROPOS D E L A Cette présentationhistorique a pour objectif de comprendre l’évolution de la pensée freudienne.Freud est un scientifique, un chercheur, il pose des hypothèses, fait une tentative d’explication que les autres pourront confirmer ou infirmer. Ce processus positivisme permettra des débats, des avancées dans le monde psychanalytique. Le terme habituel de régression employé par les traducteurs ne correspond pas toujours au terme allemand «régression »d’origine latine, il traduit aussi bien les vocables d’origine germanique stricte, tels que : -Rückbildung: formation en arrière, soit involution. -Zurückgreife: retour en arrière, avec la main : ressaisie -Rückschritt: retour en arrière par la marche : regrès, rétrogradation -Rückkehr: synonyme le plus proche de régression Ces vocables d’origine germanique, correspondant à régression en français au sens large du terme, sont beaucoup plus fréquemment employés par Freud dans ses premiers écrits que par la suite, notamment à partirde 1920 où il utilise plus habituellement « régression ». Il faut souligner que les termes freudiens associés à cette notion, montre que, à côté du mot «régression» et de l’adjectif «régrédient», Freud n’utilise pas moins de neufs mots construits à partir du préfixe «rück». (Glossaire en annexe des œuvres complètes de Freud).

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Publié le 06 octobre 2015
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Langue Français

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I.
LA PENSEE REGRESSION
FREUDIENNE
A
PROPOS
D
E
L
A
Cette présentation historique a pour objectif de comprendre l’évolution de la pensée freudienne. Freud est un scientifique, un chercheur, il pose des hypothèses, fait une tentative d’explication que les autres pourront confirmer ou infirmer. Ce processus positivisme permettra des débats, des avancées dans le monde psychanalytique.
Le terme habituel de régression employé par les traducteurs ne correspond pas
toujours au terme allemand « régression » d’origine latine, il traduit aussi bien
les vocables d’origine germanique stricte, tels que : -Rückbildung: formation en arrière, soit involution. -Zurückgreife: retour en arrière, avec la main : ressaisie -Rückschritt: retour en arrière par la marche : regrès, rétrogradation -Rückkehr: synonyme le plus proche de régression Ces vocables d’origine germanique, correspondant à régression en français au sens large du terme, sont beaucoup plus fréquemment employés par Freud dans ses premiers écrits que par la suite, notamment à partir de 1920 où il
utilise plus habituellement « régression ».
Il faut souligner que les termes freudiens associés à cette notion, montre que, à
côté du mot «régression» et de l’adjectif «régrédient», Freud n’utilise pas
moins de neufs mots construits à partir du préfixe « rück». (Glossaire en
annexe des œuvres complètes de Freud).richesse sémantique reflète Cette des différentes directions qu’a connue ce terme au travers des étapes de l’élaboration Freudienne dont les aspects principaux : régression topique,
temporelle, formelle, régression de la libido, du moi, de la relation d’objet, seront abordées dans ce travail. Rien qui permette d’assigner à ce concept une place précise dans la théorie Freudienne mais au contraire des distinctions qui, comme le soulignent Laplanche et Pontalis dans le vocabulaire de la psychanalyse,
«Ont au moins l’intérêt d’empêcher de concevoir la régression comme un
1 phénomène massif »
1 Laplanche et PontalisVocabulaire de Psychanalyse p.402
A. PREMIERES TENTATIVES DE L’ELABORATION DU CONCEPT
C’est dans l’ouvrage écrit en collaboration avec Breuer, Etudes sur l’hystérie qu’apparaissent les premiers rudiments de l’élaboration de la régression.
Dans la première partie commune aux deux auteurs, on trouve la constatation queles troubles actuels peuvent être rattachés à un événement traumatisant du passé résolu.Dans la partie théorique signée par Breuer seul il exprime 2 l’idée( page 233)d’excitation rétrogressive agissant sur l’appareil des perceptions à partir de la mémoire. Dans ce même ouvrage Freud constate l’aspect régressif du transfert, concept de régression historique «le malade 3 effrayé vit ici et maintenant ce qui a été vécu une fois ailleurs ».
1. Régression élaborée comme une topique
Le terme topique est utilisé depuis l’antiquité grecque dans le domaine philosophique, avec la signification de la théorie des lieux. Freud dans sa jeunesse 1874 assiste à un cours sur la lecture d’Aristote.
Pour Aristote, les lieux constituent des rubriques à valeur logique ou rhétorique, dont sont tirées les prémisses de l’argumentation. Le terme de topique est également utilisé par Kant, philosophe allemand pour qui le bon usage logique des concepts dépend de notre capacité de rapporter correctement à l’une ou l’autre de nos facultés, (sensibilité et entendement) les représentations des choses.
L’hypothèse freudienne d’une topique psychique prend naissance dans tout un contexte scientifique, neurologie, psychophysiologie, psychopathologie.
2 Etudes sur l’hystérie p.223
3 Ibid p.
La théorie anatomo-physiologique des localisations cérébrales vise à faire dépendre de supports neurologiques rigoureusement localisés des fonctions très spécialisées ou des types spécifiques de représentations ou d’images, qui serait comme emmagasinées dans telle partie du cortex cérébral. En 1891 sur la question de l’aphasie, Freud montre les limites ainsi que les contradictions des schémas anatomiques compliqués et soutien qu’il faut compléter la prise en considération des données topiques de la localisation par une explication de type fonctionnel.
Dans le domaine de la psychologie pathologie, toute une série d’observation impose l’idée d’un rapport, d’une façon quasi réaliste, à des groupes psychiques différents, des comportements, des représentations, des souvenirs qui ne sont pas constamment et dans leur ensemble à la disposition du sujet mais peuvent néanmoins montrer leur efficacité. (vocab psychanalyse page 485).
C’est pour rendre compte d’un caractère essentiel du rêve que Freud introduit la notion de régression : les pensées du rêve se présentent principalement sous forme d’images sensorielles qui s’imposent au sujet et de façon quasi hallucinatoire. L’explication de ce caractère exige une conception topique de l’appareil psychique comme formé d’une succession orientée de systèmes. Dans l’état de veille, ceux-ci sont parcourus par les excitations dans un sens progrédient, dans l’état de sommeil, les pensées qui se voient refuser l’accès à la motilité, régressent jusqu’au système perception. C’est donc dans un sens topique qu’est introduite la notion de régression. Dans le chapitre VII de l’interprétation des rêves, intitulé « Psychologie du rêve » consacré à la régression, en s’appuyant sur le modèle de l’arc reflexe, précise que le fonctionnement de l’appareil psychique s’effectue selon une direction donnée. La régression devient dès lors nécessaire pour rendre compte de la transformation des pensées du rêve en images visuelles et de leur caractère hallucinatoire.
Dansl’interprétation des rêves(1900) que Freud utilise la formulation du concept de régression, il désigne le caractèreregrédientdu rêve. «La représentation retourne à l’image sensorielle d’où elle est sortie un jour ».
La régression au sens topique : la régression s’opère le long d’une succession de systèmes psychiques que l’excitation parcourue normalement selon une direction donnée. Puis Freud propose deux autres types de régression : -La régression formelle, c’est à dire lorsque«des modes primitifs d’expression et de figuration remplacent les modes habituels». Mode de pensée rompant avec les cadres logiques de la pensée de veille -temporelle, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit de lala régression « reprise de formations psychiques antérieures ».retour des désirs infantiles. -Dans la régression temporelle, Freud distingue trois modalités -une quand a l’objet -une quand au stade libidinal -une quand l’évolution du moi. Ces distinctions sont nécessaires du fait qu’elles ne cheminent pas toujours de concert et peuvent présenter des écarts dans certaines structures normales ou pathologiques.
Comme Freud le remarquait ces trois régressions, topique, formelle et temporelle n’en font qu’une seule. Lorsqu’on parcourt son œuvre, il est assez aisé de constater que Freud inscrit la notion de régression dans la plupart des registres de la psychopathologie, psychose et mélancolie. Cependant Freud apporte quelques nuances sur le mécanisme de régression dans les rêves. Il décrit dans le sommeil deux régressions temporelles semblables, celle de l’évolution du Moi qui parvient au stade de la satisfaction hallucinatoire du désir, celle de l’évolution de la libido qui parvient jusqu’au rétablissement du narcissisme primitif. Il les distingue de la régression topique qui reste comme mécanisme constitutif et fondamental du rêve. Par ailleurs Freud évoque dans le cadre de la régression topique un mécanisme de régression objectale propre au rêve. La régression serait une condition nécessaire à la survenue des hallucinations. Dans le complément métapsychologique à la théorie du rêve qui fait partie des reprises synthétiques de 1915. Freud réaffirme les thèses classiques du rêve, mais avec une insistance nouvelle sur le caractère narcissique du rêve et par suite sur la régression à la satisfaction hallucinatoire.
2. La régression comme concept ontogénétique, processus normale et pathologique
Dans les trois essais sur la théorie sexuelle (1905), c’est la signification ontogénétique (développement de l’individu depuis l’œuf jusqu’au stade adulte) qui est développée. Elle est en premier lieu étayée sur le plan biologique par l’hypothèse d’une régression-involution ou régression organique. Dans l’abrégé de psychanalyse chapitre III, Freud précise l’hypothèse de la régression-involution dans le sens ontogénétique de régression comme processus normal de l’évolution. Traitant de l’onanisme du nourrisson et de celui qui apparait chez l’enfant de 3-4 ans, Freud affirme que l’évolution normale est ici la régression puisque le pathologique est la persistance de l’onanisme. D’autre part, considérant la différence d’évolution sexuelle entre l’homme et la femme, Freud pense que chez la femme se produit une espèce de régression, il en spécifiera l’aspect pathologique en 1932 dans les nouvelles conférences « la féminité ». L’application directe au domaine pathologique de ce processus ontogénétique s’effectue dans ce même texte des trois essais, d’abord à propos des perversions, ou Freud affirme que les tendances positives, par oppositions aux tendances à la perversion qui jouent dans la névrose un rôle négatif : perversion proprement dite, ne sont pas des tendances infantile fixées ; il faut les considérer aussi comme une régression vers ces tendances dues au fait que d’autres courants de la vie sexuelle n’ont pu avoir un libre développement . Sur un plan plus général, Freud écrira «Tous les facteurs qui nuisent au développement sexuel manifestent leur action en ceci qu’ils provoquent une régression, un retour en arrière à une phase antérieure du développement » (page 192 trois essais) Il apparait ainsi que ce sont des facteurs extérieurs au même processus normal qui déclenchent le virage de son fonctionnement vers les avatars pathologiques. Dans de nombreuses formulations, Freud implique bien la réalité d’un retour à un stade antérieur. Nous en verrons certaines au long de ce travail lorsque nous aborderons la régression dans le champ pathologique.
3. Abandon du concept topique et recours au concept de îxation (1919-1917)
Freud remet en cause la valeur de mécanisme psychologique en tant que mode de fonctionnement particulier de l’appareil psychique. En opposant la régression au refoulement, concept essentiellement topique et dynamique, Freud est catégorique« la régression ne peut être située topiquement dans l’appareil psychique, c’est une notion purement descriptive. » (XXIIe conférence 1917).Dans les nouvelles conférences, Freud ne reprend plus le concept de régression topique, le terme n’y est utilisé que dans le sens de régression dans le temps, régression vers les mécanismes primitifs. Cependant Freud accorde au refoulement la possibilité d’être conçu comme une régression, comme un retour à une phase antérieure et plus reculée du développement psychique. Le refoulement à la différence de la régression est le processus qui caractérise le mieux la névrose. La fixation est le fait que la libido s’attache fortement à des personnes ou à des imagos, reproduit tel mode de satisfaction, reste organisée selon la structure caractéristique d’un de ses stades évolutifs. La fixation peut-être manifeste ou actuelle ou constituer une virtualité prévalente qui ouvre au sujet la voie de la régression. (voc psy ). Tout sujet humain est marqué par des expériences infantiles, reste attaché de façon plus ou moins déguisée à des modes de satisfaction, à des types d’objets ou de relations archaïques. Freud a caractérisé ses premières conceptions étiologiques comme faisant intervenir essentiellement l’idée d’une fixation au trauma. La fixation est rattachée à la théorie de la libido et se définit par la persistance, particulièrement manifeste dans les perversions, de caractères anachroniques de la sexualité. Avec le développement de la théorie des stades de la libido, la notion de fixation prend une nouvelle extension : elle ne peut pas porter seulement sur un but ou un objet libidinal partiel, mais sur toute une structure de l’activité caractéristique d’un stade donné. La fixation au stade anal serait à l’origine de la névrose obsessionnelle et d’un certain type de caractère.
 La fixation prépare les positions sur lesquelles va s’opérer la régression que l’on retrouve sous divers aspects dans les névroses, les perversions et les psychoses. Dans un premier temps, fixation et régression s’opposent. La fixation renvoie à l’ordre du pathologique et constitue (hypothèse de 1914) un arrêt du développement de la libido, corrélat d’une liaison trop tenace entre pulsion et objet. Un arrêt qui se manifeste notamment dans le choix d’objet partiel ou total et la zone érogène privilégiée. La fixation s’inscrit donc dans l’ordre de la maladie et de la mort. A l’opposé, la régression est un processus normal, de l’ordre de la vie et du mouvement, et que l’on retrouve dans le rêve selon chacune de ses dimensions à savoir temporelle, formelle, topique.
4. Régression et transfert
Dès 1895 Freud avait une idée claire de l’aspect régressif du transfert. Le concept de transfert implique par définition la notion de régression et de répétition. Il explique le transfert par la séquence classique, fixation, frustration, régression. Il montre celle-ci comme source de résistance, les forces qui ont déterminé la régression s’opposent aux efforts du psychanalyste. A propos de la compulsion de répétition, il reprend en 1914 la notion de régression comme résistance, soulignant l’aspect dynamique et énergétique de
la régression. L’idée de régression est également impliquée dansl’amour du transfert (1915) conçu comme répétition, reproduction de prototypes infantiles. Cependant cet aspect n’est guère conçu comme positif et en 1920 dansau-delà du principe de plaisir, Freud posera qu’à la différence de la répétition dans le jeu de l’enfant, la reproduction des évènements de la vie infantile est indépendante du principe de plaisir.
5. Régression et instinct de mort
Dansau-delà du principe de plaisir, Freud fait apparaitre comment l’hypothèse d’instinct de mort est indissolublement liée à celle antérieure de régression dont
elle est l’élargissement, comme le développement naturel. Nous sommes en 1915 et dans la vie de Freud de nombreux éléments font référence à la mort, décès de sa fille Sophie, inquiétude pour ses fils au front, sa propre angoisse de mort : prévisions de sa fin dernière constamment démenties et renouvelées ; cancer durant les 17 dernières années de sa vie, il s’avère indiscutable que c’est la nécessité de «se rendre la vie supportable» qui le conduit à donner à la mort la place qui lui convient.
6. La régression mécanisme de défense
C’est dansinhibition, symptôme et angoisse(1926) que pour la première fois, la régression est nettement spécifiée par Freud dans sa valeur de défense à propos de la névrose obsessionnelle. « Quand le moi commence à se défendre, il obtient un premier résultat : de faire rétrograder l’organisation génitale (de la phase phallique) totalement ou en partie ramené jusqu’à la phase sadique anale » p 231 œuvres complètes XVII. Freud n’élabore de statut théorique particulier pour la régression en tant que mécanisme de défense. Il semble que la valeur défensive de la régression réside pour Freud dans le fait d’un avatar du destin pulsionnel puisse être utilisé par le moi dans un but de protection. La théorie des deux pulsions est le prolongement de l’hypothèse de régression. Il donne un caractère valorisant de la régression comme processus énergétique et recréateur. Freud classe la régression comme mécanisme de défense contre les pulsions de mort.
B. HISTOIRE CONFLICTUELLE REGRESSION
DU
CONCEPT
DE
Le concept de régression a suscité de nombreux débats passionnés dans la société psychanalytique, jusqu’à la scission dans le mouvement.
1 Freud et Ferenczi
Opposition sur le sujet entre Freud et Ferenczi, désaccord autour de la technique active portant sur le cas où un patient en état de régression qui a développé un transfert intense. Conflit entre Abraham d’une part et Ferenczi associé à Rank, d’autre part, causé par la publication d’un ouvrage de Ferenczi et Rank sur les objectifs de la psychanalyse où figure un exposé de la technique active au sens d’une stimulation directe de la tendance à la répétition, et de l’ouvrage de Rank, Traumatisme de la naissance. Freud est alors sollicité comme arbitre et rédige une lettre circulaire dans laquelle il estime que l’ouvrage commun est un correctif à sa conception du rôle de la répétition ou de la mise en actes dans l’analyse. Freud reconnait a cet écrit le mérite d’intervenir d’une manière rafraichissante et corrosive dans les habitudes analytiques. Dans cette même circulaire, Freud note que c’est au sujet de la phylogénèse que Rank s’écarte de luiqui fait de l’angoisse qui s’oppose à l’inceste une répétition directe de l’angoisse de la naissance, de sorte que la régression névrotique serait inhibée en elle-même par la nature du processus de naissance. Ferenczi dans Thalassa (1924) reprend l’hypothèse phylogénétique qui fait l’objet de la deuxième partie de son essai sur la théorie de la génitalité, et avance l’expression de « régression thalassale ». dansThalassa, Ferenczi évoque un carnaval decorpsorganes dont les
régressions servir à actualiser les vestiges symboliques (les liens du mariage, la recherche de l'enfant dans l'adulte après fragmentation post-traumatique, et ainsi de suite). En ce qui concerne les psychanalystes plus tard, il est clair queThalassaest une anticipation de la pensée de Jacques Lacan sur la logique de l'inconscient et de satopographiede l'Imaginaire, le Symbolique et
le Réel. Le travail préfigure également les futurespsychosomatiquesétudes (que Ferenczi appellebioanalyse).  La controverse entre Freud et Ferenczi tourne autour de deux points. Le premier est celui de l'importance du transfert. Ferenczi considérait que tous les phénomènes cliniques, tout le vécu de la situation analytique, étaient potentiellement liés au transfert et correspondent donc à une répétition du passé. Le second point concerne ce fait que Ferenczi avait compris en 1909 : dans le transfert, à savoir que "le névrosé cherche à inclure dans sa sphère d'intérêt une part aussi grande que possible du monde extérieur" (Ferenczi, 1909 [67], p. 101). Cet intense désir démesuré, cette dépendance et cette "dilatation pathologique (...) du Moi sont directement liés à l'impact des déficiences parentales, aux traumas.  La controverse avait atteint ce stade lorsque Ferenczi mourut le 22 mai 1933 .
7. La Société britannique de psychanalyse
La Société britannique de psychanalyse a été fondée en 1919 par Ernest John, elle constituait un groupe relativement homogène jusque dans les années 40, quand elle devint le siège de la fameuse « controverse ». Elle s’est soldée par une division en trois groupes : les « Anna-Freudiens », les « Kleiniens » et le « Middle Group » dit « des Indépendants ». Lesindépendants: Winnicott et Balint L’utilisation de la régression comme processus thérapeutique en psychanalyse a une place importante dans le travail des deux psychanalystes, notamment pour les patients hystériques et schizoïdes gravement atteints. Cette utilisation de la régression est un prolongement des travaux de Ferenczi.
Winnicott traite de la régression dans un texte de 1954 « Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique ». Pour lui la régression n’est pas le simple contraire de la progression, mais dénote également la présence d’une organisation, d’un mécanisme de défense du Moi fortement organisé, impliquant l’existence d’un
faux self, un self gardien, qui permet à la régression de se produire. La régression implique donc l’existence d’une organisation du Moi qui coexiste avec une menace de chaos. Dans un schéma de développement sain, le sujet défend le self contre des carences spécifiques de l’environnement, en gelant la situation de carence, tout en partant inconsciemment de l’hypothèse que la situation de carence sera débloquée et revécue dans l’avenir par le sujet en état de régression et dans un environnement qui opère les adaptations nécessaires pour que celle-ci puisse se produire. Cela constitue une partie du processus curatif de la régression à la dépendance, la dépendance du patient envers l’environnement créée par l’analyste et son cadre qui permet la survenue de la régression. Sa théorie de la régression à la dépendance repose donc sur l’hypothèse selon laquelle, vers les débuts de la personne, il y a eu perte du fait d’une carence personnelle et, finalement, seulement la carence de l’adaptation de l’environnement lui-même.
Penchons-nous à présent sur les apports de Balint.
Balint a développé les théories et technique relatives à la régression pendant près de quarante années, rassemblées dans son dernier ouvrage de 1968 intitulé « Le défaut fondamental ». Balint utilise le terme de régression pour désigner l’apparition, pendant l’analyse, de formes primitives de comportement et de vécu, après que des formes plus matures se sont établies. Il différencie la régression des états de retrait, de désintégration et de créativité propre. Il suppose deux objectifs à la régression : la gratification d’un instinct ou d’une pulsion, et la reconnaissance du self par l’objet. Il s’agit d’un phénomène intrapsychique et interpersonnel, il pense que, dans ces états, les interprétations sont souvent moins importantes que le maintien d’une relation d’objet propre au travail entre l’analyste et le patient. Il considère que créer et maintenir une relation primitive dans le cadre analytique, correspondant aux schémas de comportement compulsifs su patient, est essentiel pour inactiver le défaut fondamental, le cicatriser et permettre un nouveau départ selon des formes de relation d’objet plus matures.
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